- What's meant to be will always find its way.

Trente, c'est le nombre de jours exacte qui c'est écoulé depuis ma rupture avec Jamie. Si je compte les jours ? Naan ca va pas ? Oui bon okay, peut être des fois ... Mais durant ce long mois, il c'est passés des choses extraordinaire, j'ai du écoulé le stock d'oréo de la superette du coin, j'ai passée mes journées avec mon fils, j'ai regardé trente fois petit ours brun ne veut pas aller sur le pot, ma douleur au bras a passé le relais à mon coeur, ma cousine est revenus et je n'ai pas encore pris le temps d'aller la voir, bref, c'était super. Il laisse un grand vide, c'est toujours comme ca avec lui. Est-ce que j'ai pris la bonne décision ? Sans doute que oui. Est-ce que je fais une erreur ? La est la question. Il est comme mon oxygène, je nous donnais plus que deux malheureux mois. Beaucoup plus. Mais le destin en a voulu autrement. Et encore une fois, je me retrouve comme une pauvre fille qui ne sais plus quoi faire d'elle. Et pourtant il n'y a rien à réfléchir, la décision a été prise ... Je ne peux m'empêcher de me demander si il est parti la retrouver. Ca serait gonflé, seulement je n'ai plus tellement confiance en lui, pour ne pas dire plus du tout. Le temps qui nous a séparé a fait de nous de nouvelle personne, mais je ne veux pas me dire qu'il est devenu ce genre de mec, et pourtant les faits sont la. Caleb viens de partir avec son père, il faut dire que je me sens encore plus seul ici. La seul personne qui me réchauffe le coeur par ici. Dans ce genre de moment j'ai envie de faire ma valise et m'arracher d'ici. Je suis dans ma chambre, je tourne clairement en rond, je n'ai pas très envie de croiser Charlie. De toute façon je n'ai envie de croiser personne. Je finis par ma caler dans mon lit, espérant trouver le sommeil, même si il n'est que dix huit heures trente.

J'aurais pu "mal tourner" encore une fois. Prétendre que tout m'est égal et partir faire la tournée des bars, me comporter en parfait mather. Mais pas cette fois. J'ai merdé, j'assume. J'ai décidé de laisser du temps à Aby et de me reprendre en main de mon côté. C'est risqué, mais surement le mieux pour nous, s'il y a encore un "nous" quelque part. A vrai dire, tout ce temps, j'ai eu une idée en tête et j'ai fait mon maximum pour la rendre possible. Mais c'est aujourd'hui que tout se joue vraiment. Plusieurs heures se passent sans que je m'en rende vraiment compte alors que j'ère un peu dans le campus, à tourner et retourner tout ça dans ma tête, alors que je réfléchis à ce que je peux lui dire, comment amener la chose. Comment déjà avoir l'opportunité de lui parler, qu'elle me laisse l'approcher et ne me ferme pas direct la porte au nez. Si je n'ai pas vraiment tenté ces derniers temps de l'aborder, j'ai quand même bien remarqué qu'elle m'évitait soigneusement. Mais c'est finalement en n'ayant rien de vraiment élaboré que je me pointe chez elle, assez troublé de me sentir toujours aussi familier dans ces couloirs alors que je n'y ai pas mis les pieds depuis quoi ? Un mois ? Quelque chose comme ça oui. J'appuie sur la sonnette deux petites fois avant de reculer d'un pas, les mains moites tout d'un coup. Le petit silence qui suit derrière la porte suffit pour que je me fasse déjà tout un tas de films mais je me l'interdis et penche la tête en arrière pour souffler un bon coup à la place.

Après avoir tourné mille et une fois dans mon lit, c'est au moment ou je ferme les yeux que j'entends la sonnerie. Ce qui me fait aussitôt ouvrir les yeux. Je n'ai invité personne. Alors je me dis que j'ai oublié de mettre un truc dans le sac de Caleb est que c'est son père qui viens récupérer. Je soupire, parce que évidemment, je commençais à peine à être 'bien'. A fermer les yeux pour ne plus ressentir le mal que je ressens actuellement. Je me lève un peu péniblement, une fois sortie de ma chambre, je traverse la pièce, regardant autour de moi pour voir ce que j'aurais pu oublier. Je glisse une main dans mes cheveux avant d'ouvrir la porte, persuader d'y trouver Romane. -facepalm - mon coeur se retourne, pourquoi je n'ai pas regardée avant ? Je suis très surprise, mais j'essaie de garder une expression neutre, pour ne pas dire glaciale, alors que je suis complètement retourné de l'intérieur. Se dire que la seule personne qui peut vous réconforter, est celle qui vous fait du mal est assez compliqué. Je crois que j'aurais préféré une embrouille avec Romane pour avoir oublié le doudou du petit, plutôt que cette embrouille la - qui m'affecte beaucoup plus. Le laissant sur le pas de la porte, plusieurs options se présente à moi, soit lui claquer la porte au nez, soit lui claquer la porte au nez. Pourtant je le fais pas. Faible que je suis. Je lui dit très froidement. " Je crois que tu t'es trompés de porte. " Je m'apprête à reculer, pour faire comme dans les films vous voyez ?

Aby n'est pas ravie de me voir. Et ce n'est pas parce que je la connais depuis dix ans que je suis capable de dire ça. C'est juste pire qu'évident, n'importe qui pourrait faire la même constatation. Et je ne sais pas trop ce que ça me fait. Je m'y attendais évidemment, mais ça reste quand même un tout petit peu blessant. Quelque part, une toute petite infime partie de moi espérait surement qu'après un mois chacun de notre côté, elle se soit rendue compte qu'elle ne pouvait pas vivre sans moi et que le reste n'a pas d'importance. Mais soit, s'il lui faut un peu plus de temps pour s'en apercevoir, c'est pas grave, au bout du compte, l'important, c'est juste qu'elle arrive elle aussi à cette conclusion. Et elle y arrivera, je fais tout mon possible pour m'en convaincre. C'est d'ailleurs ce qui m'a permis de tenir ces dernières semaines, y croire. " Je crois que tu t'es trompé de porte. "Ah, elle parle quand même. Je hausse les épaules mais la regarde droit dans les yeux. " Je suis exactement là où je veux être. " J'aurais bien fait une petite remarque ironique mais j'ai comme l'impression que ça ne me servira pas. Avant qu'elle n'ait l'occasion de me fermer la porte au nez, j'avance d'un grand pas, de manière à ce qu'un de mes pieds dépasse de moitié l'encadrement de la porte, au moins il la bloquera si elle la ferme. " Je peux entrer ? " C'est dit plus sur le ton de l'affirmation que de la question, ce qui rend le truc assez bizarre. Je ne sais pas d'où me vient cette assurance alors que je n'ai jamais été aussi peu sur de moi. C'est peut être le fait de la voir en face de moi après tout ce temps, ce beaucoup trop long délai, qui me fait du bien. C'est même sûr en fait. Malgré la distance et la froideur entre nous, j'ai l'impression de retrouver une partie de moi qui manquait depuis notre énième rupture.

J’essaie de me montrer assez froide et totalement désintéressé, mais c’est compliqué. Le revoir après toute cette histoire me chamboule pas mal. J’ai envie de lui crier dessus de nouveau, lui dire qu’il a encore tout fait merdouiller, que cette fois ci il n’avait pas le droit et que je ne lui pardonnerai jamais. Sauf qu’il me regarde droit dans les yeux pour me répondre, « Je suis exactement là où je veux être. » Ce n’est pas vraiment la réponse que je m’étais imaginé, du coup il me prend un peu de court. Mais je me démonte pas pour autant, même si ca me fait du mal, je m’apprête à reculer le coeur encore plus serrer, mais décidé à arrêter de me torturer avec cette histoire, ou plutôt notre histoire qui me ronge depuis presque dix ans. Jamie anticipe mon geste en calant son pied prêt de la porte, juste assez pour que je ne la ferme pas, " Je peux entrer ? " Mais non ! Bien sur que tu ne peux pas entrer, je ne veux plus te voir tu comprends? En théorie c’est ce qu’il devrait se passer, mais en pratique … Je baisse mon regard vers son pied puis le remonte vers le sien. Je le supplie presque dU regard de ne pas faire ça, de ne pas insister cette fois ci. Nerveusement, je glisse ma main dans mon cou, cherchant quoi lui répondre mais surtout tiraillé entre la raison & le coeur. " Ne complique pas les choses .. " Dis-je en baissant légèrement le regard vers le sol, sur le point de déjà céder, faible que je suis. Relevant mon regard pour croiser le sien, j'ajoute " Tout est dit non? Alors ne perd pas plus ton temps. On en a assez perdu comme ça. " Si j'essaie de le blesser ? Pas vraiment. Ma réponse est très maladroite. Et en même temps après le mal qu'il m'a fait, je ne vais pas culpabiliser de ca.