« S'il te plait, calme-toi... » Te calmer ? Comment pouvait-il penser que tu te calmerais si facilement ? Après tout, si tu étais dans tout tes états, c'était bien à cause de lui, à cause de ses mensonges. Il se leva et s'approcha légèrement de toi. Pas trop, quand même. Il se doutait sûrement que ce n'était pas le moment de tenter n'importe quel contact physique... « J'voulais pas te mentir, j'te jure... T'as juste assumé en me voyant dans le bar que j'étais légal, et j'ai pas voulu te reprendre... » T'as assumé, oui, parce que normalement les mineurs ne vont pas dans les bars ! Comment osait-il te remettre ça sur le dos ? C'était de ta faute, quoi ? Ce n'était quand même pas toi qui l'avait poussé à omettre cette réalité pendant un nombre de mois considérables ! « J'voulais juste t'impressionner et t'étais plus vieux et ça n'avait pas d'importance pour moi. Ça n'a pas d'importance pour moi. » Tu pris de très grandes respirations avant de te tourner vers lui pour finalement lui faire face. Tu t'approchas légèrement, sans trop être près, justement. Ta rage, ta colère s'étant alors transformer en une très grande déception. « Ce n'est pas le fait que tu sois plus jeune, que tu sois mineur, qui m'importe. C'est que tu m'aies menti à la base et si longtemps ! » dis-tu doucement, calmement. « Sur quoi d'autre tu m'as menti, hein ? M'as-tu déjà réellement aimé ou alors c'était que pour le trip d'être avec un homme plus vieux ? » bafouillas-tu. « Parce que moi j'ai été sincère, j'ai été honnête avec toi ! Je me suis ouvert, je t'ai jamais menti ! Qu'est-ce qui me dit, maintenant, que tu étais sincère ? » lâchas-tu avant de secouer la tête, retourna t'asseoir sur le canapé, posant tes coudes sur tes genoux et enfouissant ta tête dans tes mains. ~
Tu ne supportais pas de le voir énervé à cause de toi. Tu n'aimais pas vraiment les confrontations et les disputes, surtout lorsque celles-ci se passaient avec des personnes que tu affectionnais profondément, et celle de ce soir n'était en rien une exception. Tu n'utilisais peut-être pas les bons mots ni les bons termes pour t'expliquer, mais malheureusement tu n'avais pas eu le temps de te forger dans ton esprit une dissertation entière sur tous les arguments et explications précises que tu pouvais lui servir afin qu'il puisse te pardonner. Tu disais les choses comme elles venaient dans ta tête, mais tu essayais surtout de ne pas mentir une fois de plus, sachant très bien que t'étais assez dans la merde comme ça, sans que tu n'en rajoutes. Tu observais ses gestes, ses mouvements, passant ta langue sur tes lèvres pour les humidifier nerveusement. Il semblait plus calme quand il te regardait de nouveau, calme, mais avec une putain de déception qui émanait de lui et que t'avais du mal à assumer. Tu hochais négativement de manière vive ta tête quand tu l'entendais parler, parce que non, il se trompait sur toute la ligne s'il commençait à voir les choses de cette manière, non non non. « J'ai jamais eu d'autres secrets, j'te l'assures. » Tu disais doucement, même si tu doutais que cette phrase seule fasse tout le boulot, et tu t'approchais un peu plus, venant t'accroupir doucement devant lui. « Je t'aime. Ça c'est sincère. » Tu lui disais, avant de soupirer doucement. « Je ne sais pas comment je pourrais te prouver que je ne t'ai jamais menti à par sur mon âge. Mais c'est pas... C'pas un fantasme bizarre ou quoi que ce soit que tu t'imagines en ce moment. J'me suis ouvert aussi, j'me suis confié à toi, et ça n'a jamais été des conneries dans ces moments-là. » Tu soufflais doucement.
Tu avais une boule dans la gorge. C'était l'émotion qui te privait d'air. C'était un mélange de colère, de déception immense, de peine aussi... De peur, sans doute. Parce que oui, tu avais peur que toute votre relation soit basé sur un grand mensonge, une illusion. Peut-être que pour lui ça n'avait été qu'un jeu, un fantasme ? Alors que toi, tu étais peut-être l'idiot qui s'était laissé prendre et était facilement tombé en amour ? « J'ai jamais eu d'autres secrets, j'te l'assures. » Tu l'entendis te dire, alors que tu avais toujours la tête enfoui dans les paumes de tes mains. Il se pencha vers toi, sans toutefois te toucher. « Je t'aime. Ça c'est sincère. » Ta gorge se serra, tu dus presque te retenir pour ne pas pleurer comme un bébé tellement les émotions se bousculaient en toi. Tu ne voulais pas passer pour le faible, l'émotif. Ce n'était pas le moment. Pas maintenant. « Je ne sais pas comment je pourrais te prouver que je ne t'ai jamais menti à par sur mon âge. Mais c'est pas... C'pas un fantasme bizarre ou quoi que ce soit que tu t'imagines en ce moment. J'me suis ouvert aussi, j'me suis confié à toi, et ça n'a jamais été des conneries dans ces moments-là. » t'expliqua-t-il doucement, calmement. Tu relevas finalement la tête et tes yeux le fixèrent pour la première fois depuis quelques minutes. Il était si beau, si parfait... Tu soupiras longuement avant de finalement prendre la parole. « Je ne t'aurais pas rejeté si j'avais su, Nemo. » dis-tu avant de poser le revers de ta main droite contre sa joue. Ce contact était délicat, doux. Ça mettait du baume sur ton coeur, en fait. « J'ai pas envie de croire que notre relation tout entière repose sur un mensonge. On vaut plus que ça. » rajoutas-tu avant de te relever, l'amenant dans ton ascension. Vous étiez désormais l'un face à l'autre, debout en plein milieu de la pièce. Tu posas ta main contre sa joue, laissant le bout de tes doigts jouer dans ses cheveux. « Je t'aime Nemo. » dis-tu d'une voix douce. Tu le fixais doucement, attendant de voir la suite... ~
Tu essayais de rester calme, de ne pas trop laisser place au stresse quand tu parlais, mais il s'avérait être difficile pour toi de ne pas céder à la panique quand tu avais si peur qu'il te lâche au moindre mot que tu prononcerais. Tu restais immobile, étant effrayé du verdict quand il te regardait, puis tu lâchais le plus petit souffle de soulagement quand ses mots te rassuraient. « Je n'savais pas, j'avais peur. Je voulais apprendre à te connaître sans que tu me juges sur ça... » Tu avouais, un peu honteux. Ça avait été difficile, parce que tu étais carrément tombé sous son charme à la seconde où tu l'avais vu dans ce bar. C'était peut-être excessif à dire, mais c'était ce que tu avais ressenti, et c'était également pour ça que tu n'avais pas pu laisser passer ta chance et que tu étais de suite allé l'aborder. Et après, t'apprenais à chaque fois un petit peu plus sur le genre de personne qu'il était, et elle te plaisait cette personne-là, toujours un petit peu plus que la fois d'avant. Et puis les mois passaient et tu te retrouvais perdu entre l'amour fort que tu ressentais pour cet homme et ce satané petit mensonge que tu n'avais pas rectifié afin qu'il te laisse l'approcher sans te juger par ton jeune âge et ton peu d'expérience. Ton souffle tremblait légèrement quand tu sentais le contact du revers de sa main sur ta joue, et tes yeux se closaient un peu sous le plaisir et la réassurance que te procurait ce simple touché. Tu venais ensuite te lever avec lui quand il parlait, et tu secouais doucement ton visage à ses paroles. « Elle ne l'est pas. C'est toi, c'est moi. Elle ne l'est pas. » Tu répétais, avec ce besoin qui se faisait ressentir dans ta voix qu'il te croit, qu'il comprenne. Tu plongeais tes yeux marrons dans les siens, et tu frissonnais à nouveau à la douce caresse sur ta joue, l'une de tes mains venant timidement se poser sur le haut de son torse, avant que tes lèvres se fendent en un petit sourire quand tu l'entendais répondre à ta déclaration précédente. « Moi aussi. Tellement tellement tellement... » Tu finissais par murmurer en venant prendre son visage entre tes mains tendrement, avant de venir l'embrasser avec douceur, et un peu de possessivité. Tu ne voulais pas le perdre, tu ne pouvais pas le perdre.
À ses paroles, la tension redescendait un peu plus, mais tu étais loin d'avoir tout pardonné, tout effacé. « Je n'savais pas, j'avais peur. Je voulais apprendre à te connaître sans que tu me juges sur ça... » Tu levas les yeux vers lui... Peut-être que tu aurais fait pareil si ça avait été l'inverse. Peut-être... Mais ça n'excusait pas ce si grand mensonge qui en avait entrainé plus d'un par la suite. Tu lui fis ensuite part de tes craintes face à la vraie nature de votre relation. Était-elle sérieuse ? Basée sur du vrai ? Il te rassura presque aussitôt. « Elle ne l'est pas. C'est toi, c'est moi. Elle ne l'est pas. » Tu souris légèrement, heureux de l'entendre dire. Ça mettait du baume sur ton coeur meurtri par cette révélation. Tu lui avouas l'aimer et il te le redit en retour. « Moi aussi. Tellement tellement tellement... » Ce mec était décidément parfait dans son imperfection. Ses lèvres se posèrent alors contre les tiennes et ce doux baisé ne pu qu'atténuer l'adrénaline de devoir faire face à une telle situation. Tu passas tes bras contre sa taille, le serrant un peu plus fort contre toi. « Je t'aime tellement. » redis-tu alors que tu t'écartas un instant avant de retrouver la chaleur de ses lèvres, cette fois dans un baisé plus passionné. ~
Il fallait qu'il te croit. Non parce que tout cela faisait parti d'un espèce de plan diabolique qui reposait sur le seul fait qu'il te fasse confiance afin de pouvoir accéder à des dossiers top secret qui t'ouvriront la voie du contrôle total de l'humanité – mon dieu, tu regardais bien trop de films - mais tout simplement parce que tout ce que tu disais était vrai, et que tu étais sincère avec lui. Tu ne lui avais jamais menti, pas vraiment. Et c'était fou comme la plus petite des omissions pouvait faire basculer une relation entière et la réduire à poussière. Peut-être aurais-tu eu la même réaction que Charlie si tu avais découvert que c'était lui qui depuis le premier jour oubliait de te dire certaines choses – après tout, toi non plus tu n'aimais pas être menti, tu préférais connaître la vérité, bonne ou mauvaise. Tu poussais un petit soupir d'aise lorsqu'il serrait ta taille contre la sienne, et tu ne pouvais que sourire un peu plus quand il te redisait qu'il t'aimait. Et puis tu profitais de ses lèvres, dont tu avais eu peur de perdre l'accès quelques secondes plus tôt, et tu marchais lentement à l'envers vers ta chambre, l'entraînant avec toi en continuant de l'embrasser passionnément. Une fois dans la pièce tu souriais en coin alors que tu relevais une seconde ton visage afin de l'admirer, et puis tu le poussais doucement sur les couvertures, venant ensuite à califourchon sur lui afin de reprendre vos baisers, tes doigts caressant lentement le long de ses bras de ses épaules à ses mains, tes lèvres bougeant à nouveau contre les siennes.