AMRIEL + It's something new.

En m'inscrivant au Spring Break j'avais l'espoir de changer d'air, de profiter du moment et de réussir à effacer un peu tout ce qui m'est arrivé de mauvais ces derniers temps, mais je dois bien avouer que même après six jours, j'ai un peu de mal à m'acclimater à l'ambiance. Malgré mon côté un peu prude, j'aime faire la fête, j'évite juste de toucher à l'alcool et tout ce qui peut circuler. Habituellement, j'arrive à supporter d'être entourée de gens loin d'être sobre, parce que cela ne dure qu'un temps. Ici, j'ai l'impression que les gens sont perchés un peu tout le temps et ça rend les choses un peu plus compliqué. Sans compter qu'en plus de ça, j'essaie d'éviter Isaac et greluche de Mather. Alors finalement, le grand changement que je voulais, j'ai un peu de mal à l'avoir et c'est très frustrant. Aujourd'hui étant une journée libre, je n'avais absolument rien fait d'autre que de dormir, manger et user et abuser du room service, parce que bon sens c'est vraiment agréable d'avoir des gens à son service. Ce soir, ayant besoin de changer d'air j'ai décidé d'embarquer un de mes livres favoris et d'aller lire sur la plage après avoir mangé. J'ai clairement l'impression de passer ma vie à manger depuis que je suis arrivée ici et je crois qu'en rentrant à Cambridge je vais être obligée de courir deux fois plus si je veux éliminer tout ça. L'hôtel étant bien placé, je n'ai même pas dix minutes de marche avant de pouvoir fouler le sable, toujours un peu chaud malgré le début de soirée tombant. Je ne fais que quelques pas avant de m'installer sur le sable et de commencer à lire tranquillement.

C'était bien pendant ce spring break que je me rendais compte comme j'étais heureux d'être revenu. Je ne regrettais absolument pas mon choix, malgré les conflits, malgré les gifles que je m'étais pris. J'étais juste tellement heureux d'être ici, avec les gens que je connaissais. Et même ceux que je ne connaissais pas, car le spring break était génial pour faire de nouvelles rencontres. Je ne savais pas quoi faire ce soir, mais j'en avais marre d'être enfermé dans un bar depuis le début du sb. Du coup, j'avais pris ce qu'il me fallait dans mon sac, autant alcool que drogues et je me dirigeais vers la plage. Quoi de mieux que de boire et se droguer sur le sable devant la mer en pleine nuit ? Ce serait encore mieux si je n'étais pas seul, bien évidemment. Mais bon, peut-être que je trouverais quelqu'un sur la plage ? Je sortais de l'hôtel et je me dirigeais vers la plage, quelques minutes plus tard, j'arrivais enfin. Je regardais l'horizon et mon regard croisait une silhouette. Je m'approchais tranquillement, mh, ça avait l'air d'être une belle brune. Elle.. Lisait ? Non non, on ne pouvait pas lire pendant un spring break, hors de questions. « C'est pas trop ennuyeux de lire, sérieusement ? » demandais-je avant de m'asseoir. Je ne la connaissais absolument pas, mais bon, ce n'était pas grave. « Je m'appelle Adriel et toi ? » rajoutais-je en lui souriant. Je n'allais pas la lâcher et encore moins la laisser lire, jamais de la vie.

J'ai toujours beaucoup aimé la mer. Le sable chaud, la brise et le son des vagues venant s'écraser contre le sol, je crois que rien n'est plus apaisant que cela. Puis c'est réellement un beau paysage. Je n'ai pas eu la chance d'énormément voyager plus jeune, ne venant guère d'une famille opulente, alors je dois bien avouer que la mer a toujours été une sorte de vue sur le monde extérieur. C'est probablement un peu idiot, mais c'est une idée qui m'a toujours suivi et qui me suit encore aujourd'hui. Pouvoir poser les pieds sur ce sable, celui de wellington en nouvelle-zelande m'offre une sensation différente de celle que m'offraient les plages d'Italie autre fois et c'est fort agréable. M'avançant de quelques mètres à peine, je décide de m'installer et de me mettre à lire. J'ai toujours adoré lire, encore plus en extérieur et cette plage offre un magnifique panorama, alors pourquoi se priver ? Alors que je suis complètement plongée dans un des livres écrits par une grande romancière et accessoirement mère de mon meilleur ami, une voix masculine que je ne connais pas m'interromps. Je lève alors les yeux, l'entendant me demander si lire n'était pas trop ennuyeux avant de se poser près de moi et de se présenter. Je reste incrédule un dixième de seconde, les yeux écarquillé. Je n'ai pas vraiment l'habitude d'être coupé dans mon élan littéraire par de charmants jeunes hommes. Je secoue légèrement la tête avant de reprendre mes esprits. Euh, non, pas trop. commençais-je un peu bêtement. Il faut croire que mes esprits semblent plus longs à revenir que ce que je pensais. Amen. Moi, c'est Amen. dis-je laissant un sourire apparaître. Ce que je peux avoir l'air idiote quand je suis prise sur le fait moi.

J'avais eu envie de me mettre la tête sur la plage. C'était quand même un superbe endroit et on avait la plage H24 pendant les cours, donc je voulais juste en profiter un maximum. Tout en place dans le sac, je m'étais donc dirigé vers la plage, tranquillement. Mais alors que je comptais m'installer seul, mon regard avait croisé la silhouette d'une fille et tout le monde savait que je ne pouvais pas résister aux filles. Je m'étais donc dirigé vers elle et je n'avais pas pu m'empêcher de lui faire une remarque sur son livre. Je m'installais ensuite près d'elle, l'air de rien. J'allais pas la laisser seule quand même, hein, c'était hors de questions. Je l'observais et.. Elle avait l'air perturbé ? Je savais bien que j'étais vraiment canon, mais quand même. « Je vais pas te manger tu sais, détends-toi. » disais-je en riant légèrement. J'attrapais mon sac et je le mettais face à moi. Je relevais la tête vers elle, Amen ? Je n'avais jamais entendu ce prénom jusqu’à aujourd'hui. « C'est beau et original, j'aime bien ! » rétorquais-je avant de me concentrer de nouveau sur mon sac que j'ouvrais. J'en sortais plusieurs paquets de cigarettes, même s'il n'y avait pas que des cigarettes dedans m'voyez ainsi qu'une bouteille de tequila. Je me tournais vers Amen. « Lâche ce livre, il y a des trucs bien plus drôles à faire pendant un spring break. » rajoutais-je accompagné d'un clin d'oeil. J'ouvrais un des paquets pour en sortir un joint que j'allumais. Que la soirée commence.

Je n'ai jamais été quelqu'un de très avenant ou de très à l'aise avec les gens directement. Je suis du genre introvertie, qui a besoin de temps, d'adaptation pour me sentir mieux en présence d'inconnu. Je dois dire que je n'avais franchement pas prévu d'être dérangée sur la plage. Encore moins par un homme pour le moins des plus charmants. Je crois que je ne comprends pas vraiment ce qu'il fait là, se mettant près de moi. La plage est immense, alors pourquoi s'arrêter près de quelqu'un d'aussi translucide que moi ? Je n'ai jamais été ce genre de filles qu'on remarque directement. Je suis même plus de celle qu'on ne remarque jamais. Peut-être qu'il ne voulait pas être seul tout simplement ? Je lui annonce mon prénom un peu gauchement lorsqu'il me le demande, trahissant mon stress fulgurant et mon inconfort qu'il remarque rapidement. Je n'ai juste pas vraiment l'habitude, désolée. lâchais-je, baissant les yeux. Je me sens vraiment stupide pour le coup. J'aimerais creuser un trou et mourir d'étouffement sous le sable. Sa voix me tire de cette réflexion sur ma possible mort, annonçant que mon prénom lui plait. C'est certain qu'il n'est pas commun et j'ai pu remarquer qu'il en faisait rire plus d'un. Sa réaction me fait doucement sourire et j'hoche la tête en guise de remerciements. Je le vois se penchait, sortant pas de choses de son sac. Des cigarettes et de l'alcool. J'aurais pourtant dû me douter. Qui ne boit pas et ne fume, surtout en période de spring break hormis Amen ? Personne bien sûr. Ouais, fin j'vais pas te cacher que les trucs sympas à faire, c'est pas des trucs que j'ai pu essayer avant et j'sais franchement pas si je devrais. dis-je en un soupire avant de me gratter la tête. Je suis vraiment bien trop à part, il n'est pas étonnant que je me retrouve un peu seule en ce moment.

Cette fille m'intriguait. Elle avait l'air toute mignonne, toute timide et toute.. chaste ? Je comptais bien en apprendre un peu plus sur elle ce soir. Le sping break était fait pour faire de nouvelles rencontres, non ? C'était le moment ou jamais. Elle n'a pas l'habitude ? Je tournais directement la tête, fronçant les sourcils. « Quoi ? Tu vas m'dire qu'il y aucun mecs qui t'approchent ? » demandais-je en riant légèrement. C'était impossible, car même si elle avait l'air assez timide dans son genre, elle était quand même canon. Même si j'avais un faible pour les blondes, je devais avouer qu'elle ne me déplaisait pas pour autant. Je sortais tout ce que j'avais pris dans mon sac et je le disposais sur le sable, lui demandant de lâcher son livre. Sérieusement, je ne pouvais pas concevoir qu'on lit pendant un spring break. Je sortais un joint de mon paquet et je l'allumais, écoutant ses paroles. Je n'avais pas pu m'empêcher de la regarder, totalement choqué. « T'as jamais bu d'alcool ? Ou essayer de fumer une clope ? Non parce qu'encore, la drogue, j'peux le comprendre, mais le reste.. non ! » rétorquais-je totalement perturbé. Il restait encore des personnes comme ça ? Il restait encore des personnes qui ne buvaient pas et qui ne fumait pas ? Ca me paraissait dingue, parce que j'étais un gros fêtard. Je lui tendais mon joint, un petit sourire sur les lèvres. « Tu veux pas essayer ? Ca ne va pas te tuer tu sais. » rajoutais-je l'air de rien, me demandant bien si elle allait le prendre ou non.

Je me sens un peu envahie, étouffée par sa présence intrusive. J'aimerais lui demander de partir, juste pour que l'énorme boule qui se forme au creux de mon ventre disparaisse. J'aimerais me sentir plus légère, moins enchaîné, plus libre dans mon propre espace. Il m'a retiré mon choix ; celui d'être seule. Il a pris le pouvoir de décision et je me sens affreusement lésée. Mais, paradoxalement, je ne me sens pas capable de lui demander de partir. Non pas par timidité, parce que je suis capable d'imposer ma volonté, mais plus par curiosité. Il est intriguant, bien différent des gens qui osent m'approcher en temps normal et je trouve cela assez plaisant d'un côté. Bêtement, je lui notifie que je ne suis pas habituée à ce genre de chose, un peu comme pour m'excuser et je comprends que j'aurais dû fermer la bouche dès qu'il lâche un rire. Je ne sais pas s'il est moqueur, mais il me procure un sentiment d'inconfort. Euh.. bah.. non, aucun. lâchais-je d'une voix étouffée. C'était si drôle que ça ? Le regard rivé sur le sable j'essaie de chasser toutes ces mauvaises pensées qui m'assaillent. Cette nuit avec Isaac, mes sentiments non partagées, cette sensation de trahison après lui avoir donné ce que j'avais de plus précieux. Ce n'est pas le moment de pleurer ou de me laisser submerger. Je pousse se flux d'émotions et refoule mon hypersensibilité si encombrante avant de souffler et de reporter mon regard sur lui. Il sort tout un tas de choses qui me sont assez étrangères avant d'allumer un.. joint ? Ou une roulée peut-être ? Je ne sais pas vraiment. J'ai déjà bu pour essayer de noyer un.. Ma voix s'étouffe. Je ne vais quand même pas me mettre à déblatérer sur le pourquoi du comment. J'ai déjà bu donc, mais assez peu et.. ça ne s'est pas très bien passée je crois. Mais, c'est tout ce que j'ai touché. dis-je, la voix un peu faible. Je commence doucement à me sentir honteuse sans trop savoir pour quelle raison. J'écarquille les yeux, presque incrédule lorsqu'il me tend son joint, que j'ai fini par reconnaître à l'odeur. J'hésite un instant avant de finir par l'attraper. Peut-être que ça fait du bien. Si tout le monde essaye au moins une fois, c'est que ça apporte quelque chose de positif, pas vrai ? J'en aurais bien besoin en ce moment, parce que je crois que je deviens dépressive. J'ai l'impression de me laisser mourir et peut-être que ça pourrait me redonner envie. Je ne le serais qu'en le portant à ma bouche. Je l'approche et le coince entre mes lèvres avant de me raviser. Je ne sais pas fumer. dis-je, roulant les yeux. Il va finir par se demander si je n'ai pas vécu en couvant je pense.