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La répétition était terminée, et les mecs étaient entrain de ranger leurs affaires pour partir, mais moi je restais toujours plus pour faire mes chansons personnelles. Je leur tapais la main pour leur dire au revoir et quand ils c’étaient tous éloignés, je commençais à gratter ma guitare, assis dans l’herbe comme si tout allait bien en ce moment. D’habitude, il y avait toujours cette fille qui passait par là, cheveux bruns assez impuissamment longs, avec un visage inoubliable. Je ne lui avais jamais vraiment adressé la parole. Mais aujourd’hui, si jamais elle passait par là, j’allais au moins la saluer. Je me levais, jouant toujours et susurrant des paroles en l’air, celles qui me venaient à l’esprit. Je tournais sur moi-même, me donnant du style. « Yeah, i know what i’m doing. Baby. It’s all about revolution. » Je rigolais en disant cela, ça n’avait pas rapport avec mon état du moment, mais c’était quand même marrant. Je jouais fort, je chantais fort. Personne ne pouvait me rater, et d’ailleurs quatre personnes sont venues me demander de leur chanter une chanson, ce que j’ai accepté avec plaisir. Je commençais à chanter du Bruno Mars, mais plus précisément, sa dernière chanson, Uptown Funk, et je les regardais danser sur le rythme. Je n’avais jamais eu de personnes aussi enthousiaste de ma musique devant moi, ça me donnait vraiment le sourire, puis je la voyais approcher, cette fille si mystérieuse qui se posait toujours pour m’écouter un peu. Continuant la mélodie, je me m’étais en plein milieu du chemin, laissant toujours les personnes danser, et je me m’étais face à elle quand elle arrivait enfin à mon niveau, chantant en souriant, la draguant un peu, mais juste pour me donner un style de musicien. J’insistais sur le « I’m too hot. » Pour la faire sourire, et je dansais à mon tour, doucement mais surement comme on dit.
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Je trouvais ça triste, quand quelqu'un jouait et que personne n'écoutait. Alors souvent, dans la rue, ou même carrément à l'université, je m'arrêtais, m'asseyais, et prenait le temps d'écouter. Personne ne prends jamais le temps, et je voulais faire cet effort. La vie ne pressait pas, pas tant que ça. M'arrêter uniquement cinq minutes ne me coûtait presque rien. Presque. Quelques minutes de retard, voilà tout. Je passais très souvent près de ce type, un gars avec une tête de bébé, à fond quand il jouait, et j'avais pris l'habitude de m'arrêter devant lui. Il dégageait quelque chose quand il chantait et ça suffisait à attirer mon attention. Il était encore là, aujourd'hui, entourée de quelques personnes qui dansaient non loin de lui. Remercie le soleil qui rends les gens un peu plus heureux. Voyant tant de monde autour de lui, j'ai décidé qu'aujourd'hui il avait assez de public, que je n'allais pas m'arrêter mais juste passer à côté, et lui offrir un sourire. Aujourd'hui, il en a décidé autrement. Il jouait, et s'est posé en face de moi, au milieu du chemin. Accentuer sur le « I’m too hot. » me faisait sourire, rire même parfois, et il s'est mis à danser. Là, au milieu du chemin. J'ai commencé à l'accompagner, à danser avec lui, parce que c'est ce genre de folie que j'aime faire. Nous voilà là, deux imbéciles entrain de danser au milieu d'un chemin. Je fini par m'arrêter, lui offrir un sourire, encore, et prendre mon sac. Sans un mot, parce que j'étais juste le public silencieux. Je reprenais mon chemin, et puis on se reverra la prochaine fois.
