comment gâcher ta soirée ? première leçon • HARDIN&SIAM

J'étais bien de retour. De retour dans cette ville dont je n'avais gardé aucun souvenir, je ne me souvenais plus de rien. Du moins j'avais encore quelques brides de souvenirs que j'avais gardé. Mais sinon j'étais totalement amnésique, c'est pour ça que je suis revenue ici. Les médecins pendant que si j'arrive à retrouver mes souvenirs que j'ai vécu à Cambridge, tout les autres reviendront. Parce que c'est ici que j'ai eu des épisodes douloureux de ma vie. Je me souviens quand même de la mort de mon petit-frère, de mon enfance, de mes parents. Mais quand on m'a parlé de Cambridge et d'Harvard, c'était l'inconnu total pour moi. Le néant, un gigantesque trou noir, malgré mes efforts pour me souvenir, les souvenirs eux ne voulaient pas revenir. J'étais donc dans ce bar, une bière à la main en me disant que c'est ici que je vais sûrement croiser des personnes qui me reconnaîtront. Disparaître un mois complet sans rien dire à personne ce n'est pas tout le monde qui fait ça. C'est alors que je vis un homme me regarder. Il me regarda une ou deux secondes, mais assez pour éveiller ma curiosité. Peut-être qu'il me connaissait ? Qu'il savait quelque chose sur moi ? Qu'il avait des informations sur ma vie passée. Je décidais de me rapprocher pour m'asseoir juste à côté de lui.  « Excusez-moi. J'avais une question à vous posez. Est-ce que vous me connaissez ? » C'était une question totalement idiote, sachant que normalement je devais connaître mes fréquentations et cet homme devait me prendre pour une folle. « Comme j'ai vu votre regard se poser sur moi. Je me suis dis que peut-être savez-vous qui je suis ? Vous êtes ici depuis longtemps ? » Je faisais vraiment ma chieuse, mais bon j'étais forte pour ça et puis si cela pouvait m'aider à retrouver la mémoire je ne disais pas non.

J'étais posé là au bar, étrangement et inhabituellement tiraillé dans mes pensées. Un comble, quand on me connaît. Je savais plus trop ce que je devais faire, j'étais paumé. Est-ce que je devrais passer un coup de fil à ma mère pour lui souhaiter un bon anniversaire, du style "hey on se parle plus depuis deux mois mais passe une bonne journée et pleins de bonheur avec ton nouveau futur mari que t'as honte de me présenter bises" Non non définitivement j'en étais pas capable. Et alors que j'étais perdu dans mes pensées, en train de fixer le vide ou autre chose à vrai dire je n'en avais aucune idée, une petite voix timide me sortit de mes pensées. « Excusez-moi. J'avais une question à vous posez. Est-ce que vous me connaissez ? » J’écarquillais les yeux, jetant un regard plein de dédain vers elle. Elle est folle ou quoi ? « J'ai l'air ? » dis-je en soupirant, quelle autre folle m'est encore tombé dessus. « Comme j'ai vu votre regard se poser sur moi. Je me suis dis que peut-être savez-vous qui je suis ? Vous êtes ici depuis longtemps ? » Ah c'est donc ça. Elle croyait que je la regardais donc elle croit que je la connais, mais elle est sacrément bizarre elle. M'enfin, comptez le nombre de gens bizarre à Harvard vous ne serez pas déçus. « Alors de une je te regardais pas, de deux je suis là depuis assez longtemps pour t'assurer que je suis pas le mec à qui tu devrais venir taper la causette » Ouais, qu'elle dise pas que je l'ai pas prévenu.

Je venais de m'attaquer à un homme pas sociable du tout. Et en plus il ne me connaissait pas ou alors s'il me connaissait il ne devait pas garder un bon souvenir de moi. Pourtant je continuais à lui sourire, un léger sourire sur mon visage rayonnant. Il devrait sourire plus souvent, peut-être que ça lui donnerait une meilleure mine. « Si je t'assure tu m'as regardé. Enfin nos regards se sont croisés. Mais tu vois c'est un peu comme si tu m'avais regardé ! » dis-je en riant légèrement. Il fallait vraiment que j'apprenne à tenir ma langue, car là ça n'allait pas du tout. « Vu ta tête je vais te laisser comme ça dans ton coin. Qu'est-ce qu'il y a tu es frustré sexuellement ? Ta copine a décidé de te plaquer ? » dis-je naturellement. Ma bonté me perdre, j'étais peut-être un peu curieuse, mais bon c'était moi. J'étais un peu trop spontanée, souriante, curieuse, oui trop curieuse. Mais en même temps si je pouvais en apprendre plus sur moi et puis au passage rendre un mec heureux. Parce que le pauvre avec sa tête de mort-vivant j'avais envie de me pendre rien qu'à la regarder. Oh peut-être que le jeune homme avait des problèmes, mais ce n'était pas une raison pour être dans un état aussi dépressif ! Ce qui est un comble pour moi de dire ça puisque qu’apparemment avant mon accident j'étais totalement dépressive.

Je ne comprendrais probablement jamais les gens qui insistent quand ils voient que tu les fais clairement chier. Non franchement, ça doit être dans leur nature, de saouler les gens probablement ? « Si je t'assure tu m'as regardé. Enfin nos regards se sont croisés. Mais tu vois c'est un peu comme si tu m'avais regardé ! » Elle rigole en me disant ça. J'ai le droit de lui dire que je la trouve ridicule ? D'ordinaire je ne me serais pas gêné, mais pour une raison inconnue, je ne dis rien. Bizarre, Hardin qui ferme sa gueule. Je me contente simplement de lever les yeux au ciel et de soupira bruyamment. « Vu ta tête je vais te laisser comme ça dans ton coin. Qu'est-ce qu'il y a tu es frustré sexuellement ? Ta copine a décidé de te plaquer ? » Je manque presque de m'étouffer, alors que j'ai rien dans la bouche. J'aurais probablement mieux fait de la remballé juste avant, non mais elle se prend pour quoi elle ? Je la regarde d'un air mauvais, perçant. « Qu'est-ce qui te fait croire que tu me parler toi ? Tu sais pas à qui tu t'adresses, je te conseille de baisser d'un ton avec moi.. hum.. C'est quoi ton nom ?.. Non je m'en fou en fait. T'avises juste pas de me reparler comme ça. » J'espère que ça suffirait à l'éloigner, qu'elle prenne peur comme près de 90% des personnes avec qui je tiens un discours comme celui ci.