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Un mois. Un mois que j’étais dans ce fichu hôpital. Je n’en pouvais plus, j’allais devenir folle. Je lisais des bouquins de psychologie, de sociologie, de comportement humain ou de philosophie à longueur de journée et ça ne me prenait même pas tout mon temps. Je réussissais à m’ennuyer ! Alors je tournais en rond dans ma chambre, tentant de trouver n’importe quel moyen de m’enfuir tandis qu’une infirmière venait me rallonger de force dans mon lit. Je devais me reposer, me disait-elle. Ouais, enfin c’est facile à dire mais quand on y est depuis un mois, qu’on a mal, qu’on est épuisée à cause des cauchemars : on a envie de prendre l’air ! Alors pourquoi je n’en ai pas le droit ?!
Enfin bon…aujourd’hui, c’est le grand jour. Ma dernière opération, enfin normalement. Après des longs rendez-vous avec mon chirurgien, des passages chez le psychologue, des heures à tourner en rond dans ma chambre et me faire reprendre, des multiples radios : nous y voilà enfin. Une opération, une semaine à l’hôpital, deux en maisons de repos pour ma rééducation et après je serais enfin libre. N’empêche que libre est bien grand mot, puisque je devrais rester à la maison un moment pour me reposer, faire des séances de kiné, aller voir mon psychologue et avoir la visite d’une infirmière mais n’empêche que j’aurais ma fille près de moi et je serais quand même plus libre. Qu’est-ce que j’ai hâte !
Neuf heures. C’est partit. Me voilà en salle d’opération. Un anesthésiant et…trou noir jusqu’à quinze heure. Ah ? C’est terminé ? J’ouvre doucement les yeux et sent une infirmière penchée au-dessus de moi, elle me parle mais je suis tellement dans les vapes je ne n’arrive pas à comprendre. Je me rendors presque immédiatement. Je me réveille deux heures plus tard, une main dans la mienne (celle de libre, bien sûr !) que je serre doucement. Je pousse un gémissement et ouvre les yeux pour faire face à ma cousine, Paige...mais attendez ! Qu’est-ce qu’elle fait là ?! Je croyais qu’elle me détestait. Je cligne un peu des yeux et la regarde attentivement, j’essaie de parler mais j’ai un masque à oxygène sur le visage. Et merde ! Je soupire, lâche la main de Paige et le retire d’un geste très faible, encore à moitié endormie. J’essaie de lui parler, mais aucun son ne sort… je crois que c’est la fatigue. J’essaie de me redresser mais un gémissement sort. Ah bordel…J’ai mal. Je soupire encore, sentent Paige me rallonger. Je la laisse faire…Ok, je capitule. Je vais rester bien sagement dans mon lit. Je reporte à nouveau mon regard vers ma cousine et hésite à lui parler, après tout qu’est-ce que je pourrais lui dire ?! On ne se connait que peu et les seules fois où on s’est parlées, je lui ai pourris la vie…
« Qu’est-ce que tu fais là ? », ma voix est tellement faible que j’en murmure mes mots. « Enfin…Ce que je veux dire c’est que…je t’ai pourris la vie et toi, t’es là…je ne le mérite pas… ». Je grimace à nouveau. Le moindre effort me tire et me fait affreusement mal. Je pousse un petit gémissement de douleur.
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