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Jamie & Irina
Il fallait se  l'avouer, je n'avais pas grand chose à faire aujourd'hui : mes cours avaient été annulé, je n'avais aucun entrainement de cheerleaders de prévu et personne à voir. Je m'ennuyait. Je flânais dans la Lowell House en quête d'une âme égarée qui aurait pu me tenir compagnie mais au bout de quelques minutes, je remontais dans ma chambre pour attraper mes affaires et sortir dehors. Le temps se réchauffait malgré la saison mais ne dépassait pas les 10 degrés. Vivement le Spring Break pour aller se réchauffer un peu dans un endroit paradisiaque ! J'allais faire les boutiques pour m'acheter le nécessaire au voyage avant de vérifier l'heure sur mon téléphone : presque treize heures. Je me dirigeais donc ensuite vers La Luna Caffe : je n'avais pas très faim et il proposait pleins de sandwichs différents donc ça m'allait. De toute façon, je n'allais pas m'y attarder : une liste interminable de films m'attendait dans ma chambre et je n'avais pas forcément envie de les faire attendre plus longtemps. Je passais la porte du petit café et remettait mes cheveux en place, que le vent avait décoiffé. Alors que j'attendais ma commande, j'observais autour de moi : je ne venais pas souvent ici alors que l'endroit était sympa. Il n'y avait pas grand monde installé aux tables : deux couples, une fille seule et un garçon seul. Je n'y prêtais par forcément attention. J'attrapais alors mon sandwich et ma boisson en remerciant le vendeur d'un grand sourire et, alors que j'allais m'asseoir, mon regard croisa celui du jeune homme seul. Un sourire encore plus large que celui que j'avais adressé au vendeur se dessina sur mes lèvres. « Salut ! ». Je déposais mon sac à mes pieds, m'asseyais en face de lui et commença à déballer mon sandwich : pourquoi se gêner ? « Alors comme ça mon petit Jamie on a pas d'amis ? » disais-je en mordant dans mon repas.
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Luna Caffe. Ouai, j’étais venu me détendre dans cet endroit et franchement vu la foule de fantômes qui s’y promenaient, je n’avais aucune crainte à ne pas arriver à me vider la tête. J’avais le cerveau bousillé. Je ne savais plus quoi faire et comme je me faisais harceler de textos, j’avais laissé mon portable à l’appartement, au moins je pouvais souffler. Alaska est une gentille fille mais, franchement j’aurais jamais dû lui donner ce qu’elle attendait, j’avais l’impression d’être un montre, ce que j’avais définitivement peur de devenir. Mon père était un homme à femme, et il souhaitait que je sois comme lui, sauf que ce n’était pas possible, je m’y refusais. Je ne voulais pas tromper tout le monde en couchant à gauche à droite, mais c’est bien vers là que je me dirigeais, vers cette voie de débauche putride. En entendant la sonnette de la porte qui s’ouvrait, je ne filtrais même pas. Mon regard restait sur mon café chaud et sur la fumée qui en sortait depuis une bonne minute déjà. J’avais envie de me vider la tête, et tout ce que j’étais entrain de faire, c’était de ressembler à un zombie. En entendant cette voix féminine, je relevais la tête et je voyais cette figure remplie de cheveux bouclés bruns. Ho pitié, pas Irina, pas elle, pas aujourd’hui. Elle pouvait pourtant être la meilleure chose du moment si je regardais bien. Me défouler sur elle pourrait me faire oublier la débauche qui précédait notre passé commun. Je la regardais alors s’asseoir face à moi, et elle déballait son repas. Sérieusement, elle s’imposait comme une reine. Et je regardais ses doigts, ils me faisaient sourire, parce qu’elle avait un don pour me rendre hystérique. Allez savoir pourquoi je préférais poser mon regard sur une infime parti de son corps plutôt que sur le plus important, ses yeux. Elle était naturelle bien que piquante quand même. Elle me faisait la remarque de ma soudaine envie d’être seul et je m’adossais à mon siège en faisant un sourire sarcastique. Franchement, elle était la seule à pouvoir me faire sourire aujourd’hui. « Hey toi. » Je rigolais avec d’avaler une gorgée de mon café, je voyais sa bouche en pleine action de mâchage et je me disais que mes lèvres avaient déjà frôlé, même plus, les siennes. Sans ça, je ne l’aurais pas eu comme ami de sarcasme, donc finalement ça ne m’avait pas mené à la pire des choses. « Tu parles de moi, mais tu n’as pas l’air accompagné de ta cohorte masculine une fois encore. Que se passe-t-il ? Je te manquais trop, c’est ça. » Je la regardais dans le coin de l’œil, elle me rendait fou, vraiment, et je devais sans doute lui faire le même effet. Mon sourire restait le même, rempli de sarcasme, avec une pointe vraiment évidente d'amusement.
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J'étais là, assise en face de lui et je ne pouvais pas m'empêcher de penser que notre relation avait décidément bien changé. A une certaine époque, nous ne nous voyions que pour coucher ensemble ou presque. En dehors de ça, même si on pouvait se croiser quelques fois, il n'y avait pas de grande conversation. Des "Salut" ; "Comment ça va ?" banals, des conversations qui manquaient d"enthousiasme et qui finissait vite par me lasser et me faire partir le plus vite possible à la recherche d'un passe temps autre. Mais tout à changer. A partir du moment où nous avons arrêter de nous voir juste pour se jeter l'un sur l'autre : il est devenu insupportable. Et j'étais bien pire. Des remarques sarcastiques à longueur de temps qui me faisaient partir en fou rire dès qu'on se voyait, des gestes qui voulaient tout dire. Une bataille plus que persistante s'est installée entre nous et, au final, je suis devenu assez bonne à ce jeu. Je ne loupais jamais une occasion de le faire taire et c'était de même pour lui. Alors maintenant que j'étais tombée sur lui par hasard dans ce café, il était hors de question que je le laisse partir sur une victoire. Sinon à part ça je n'ai pas l'esprit de compétition. « Tu parles de moi, mais tu n’as pas l’air accompagné de ta cohorte masculine une fois encore. Que se passe-t-il ? Je te manquais trop, c’est ça. ». Je le fixais droit dans les yeux sans ciller et ignorait sa remarque : il arborait son sourire tout fier de la bonne vacherie bien lancée. Je ne pris même pas le temps de réfléchir que je lui répondais du tac au tac : « Mouais 'fin en attendant c'est pas moi qui était, il y a quelques minutes, assise toute seule à une table en train de fixer une tasse de café. ». Je prenais une bouchée de mon sandwich avant de continuer : « Plutôt que de commencer à me balancer tout ce qui te passe par la tête tu devrais me remercier d'être venue à ta table pour te tenir compagnie mon petit plumeau ? Dis tu penseras à aller chez un vrai coiffeur un jour ? ». Bim. Cette fois-ci c'était à mon tour d'avoir un énorme sourire sur les lèvres. Il savait que je plaisantait de toute façon, s'il venait un jour à se couper les cheveux je ferais une crise cardiaque en le voyant : je l'ai toujours connu ainsi même s'il faut avouer que je ne le connais pas depuis si longtemps que ça. Je ne sais pas vraiment en fait, ça me dérangerait certainement dans tous les cas. Bref, j'attrapais mon téléphone pour envoyer un message à Faith et la prévenir qu'au final une après-midi film ne sera pas possible : je comptais bien restée un petit moment avec lui et continuer ce petit jeu.
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Assis dans ce café, je la regardais face à moi, la bouche entrain de mâcher ce sandwich. Entre elle et moi, ça avait toujours été un peu bizarre, mais finalement, je suis bien content qu’elle fasse partie de ma vie, ne serait-ce qu’avec le fait que je n’ai aucun problème niveau relationnel avec cette brune. Non monsieur, entre Irina et moi, c’est simplement de la haine amicale. Quand on se voit, on fait tout pour énerver l’autre, mais ce n’est jamais rien qui fera qu’on se détestera pour toujours. Le fait est que je sais jusqu’où je peux aller avec elle et elle avec moi. Je suis patient, et j’aime beaucoup Irina, je ne souhaite pas la perdre, elle est cette bouffée d’air frais que j’aime tant. Elle me fixe, et moi je ne quitte pas son regard perçant. « Mouais 'fin en attendant c'est pas moi qui était, il y a quelques minutes, assise toute seule à une table en train de fixer une tasse de café. » J’esquissais un sourire avant de prendre une gorgée de ce fabuleux café que j’aimais tant. Si elle pensait que prendre sur ce petit détail, elle me connaissait mal, mais vraiment très mal. Elle avalait une nouvelle bouchée de son repas si diététique, et elle ajoutais de sa voix si roque et pourtant si douce à mes oreilles. « Plutôt que de commencer à me balancer tout ce qui te passe par la tête tu devrais me remercier d'être venue à ta table pour te tenir compagnie mon petit plumeau ? Dis tu penseras à aller chez un vrai coiffeur un jour ? » Un sourire se déposait sur ses lèvres, et je la regardais avec en tête pas mal de choses que j’aimerais lui dire aussi, mais je me gardais bien de tout lui lâcher, je voulais avoir une vraie discussion cette fois, et je repartirais en vainqueur, parce que c’est comme ça que je marche, comme un roi, comme un prince. Et non comme une serpillère. Elle prenait son portable pour je ne sais qu’elle raison, et je roulais des yeux, parce que je ne savais pas pourquoi elle restait avec moi si elle devait être ailleurs. Je la connaissais bien cette petite, toujours occupée, jamais libre pendant cinq pauvres minutes. Et vous savez quoi, je m’en foutais pas mal de la personne avec qui elle devait être maintenant. Elle voulait s’attaquer à mes cheveux, bien. J’applaudissais après avoir déposer mon breuvage. Je l’applaudissais très fort. Tellement, que le serveur nous regardait. « Mais tu sais, parfois une bonne tasse de café vaux mieux que toutes les compagnies du monde. » Je rattrapais ma tasse, la portant à mes lèvres pour y prendre une gorgée. Mais je ne la laissais pas prendre la parole que je continuais ma phrase. « Puis je n’ai rien à remercier, parce que tu es venus de ton plein grés sans même savoir si j’en avais envie. Et ne m’appelle pas comme ça sauterelle. Parce que si moi je peux couper mes cheveux, toi tu ne peux pas te débarrasser de ta voix stridente. » Je rigolais et je faisais un signe au serveur pour qu’il me réserve. Bien sûr, je ne disais pas ça pour être méchant, et elle le savait, très bien même. Elle allait prendre ça comme un défi, comme une mission. Elle allait chercher comment me faire me taire, comme arriver à ce que je puisse ne plus savoir quoi dire. « C’est drôle de voir à quel point tu m’aimes tant. » Je faisais un sourire en coin, buvant une nouvel fois de mon si délectable achat.
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