✗ Mumbai, 2001.
Nayana regarda son père soulever son petit frère, Kiran, âgée à peine de 2 ans à l'époque, dans ses bras et le faire tourner. Le petit garçon criait et riait, penchant la tête arrière en essayant d'attraper le plus de ballons possible. Sa mère, qui avait Tara sur ses genoux riait aussi. " Et si on faisait notre numéro de danse ?" "Chouette !"
Son père alla jusqu'à la chaîne et programma une nouvelle chanson. Elle le vit monter le volume et une vieille chanson d'un film Bollywood des années 70 emplit la pièce. Le père de Nayana se retourna dans un mouvement théâtral et lui tendit le bras. Nayana applaudit en riant. Il fallait voir comment son père avait l'air de s'amuser. Il chantait en même temps que le chanteur un grand sourire aux lèvres, tandis qu'il plaçait sa fille sur ses pieds et commençait à la faire danser sur ses pieds et commençait à la faire danser autour de la pièce.
La salle à manger était décorée pour une fête. Une nappe en papier rose et blanc recouvrait la table, et on avait disposé des assiettes Barbie devant chaque chaise. Il y avait des couverts en plastique assortis à la nappe, des gobelets, des confettis un peu partout. Des ballons avait été soigneusement accrochés à chaque chaise. À un bout de table, une assiette était surmontée d'une couronne dorée. Dans le salon, une quinzaine d'enfants étaient assis au milieu de papiers chiffonnés et de boîte de jouets.
« Les filles, venez par ici» Leur mère les entraina Nayana et sa soeur Tara dans la cuisine, puis saisit deux longues pochettes identiques posée à côté d'elle sur la table qu'elle tendit à Nayana et Tara. « Ça, c'est de ma part. » Nayana et Tara ouvrit de grands yeux. « Vous savez pourquoi vous recevez ce cadeau ? » « Parce que c'est mon anniversaire !» « C'est vrai, mais aussi parce que vous êtes toutes les deux les petites filles les plus adorables, les plus généreuses, les plus gentilles du monde. Et que je vous aime.»
Nayana déchira le papier et découvrit un étui de marque de chez Gucci. À l'intérieur, une écharpe de soie aux motifs cachemire de toutes les couleurs.« WAOUUUUUUH !» disait Tara en la déployant. « C'est tellement doux !» « Elle vous plaît ?» « Ohh oui !» répondait Tara alors que Nayana se contentait d'hocher la tête. Nayana n'avait pas compris à l'époque que ces cadeaux étaient trop sophistiqué pour elle et Tara, ni que sa mère les lui donnait maintenant parce qu'elle savait qu'elle n'aurait jamais l'occasion de leurs offrir quand elles seraient en âge de l'apprécier vraiment. Ce ne fut que des années plus tard, l'écharpe cachée sous son oreiller, que Nayana comprit le geste de sa mère. Elle avait essayé d'offrir à ses filles un cadeau qu'elle pourrait garder toutes leurs vies.
Plus tard dans la soirée dans la chambre des parents, la seule lumière dans la pièce filtrait par la porte entrouverte de la salle de bains adjacente. « C'était très réussi, tu ne trouves pas ?» La mère de Nayana apparut dans la lumière.
Dans sa chemise de nuit, on voyait bien qu'elle n'avait plus que la peau sur les os. Le cancer était en train de gagner. « Tout le monde s'est bien amusé. Viens t'asseoir, tu as l'air fatigué.» Sa femme lui sourit. "Je suis fatiguée. Je suis toujours fatiguée."
Ses jambes tremblaient tandis qu'elle traversait la pièce et s'asseyait sur le lit. « Je suis si fière d'eux. Ce sont des amours » Elle inspira un grand coup et regarda son mari dans les yeux. « Tu crois qu'ils vont me détester après...» « Chut. Ne termine pas cette phrase.» Il se pencha vers elle et l'embrassa sur le front. « Je m'assurerai qu'ils sachent exactement quelle femme incroyable est leur mère. » « Etait. Il faut que tu t'habitues à employer le passé, Ashvin.»
« Ne dis pas ça. Je ne veux pas que tu commences à penser comme ça.»
La mère de Nayana inspira douloureusement. « Ashvin, je... »
Elle s'arrêta, puis bondit sur ses pieds et courut vers la salle de bains. Le haut le coeur fut violent. Sa mère était pliée en deux, le corps secoué par les spasmes tandis qu'elle vomissait.
« Ashley ?» «N'entre pas !»
Le père de Nayana s'immobilisa au milieu de la pièce. L'eau coulait dans la salle de bains et une minute plus tard, elle réapparut au milieu et fit un sourire désolé à son mari. « Toutes ces années de régime... et aujourd'hui je donnerais n'importe quoi pour un vrai un repas que je serai capable de garder.» Son père s'approcha de sa femme et passa tendrement ses doigts dans ses cheveux clairsemées. « Allez au lit !» Il se pencha et la souleva dans ses bras comme il l'aurait fait avec un petit enfant. Sa mère appuya sa tête contre son torse et passa ses bras autour de son cou. Il la déposa dans le lit, la borda et s'assit à ses pieds. « Tu as besoin de quelque chose ?» « Non, il faut que je dorme, promets-moi que tu ne laisseras jamais les enfants devenir des obsédés du régime comme leur chère vieille maman.»"Ashley..." « Je veux qu'ils profitent de la vie. Je veux qu'ils réalisent chaque jour qu'ils sont parfaits comme ils sont.» « Ils sont parfaits. Comme toi. Je pense qu'ils auront une sacré chance si ils te ressemblent. »
✗ Taunton, 2005.
Depuis quelques années, elle avait emménagé dans un pensionnat à Taunton le College's Queen à 3h de Londres avec sa fratrie. Ils s'étaient plutôt bien habitués au mode de vie anglais, mais pas Nayana enfin c'est surtout les raison qui l'ont menée en Angleterre qu'elle regrettait : la mort de sa mère. Son père ne voulait pas laisser ses enfants à Mumbai pour le moment, de peur que ça leur rappelle trop de souvenir que ce soit trop douloureux. Mais aujourd'hui son père était venu de Mumbai pour lui annoncer qu'il lui faisait faux bond, encore une fois.
« Nayana, je n'ai pas du tout envie d'y aller crois-moi mais cette réunion est très importante pour le travail, le même travail grâce auquel on a pu décoré ta chambre comme tu le voulais.» Elle ravalait ses larmes qui menaçait de couler, elle ne voulait surtout pas qu'il la voie pleurer et tournai la tête.« Maman ne m'aurait jamais fais ça, si elle était là, elle te détesterait de m'abandonner ici et le jour de mon anniversaire en plus.»
Elle avait dis ça à son père parce que, même à douze ans, elle savait que rien ne pourrait plus le blesser. Dès qu'elle avait prononcé ces paroles, elle s'était sentie immédiatement coupable, mais pas assez pour revenir dessus.
Elle retourna à son occupation qui consistait à regarder ce qui se passait par la fenêtre mais ce qu'elle ne pouvait pas voir, c'était le visage de son père se tordre de tristesse. « Nayana tu n'as pas idée comme moi et ton frère et ta soeur nous aurions aimer que ta mère soit là mais ce n'est pas le cas.» Il tendit la main et la posa sur l'épaule de sa fille qui se dégagea d'une secousse. « Au moins, elle, elle m'aimait vraiment.» « Nayana, regarde-moi ! » En entendant la colère dans sa voix, Nayana se tourna lentement, les yeux fixés sur le sol. « Tu vas avoir une super fête avec ton frère et ta sœur et tous tes amis du pensionnat. Et, quand je rentrerai, on ira dans un centre commercial et on t'achètera tous ce que tu voudras. Maintenant il faut que j'y aille sinon je vais rater mon vol. » Il se pencha sur sa fille pour l'embrasser sur le front, mais elle s'écarta. « Très bien, mon cadeau est en bas tout le monde t'attends. Une intendante du pensionnat sera là pour superviser la fête.» « Génial.»
✗ Mumbai, 2011.
C'était le début des vacances des fêtes de fin d'année, et pour la première fois depuis 6 ans son père l'avait fait revenir à Mumbai elle avec Tara et Kiran, d'habitude ils passaient les fêtes dans la maison que son père avait acheté à Londres. Ça faisait 6 ans qu'elle n'était pas revenue dans son pays. Ses grands-parents et tantes n'avaient pas arrêtés de lui pincer les joues, ce qui était une coutume dans les familles indiennes mais qui était surtout un exercice douloureux et très humiliant. On apporta le poulet au curry. Nayana entassa de la nourriture sur son assiette et l'attaqua comme si elle n'avait rien mangée depuis trois semaines. Elle se fichait bien de se rendre malade, tant qu'elle n'était pas forcée de faire la conversation. Pour Nayana, cette année-là était sa dernière année au pensionnat, qui dit dernière année dit université. Et c'était un sujet plutôt épineux avec son père. Son père voulait à tout prix que sa fille aille à Oxford. « Je veux que tu postules pour que tu puisses entrer à Oxford. Compris ?» Elle hocha la tête. « D’accord. »
Elle n'était même pas sûre d’être admise, de toute façon. Elle avait envie de répondre, mais elle ne dit rien, premièrement parce qu'il y avait quasiment toute sa famille présente et deuxièmement parce que ça ne se fait pas dans la famille de répondre avec insolence. Ça l'a rendait dingue quand son père rentrait à la maison juste pour les périodes de fêtes et joue le parent impliqué, alors qu’il n’est quasiment jamais là. Il n’avait pas le droit de lui dire comment se comporter. Calmement, elle rétorqua :
« Je suis concentrée sur mes candidatures, Papa. D’ailleurs, je vais monter terminer mes courriers, excusez-moi.» Elle se levait. « C’est bien, ma fille».
Au lieu de se diriger dans sa chambre, elle se dirigea en direction des toilettes.
Nayana s'agenouilla au-dessus des toilettes et enfonça son majeur dans la gorge, aussi loin qu'elle le put. Ses yeux commencèrent à larmoyer puis son estomac à se convulser. Elle avait déjà fait cela auparavant. C'était les filles du pensionnat qui lui avait conseillée de faire ça. Au fond, elle savait que c'était dégoutant et affreux, et elle savait qu'elle ne devrait pas le faire mais, au moins, elle se sentirait nettement mieux lorsque ce serait terminé.
✗ Cambridge, 2015.
Voilà bientôt une semaine qu'elle avait posée ses valises à Cambridge, elle avait enduré deux ans de souffrance à Oxford mais ce soir là c'était juste le coup de trop, c'était ce qui l'avait poussée à partir.
Même son père ne savait pas les vrais raisons qui avait poussée sa fille à quitter une université aussi prestigieuse que Oxford, elle avait simplement donnée comme raison qu'elle voulait marcher sur les traces de sa mère en voulant aller à Cambridge car sa mère avait étudiée à Harvard, ou même de sa meilleure amie qui est morte dans l'explosion, Nayana savait qu'en employant ces motifs son père ne lui en demanderait pas plus à son grand soulagement elle réussie le test d'admission avec succès.
À Harvard ce sera un nouveau départ, elle avait hâte de savoir ce qui se passerait par la suite.