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Mon leggings, mon débardeur et ma veste enfilée ainsi que mon sac sur le dos, j'attrape ma planche de skateboard et claque la porte de la résidence des Mathers où j'ai une chambre. A l'heure actuelle, je crois que si je n'avais pas rejoins une des maisons du campus, je vivrais dehors sous un pont, volant de la nourriture pour survivre. Mes parents m'ayant viré de chez moi après l'annonce de ma bisexualité et Ruben, mon frère, ayant fait son retour a retrouver son appartement que j'ai occupée une petite année, je me serais retrouvé sans logement. Enfin, Ruben m'aurait proposé de rester, mais j'aurais évidemment refusé par fierté et par colère. Je ne sais pas si je serais capable de lui pardonner un jour de m'avoir abandonnée pendant un an alors que grand-mère venait de mourir et que mes parents venaient tout juste d'être confrontés à ma bisexualité. Il a toujours été mon repère dans la vie, ma stabilité, mon équilibre. Je lui dois tout, absolument tout, mais le fait de m'avoir abandonné sans prévenir ni même donner ne nouvelle a fait naître une rancœur, presque une haine contre lui. Cette situation me met mal-à-l'aise, me torture clairement de l'intérieur. C'est justement pour oublier que je me rends à la salle de danse, les cheveux au vent. Une douce brise caresse mon visage et cette sensation de liberté que j'éprouve chaque fois que je pose les pieds sur un skate m'envahi. C'est comme une libération, un soulagement intense. Un truc qui ne s'explique pas, mais qui se vit. Arrivant devant la salle, j'attrape mon skate et monte jusqu'au première étage avant de poser mon sac, de changer de chaussures et de lancer la musique pour m'échauffer. Aujourd'hui, j'ai décidé de faire du moderne. Je trouve que c'est l'une des danses qui transmet le plus d'émotions, qui permet de donner le plus. Après un bon quart d'heure passée à m'étirer dans tous les sens, je lance another love de Tom Odell. C'est une chanson qui me tient particulièrement à coeur. Je commence ma chorégraphie. Je m'abandonne, je me sens submergée par un flux d'émotions qui virevoltent en moi et prennent totalement le contrôle de mon corps. C'est comme si les gestes se faisaient machinalement, sans que je n'y réfléchisse, mais que dans chacun d'eux un bout de moi apparaissait. Là aussi je me sens libre, d'une façon différente. D'une manière surement plus belle.
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