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Darnell&Ashton > We're playing basketball

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Je me trouve assez anormal. Je devrais être heureux. J’étais en couple avec la fille qui me connaissait le mieux, Nolwenn. Mais je n’y arrivais pas. Je repensais à tout ce que j’apprenais sur elle, jour après jour. Sa façon super étrange de vouloir protéger ses proches. J’avais du mal à le cautionner mais pour le moment, je faisais avec, jusqu’à ce que j’ai la preuve de ce que les gens disaient à son sujet. Puis, il n’y avait pas que ça. Il y avait également Aaliyah au milieu. Aaliyah que je n’arrivais définitivement pas à oublier. En même temps, comment oublier celle qui rompt avec son fiancé parce qu’il vous a mis à terre suite à une stupide altercation lors d’une manifestation tout aussi stupide ? Comment l’oublier alors que vous invite à tous les évènements marquants de sa vie ? Je pourrai décliner ses invitations et continuer ma vie de mon côté, mais je n’y arrivais pas. C’était comme s’il y avait un aimant entre nous. Quelque chose qui nous ramenait toujours l’un à l’autre alors que nous avions à présent nos vies respectives. Moi, ma vie de couple avec ma Cabot et elle, sa vie de famille avec son Winthrop et ses jumeaux. Putain, j’avais cette sensation d’être devenu un homme faible, fragile, avec elle, devant elle, à cause d’elle. Aaliyah m’avait totalement transformé en un mollusque au cœur fragile. J’avais une sainte horreur de ça. Je n’étais jamais sorti avec une fille aussi, je ne sais pas… romantique, sensible, fragile. Et elle me manquait un peu plus chaque jour. Notre couple me manque. Car malgré la tromperie, ce qu’il y avait autour me manquait. La complicité que je ne trouvais avec aucune autre fille. Elle avait écouté l’histoire de mes parents sans me juger, elle m’avait raconté ses problèmes de famille, ses problèmes d’alcoolisme, de dépression, ses problèmes mentaux quoi. J’avais du mal à me dire que c’était terminé entre nous. Elle s’était mal comportée avec moi, mais franchement, qui ne s’est pas déjà mal comporté dans un couple ? Moi le premier avec Zara. Bon, cette fille était un peu folle sur les bords, me blesser et coucher à droite et à gauche, me tromper lui plaisait énormément alors, que je le fasse en retour ne comptait pas vraiment, mais j’avais tout de même déjà trompé. Je pense que le plus blessant dans tout ça n’était pas la tromperie en elle-même, mais les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Et en voyant qu’elle avait rompu après l’histoire de la manifestation me laissait croire que malgré ce qu’elle me disait, elle avait toujours des sentiments pour moi, je comptais toujours pour elle. La preuve était là, le jour où elle m’avait invité à voir ses jumeaux à l’hôpital, ou encore le jour de son anniversaire.
Mais passons à des choses plus joyeuses on va dire. J’avais échangé quelques textos avec Ashton, pour prendre de ses nouvelles. Ca faisait si longtemps qu’on ne s’était pas vu, qu’on ne s’était pas parlé. Avec mes histoires stupides de couple, je m’étais coupé du monde extérieur. J’avais laissé mes amis les plus proches de côté et je devais arrêter d’agir ainsi, en solitaire. La dernière fois que l’on s’était parlé, c’était après l’histoire de la manif’ justement. Il était au courant de ce qui s’était passé. Comment ? Je ne sais pas, mais il le savait. Comme beaucoup de personnes présentes ce jour-là d’ailleurs. On s’était vu rapidement, mais sans plus. Alors, je l’avais invité à se joindre à moi au terrain de basketball histoire de discuter un peu en jouant entre grand et un peu moins grand. J’étais au gymnase, je m’échauffais en faisant quelques dribbles en solo, en mettant quelques paniers aussi. J’en ratais quelques-uns. Putain, ça prouvait aussi que j’avais la tête ailleurs, parce que je disais quelques-uns pour me rassurer un peu, mais j’en loupais pleins. Faire un petit match avec Ashton n’était sûrement pas une si bonne idée en fin de compte, mais bon, j’étais prêt à assumer ma future défaite si ça me permettait de me défouler un peu en faisant quelque chose que j’aime avec une personne que je considère comme faisant partie de ma famille.
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Les choses changent énormément d’un mois à l’autre. Il n’y a encore pas si longtemps, Ashton était célibataire, un vrai coureur de jupons qui n’avait aucune attache et qui pensait finir sa vie ainsi. Jusqu’à ce qu’il rencontre Naomi. Tout était allé très vite, et depuis ce premier novembre 2014, Ashton avait complètement changé de vie. Exit toutes les sorties, l’alcool et les conneries. Il s’était pris en main, et d’ailleurs il en avait négligé une grande partie de ses amis. Il s’était isolé avec Naomi pour profiter des instants avec elle en dehors du basketball. On ne le voyait plus dans les soirées, il n’était que très rarement en compagnie des Mathers, il avait déserté ses autres obligations. Les cours, il y allait une fois sur deux, bref Ashton avait complètement changé d’optique. Mais parfois il regrettait d’être exclusif, lui qui est investi dans un sport collectif, il en avait oublié ses fondamentaux. L’amitié en faisait partie et il ne fallait pas regarder plus loin que son équipe de basketball pour s’apercevoir des personnes qu’il avait négligées. Parmi elles, il y avait Darnell. Pourtant Darnell avait toujours là pour lui, même à l’aube de sa relation avec Naomi, d’autant plus que Darnell était tout autant ami avec elle qu’avec lui. Alors pourquoi l’avoir laissé de côté ? Ce n’était bien évidemment pas volontaire. Les choses changent tellement. Ashton avait appris que depuis deux mois Naomi s’occupait de sa mère à Detroit, tous les mercredis, il y avait eu cette prise d’otages qui avait fait des dégâts, notamment chez les basketteurs, ou encore la fermeture des maisons, bref Harvard avait été le théâtre de nombreuses péripéties. Et quelque part, si Naomi et lui n’avaient pas été touchés, c’était parce qu’ils s’étaient isolés. Quand il voyait que Jacey, son coéquipier avait subi une chute en snowboard, qu’il s’était fait tirer dessus lors de la prise d’otages et qu’il s’était fait larguer après avoir trompé sa copine, il pouvait s’estimer heureux de n’avoir que des petites disputes à gérer avec Naomi, sinon, il avait le vent en poupe. Mais ça l’intéressait de savoir si Darnell allait bien. Ils ne s’étaient pas revus véritablement depuis belle lurette, et il s’était inquiété quand il avait appris que l’actuel petit ami d’Aaliyah avait cherché à lui faire du mal. S’il avait été là sur le moment, Ashton l’aurait cogné. Windsor ou pas. Il était surement plus fort que lui, mais Ashton avait l’avantage de la taille et donc du poids. Il avait donc convenu après quelques SMS échangés de retrouver son ami, celui qu’il considérait comme son frère, autour d’une bonne partie de basket, puisqu’en dehors de Naomi, il ne faisait que ça : jouer au basket. Rejoignant Darnell dans le gymnase, il lui lança, avenant au possible avant de le serrer dans ses bras. « Hello playboy ! Comment tu vas depuis la dernière fois ? » Il voulait lui montrer qu’il était présent pour lui, mais qu’il était hors de question de retrouver Darnell dans un sale état. Son ami devait aller de l’avant, et s’il pouvait l’y aider, il le ferait. Ashton se trouvait dans son élément dans le gymnase. Il leur appartenait aujourd’hui, et il comptait bien en profiter. Au fond, est-ce que la partie de basket comptait véritablement ? Il voulait juste passer du temps avec son grand-frère, et surtout se rattraper pour toute cette absence, il savait qu’il ne lui en voudrait pas, mais Ashton considérait que c’était un manque de loyauté que de s’effacer pour d’autres intérêts. Ashton attrapa un ballon, et shoota de là où il était, le ballon glissant parfaitement dans le filet. Bien qu’il soit en passe d’être pro, Ashton savait que les matchs contre Darnell s’avéraient plutôt compliqués, car s’il avait l’avantage de la taille et ce n’était pas négligeable dans un jeu à 5, en individuel c’était plutôt handicapant, car il était bien moins rapide que lui. Pourtant Ashton pouvait se vanter d’être extrêmement rapide pour quelqu’un de plus de 2 mètres, mais il reconnaissait ses points faibles. Comme le tir à trois points. Regardant de nouveau Darnell, il posa une question banale mais qui avait son importance : « Les nouvelles sont bonnes j’espère ? » Il espérait en tout cas que Darnell ne lui dirait pas que sa vie était un enfer comme Jacey qui sombrait dans une dépression sans nom et de laquelle on peinait à le sortir.
(Invité)