K. HARDIN P.-ALLISTER ► mikus lasmanis.

Bon je me présente, je m'appelle Hardin, j'ai 24 ans et je suis de Londres. Putain que c'est conformiste ces présentations. Je suis pas du genre à m'étaler comme ça sur ma vie, d'ailleurs. Les gens qui connaissent mon histoire sont ceux qui doivent la connaître, pour x raisons. Les autres, sincèrement, je m'en balance complètement. Le pire, c'est que certains disent te connaître. Ils te regardent, te parlent une ou deux fois, et ils sont assez prétentieux pour affirmer qu'ils te connaissent. Moi, le moins je connais de gens, mieux je me porte. Entre nous, j'ai pas besoin d'avoir quinze mille personnes à mes côtés pour me sentir bien dans ma peau. C'est inutile, surfait et superficiel. Ceci dit, je vais faire un effort, je crois que ça semble indispensable de toute façon. Je suis né à Londres, la capitale de l’Angleterre, ouais, là où il pleut souvent dans l'année, soi disant. Enfin bref moi ça me va parfaitement. Revenons à ma naissance, le 15 novembre 1990 donc. Mes parents étaient des jeunes mariés, tous les deux âgés de 29 ans. Faut dire qu'ils se sont toujours très bien occupés de moi, ils m'ont inscrit dans une école privée, j'étais toujours bien entouré, bien habillé, je voyageais souvent, la preuve quand j'avais 10 ans, j'avais presque été sur tout les continents au moins deux fois. Bref, c'est pour dire, je manquais de rien. Faut dire que mes parents ont jamais été en galère d'argent aussi. Ma mère est issue d'une riche famille anglaise, et mon père avait un bon boulot, il était militaire. Ils n'ont pas eu d'autre enfant, ils comptaient sur moi pour être le petit garçon parfait, à son papa et sa maman. Ils ont toujours accordés de l'importance à ce que je reflète une image impeccable, de petit enfant sage et aimant. Bon je comprenais pas tellement pourquoi mais je le faisais quand même. A l'age de 13 ans, je me suis découvert un talent pour l'athlétisme, je retiens d'ailleurs un record en course de l'année 2006. J'étais fier de moi, je le suis toujours d'ailleurs, même si aujourd'hui, j'ai arrêté l'athlétisme. Aucune raison particulière, mais honnêtement, je pense avoir fait mon temps pour ça. A cet âge là, j'étais un gamin comme les autres. A 16 ans, t'es le genre de gars qui veut tenir tête à ses parents pour rester dehors plus tard le soir, qui veut aller fumer en cachette en ayant peur de se faire choper, qui cache ses mauvaises notes mais finit par se faire choper. J'étais ce genre de gamin, banal, ordinaire. Et puis, quand j'ai eu 18 ans, mes parents ont décidé de divorcer, d'un commun accord. Je le prévoyais, de toute façon. Mon père n'était jamais à la maison, son travail lui prenait trop de temps et les moments qu'il passait chez nous, il les passait la plus part du temps avec moi. Il a toujours été proche de moi, je l'ai toujours admiré. C'est un homme très respectable, qui a accomplit beaucoup de chose dans sa vie. Il a été lieutenant dans les forces spéciales du SAS, mais il a été contraint de tout stopper, on lui a découvert une maladie cardiaque. Il va bien, mais il doit faire attention à lui. Donc je disais, mes parents ont divorcés et étrangement, cela n'a pas changé grand chose. Ce divorce n'a pas détruit notre famille, même si je me suis éloigné de ma mère ces dernières années. La cause ? Si vous voulez, depuis que je suis devenu adulte et capable de prendre mes propres décisions, mon père a évolué dans son jugement, contrairement à ma mère. Elle, n'a pas abandonné l'idée qu'elle voulait que je sois le fils parfait, droit, clean. Or, je ne le suis pas. Et ce, depuis que de divorce. Je suis devenu plus laxiste, je me suis ouvert sur beaucoup de choses. Mon père a accepté, que je change. Il n'accepte toujours pas cependant que je puisse finir certaines nuits au commissariat parce que j'ai cassé la gueule de quelqu'un, ou encore que je rentre chez lui complètement défoncé. La honte pour un ancien membre des forces spéciales. Mais je veux dire, je sais qu'il ferait tout pour moi, même si je l'exaspère avec mon comportement. Ma mère, c'est une autre histoire. Elle acceptera jamais que je grandisse, que je devienne un autre homme qu'elle aurait imaginé que je sois. Parfois j'ai l'impression qu'elle a honte, et c'est probablement la vérité. La preuve, elle m'a appris il y a peu qu'elle allait se remarier, je n'ai jamais vu cet homme qui sera bientôt son mari et visiblement, elle ne m'a pas proposé de remédier à cela. C'est blessant au début puis on s'y fait. Du côté de mon père c'est différent. Il habite aujourd'hui à Moscou, en Russie et ce depuis trois ans. Il a refait sa vie avec une anglaise d'origine russe, qui a une fille, de 2 ans de moins que moi. C'est plutôt compliqué, parce que c'est pas tellement le genre de fille que je fréquente, alors dire qu'elle est de ma famille, ça me saoule. Ouais je l'aime pas vraiment vous l'aurez compris. Mais je fais des efforts, pour mon père. Au jour d'aujourd'hui, je pense avoir changé depuis le temps où je faisais des choses stupides dans l'intention d'attirer l'attention de ma mère. Les nuits bourré, défoncé au commissariat, je le faisais principalement dans ce but. C'est dur de se sentir rejeté par sa mère simplement parce que t'as décidé d'être quelqu'un d'autre que celui qu'elle attendait de vous. Mais franchement, c'est hors de question qu'on fasse de moi un petit homme prodige, aux allures de fils à papa branché et coincé. Je suis tout sauf ça. Je me prends pas la tête, j'aime rire, m'amuser, et profiter, avec les gens dont j'aime être entouré. C'est rare que des gens arrivent à me cerner, et c'est encore plus rare que je leur laisse la chance d'essayer. Je suis pas un mec qui se laisse approcher comme ça, allez savoir pourquoi, c'est mon caractère. A ce qu'il parait, je fais peur aussi. Toujours d'après les gens. C'est vrai qu'il m'arrive d'être froid, la plus part du temps oui, mais j'y travaille. Je fréquente pas n'importe qui non plus, enfin si quelqu'un ne m'intéresse clairement pas, je me force pas à traîner avec. Je passe pas par quatre chemins et généralement c'est ce qui me permet de ne pas m'attacher à des gens inutiles, qui n'en valent pas la peine. Au passage, c'est rare que je m'attache aux gens. Je suis un cœur de pierre, comme dirait je sais plus qui ; mais je l'assume clairement.