(flashback) Emma&Irina ✗ 2 teddy bears in Russia

 

2 teddy bears in Russia

Un peu avant les vacances de Noël de 2014, j'avais emmené Emma, ma toute nouvelle demi-soeur, en Russie. Nous y avions passé 3 jours fantastiques bien que je ne l'avais pas présenté à notre père. A vrai dire je n'avais même pas rendu visite à ma famille, elle ne me manquait pas tant que ça. « Viens c'est pas là !». Je l'avais finalement emmené visiter mon ancienne école, une école assez prestigieuse spécialisée dans une seule matière à l'inverse d'Harvard : la danse. La belle blonde me suivait donc, visiblement ravie d'être en Russie. « Donc voilà mon ancienne école. » Nous nous trouvions devant l'entrée, habituelle pour moi, mais pas pour tout ceux qui passent devant la première fois. Ouais parce qu'en fait, elle ressemblait plus à un château qu'à une école. On était devant un énorme portail et on pouvait voir derrière, après l'énorme allée centrale, une énoorme "maison" accompagnée de statues de danseuses couleur or et de toutes autres décors inutiles. J'appuyais sur le bouton de l'interphone et disait alors : « Это Ирина Владимировна Достоевская.» Voyant l'incompréhension sur son visage, je lui disait assez bas, pour que le gardien n'entende pas : « J'me suis juste présentée ! J'ai dit précisément : C'est Irina Vladimirovna Dostoïevskaïa. ». Mon école n'était pas réputée pour sa politesse mais pour son prestige : le gardien ne nous saluait pas, il ne nous accompagnait pas jusqu'à l'école. Je pris ma demi-soeur par la bras et l'entraina donc avec moi vers le bâtiment.

 

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J'avais décidé d'aller avec Irina en Russie tant qu'il était encore temps. Ma demie-soeur ne savait pas encore que j'étais enceinte de deux mois, qu'elle allait être tata. Je ne savais pas exactement comment et quand j'allais lui dire, mais à ce rythme là, elle allait être la seconde personne au courant, avec Olympe.
Enfin bref, on était en Russie, donc mon pays natal. Je regardais autour de moi, émerveillée. Je ne savais pas grand chose sur ce pays, je ne connaissais pas non plus cette langue. Chose qui était dommage, je parlais couramment 4 autres langues de plus que l'anglais mais pas le russe.
Irina avait décidé de me montrer son ancienne école, qui avait l'air d'être plutôt vaste. Je regardais un peu le batiment. Tout était différent d'en amérique, et il fallait dire que j'aimais beaucoup cette architecture. Je souris un peu alors qu'elle m'annonçais que c'était son ancienne université. C'est super beau. Souris-je en observant ce monde qui m'était encore inconnu. Irina se présentait à l'interphone. Il faut dire que je n'avais aucune idée qu'elle se présentait avant qu'elle me le dise elle même. J'me suis juste présentée ! J'ai dit précisément : C'est Irina Vladimirovna Dostoïevskaïa. Je souris et ris légèrement. D'accord. Désolée, je ne parle pas encore couramment le russe. Je ne savais pas quoi dire, parce que j'étais trop éblouie par ce que je voyais. On pénétrait ensuite dans le bâtiment, alors qu'elle avait prit mon bras. Je regardais les murs autour de moi et les décorations magnifique qu'y s'y trouvaient. Tu étudiais la danse ici avant donc ?

 

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« C'est super beau.» L'environnement avait l'air de plaire à ma demi-sœur qui se contentait d'observer, bouche-bée, ce qui nous entourait. « D'accord. Désolée, je ne parle pas encore couramment le russe.» Je me retournais et lui répondais en souriant : « T'inquiète, t'as pas à t'excuser pour ça ! ». Une fois dans le bâtiment, ses yeux s'ouvraient encore plus : « Tu étudiais la danse ici avant donc ? ». Me balader dans les couloirs me rappelaient tant de souvenirs. Je nous dirigeais vers le bureau de la directrice et lui répondais avant d'entrer dans son bureau : « Ouais, j'ai pas trop eu le choix en fait ! » J'aimais la danse mais comme cette école était un internat, mes parents n'avaient pas hésité une seconde à m'y envoyer. J'entrait dans le bureau de la directrice suivi d'Emma et échangeait deux-trois paroles avec elle type : Voici une amie à moi des USA et j'aimerais lui faire visiter l'école. « Je n'aime pas trop me vanter mais vu que je suis assez connue en Russie comme étant la fille d'un grand homme politique ou encore comme étant une grande danseuse, on me laisse faire ce que je veux à certains endroits comme celui-là. » Je décidais donc ensuite de lui dire clairement ce que j'avais dit à la directrice : « J'ai été obligée de te présenter comme étant seulement une amie à moi : si l'information comme quoi tu es la fille illégitime d'un homme politique de Russie se venait à savoir, ça serait l'enfer pour toi comme pour mon père et ma famille. » Nous avancions alors vers une salle de danse où de nombreuses jeunes filles étaient en cours : « Bien que je me fiche pas mal de ma famille, je ne veux pas que TOI tu te fasses harceler. ». Je poussais alors la porte de la salle de danse et, telles de parfaites danseuses, les jeunes filles restaient concentrées sans nous regarder ne serait-ce qu'une fois. Elles étaient dans leur monde à elle. J'invitais donc Emma à s'asseoir à côté de moi pour les regarder quelques minutes. « Elle sont parfaites hein ? » La particularité de cette école est de former ses élèves à la perfection.

 

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Découvrir un nouveau pays, découvrir une nouvelle culture, c'était quelque chose que j'aimais faire. Et là, non seulement j'allais découvrir une nouvelle culture, mais aussi j'allais apprendre à connaître ma famille biologique, ma soeur biologique, Irina.
Quand je lui demandais si elle avait étudié là avant de venir à Harvard, elle me dit quelque chose qui m’intrigua. Ouais, j'ai pas trop eu le choix en fait ! Alors je tournais la tête vers elle, la penchai légèrement et fronçais les sourcils. Comment ça, tu n'as pas eus le choix ?
Par la suite, Irina m'expliqua que puisqu'elle était plutôt connue ici de par son.. notre père qui était connu en Russie, elle pouvait faire un peu ce qu'elle voulait dans certains endroit. Comme si c'était un privilège. A sa place, je n'accepterais pas les privilèges, mais après, c'est moi, je ne jugeais pas ma demie soeur, et surtout pas sur ce point. J'ai été obligée de te présenter comme étant seulement une amie à moi : si l'information comme quoi tu es la fille illégitime d'un homme politique de Russie se venait à savoir, ça serait l'enfer pour toi comme pour mon père et ma famille. me dit elle ensuite, alors que j'hochais la tête avant d'esquiscer un petit, léger et nerveux sourire. Non mais je comprends tout à fait. D'ailleurs tu crois que...? Tu crois qu'il va penser quoi de moi ?
Bien que je me fiche pas mal de ma famille, je ne veux pas que TOI tu te fasses harceler. Je penchais encore une fois la tête, j'avais du mal à tout comprendre, et cette fois, ce n'était pas la barrière de la langue. Tu t'en fiches pas mal ? Pourquoi ? Oui, je voulais tout savoir et j'esperais ne pas être trop curieuse mais tout de même...
Puis, Irina ouvrit une porte, on se retrouvait maintenant dans une salle de danse. Des jeunes danseuses travaillaient une chorégraphie, et elles dansaient vraiment très bien. Avec ma soeur, on s'assit sur le côté, à les regarder, les admirer. Elle sont parfaites hein ? Elles sont très douées, oui. Comment t'es venue ta passion pour la danse, d'ailleurs ?

 

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« Comment ça, tu n'as pas eus le choix ? » Après un petit silence de quelques secondes, je décidais de décrire un peu mon enfance à Emma : « Hum, comment dire ... Mes parents m'ont foutu ici pour ne plus m'avoir dans leurs pattes et élever leurs deux filles tranquillement. ». Ouais bon parce que, même s'il est vrai que j'ai eu ma période casse-couille -cheveux noirs, yeux et ongles noirs, vêtements en cuir itout-, je m'étais calmée et ils n'avaient aucune raison pour m'envoyer ici. « Non mais je comprends tout à fait. D'ailleurs tu crois que...? Tu crois qu'il va penser quoi de moi ?  ». Je n'avais pas prévu de lui faire rencontrer notre père pendant ce voyage, mais plutôt de le faire venir à Harvard pour qu'ils puissent se parler en toute sécurité. Mais de toute façon, ils se rencontreront un jour ou l'autre. « Je .. très franchement j'en sais rien. Je ne suis pas assez proche de lui pour pouvoir anticiper ses réactions. Il pourrait être froid, comme chaleureux. S'énerver ou bien t'accepter dans sa famille. Je ne sais même pas vraiment s'il se souvient de toi ...  » Je préférais être franche comme toujours, plutôt que de lui cacher des choses et m'enfoncer dans un mensonge inutile. « Tu t'en fiches pas mal ? Pourquoi ? » Comment lui dire que je n'aimais PAS ma famille ? Surtout mes deux sœurs jumelles bien que mes parents n'échappaient pas à la règle. Ils sont tous faux et vivent sur la pauvreté des autres. Il n'y a que ma mère que je "tolère". « Je ... hum ... je » Je n'avais jamais autant bégayé de toute ma vie ! « Je ne m'entends pas spécialement avec. Mais j'espère que ça sera différent pour toi ! » disais-je avec un sourire qui se voulait doux. Je fixais alors les jeunes danseuses, bien que mon regard était plutôt dans le vide. « Elles sont très douées, oui. Comment t'es venue ta passion pour la danse, d'ailleurs ? » « Je ne sais pas ... Ma nourrice m'a inscrit à un cours quand j'étais petite et j'ai tout de suite accroché .. et toi, ta passion des livres ? »

 

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Hum, comment dire ... Mes parents m'ont foutu ici pour ne plus m'avoir dans leurs pattes et élever leurs deux filles tranquillement. me répondit-elle à ma question. Alors je plissais les yeux. Je ne comprenais pas les parents comme ça. Certes, je ne m'entendais pas avec les Jones, mais ce n'était pas pour autant qu'ils m'auraient envoyé en pension pour se débarrasser de moi.. Ca me sidérait. Alors je la regardais, bouche bée. Ah. Je.. vois. Je ne savais pas quoi dire de plus, je trouvais ça hallucinant ce qu'elle me disait là.
Je .. très franchement j'en sais rien. Je ne suis pas assez proche de lui pour pouvoir anticiper ses réactions. Il pourrait être froid, comme chaleureux. S'énerver ou bien t'accepter dans sa famille. Je ne sais même pas vraiment s'il se souvient de toi ... Je baissais les yeux. Ah.. D'accord. Est-ce qu'il sait au moins que j'existe ? Au moins, elle était franche et elle ne me cachait rien. Bon point.
Quand on parlait de la famille, je voyais bien qu'Irina était mal à l'aise. Elle se mit d'ailleurs à bégayer, à ne plus savoir quoi dire. Alors j'essayais de lui adresser un sourire rassurant, pour qu'elle se détende. Je ne m'entends pas spécialement avec. Mais j'espère que ça sera différent pour toi ! Alors, le visage moins jovial, un peu durcit, je posais sa main sur son épaule. Je sais bien que je pose beaucoup de questions, mais racontes moi pourquoi. Comment ça se fait que tu ne t'entends pas avec ta propre famille ?
Par la suite, on était dans cette salle de danse avec ces filles qui s'entrainaient. Je voyais Irina les regarder avec des yeux brillants, alors il me paraissait évident de lui demander d'où elle tenait sa passion pour la danse. Je ne sais pas ... Ma nourrice m'a inscrit à un cours quand j'étais petite et j'ai tout de suite accroché .. et toi, ta passion des livres ? Je lui souris un peu tristement. C'est mon père qui était un passionné de littérature. Il m'a fait lire mon premier Austen j'avais quatorze ans, et depuis je suis folle de ça. Pourquoi tristement ? Parce que j'étais en conflit avec mes parents.

 

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« Ah. Je.. vois. » Ah ce mometn-là, j'étais dans la même situation qu'elle : je ne savais plus vraiment quoi dire. Je l'avais mise dans une situation délicate à lui parler de mes -nos- problèmes familiaux. « T'as pas à te préoccuper de ça, oublie ! » lui disais-je alors en souriant. « Est-ce qu'il sait au moins que j'existe ? ». Je réfléchissais à cette possibilité : je sais qu'il l'a faite surveiller, enfin, j'en ai conclu que c'était lui. Mais si c'était ma mère qui l'avait fait ? Ou bien un ami proche de mon père ? « Je pense ... j'ai du mal à voir qui d'autre aurait pu te faire suivre. » Oups, je ne lui avais peut-être pas dit. Si je l'avais retrouvée après tout c'est en fouillant dans des papiers un peu avant mon départ. Mais si des papiers sur Emma trainaient ça et là, c'est que tout le monde chez moi est au courant ! « Je sais bien que je pose beaucoup de questions, mais racontes moi pourquoi. Comment ça se fait que tu ne t'entends pas avec ta propre famille ?  » « Je ne sais pas vraiment. C'est partit d'une impression. Lorsque j'étais enfant je ne parlais pas du tout, on me l'avait interdit puisque j'étais trop franche. Et quand mes soeurs sont nées, elles avaient une petit cuillère en or dans la bouche et étaient considérées comme des déesses. Je suppose que je ne suis pas née au bon moment ? » disais-je ironiquement. Elle répondait alors à ma question un peu -beaucoup- tristement : « C'est mon père qui était un passionné de littérature. Il m'a fait lire mon premier Austen j'avais quatorze ans, et depuis je suis folle de ça. » « Et avec ta famille comment ça va ? Assez parlé de la mienne et maintenant de la tienne. »

 

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Ce que les parents d'Irina avaient fait pour se débarrasser d'elle, je trouvais ça atroce. A y penser, j'en ai encore mal au ventre. A sa place, je n'aurais pas supporté d'avoir de tels problèmes avec mes géniteurs. Même si moi aussi j'avais des problèmes avec les Jones. Je ne répondis donc pas une fois qu'elle me dit de ne pas me préoccuper de cela, essayant de la faire changer d'idée bien qu'on continuer à parler des Dostoïevskaïa.
Je pense ... j'ai du mal à voir qui d'autre aurait pu te faire suivre. Je penchais légèrement la tête. Me suivre ? Je ne comprenais pas ce qu'elle disait par là. On me suivait ? Qui me suivait ? Mon véritable père aurait engagé quelqu'un pour me suivre ?
Je ne sais pas vraiment. C'est partit d'une impression. Lorsque j'étais enfant je ne parlais pas du tout, on me l'avait interdit puisque j'étais trop franche. Et quand mes soeurs sont nées, elles avaient une petit cuillère en or dans la bouche et étaient considérées comme des déesses. Je suppose que je ne suis pas née au bon moment ? me répondit-elle lorsque que je lui demandais pourquoi elle ne s'entendait pas avec sa famille. Sa dernière phrase, bien que dite avec un certain ironie me fit de la peine. Alors sans réfléchir à plus, je pris sa main, de la manière la plus rassurante que possible. Je ne voulais pas la voir comme ça. Elle était ma soeur après tout, ma grande soeur de quelques mois. Ah non, ne dis pas ça. Je refuses que tu puisse penser ça. Ils doivent avoir une raison, ma belle.
Par la suite, j'étais un peu dans mes pensées lorsque je disais à Irina que c'était mon père qui m'avait initié à la littérature. Et avec ta famille comment ça va ? Assez parlé de la mienne et maintenant de la tienne. me demanda t-elle. Je me mordis les lèvres, en baissant légèrement les yeux. Je suis un peu en conflit avec eux. Ils habitent à Seattle et quand je leur ai dis il y a trois ans que j'allais partir pour Cambridge pour étudier, ils n'étaient vraiment pas heureux. Ils m'ont engueulés... enfin bref, on ne s'est pas reparlés depuis la mort de mon petit frère il y a deux ans. Ils n'ont pas voulu m'envoyer d'argent pour les billets d'avion Cambridge/Seattle pour l'enterrement. Et je n'ai pas la force d'aller sur sa tombe toute seule.