je suis sobre et je vais très bien dans ma tête (alexander)

Y'a des choses qui fallait pas faire dans la vie, comme se droguer. Quoi que, si. En faite c'était carrément le genre de truc à faire, après tout, ça me faisait devenir encore plus drôle, bien que je dépassais la plupart du temps, la barre de l'hilarité, là j'étais à mon summum, si c'était pas la classe ça. Quoi qu'il en soit, j'avais envie de parler à Charline. Ouais, Charline, la bitch de la Mather House. Celle avec qui j'étais allée à une fête foraine abandonnée, en mode tout à fait normal. Le genre de situation dans laquelle, tout le monde aime se retrouver. Enfin bref, autant vous dire que ce soir, j'avais touché des choses pas très nettes. Non, je ne m'étais pas fait un trip avec des licornes à paillettes, bien que j'aurais apprécié, mais j'ai pris plusieurs cachés qui me donnait cette impression d'être dans un monde totalement différent. Le genre de monde loufoque où vous avez l'impression que tout est multiplié et intensifié. Enfin bref, tout ça pour dire que j'étais arrivée à la Mather House et que je marchais dans les couloirs de cette barraque. J'observais autour de moi, et criait presque comme une demeurée. CHARLINE ! CHARLINE JE SAIS QUE T'ES LA VIEUX PINGOUIN DÉFRAICHIE ! Oui tout allait bien dans ma tête, les gens allaient probablement me prendre pour une tarée, et pourtant je me sentais super bien dans ma tête. Enfin bref, du coup j'étais à la recherche du St Graal quand mon regard se posa sur un brun que j'avais l'impression de connaître. Je m'arrêtais en face de lui et me mettait à exploser de rire. Hey mais jte connais toi ! T'es le cousin de Charline. Je souriais grandement, presque fière de cette découverte, qui à mes yeux, semblait être hors du commun. Il allait probablement me prendre pour une folle, si ce n'était pas déjà le cas.

Je reprenais doucement en main ma vie, comme avant. Bon, rien ne serait plus jamais comme avant parce que j'avais cette cicatrice, de part et d'autre de mon corps qui m'empêchait de penser que les choses seraient comme avant. On m'avait tiré dessus, j'ai failli y rester et maintenant je devais vivre avec le fait que le gars est mort et qu'aucune justice ne lui sera rendue. J'avoue être complètement dégoûté à cause de ça, mais ça ne m'empêchait pas de vivre pour autant. J'avais quitté l'hôpital il n'y a pas si longtemps et puisque j'avais besoin de repos, je ne pouvais pas faire comme tous les étudiants, bouger aller étudier et tout ça. Ca me faisait chier parce qu'à la base, je suis une pile électrique, à bouger partout tout le temps. Et en plus d'être obligé à pas bouger de la Mather House, je me retrouvais seul parce que Billie bougeait de son côté. Elle me manquait genre vraiment. C'était quand le dernier moment qu'on a passé ensemble genre vraiment ? J'aurais bien dit la St Valentin mais même ce soir là elle était bizarre. Les choses m'échappaient et je ne savais pas comment faire pour qu'elles ne m'échappent plus. « CHARLINE ! CHARLINE JE SAIS QUE T'ES LA VIEUX PINGOUIN DÉFRAICHIE ! » Là, j'étais clairement interpellé par cette intervention loin d'être anodine. Gné, elle parlait de MA Charlie la meuf là ? M'approchant d'elle, elle se mit à exploser de rire en me voyant, ce qui n'avait que pour seule réaction de ma part un haussement de sourcil. « Hey mais jte connais toi ! T'es le cousin de Charline. » Surpris, je me mis à rire en répondant d'un air nonchalant « Bravo Sherlock, tu veux une médaille pour ça ? » J'aurais pas du demander ça, je suis sûr que dans l'état dans lequel elle se trouve, elle trouvera le moyen de dire oui, avec pleins de diamants dessus.

J’avais l’impression d’être devenue une loque, l’ombre de moi-même, la personne qui ne pourrait jamais retrouver le bonheur, parce qu’elle avait perdu l’homme de sa vie. Je souffrais, et ça avait toujours été le cas. Peut-être que c’était pour ça que j’avais du mal à ouvrir mon cœur à un autre ? Peut-être que je resterais bloqué à vie dans cette roue infernale dans laquelle je m’étais lancé ? J’avais recommencé à toucher à la drogue, ce qui signifiait, que j’étais loin d’être sur la bonne voie. Je me demandais si je serais capable un jour de trouver l’espoir d’aller mieux. Est-ce que c’était humain de souffrir autant ? Est-ce que c’était tout simplement physiquement possible de ressentir autant de douleurs de part et d’autres ? La drogue m’aidait à oublier, elle m’aidait à aller mieux, à aller de l’avant et surtout d’éviter de penser, ce dont j’avais le plus besoin. Mais je savais que ce n’était qu’une passade et que j’allais probablement finir par me morfondre une nouvelle fois. Hors je ne le voulais pas, je voulais me changer les idées, c’est pour ça que je m’étais rendue à la Mather House, partant à la recherche de Charline, que je n’avais pas vu depuis une éternité. Puis je tombais sur quelqu’un d’autre, fallait avouer que le garçon qui se trouvait en face de moi, ne ressemblait pas du tout à Charline, quoi que l’air de famille oui, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait ses boobs à elle. J’explosais de rire, totalement défoncée, je rigolais encore plus que d’habitude. « Bravo Sherlock, tu veux une médaille pour ça ? » Nonchalant, j’arquais un sourcil avant de rire de nouveau. J’avais l’impression qu’il venait de raconter la blague de l’année. Je dis pas non. En chocolat de préférence, ça sert à rien sinon. Parce que c’est vrai, autant manger quelque chose qu’on a gagné non ? Sinon j’vois pas quel est l’intérêt. Puis manger c’est cool. Je riais d’avantage, j’avais l’impression d’avoir beaucoup parlé pour rien dire. En même temps, je parlais de bouffe, et j’adorais manger alors c’était un peu compréhensible, non ?

C'était courant d'avoir des cinglés dans les murs de la Mather House. C'était même très courant. Mais à ce niveau là, je ne savais pas trop si c'était de la cinglétitude ou si c'était de la pure folie. Cette fille qui gueulait après ma cousine devait sûrement avoir des boulons qui manquaient dans son cerveau puisqu'elle était loin d'être saine d'esprit. Après tout, c'était bien pour cette raison que je ne m'étais même pas étonné que Charline connaissait cette personne - si toutefois, c'était vrai.. qu'elles se connaissaient. Ma cousine avait toujours été du genre à rapporter les cas dans son entourage donc bon. « Je dis pas non. En chocolat de préférence, ça sert à rien sinon. Parce que c’est vrai, autant manger quelque chose qu’on a gagné non ? Sinon j’vois pas quel est l’intérêt. Puis manger c’est cool. » Je tentais de comprendre ce qu'elle venait de déblatérer, mais c'était quasiment impossible parce que c'était juste... incompréhensible. Je me mis même à me gratter la tête pour essayer d'y voir un peu plus clair, certaines personnes le faisaient donc ça pourrait m'aider.. mais non, du tout, nada. Rien ne venait. « Et puis sinon, tu peux parler dans une langue compréhensible ? C'est pas que j'capte pas un mot de ce que tu dis mais... j'capte rien du tout là » Elle devait être dans son propre délire donc je n'avais pas la clé de décryptage malheureusement.

Ouais j’avais probablement de forts problèmes psychologiques. Mais qu’est-ce que j’y pouvais ? J’étais totalement stone, et bien que ça me faisait sortir de l’ordinaire, fallait avouer que ça faisait carrément du bien. Puis là je tombais sur un mec, complètement stoïque, ouais il avait même l’air méchant. Je fronçais les sourcils et plissait les yeux comme pour mieux l’examiner. « Et puis sinon, tu peux parler dans une langue compréhensible ? C'est pas que j'capte pas un mot de ce que tu dis mais... j'capte rien du tout là » Ok alors là, outch. Genre outch. Je riais malgré moi, pas parce que je trouvais ça drôle, mais parce qu’il m’avait carrément remballé. Non pas que je n’avais pas l’habitude, au contraire, j’avais même l’impression que c’était tout le temps le cas. Tu casses souvent les gens comme ça ? Ca a vraiment l’air d’être une seconde nature chez toi. C’est cool. Je souriais alors amusée puis inspirait profondément, passant mes mains dans mes cheveux. Là je commençais à me sentir mal. Non mais l’effet était pas déjà entrain de retomber, pas vrai ? Je soufflais puis esquissait un nouveau sourire, restant planté devant lui.

Non mais sérieux, elle vient dans ma maison, elle fout le bordel comme pas possible. C'était un peu normal que je la rembarre, non ? Elle a beau être défoncée - je sais reconnaitre les symptômes d'un bon trip -, elle n'était pas Mather. Et rien que pour ça, ça me donnait le droit de réagir comme je l'avais fait. « Tu casses souvent les gens comme ça ? Ca a vraiment l’air d’être une seconde nature chez toi. C’est cool. » Je fis mine de réfléchir parce que bon, y'avait quand même pas tant matière que ça à réfléchir sur ce qu'elle venait de dire. Mais en fait, ce qui me faisait le plus rire finalement, c'était le fait qu'elle reste plantée là, sans trop réagir. Ouais, c'était marrant parce qu'elle n'avait plus aucune réaction normale. « J'peux t'apprendre si tu veux, quand tu seras pas défoncée... parce qu'il suffit que j'dise un truc du genre "caca boudiiiin" pour que tu te mettes à exploser de rire et, bon, on veut pas ça hein ? » Ouaaaais bon okay, j'avais envie qu'elle se mette à rigoler. Mais j'y peux rien si les gens défoncés sont drôles.

Ouais genre il cassait vraiment beaucoup. Mais dans le fond je trouvais ça drôle. Après tout, j’étais totalement défoncé et je rigolais encore plus pour rien, déjà qu’en temps normal ce n’était pas glorieux. Enfin bon là l’effet de la drogue commençait à redescendre et je commençais à avoir la tête qui tourne. Je restais immobile, tout en l’observant avec intensité. Ouais je restais planté comme un piquet et ça devait être bien drôle. D’autant plus que j’étais carrément inexpressive là. « J'peux t'apprendre si tu veux, quand tu seras pas défoncée... parce qu'il suffit que j'dise un truc du genre "caca boudiiiin" pour que tu te mettes à exploser de rire et, bon, on veut pas ça hein ? » Puis là, il me dit qu’il m’apprendrait quand je ne serais pas défoncé, et à la suite de sa phrase, je mords ma lèvre inférieure pour m’empêcher de rire. Avant de finalement rire avec amusement, ouais j’étais nulle pour me retenir de rire, j’y pouvais rien. Je sais que tu te fou de ma gueule ! Je ris de nouveau, puis m’arrête et respire profondément d’un coup. Posant une main sur le bras d’Alexander, comme pour me tenir à lui, je posais une main sur mon front. Waw, la Terre, elle tourne super vite. Ouais je me gênais pas, et alors ?

C'était quand même méchant ce que je faisais et je devais me reprendre assez rapidement, puisque sinon j'allais finir par me la foutre à dos. Autant dire, je voulais éviter ça au maximum. La regardant qui me regardait, je me mis à lui proposer un truc, qui forcément, ne retiendra pas forcément son attention puisqu'elle était défoncée et je n'étais pas certain qu'elle vienne à apprécier ma compagnie ultérieurement. « Je sais que tu te fou de ma gueule ! » Beh non, je me foutais pas de sa gueule. Je voulais juste qu'elle devienne morte de rire, c'est rien de bien grave en soi. Pas comme le foutage de gueule en fait. Et puis finalement elle se calmait, ce qui était impressionnant puisque de ce que je voyais, elle avait quand même pas mal consommé. Et dans ce genre de situation, c'était dur de pas rigoler pour un rien. « Waw, la Terre, elle tourne super vite. » disait-elle en s'accrochant à mon bras avant de poser sa main sur sa tête. Ah bah ça, le retour à la réalité est loin d'être toujours une partie de plaisir. J'étais bien placé pour le savoir. Autant l'effet qu'on ressent quand on est drogué est top, autant quand ça se dissipe, on est bien dégoûté. « Viens, tu veux t'installer sur le canapé en attendant que ça passe ? Promis j'arrête de m'foutre de ta gueule. » Ouais bon, j'peux être gentil des fois quand j'le veux bien. Et là bah ça m'était passé de la faire chier. J'peux juste pas promettre de pas continuer. Quoi ? J'ai juste promis de pas m'foutre de sa gueule, pas de pas la faire chier.

Pour le coup, là j’étais entrain de sacrément retomber. Et la chute après une monté comme je l’avais fait, ça allait probablement faire mal. Je m’étais donc appuyé sur lui, alors que j’avais posé une main sur mon front, comme-ci ça allait m’aider à faire tourner la Terre moins vite. Ben bravo, Lyson, tu t’es encore foutu dans de beaux draps et maintenant t’en paye le prix, et par dessus le marché, devant un inconnu canon. Encore ça aurait été un thon, d’accord, mais alors lui, je me voyais bien lui arracher les fringues et lui faire sa fête. Hum hum. Pense à autre chose, pense à trop chose. « Viens, tu veux t'installer sur le canapé en attendant que ça passe ? Promis j'arrête de m'foutre de ta gueule. » Ok, il avait carrément changé de comportement. Est-ce qu’il était du genre super lunatique ? Non parce que j’trouvais ça, juste, encore plus sexy. J’hochais alors positivement la tête, alors que je m’avançais vers le canapé, pour finalement manquer de m’asseoir à côté. Mal visé, Lyson. Je manquais de me gameler par terre, et pour le coup, j’avais plus trop l’envie de rire. Merde ! Ouais j’aimais pas raté mon objectif comme ça. Et j’étais sûre que le canapé, avait bougé exprès pour me faire chier.

Bon et bien si j'cherchais à savoir si j'étais schizo, j'en avais la preuve. Comment passer du gros connard au mec attentionné en deux secondes, demandez à Alex! Non mais sérieux, il a fallu que je la vois dans le besoin pour lui dire de s'installer sur le canapé afin qu'elle vienne à se reposer pour redescendre dans les meilleures conditions. Après tout, comme j'disais, j'avais l'habitude de tout ça et j'allais pas rendre ça encore plus compliqué que ça ne l'était. « Merde ! » Évidemment, en voulant s'installer bien sur le canapé, elle se mit à louper la destination et se retrouvait le cul par terre. Et là, j'ai pas pu m'empêcher de rire. Non pas que je me foutais de sa gueule, j'avais promis que non, mais je me foutais de la situation actuelle. Too bad qu'elle soit concernée. « Ça va ou tu as besoin d'aide pour te relever ? » lui demandais-je en me rapprochant d'elle, laissant alors mes bras ballants au cas où elle aurait besoin que je lui tende la main. Ouais, je veux pas faire des mouvements inutiles comme croiser mes bras contre mon torse.