ANDREW&VICTORIA ▬ feeling good

Il était près de dix heure, un soir de semaine. Le Malkin Athletic Center était presque vide à présent, et alors que la majorité des étudiants rentraient chez eux après une grosse journée, je prenais la direction de la piscine olympique, seule. L'appel de l'eau. Depuis que j'étais à Harvard, m'introduire dans le complexe sportif pour enchaîner les longueurs quand j'avais besoin de me défouler, ou au contraire me laisser flotter, tranquille, quand j'avais besoin de calme, était devenu mon petit plaisir personnel.

Personne dans les vestiaires, comme d'habitude. Je me déshabillais rapidement, ne prenant même pas le temps d'aller dans une cabine, et enfilai un maillot de bain deux pièces, moins guindé et plus agréable que les tenues de l'équipe. Sans prendre la peine d'attacher mes cheveux, je me dirigeais rapidement vers les douches, et, mouillée, arrivai enfin à la piscine.

Elle était immense. Avec des rangées longues, nombreuses, et abritées dans une pièce très haute de plafond. Les lumières principales avaient été éteintes, et le bassin était donc uniquement éclairé par quelques appliques, et principalement par la lumière extérieure, qui passait à travers les longues baies vitrées en haut des murs.

Je posais mon sac dans un coin, et me retournai vers les bassins. Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que je n'étais pas seule. Un mec se tenait dos à moi, il ne semblai pas m'avoir vu. Je m'approchai et reconnu à sa silhouette musclée et à son air concentré qui il était. Andrew, qui d'autre. Avançant sur la pointe des pieds, j'entrepris d'arriver derrière lui, doucement, de lever mes bras vers sa taille et, en bondissant au dernier moment, je le chatouillais en m'écriant : SURPRISE !

J'avais été sauvé de la correctionnelle quoi mais tout de même je ne pouvais pas m'en réjouir puisque j'avais tout perdu dans cette histoire ! Ce n'était pas tant ma dignité et encore moins ma réputation qui me chagrinait à ce point mais bel et bien le fait d'avoir perdu ma petite amie que j'allais épouser ainsi que ma fille, puisqu'elle avait décidé de la prendre avec elle afin que je puisse réfléchir réellement aux conséquences de mon acte ! J'avais brisé l'ex d'Aaliyah alors qu'il n'avait fait que parler mais c'était bien ça le problème, ce qui m'avait fait péter un plomb ! Le fait que ce con ait ouvert la bouche alors qu'il savait bien que je le détestais pour ce qu'il était ! Même si je savais que le plus grand fautif dans cette histoire c'était moi et moi seul ! Je ne pourrais jamais me pardonner d'avoir été aussi con quand même ! Mais j'avais surpassé cette histoire du moins je le croyais, en effet c'était pile au moment où Harvard fut attaqué et plusieurs étudiants avaient été pris en otages par quatre personnes dans quatre lieux bien distincts... J'avais joué au héros mais mon acte n'avait pas vraiment servi à grand chose puisque ma soeur de Coeur ne voulait plus me parler jusqu' à nouvel ordre et mon ex petite amie, avait abattu le ravisseur... Pour elle j'avais de nouveau fait un tour en prison... Je n'en pouvais plus... Et alors que les choses commençaient à stagner et à s'améliorer petit à petit, mes enfants avaient finalement décidé de voir le jour... Cependant malgré mon bonheur de les accueillir enfin j'avais peur parce que cela ne faisait que... Six mois de grossesse... Donc de très grands prématurés... J'espérais qu'ils aillent bien. Je les aime de tout mon coeur... J'étais attristé de voir le comportement de leur mère... Je me battais pour la récupérer mais elle ne cessait de me mettre des bâtons dans les roues à chaque fois... Cependant je n'étais pas prêt à abandonner... Il fallait que je fasse quelque chose qui m'aiderait à aller mieux. Eh bien je me rendais à la piscine d'Harvard et je fais de nombreuses longueurs ! Aujourd'hui j'en faisais bien plus que d'ordinaire, comme si je comptais m'essoufler pendant mon entrainement et que ma fatigue m'entrainerait dans les profondeurs de la piscine... Je m'étais toujours dit que je mourrais noyer mais il semblerait que ça ne serait pas aujourd'hui. Alors que je m'apprêtais à retourner dans les vestiaires, je tombais sur l'une des personnes les plus importantes de ma vie qui vint aussitôt me chatouiller. " Vicky... Arrête ! Je t'en supplie " suppliais je tout en étant complètement hilare.

Son rire, qu'est-ce qu'il m'avait manqué. Nous étudions au même endroit désormais, et pourtant ça faisait des semaines que je ne l'avais pas vu. Andrew se retourna vers moi, dévoilant son visage hilare. Un mélange de joie, de tendresse et d'amour vint me réchauffer le cœur. C'est qu'il comptait beaucoup pour moi, le petit Windsor.

Je le chatouillais encore un peu et le lâchait enfin, le laissant reprendre son souffle. J'avais le sourire jusqu'au oreilles ; mieux que des longueurs à la piscine, sa présence seule me faisait beaucoup de bien. C'était trop tentant. lui dis-je dans un rire. Je m'approchais encore et le serrais dans mes bras un instant. Son coeur battait vite, et sa peau était chaude. Ça fait bien trop longtemps que je t'ai vu ! En levant les yeux vers celui qui faisait bien une tête de plus que moi, je vis son sourire parfait, ses dents blanches et ses trais fins qui brisaient chaque jours des cœurs. Quand je le regardais pourtant, je voyais tellement plus que ça. Je voyais ce petit garçon, beaucoup plus frêle et fragile, qui s'amusait à nous poursuivre, Mary et moi, quand nous étions petits et que nous jouions dans leur propriété londonienne. Je voyais un homme avec qui j'avais grandi, qui était devenu comme un frère, celui avec qui j'avais découvert la passion de l'eau et connu de belles victoires.

Nous avions toujours été là l'un pour l'autre, et pourtant je sentais que je n'avais pas été assez présente pour lui dernièrement. Je savais qu'Aaliyah avait donné naissance à leurs jumeaux prématurément et que les choses étaient compliquées entre eux, sans pour autant avoir de détails. Je lui avais bien sûr écris pour le féliciter, mais sans le voir depuis. J'ai cru comprendre que c'était la folie pour toi en ce moment, comment tu te sens ?

Je ne pensais pas du tout me retrouver dans la piscine en compagnie de Victoria même si au final, j'avais lu son nom sur la liste des nageurs de l'équipe de natation d'Harvard mais en fin de compte, j'avais refusé d'y croire parce que je ne voulais pas de mauvaises surprises. Cependant c'était donc bel et bien vrai puisque ma grande sœur de coeur, celle qui avait toujours été là pour moi comme une vraie sœur, était là à mes côtés et elle s'amusait à me torturer sachant mieux que personne que mon point faible était les chatouilles. Je la suppliais donc d'arrêter et elle me répondait que c'était bien trop tentant. Avant que je ne puisse répondre à ça, elle venait me prendre dans ses bras comme l'avait fait Mary quand je l'avais accueillie dans la villa. « Oui trop longtemps… Tu m'as tellement manqué ! »[/color] J'avais l'impression d'être un petit garçon qui retrouve un membre de sa famille après des années de disparition. La jeune femme me détaillait comme à son habitude avant de me demander comment j'allais puisqu'elle avait entendu que c'était la folie pour moi actuellement… « Oui c'est bien résumé… C'est la folie. » répondis-je d'une voix calme avant de lui prendre la main et l'emmener jusqu'aux gradins de la piscine et une fois assis sur la première rangée, je me tournais vers ma grande sœur de coeur et je répondais finalement à sa question : « Je me sens mal… Mais je n'ai pas le droit d'être faible parce que mes enfants ont besoin de moi et ils sont si fragiles en ce moment »

hj.:

Ça me brisait presque le cœur de le voir comme ça. J'avais tout de suite vu que quelque chose n'allait pas, mais maintenant que j'avais abordé le sujet, son regard s'assombrissait un peu plus encore. Je le laissais me prendre la main, et me conduire du bout de ses doigts jusqu'aux gradins, où je m'assis tout près de lui. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais il y avait cette proximité entre nous, un besoin d'être tactile l'un envers l'autre. Aussi loin que je me souvienne, ça avait toujours été le cas, et lorsque j'étais en sa présence, je ne pouvais m'en empêcher. C'était du à notre relation très fraternel, même si un temps -très bref- ce fut plus, et je devais bien dire que j'adorais cette complicité qui nous liait.

Je me sens mal… Mais je n'ai pas le droit d'être faible parce que mes enfants ont besoin de moi et ils sont si fragiles en ce moment. Parfois, ça me faisait tout drôle de me dire que le petit garçon que j'avais connu était père à son tour, et qu'il venait tout juste d'accueillir des jumeaux. Ils étaient venus bien trop tôt, et ça ajouté au fait que tout n'était pas simple avec leur mère devait donner une situation très difficile à vivre pour Andrew. Ça va aller, ne t'inquiète pas. On s'occupe bien d'eux. Tout ira bien, je le sais. Je souris légèrement, et passait brièvement ma main sur sa joue. Tu te sens mal par rapport à Aaliyah ? Comment ça avance avec elle ? Même si je savais que c'était dur, je n'avais au final aucune idée de ce qu'il devait vivre. Malgré tout, une certitude restait ; celle que je serais là pour lui, et que je le soutiendrais dans cette épreuve.