HOLLERY + help me to get over it.

«Si, c'est une guerre acharné que j'mène contre votre amitié. » Je ris légèrement sans rien ajouter de plus. Une guerre acharnée, carrément ? Je n’ai pas envie qu’il s’inquiète par rapport à tout ça, j’veux pas que ma relation avec Joshua mette en péril notre couple. Alors histoire de faire passer tout ça, histoire de détendre l’atmosphère, je fais la pitre et j’écarte mes bras très très grand en lui disant que je l’aime comme ça. « C'est pas niais, c'est juste ce que font les petites filles à la maternelle. » Je souris en coin et je fais la moue, « Je t'aime aussi Holly. Mais voilà, c'est pas ça qui va changer ce que je pense de Joshua. C'est moi qui t'ai poussé dans les bras de ton ex la dernière fois.. donc c'est en partie de ma faute. » Je fronce les sourcils et je pose ma main sur ma bouche pour le faire taire, secouant la tête, « Non non, tu m’as poussé dans les bras de personne Avery » Je soupire, « J’étais mal. J’aurais pu embrasser n’importe quel gars qui m’aurait montré un peu d’affection et d’attention. » Je reste persuadée que même si ça n’avait pas été Joshua, le scénario aurait été le même. Je me penche à nouveau en avant pour poser mon front contre le sien, les yeux fermés et je dis doucement, « Quand j’ai entendu les infirmières parler de la prise d’otages à l’amphithéâtre, ce jour-là, mon cœur s’est stoppé pendant quelques secondes en imaginant ce que je pourrais bien faire s’il t’était arrivé quelque chose.. » Je secoue la tête en souriant tristement et j’ouvre les yeux pour le regarder. « J’ai pensé à.. toutes les choses qu’on a pas encore pu faire et que j’rêverai qu’on fasse.. » J’hausse les épaules et je m’allonge à côté de lui en regardant le plafond, « Comme louer un camping car et se faire un road trip, partir en vacances rien que tous les deux, fêter nos diplômes universitaires, fêter notre premier chez nous, ton premier article en tant que journaliste, mon premier boulot dans un musée..ou encore t’épouser devant tous nos amis et les gens qu’on aime, avoir notre premier bébé.. tout ça, tous ces moments.. c’est avec toi que j’veux les vivre et c’est pendant cette minuscule petite seconde où j’ai cru qu’il t’était peut-être arrivé quelque chose que j’l’ai réalisé.. » Ça m’arrive pas souvent de causer aussi sérieusement, de parler de ce genre de chose, alors quand je le fais, c’est sincère.

« Non non, tu m’as poussé dans les bras de personne Avery. J’étais mal. J’aurais pu embrasser n’importe quel gars qui m’aurait montré un peu d’affection et d’attention. » Et borné comme je suis, je ne vois que Joshua, Joshua et encore Joshua. C'est pas n'importe qui, c'est Joshua. Elle aurait pu embrasser un mendiant ca aurait été mieux. Mais bon sang, pas son ex. Pas celui dont je suis jaloux. « Ouai. » Toutes ces pensées, je les garde pour ma pomme. Elle ne dépasse pas la limite de mes lèvres. C'est certainement mieux comme ça. La brune lie nos souffles. Rend le contact plus étroit. « Quand j’ai entendu les infirmières parler de la prise d’otages à l’amphithéâtre, ce jour-là, mon cœur s’est stoppé pendant quelques secondes en imaginant ce que je pourrais bien faire s’il t’était arrivé quelque chose.. J’ai pensé à.. toutes les choses qu’on a pas encore pu faire et que j’rêverai qu’on fasse.. » Holly s'écarte pour s'allonger à mes côtés. Mes pupilles ne quittent pas la plafond et mes oreilles attendent une suite. N'importe quoi, pourvu qu'elle change de sujet. J'accepte. « Comme louer un camping car et se faire un road trip, partir en vacances rien que tous les deux, fêter nos diplômes universitaires, fêter notre premier chez nous, ton premier article en tant que journaliste, mon premier boulot dans un musée..ou encore t’épouser devant tous nos amis et les gens qu’on aime, avoir notre premier bébé.. tout ça, tous ces moments.. c’est avec toi que j’veux les vivre et c’est pendant cette minuscule petite seconde où j’ai cru qu’il t’était peut-être arrivé quelque chose que j’l’ai réalisé.. » Mes lèvres s'étirent et soulignent un sourire. Ce sourire plein de fierté. C'est joli ce qu'elle raconte. Parler de notre avenir, de projet. C'est beau, oui. Notamment lorsqu'on connait l'épreuve qu'on a enduré il y a pas un mois. « Alors je suis l'homme de ta vie ? » Cette idée me procure un bien être. J'ai reussi à obtenir l'amour d'une femme.

« Ouai. » Il n’a pas l’air convaincu, et ça me fait chier parce que je pense sincèrement ce que je dis. J’aurais pu embrasser n’importe quel gars qui m’aurait montré un peu d’attention ou de réconfort ce soir-là. Mais je n’ai pas envie qu’il s’en fasse. Parce que le genre d’événement comme la prise d’otages qu’on a vécu, c’est le genre de chose qui nous fait réfléchir. Qui nous fait penser à tout ce qu’on pourrait perdre ou ne pas avoir dans le futur. Et oui, j’ai pensé à tout ce que je n’aurais pas pu avoir dans le futur sans Avery, s’il lui arrivait quelque chose. C’est le genre de chose que je ne dis pas souvent. Mais c’est le genre de chose qu’il faut quand même parfois dire. Je pensais qu’il allait se foutre de ma gueule mais au lieu de ça, je vois un sourire se dessiner sur ses lèvres et je continue de l’observer, attendant sa réaction. «Alors je suis l'homme de ta vie ? » Je ris un peu et j’hausse les épaules doucement, « J’suis pas sûre que j’devrais répondre à cette question, j’ai peur que tu prennes la grosse tête tu vois » Je souris en coin et je m’assoie sur le matelas pour retirer mon gilet, le laissant tomber à terre avant d’aller me glisser sous la couette. Après m’être bien installée, je me tourne à nouveau vers lui en le regardant et je dis plus sérieusement, « Je sais pas comment on sait ce genre de chose. Mais j’espère que tu l’es, ouais » Parce que malgré nos bagarres, nos disputes ou les bâtons qu’on nous met dans les roues, j’me sens bien avec lui.

C'est si bon d'entendre ces petits mots. Ces petits rien du tout. Ca rechauffe le coeur. Ca remet en confiance. Il faut dire que l'histoire de Josh me bouffe certainement plus qu'elle ne devrait. La peur de la voir filer entre mes doigts, impuissant. Ou plus simplement la peur de la perdre au profit  du Quincy. C'est épuisant. Alors connaitre la vérité sur les sentiments qu'elle a ressenti lors de la prise d'otage me fait du bien. Après un an elle ne s'est pas lassée de moi, de mes conneries. Elle m'aime toujours. La brune envisage carrément une vie avec moi. Le gamin des rues, avec une famille et un quotidien difficile, a évolué. Maintenant, il est heureux avec celle qui pourrait rester sa femme jusqu'à la fin de ses jours. « J’suis pas sûre que j’devrais répondre à cette question, j’ai peur que tu prennes la grosse tête tu vois » Je ris, tout en la regardant retirer son gilet. « T’inquiete pas pour ça. » La lumière éteinte, je me couche au côté de la jeune Silver. « Je sais pas comment on sait ce genre de chose. Mais j’espère que tu l’es, ouais » Mes lèvres deposent un bref baiser sur son épaule. « Je l’espere aussi. »