are you okay.. ? ☆ alimma

J'avais entendu dire qu'Alicia était à l'hôpital. Pourquoi ? Aucune idée et ça me hantait. Alicia était une bonne amie, et j'esperais que ça n'avait pas de rapport avec ces prises d'otages, car je ne voulais pas en parler. Je refusais d'en parler.
J'avais décidé d'aller voir mon amie pour vérifier si les rumeurs étaient vrais et si elle était vraiment dans un sale état à l'hôpital. J'avançais dans les couloirs de cet hôpital en me tordant les doigts, je m'attendais au pire. L'anxiété s'emparait de moi, et je savais que ce n'était pas bon pour le bébé d'environs quatre mois qui grandissait au creux de mon ventre. Je devais beaucoup de choses à Alicia, et j'esperais de tout mon coeur qu'elle n'était pas trop mal en point. Je finissais par trouver la chambre d'hôpital que la secrétaire m'avait indiquée, et j'entrais après avoir un peu toqué à la porte. J'affichais un beau sourire en passant la porte. Hey Alicia.

Ca faisait quelques jours que j'étais là, que j'avais demandé mon internement. J'dormais plus j'mangeais plus, je sortais plus s'étais pas une vie et je voulais pas repartir en vrille comme l'an dernier, j'avais trop perdu pour ça. J'étais devenue l'ombre de moi même, méconnaissable, depuis la prise d'otage, enfermé dans le passé et le présent, me repassant en boucle chacune des pires secondes sans pouvoir m'en détacher. J'étais devenue folle, j'acceptais la présence de personne, et même les médecins, s'était trop. J'arrivais pas à décrocher, comme une spirale infernale. Depuis que j'étais là personne n'était venue me voir, j'avais prévenu personne, j'passais mon temps dans mon coin à attendre que la journée passe assise dans le coin de ma chambre comme une autiste en pleine crise. J'devais être ridicule à voir, même avec les médicaments, même avec le traitement, si on peut appeler ça comme ça. Je sais pas si je vais guérir, je sais pas si je sortirai un jour, mais j'me sentais en sécurité entre ses murs capitonné, j'pouvais même pas me faire mal avec l'un d'entre eux. Aujourd'hui était un jour comme les autres, réveil au milieu de la nuit des dizaines de fois, un ou deux repas apporté par Franck l'aide soignant, que je regardais à peine, j'avais le droit de sortir pour le temps de partage mais j'en faisait rien. Alors je restais là dans mon coin. Mais un son brisa ma routine, je sursautais, il n'était pas leur des médicaments, il était trop tôt, le rendez-vous pour parler au psy non plus s'était pas maintenant on venait de briser un cycle. Je relevais la tête, le cœur battant à tout rompre. S'était Emma, et je savais pas comment réagir.

J’espérais qu'Alicia allait bien, du moins, relativement bien pour quelqu'un à l'hôpital. Mais je fus vite déçue en voyant qu'Alicia avait un regard vide et sans expression une fois que je rentrais dans sa chambre. Je me mis à me mordre les lèvres et m'approchais lentement du lit avant de reprendre mon joli sourire. Comment tu vas ? Mon sourirre s'effaça lentement puis je baissais les yeux, je jouais avec mes doigts. J'étais nerveuse et j'avais peur, peur pour elle. Pourquoi es-tu ici ? Il s'est passé quelque chose ? Tu es malade ? C'est pas grave j'espère ? Je me sentais un peu comme une cruche, ça devait être grave puisqu'elle était à l'hôpital. Et si ça te trouve, elle ne voulait pas de moi dans sa chambre. Je n'osais pas regarder le tableau qu'il y a dans les chambres de l'hôpital, celui qui indique les médicaments donnés au patient et la maladie de ce dernier. Je préférais savoir ce qu'Alicia avait par elle même. C'était elle qui devait me le dire.

Elle était là devant moi à me poser plein de questions, des questions bizarre, pourquoi j'étais là, si j'allais bien, si et ça, des questions auxquelles j'arrivais moi même pas à répondre alors comment je pouvais lui répondre à elle. Je savais pas trop quoi lui dire, s'était trop flou, pis elle était au courant de rien enfin personne n'était au courant de ma séquestration, j'pouvais pas lui en parler, alors je restais muette le regard dans le vague, je sais bien que ça m'aiderai pas, que ça l'aiderai pas non plus, que ça changerai pas la situation, mais j'arrivais pas à aligner un mot, trop perdu dans mes obscures souvenirs. "J'ai peur Em'..." C'est tout ce qui était sorti de ma bouche, mais comment je pouvais lui expliquer tout ça, sans pour être prise en pitié

Alicia était vraiment mal, je voulais beaucoup qu'elle n'allait pas bien. Alors je réfléchis en quelques secondes après sont J'ai peur Em'.... Je me mordais les lèvres en réfléchissant. Comment fallait il faire ? Ca me vint naturellement : il fallait être gentille, il fallait être douce. Alors m'approchais doucement de son lit et lui adressais un regard le plus doux que je pouvais, et je pris doucement sa main sans lâcher ses yeux des miens, espérant qu'elle serait plus détendue, plus rassurée. De quoi as tu peur ? J'espérais qu'Alicia allait me parler, se confier et que ça allait lui faire du bien. Bah oui, sinon, je servais à quoi moi ?
Quand je regardais cette jeune femme qui souffrait, je me rendais compte d'à quel point elle comptait pour moi : elle était mon amie et je ne voulais pas qu'elle ai mal comme ça. Je voulais qu'elle soit bien, heureuse. C'était ce que je voulais pour tous mes proches, en fait.

Je supportais plus la présence des gens autour des moi, s'était juste insupportable, une sorte de psychose qui faisait tout remonter, oui j'avais peur, j'avais même peur de mes amis, même les plus proches, pourquoi j'en sais rien. Entre la honte et la culpabilité d'être devenu ce que j'étais devenue. Tout l'an dernier j'avais agis en fonction de l’enlèvement, pour oublier, rester un maximum occupé pour ne plus y penser, alors il me restait cette cicatrice visible au yeux de tous, dont la plus part qui n'était pas au courant arrêtais pas de m'interroger, alors je répondais vaguement. Mais la prise d'otage j'avais rien eu mais j'aurai peut-être préféré me prendre un balle comme ça j'en serrai pas là aujourd'hui tétanisé à avoir peur des gens à avoir peur de mon ombre. J'étais pathétique, j'arrivais même pas à parler au médecin juste quelques uns et encore. Et là y avait Emma qui voulait m'aider j'le savais bien, j'le voyais bien dans son regard, dans sa voix, mais elle pouvait très bien me sortir un couteau et me planter avec, elle m'avait pris la main, sauf que je me dégageais automatiquement. J'y arrivais pas s'était plus fort que moi. "De tout." S'était ma seule réponse.

Je n'étais pas sûre de savoir comment me comporter avec elle. Bien que j'avais déjà fais ça, j'avais déjà essayé de remonter le moral à Dylan lui aussi étant dépressif. Rien ne me disait concrètement qu'Alicia l'était, mais je le savais, je le voyais. Je commençais à prendre l'habitude d'être avec des personnes à tendance dépressive : c'est pas comme si j'attendais un enfant d'un homme qui avait fait déjà une tentative de suicide...
Du coup, j'essayais d'avoir un regard doux, attentionné et compréhensif envers Alicia et ce même quand elle retira sa main. J'avais peur pour elle, et j'essayais de lui faire comprendre que je l'aimais et n'étais pas la seule. Elle me dit qu'elle avait peur. Peur de tout. Alors je fis de mon mieux pour ne pas trop pâlir. Racontes moi, ma belle. Expliques moi : je suis là pour ça. Je suis là pour toi.

Nan je pouvais pas lui raconter, j'voulais pas, enfin je sais pas trop s'était bizarre, s'étais confus, même si les mêmes images repassais sans cesse dans ma tête, toujours les même images. Toujours les mêmes choses en boucles, le sang, la caves, Lily, le fou, les fous, l'odeur de la poudre, la peur, la frayeur, l’angoisse permanente ces milliers de sensations, ou sentiments j'en sais absolument rien. J'aimais pas parler de ma vie, j'ai jamais trop parlé de ma vie et encore moins mes côtés obscure au personne que j'aime ou que j'apprécie, oui j'ai toujours été secrète faut pas se le cacher, mais j'pouvais pas faire porter se poids à Emma elle avait déjà Dylan à s'occuper. Je secouais la tête de droite à gauche pour lui dire que non, j'en parlais suffisamment avec les médecins. "Dylan? Il va comment?" Il me manquait j'voulais le voir lui aussi.

J'avais peur pour Alicia, c'était une bonne amie à moi et tout cela me rappelait la -première- tentative de suicide de Dylan. Ca me faisait vraiment bizarre. Mais je me devais d'être là pour elle, je pouvais deviner la détresse dans ses yeux. Une détresse qui m'appelait au secours. Alors je répondrais à ces appels au secours quoi qu'il arrive. Je suis comme ça, de nature à vouloir le bien être de ceux qui m'entourent, de ceux que j'aime. Dylan? Il va comment? Elle avait changé de sujet, elle ne voulait pas en parler. Je comprenais, mais j’espérais qu'un jour elle aurait assez confiance en mois pour m'accorder le droit de savoir ce qui la mettait dans cet état. Mais je lui jouerais le jeu de la fille qui n'avait aucun problème, pour qu'elle voit qu'il y existait de belles choses dans le monde, que ça pouvait arriver à tout le monde. Même à elle. Mieux, bien mieux. J'ouvrais mon manteau et lui souris. Je suis même enceinte, Alicia.