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Les cours terminés, je n'avais pas envie de rentrer, c'est pourquoi, j'ai attendu que les couloirs se vident, j'ai attendu qu'il n'y ait plus personne afin de pouvoir me rendre à la salle de musique. Il y a que j'ai été prise d'une envie soudaine de jouer du piano. Cela fait quelques semaines que je n'y avais pas touché. Qu'on se dise les choses, ce n'était pas ma passion, mais je savais tout de même jouer du piano depuis toute petite. D'ailleurs, qui ne sait pas en jouer aujourd'hui ?. La musique était une matière que je portais dans mon cœur, bien qu'elle n'arrivait pas à la hauteur du stylisme qui en était ma passion. En parlant de piano, je donne une légère caresse à l'instrument avant de l'ouvrir et de prendre place sur le petit tabouret en cuir noir. Qu'allais-je bien pouvoir jouer ?. Fermant les yeux, mes doigts se posèrent avec une grâce naturelle sur les touches. J'inspirais et expirais un bon coup tandis qu'un morceau prit toute la place dans mon cerveau et alors... mes doigts virevoltèrent et s'agitèrent emplissant le morceau dans toute la pièce et même au-delà, envahissant tout mon esprit. En fait, je ne contrôlais plus tellement. Jouer. Se laisser transporter par les notes. Oui c'est cela, je jouais avec mon cœur sans pouvoir m'arrêter. Les yeux fermés, je pense à de belles choses, je revoyais des moments de ma vie défiler, c'était trop intense, mais je ne pouvais pas m'arrêter, ce morceau était précisément River flows in you, une musique que j'affectionnais beaucoup et que je jouais souvent au piano. Personne n'aurait pu m'arrêter, même pas la personne qui venait d'entrer dans la salle. Je jouais en laissant affluer mes souvenirs, me laisse donc emporter par la musique et j'ai tout simplement l'impression de jouer sans avoir à faire le moindre effort. Ce sentiment de légèreté quand la musique ne fait que vous éloigner de la réalité, oubliant vos pensées néfastes et vous avez l'impression de vous perdre loin de votre vie de merde... Mais le bruit de pas sur le plancher attire mon attention. C'est alors que j'ouvre mes grands yeux bleus pour voir qui osait me ramener à la réalité. Mon regard soutenait le sien et je manquais de tout foirer. Zane, le mec que j'évite depuis notre notre nuit passée ensemble. Le mec que j'ai tout fait pour qu'il ne me recroise plus à nouveau. Ce même mec qui se tenait devant moi, adossé au mur. Merde !. Cependant, je ne vois qu'une chose à faire, jouer les indifférentes. Alors, je referme les yeux en continuant de jouer, parce que faire comme-ci je ne l'avais pas reconnu, était la meilleure solution.
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