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J'éclate de rire quand il me dit qu'il n'a pas pioché dans le top du top ce soir. Je n'ai même pas assez de conquête pour pouvoir les comparer et vraiment savoir quel est le meilleur. On dit souvent qu'on sait quel est le meilleur quand on l'a trouvé... Et bien il faudrait que je le cherche un peu plus ! Ou peut être pas... Parce que je dois absolument m'occuper de moi, apprendre à vivre un peu plus sereinement. Il ne faut pas me demander deux fois ce qu'il se passe pour que je raconte tout à Ezra. Joyce me manque, c'est sur, autant qu'elle doit lui manquer... Mais ce n'est pas tout. J'ai peur. Je ne me sens plus à l'abri nul part. Et je sais que c'est idiot parce que j'ai autant de chances de me faire renverser par un bus que de me faire prendre en otage... C'est tellement bizarre, déstabilisant... Et j'aimerais trouver les bras de quelqu'un pour me sentir mieux. Peut être aller passer quelques temps chez mes parents mais ça sera pareil... Une fois que la lumière sera éteinte, je serais seule avec mes peluches. Et ce ne sont pas elles qui vont me sauver, dommage. Je sens les bras d'Ezra se refermer autour de moi et je me sens tout de suite mieux. Ce n'est pas grand chose mais bon. C'est ça qu'il me manque, des bras autour de moi. Je devrais proposer à ma colocataire de dormir avec moi. Je suis sûre qu'elle appréciera ! Ou qu'elle se fera des idées complètement fausses.. Je l'écoute et mon corps se raidit quand il parle de Joyce, de ce qu'il s'est passé et tout ce qui va avec. Deux ans et je ne m'en suis pas remise... Surtout là. Tous les ans, en janvier, j'ai l'impression que tout remonte, que les gens enfilent leur masque de la dépression pour revenir ces événements... « Je sais bien que c'est surveillé mais... On sait jamais Ezra... On entend tellement de trucs ces derniers temps et puis... ma coloc aime bien sortir donc elle rentre à n'importe quelle heure et le bruit de la porte c'est... horrible » Je me réveille en sursaut quand j'entends les clés dans la porte, quand j'entends du bruit dans le couloir... Je suis complètement parano quoi. « Un rien me fait sursauter » Et ce n'est rien de le dire... Avant, j'adorais me balader avec ma musique sur les oreilles mais depuis peu, j'évite, trop peur de faire une crise cardiaque si quelqu'un me tape sur l'épaule alors que je crois être seule... Ca c'est vraiment le pire ! Il me faudrait peut être un appartement mais ça serait le même problème... Seule, je paniquerais d'avoir mal fermé la porte, les fenêtres ou autre et avec quelqu'un... Le parquet qui grince et c'est fini. Tout ce qu'il me dit est criant de vérité mais me brise encore un peu plus. « J'arrive toujours pas à croire que c'est juste une histoire de chance et de malchance... A dix minutes près, j'étais dans le complexe sportif et il y aurait mon nom aussi sur la tombe familiale » Et c'est peut être ça qui n'aide pas à ce que j'aille mieux... Peut être que je me sens coupable d'avoir dérangé mon planning et d'y avoir échappé et pas ma sœur. J'en sais rien, je me pose trop de questions. « Mais là, c'était un rêve vraiment... bizarre. J'étais prise en otage en cours de danse et... c'était vraiment flippant quoi » Et pas qu'un peu... Parce que voir ses collègues et amis souffrir devant ses yeux, il y a mieux comme cauchemar. J'ai mis du temps à me réveiller et surtout à réaliser que ce n'était pas vrai. « Tu crois qu'un jour on sera tranquille ? » Je sais pas trop si ça existe un campus tranquille aux Etats-Unis... Pourtant on fait parti de l'Ivy League ce qui n'est pas rien quand on y pense...
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