EROLLY + retrouvailles.

J'ai besoin de m'occuper l'esprit. A tout prix. Depuis la prise d'otage où un malade s'est finalement tiré une balle dans la tête sous mes yeux, j'ai un peu du mal à penser à autre chose. La nuit, quand je suis dans mon lit, je ne peux pas fermer un oeil sans revoir l'image de cet étudiant gisant sur le sol. Ce même étudiant qui m'a menacé moi et d'autres étudiants  la cafétéria. Le seul moyen de ne plus y penser est de bosser. Alors en cours, j'essaie de rester concentrer, quand je rentre chez moi, je bosse mes cours, je fais des recherches. Tous les moyens sont bons pour ne plus y penser. C'est donc comme ça qu'un soir de la semaine, vers 19h, je me retrouve à la bibliothèque. Tellement absorbée par les cours que je ne me rends même pas compte que la bibliothèque ferme à 19h et c'est quand les lumières s'éteignent d'un coup que je réalise que je suis enfermée à l'intérieur. Eh bah génial ! Un bon scénario de film d'horreur tout ça. Je vais à la porte d'entrée pour essayer de l'ouvrir mais bien sur, elle est fermée à clef. Je soupire et je regarde l'ensemble de la bibliothèque. Est-ce que je suis la seule débile à m'être fait avoir ? Je demande alors en criant, « IL Y A QUELQU'UN ? »  Pitié faîtes que je ne suis pas seule là-dedans.

Se retrouver enfermée dans un endroit où on se croit seul, c’est une angoisse pour n’importe qui je pense. Mais avec les récents évènements, ça empire cette sensation d’angoisse je pense. Depuis la prise d’otages, je n’ose pas mettre un pied dans la cafétéria car je ne peux pas m’empêcher de repenser à ce qui s’est passé. Je vois encore ce Gaetan pointer son arme sur sa tempe et tirer. Je revois le sang, j’entends encore les cris, je me revois recroquevillée sur moi même sous la table de la cafétéria, tremblante comme une feuille. Maintenant, dès que quelque chose se passe de manière imprévue, je me sens angoissée parce que j’ai peur. Et oui, dans cette bibliothèque, presque dans le noir, j’ai peur. Je cherche donc désespérément quelqu’un qui pourrait s’être fait avoir comme moi, juste pour ne pas avoir à être toute seule parce que j’ai la mauvaise sensation que je vais passer ma nuit ici. Pour le moment, il ne semble y avoir personne jusqu’à ce que j’entende un : « Shuuuuuuuuu! Silence oh! » Je fronce les sourcils et je m’avance entre les allées pour trouver sur une table, complètement un affalé, un étudiant qui semble dormir à moitié. Je tapote son épaule sauf jamais m’arrêter pour le faire réagir et qu’il se rende compte qu’il est dans le caca, tout comme moi. « Tu sais qu’une bibliothèque n’est pas faite pour dormir quand même ? » Je soupire et j’ajoute, « On est enfermés la bibliothécaire a pas vu qu’on était encore là ! » Je m’assoie sur la chaise à côté de lui en le regardant avec une drôle de sensation. Cette sensation de reconnaître un visage sans avoir mettre de nom dessus.


hj: pas de soucis (a)
moi aussi j'ai fais un crackship

Je suis une fille assez studieuse. Le genre de fille qui  ne comprend juste pas comment on peut s’endormir dans une bibliothèque. Certes, c’est un endroit très calme. Certes, si on est fatigué, on pourrait s’assoupir mais.. si on sent qu’on s’endort, on se lève et on se barre, non ? C’est comme les gens qui s’endorment en cours. En fait, il y a les personnes qui peuvent dormir n’importe où et n’importe quand, et les personnes qui ont besoin d’être dans un lit bien chaud pour vraiment s’endormir. Je crois que je fais partie de la deuxième catégorie de personnes. Faut dire que je suis tellement passionnée par ce que j’étudie que c’est juste impossible pour moi de m’endormir en plein cours ou sur un bouquin d’histoire. J’aime tellement ça, au plus grand désespoir de mes proches que je saoule avec mais bon. On m’aime pour ce que je suis, point ! Je réveille donc l’étudiant qui dort sur son bouquin, sur ses cours ou je ne sais pas trop sur quoi et ça ne semble pas lui faire plaisir. « elle n'est pas faite pour ne pas dormir c'est indubitable, le silence c'est la clé...» J’arque un sourcil et je m’assoie à côté de lui en lui expliquant le problème, espérant que ça l’encourage à bouger ses fesses pour qu’on trouve une sortie. « sérieux? C'est plutôt cool si l'on oublis le fait qu'il n'y a sûrement pas de grosse réserve de nourritures, on aurait eu plus de chance dans la cafétéria. » Je grimace légèrement : je ne mets plus un pied dans la cafétéria depuis la prise d’otage là-bas. Je soupire doucement et je secoue la tête, « Non mais.. arrête avec tes blagues pourries et bouges toi ! » T’es l’homme de la situation là, c’est à toi de jouer le héros. Je me lève et je regarde autour de moi, « Y doit bien y avoir une sortie de secours quelque part, non ? » Je croise les bras à ma poitrine et je m’avance dans une allée de livres avant de m’arrêter de me tourner vers lui, soucieuse. « On se connaît ? J’ai l’impression de connaître ton visage c’est bizarre » Parce qu’il ne me semble pas qu’on suive les mêmes cours, et si je l’avais juste croisé deux ou trois fois dans la fac, ça aurait été une autre sensation. Là, j’ai l’impression de le connaître, pas que physiquement.