Suzy ☼ Say you wanna stop me

Les branches faméliques se balancent au gré des murmures hivernaux d'un ciel cotonneux de janvier. Cambridge semble comme endormi. Ce qui est loin d'être le cas au vu des derniers événements. Mais Aidan est désormais un peu à l'écart de tout cela. Les cours du deuxième semestre ont à peine commencé et il n'a pas encore donné son premier cours pour sa part. Il profite des derniers jours qu'il peut consacrer entièrement à son art. Quelques semaines plus tôt est venue la rencontre avec Suzy. Cette fille l'a immédiatement électrisé, inspiré, et le lien entre eux s'est créé. Il est rare de trouver une Muse et le Peintre ne pouvait laisser l'occasion passer. Alors qu'il contemplait le paysage d'hiver, il se dit intérieurement qu'il ne manquait qu'elle au tableau pour qu'il puisse passer à la création. Cela tombait bien puisqu'il l'avait invitée à passer quelques heures plus tôt. La sonnerie retentit. Il se dirigea vers la porte vêtu d'un pull sombre et d'un simple jean, il avait entrepris de mettre un peu d'ordre dans sa tanière, mais ici et là, on pouvait toujours voir un semblant de désordre, comme tout loft d'artiste qui se respecte. Sa porte s'ouvrit ensuite sur la jeune femme. « Voilà la plus belle ! » lui lança-t-il avec un sourire franc avant de l'embrasser sur la joue et de se reculer pour la laisser entrer dans l'appartement. C'était bien simple, Suzy lui coupait le souffle littéralement chaque fois qu'il la voyait, mais lui et ses pulsions d'homme tenaient bon, au nom de l'art. Il se dirigea vers la cuisine ouverte et lui lança un regard malicieux : « Que désires ma Muse ? » lui lança-t-il taquin. Elle avait beau être divine , elle devait bien avoir soif ou faim.

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Regardant à travers la fenêtre, je frissonnais à la simple idée de me rendre dehors. Février arrivait à grande allure et les températures semblaient se stabiliser aux alentours de ce que l'on appelle communément en Amérique, des températures froides. Sûrement m'étais-je habituée au climat américain, car en Suède, j'aurais brûlé de joie à l'idée qu'il fasse aussi bon peu avant février. J'avais appelé un taxi quelques minutes plus tôt, et attendant son arrivée, je revisitais mon appartement, appartement que je quitterais bientôt pour aller m'installer à nouveau à Inman Square. Ce n'était pas là-bas que je me rendais aujourd'hui, cela dit. Lorsqu'enfin le véhicule s'arrêta en bas de chez moi, je resserrais mon manteau avant de sortir, laissant la brise décoiffer mes cheveux. Le trajet ne fût pas long, il s'agissait de se rendre dans le quartier voisin, après tout. Une fois descendue, je n'avais qu'à traverser la route pour atteindre le bâtiment de la personne chez qui je me rendais. Appuyant sur la sonnette, je n'attendis pas longtemps avant que la porte ne s'ouvre, laissant alors apparaître Aidan qui me salua avant de me laisser entrer. « J'espère ne pas être en retard. » répondis-je avec un sourire tandis que je retirais ma veste. Cet appartement avait un charme tout particulier, on y reconnaissait là toute la panoplie qui peut s'imaginer lorsque l'on pense à l'habitation d'un artiste. « Je prendrais bien quelque chose à boire, n'importe quoi ira. » lui répondis-je alors en me retournant vers lui, alors que j'étais perdue dans la contemplation de petits détails qui ne m'échappent jamais. Sans que cela ne se remarque, j'aimais bien contempler, observer, et j'ai une mémoire des images qui fait que je discerne facilement si quelque chose a changé, bougé.. et cette habitude que je prends à relever chaque détail me permet parfois d'en apprendre plus sur les autres, bien que je n'aies pas loisir à analyser tout mon entourage ainsi.

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Il l'observe quelques secondes et il a parfois l'impression qu'il ne se lassera jamais de regarder son visage parfait. Et encore, si il n'y avait que le visage. Elle a l'air d'observer les petits détails de son appartement et elle a de quoi faire avec tout le bordel qu'il aime éparpiller un peu partout dans son chez lui. Il se retourne un peu amusé vers son plan de travail, parce que ça lui fait toujours bizarre d'avoir une fille d'une telle beauté dans sa tanière. Ça fait comme un trop plein de lumière dans une grotte mais ce n'est pas pour lui déplaire. « Je trouve que le temps est au chaud. » conclut-il en mettant de l'eau à chauffer pour du thé. Puisqu'elle le laisse choisir, il opte pour une boisson simple et apaisante. Ce dont on a envie lors d'une journée calme d'hiver. Il sort deux tasses de son placard et les posent sur l'îlot central. « Comment vas-tu ? » lui demande-t-il avec un petit sourire. Parce qu'en plus de sa beauté, elle a quelque chose qui donne envie de s'intéresser à elle. Une discrétion qui attire un flot de questions, quelque chose qui le met en éveil et qui le fait sortir comme d'un coma profond. « Je me sens créatif aujourd'hui. » lui lance—t-il avec un brin de provocation. Si ça ne tenait qu'à lui, il serait déjà entrain de dessiner là, mais c'est pas très poli de se conduire avec une dame avec précipitation il paraît.

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Je n'avais jamais été très tournée vers l'art, car mes rares talents se trouvaient dans ma facilité d'apprentissages des langues; tout ce qui concernait l'écriture, la peinture ou que sais-je encore, c'était hors de mes limites. « Parfait. » répondis-je en souriant. Cet appartement avait une atmosphère particulière mais c'était plaisant, c'était comme se retrouver dans un univers différent du sien. « Tout va bien pour moi, et toi? » Effectivement, si l'on excluait quelques évènements de ces dernières semaines, j'étais plutôt en forme. De toute manière, je ne manquais jamais de répondre de manière positive à ce genre de questions, n'appréciant pas répondre à celles que provoquaient la réponse inverse. « Alors j'ai hâte de te voir à l'oeuvre. » répondis-je, amusée. Si je n'étais pas très tournée vers les arts, j'aimais observer les capacités des autres, leur manière de faire, leurs résultats, et bien que je n'eus pas cette culture artistique que possèdent toute les personnes qui vivent dans cet univers, j'avais quelques bases et un attrait particulier pour les oeuvres qui délivraient quelque chose de plus profond que ce qu'elles ne montrent en surface. J'ai toujours eu tendance à être fascinée par l'inconnu et je me demandais si je pouvais considérer ce monde comme tel, car finalement je n'en découvrais plus que lorsque je pouvais y accéder, ce qui n'était pas si fréquent que ça, ou du moins, pas de cette manière, pas en y faisant immersion aussi simplement.

ton avatar est magnifique Suzy ☼ Say you wanna stop me 1365124802

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Avec Suzy, les choses ont été simples tout de suite. Le feeling bien présent, et pourtant reste cette distance comme celle qu'on peut avoir avec les objets précieux. On y touche avec réserve, presque fascination, mais le plaisir qu'on y trouve dans ce contact minime est lui inversement renversant. Aidan remplit les deux tasses du thé qu'il a laissé quelques instants infuser. Il confie la boisson à Suzy qui la prend entre ses mains et prend sa propre tasse de la main droite. « Aujourd'hui, je vais parfaitement bien. » réplique-t-il avec un sourire tandis que les pupilles délavées du Peintre observe chaque détail de la Cabot. Le regard n'est pas si scrutateur cependant, il est profondément bienveillant. Aidan passe sa main libre dans le dos de la jeune femme, doucement, remontant de sa taille jusqu'à la naissance de sa nuque. « Suis-moi. » lui annonce-t-il doucement avec un regard en coin. Il escorte ainsi la Suédoise jusqu'à la grande baie vitrée qui donne sur la verdure de Charles River quelques mètres plus loin. La lumière y est douce et suffisante pour qu'il puisse travailler. Le Peintre y a aménagé deux grands sofas afin que modèle et dessinateur soient confortablement installés au gré des envies. L'ancien Lowell pose sa tasse sur la petite table disposée et se rapproche de la Cabot. Ses doigts se posent sur chacune de ses épaules alors qu'une de ses mains se faufile dans la chevelure de la jeune femme afin de libérer les mèches dorées de l'emprise d'un élastique. « Installe-toi. » lui murmure-t-il doucement avant qu'il ne se recule et qu'il prenne place derrière son chevalet. Il semble réfléchir et déclare dans un sourire inspiré. « C'est un temps pour l'aquarelle. » Il a décidé de son support du jour et ajoute malicieux. « Et pour t'entendre parler. Parle-moi de toi. » lui demande-t-il avec un visage plein d'audace. Il ne se prend pas pour un psy, c'est juste que les gens adoptent forcément une posture plus naturelle et finissent par se détendre lorsqu'ils parlent d'eux. C'est une simple façon d'apprendre à la connaître et de pouvoir l'observer sous son meilleur jour, tout simplement.

Merciiiiiii Vic

J'ai une créatrice de talent :heaart:

:sifle:

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