APORAD - J'entends et j'oublie,Je vois et je me souviens,Je fais et je comprends.

Depuis un certain moment, tu enchaînais toutes les conneries. Tu avais le pied dans le plâtre, tu l'avais enlevé et tu n'avais plus qu'un simple atèle. Mais cela te suffisait pour souffrir encore quand tu ne prenais pas ton antidouleur ou un bon joint. Tu ne faisais pas grand-chose, tu restais chez toi et tu passais tes journées à tourner en rond avec tes béquilles. Du moins, tu avais le droit de plier ta jambe, tu avais le droit de marcher sans l'atèle, il fallait juste que tu prennes ton temps. Tu ne devais pas forcer, tu ne devais pas prendre le risque de rester immobilisé encore quelques semaines. Aujourd'hui tu avais décidé de finir un de tes tatouages et d'en recommencer un, après tout, ton corps était ton histoire. Tu avais écrit toute ta vie depuis ta naissance et tu allais le faire certainement jusqu'à ta mort, du moins avant que les rides apparaissent. Tu te levais du lit, tu attrapais ta jambe que tu coinçais dans ton atèle et tu te levais, marchant sans tes béquilles. Tu attrapais ton portable et tu lisais les messages dont un spécialement : Konrad. Tu lui répondais avec plaisir et tu allais encore passer une bonne journée avec lui. Tu te dépêchais d'aller te doucher, tu devais au moins être présentable malgré ta jambe. Ta douche durait seulement quelques minutes, ce qui était rare et tu prenais le temps de te maquiller et te sécher les cheveux. Tu enfilais tes sous-vêtements guess noir brillant ainsi qu'un top en dentelle, qui laissait apparaître ton bandeau en dessous. Tu enfilais un jean moulant et des simples vans, vu que tu n'avais pas le droit de mettre tes escarpins. Tu étais prête et tu n'avais plus qu'a ranger ton bordel et sortir tes affaires pour lui terminer son tatouage et le tient par la même occasion. Tu descendais les marches en attrapant tes béquilles et tu rangeais la cuisine et le salon. Tu enfilais tout dans ton lave-vaisselle, histoire que ça soit propre. Ta femme de ménage te donnait un coup de main et te voilà maintenant prêt ainsi que ta villa. Tu déposais tout ton matériel sur la table de la salle à manger, tu prenais une pomme et tu te laissais tomber sur le canapé. Le portable juste à côté de toi, tu ne pouvais plus t'en séparer et tu n'avais pas le droit, au cas ou que quelque chose t'arrive.

Tu ne supportais pas qu'une autre personne s'en approche, il t'appartenait, comme toi tu lui appartenais. Tu t'étais vautrée sur le canapé comme une loque, alors que cela faisait seulement une heure d'après ta montre que tu étais debout. Tu avais du mal à te remettre de cette soirée, tu avais picolé, seule devant la télévision et l'ordinateur. Tu avais fumé deux joints comme à ton habitude et au final tu avais dégueulé tout ce que tu avais pu dans les chiottes. Au final tes potes avaient squatté ta villa et la musique avait remplacé le silence. Malgré ta jambe, tu avais dansé et pour une fois depuis ton accident, tu te sentais vivante. Alors que tu croquais dans ta pomme et que tu allais lancer la télévision, quelqu'un toqua à ta porte et sa voix retentissait. Tu ne pouvais pas le faire attendre plus longtemps et toi, tu ne pouvais pas attendre plus longtemps. Non, tu devais être déjà devant la porte, du moins c'est ce que tu aurais fait si tu n'avais pas ce problème. Tu te levais, laissant les béquilles de côté et tu t’empressas comme tu pouvais pour aller à la porte. Tu montais les trois marches et tu arrivais enfin dans le hall d'entrée, tu attrapais rapidement la poignée pour ouvrir d'un seul coup la porte. Il était là, face à toi, ça faisait si longtemps que tu ne l'avais pas vu. Que tu hésitas sur le coup à faire quelque chose. Et au final, tu t'avançais près de lui pour te jeter dans ses bras « Comme tu m'as manqué. » laissais-tu sortir de ta bouche.

Tu ne lui avais pas laissé le temps de mettre un pas dans la villa, que tu étais déjà dans ses bras. Cela faisait si longtemps que tu ne l'avais pas fait. Sentir son odeur, sa chaleur et surtout l'entendre te parler. Pendant trois mois tu lui avais juste envoyé des messages, il te répondait et c'était suffisant. Du mois, c'était ce que tu disais, mais au fond tu lui en voulais. Mais, tu préfères ne rien dire et laisser le temps faire les choses. Tu avais eu raison, puisqu'il était enfin devant toi et tu lui avais sauté dessus. Il te manquait, il devait certainement le savoir, tu voulais l'avoir rien que pour tout et ça pendant des heures et des heures. Il n'allait pas ressortir de cette villa d'aussitôt, du moins, il faudrait peut-être que tu décides de le lâcher et de le faire entrer non ? « Viens » laissais-tu glisser entre tes lèvres, tu te défaisais doucement de son étreinte pour entrer dans la villa en sa compagnie. Tu fermais la porte juste derrière lui, histoire de ne pas faire entrer le froid dans ta villa. « Tu veux boire quelque chose ? » lui demandais-tu, avant de partir tranquillement dans ta cuisine pour attraper deux verres.

Il voulait être raisonnable, mais toi tu ne l'étais jamais. Alors pourquoi se priver d'un peu d’alcool même à onze heures du matin. Après tout, tu avais terminé ta bouteille il y a seulement quelques heures. En effet tu n'avais pas dormi bien longtemps vu que tu avais préféré faire la fête que de dormir. Tu pouvais donc continuer sur cette longueur, tu allais donc chercher deux grands verres et tu attrapais plusieurs bouteilles : Tropicale, jus de pomme, Orange ou même raisin. Tu attrapais une bière au passage et tu déposais les verres et les bouteilles sur la table basse face au canapé. Tu te posais à ses côtés et tu le regardais « Tu veux quoi mon cœur ? » un léger sourire sur les lèvres. Tu ouvrais ta bière et tu vidais celle-ci dans ton verre, tu posais ta tête sur son épaule et tu fermais pendant un instant les yeux. Tu te sentais bien avec lui, tu ne voulais jamais le perdre, tu ne voulais plus être séparé de lui comme tu l'avais été pendant trois mois. Tu tournais la tête et tu attrapais au passage ton verre que tu portas doucement à tes lèvres. Tu buvais tranquillement et tu reposais ton verre sur la table. « Alors tu veux faire quoi pour la suite de ton tatouage ? » lançais-tu sortir de ta bouche.

Tu avais posé ta tête contre son épaule, et alors . Cela ne voulait rien dire, après tout tu étais énormément tactile avec ton meilleur ami et tu l'assumais. Tu portais à tes lèvres ton verra, tu buvais quelques gorgées, comme si tu n'avais pas assez picolé pendant cette soirée. Tu avais encore légèrement mal à la tête, mais tu allais bien trouver une solution pour te guérir. Pourquoi ne pas fumer un bon joint ? Tu préférais rester lucide pour lui faire son tatouage et le tiens, tu verrais bien par la suite après tout. Tu lui avais servi un verre de jus de pomme, même si ça décision t'avait légèrement perturbé. C'était bien la première fois que tu le voyais boire du jus de pomme. Rien qu'a cette pensée, tu avais un petit sourire sur les lèvres. Tu te relevais et sans un mot tu t'éclipsais dans ta chambre, tu attrapais toutes tes affaires que tu posais sur la table basse. C'était devenu une passion, un passe-temps, un art. C'était avec grand plaisir de le faire pour lui, tu revenais t'asseoir à ses côtés et tu laissais sortir « Montre-le moi, je m'en souviens plus. » Tu rigolais bien sûr, tu te souvenais de chaque parcelle de son corps. Tu ne pouvais rien oublier, absolument rien. Tu buvais encore une gorgée, et tu t'arrêtais. Il ne te manquait rien, tu pouvais très bien commencer, tout dépendait de lui.