#ALEXYS - Jolys horror story !

Il y a des choses étranges qui vous tombent sur la gueule. Des choses inattendues, choquantes. Mais dans le genre choquant, il y avait cet appel, ou plutôt, ce sms. Celui d'Alexys Carpenter, la vice-présidente Mather, qui me demandait de passer à la Mather House. Pourquoi moi quoi ? J'étais apparemment la meilleure et la première à qui elle avait pensé pour le truc dont elle voulait me parler. Venant d'Alexys, je m'attendais vraiment à tout. C'est pas comme si elle s'était vanté d'être parfaitement capable d'envoyer des photos de moi nue à tout le monde hein ! Donc ouais, je m'attendais à tout. Comme un piège qu'elle voulait me tendre. Mais j'y allais quand même. J'avais pas tellement peur d'elle, pas tellement peur de ce qui m'attendait. Je comprenais juste pas en faite. Elle m'aimait pas et je l'aimais pas non plus parce que justement, je savais qu'elle ne pouvait pas me voir en peinture. Donc, il était où le traquenard dans l'histoire ? Putain, relou la Carpenter. Du coup, en chemin, je me posais tout en tas de questions. J'arrivais devant la MH et j'entrais comme si j'étais chez moi. Elle m'avait dit que tout était ouvert alors je me rendais à sa chambre et j'entrais aussi, comme si j'étais chez moi. Je ne la trouvais pas. Sa blague c'était de me demander de venir et de ne pas être présente c'est ça ? Alex t'es où ?

Je crois que je suis en train de mourir. Pour la première fois depuis des jours, voire des semaines, voire même des mois, j'ai les larmes aux yeux. Et pas parce que je suis triste mais, parce que j'ai la trouille. Je suis en train de paniquée parce qu'y a du sang partout et que je ne contrôle plus rien. Y en a tellement que je ne sais même plus d'où il vient. J'ai l'impression que mon corps me lâche petit à petit, je ne sais même pas comment j'ai eu la force d'appuyer sur mon portable. Je tremble, je suis incapable de me mettre debout et j'ai le cerveau qui répond plus de rien. Et dans les situations comme ça, je fais appelle à qui ? A Aaliyah, aussi bizarre soit-il. Juste parce qu'elle sait ce que c'est d'être enceinte, parce que je sais qu'elle n'est pas aussi méchante que ça dans le fond, parce qu'elle me jugera pas, parce que je ne veux pas que mes amis soient au courant. J'entend sa voix de la pièce d'à côté autrement dit, ma chambre. Du coup, je tente de me lever en m'appuyant contre le rebord de l'évier seulement, j'ai peine perdu et je me mets à tousser. Je tousse parce que j'ai fait trop d'efforts sans doute à moins que se soit pour signer ma présence parce que je suis pas en mesure de crier. J'en sais vraiment rien mais je stresse vraiment là.

J'entendais des bruits provenant d'une autre pièce. Une personne qui toussait. Je m'approchais de la porte de cette fameuse pièce, l'ouvrant assez lentement. J'avais peur de ce que j'allai y découvrir. Et je faisais bien. Alexys, son sang. C'est quoi ce bordel ? Je comprenais à présent ce qu'avait pu ressentir Nolwenn en me voyant le bras tailladé et mon corps inerte dans ma baignoire, entouré de mon sang. Je comprenais pas. Je la savais pas si mal en point. Jorden ne m'avait rien dit. Je m'approcha d'elle, Merde, mais qu'est-ce que t'as foutu Alex ? Du coup, j'essayais de discuter avec elle, de tout faire pour la garder éveillée, qu'elle ne ferme pas les yeux, qu'elle reste avec moi ou même qu'elle me parle. C'était même mieux si c'était elle qui parlait. Je posais une main sur son épaule. Au cas où elle fermait les yeux, je pouvais la bouger un peu et la réveiller et en même temps, j'appelais les secours. Je gardais toujours un oeil sur elle, attendant une quelconque réponse de sa part. Un signe de vie de sa part hormis ses yeux ouverts. Les morts aussi ont les yeux ouverts par moment.

J'avais envie de crier parce que j'avais mal, parce que j'avais honte, parce que je m'en voulais un peu aussi. J'agissais vraiment sur des coups de tête, je ne réfléchissais pas. Je crois que les pilules ne m'étaient en rien. Finalement, j'aurais peut-être du arrêter avant, voire ne jamais commencer. Mais maintenant, c'était trop tard. Je devrais vivre avec ça toute ma vie, affronter les regards même ceux des personnes qui n'étaient au courant de rien. J'arrivais à peine à bouger, j'étais incapable de me relever et le sang qui se trouvait un peu partout me faisait peur comment jamais. Je voulais pleurer mais même ça j'en étais incapable. Je ne pouvais plus rien faire et je voyais ma vie défiler jusqu'au moment où Aaliyah arriva. Finalement, c'était peut-être pas la fin ! J'entrouvris les lèvres pour lui répondre mais, je ne savais pas quoi lui dire. J'avais pas envie de parler et rien que le fait de respirer me faisait souffrir. Je suis désolée... Comme un murmure. Je savais pas ce que je pouvais ajouter. Sans doute rien.

Elle s'excusait. Je comprenais pas pourquoi. Je passais ma main dans ses cheveux, la rapprochant de moi. Je n'avais jamais été aussi proche d'Alexys qu'à ce moment là et personnellement, j'aurai préféré que ça se passe autrement. C'était la première fois que je voyais une ombre de faiblesse, de gentillesse chez Alexys et il fallait qu'elle soit aussi mal que ça. J'aimais pas. Pas du tout. Je préfère finalement la peste avec qui rien ne va habituellement, avec qui j'ai du mal à rester dans la même pièce. J'avais les secours au téléphone et ils voulaient des informations pour me donner des directives, comment prendre soin d'elle le temps qu'ils arrivent jusqu'ici. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dis-le moi, parle ! Elle avait pas la force de parler, je le comprenais parfaitement, mais elle perdait beaucoup de sang et avant qu'elle ne perde connaissance, il fallait qu'elle parle, qu'elle garde les yeux ouverts. Quitte à lui foutre des baffes pour que ses yeux restent ouverts, quitte à ce qu'elle me déteste d'avantages en se souvenant de tout ça, il fallait qu'elle parle. Perdre ma pétasse adorée, jamais !

Il est vrai qu'il y avait un tas de personnes ici, des gens qui se trouvaient également plus proches, autant de moi que du lieu sur lequel je me trouvais. Pourtant, au lieu de demander de l'aide à un ami ou encore un membre de la Mather House, je faisais appel à Aaliyah et ce, malgré tout ce qu'il s'était passé entre nous. Je savais que dans le fond, elle n'avait rien de méchant. Elle était comme moi, on se protégeait toutes de l'inconnu, des personnes susceptibles de nous nuire. J'ai soupirais alors qu'elle passait sa main dans mes cheveux, me rapprochant un peu plus d'elle. J'essayais de lui parler mais, je savais pas vraiment par où commencer, ni quoi dire, ni quoi faire. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dis-le moi, parle ! Je crois qu'elle attendait des réponses. Elle devait surement être en ligne avec les urgences et moi, j'étais sur le point de tomber dans les vapes je crois. Je suis désolée... Je... J'en voulais pas... Je pouvais pas le garder...

Alexys se mit à parler et là... Je tombais des nus. Comment ça elle ne pouvait pas le garder ? Elle était enceinte ? Elle avait fait une connerie en essayant de le tuer ? Mais comment ? Même avec les réponses à mes questions, j'avais du mal à comprendre. Pourquoi se faire du mal pour tenter de retirer cet embryon ? Pourquoi ne pas aller à l'hôpital ? Elle était mal, physiquement comme mentalement alors et ça me faisait mal de la voir et la savoir dans cet état. J'étais passée par là et ce n'était vraiment pas une partie de plaisir. J'avais peur d'y retomber, de voir quelqu'un passer par où j'étais passé. Ca va aller Alex, t'en fais pas... J'aimerai avoir raison, franchement, mais après ce qu'elle venait de faire, elle allait certainement finir en psychiatrie. Encore un endroit que j'avais fréquenté et je ne souhaitais pas à qui que se soit d'y mettre les pieds, même pas à ma pire ennemie, c'est-à-dire Grace. J'en oubliais d'ailleurs tout ce qui avait pu se passer entre Alexys et moi. Les insultes, les photos, les coups, absolument tout. Ma haine envers elle s'en était allée pour laisser place à de la peur. Je n'avais pas de la peine pour elle, pas de pitié non plus, mais j'avais peur pour elle. Peur pour son état de santé, pour son état mental. Et je comptais bien garder pour moi ce que je venais de voir. Je raccrochais après donné toutes les informations aux urgences et j'attendais leur venue. Promets moi juste de rester avec moi, de ne pas fermer les yeux... Insultes moi si tu veux, fais toi plaisir ! Je cherchais un moyen de distraction. Notre meilleur moyen de distraction lorsque l'on se croisait, donc, les insultes.

J'avais pris ces petites pilules, les pilules que Jeno m'avait demandé de vendre. Je ne comptais pas en prendre et puis finalement, j'étais partie en vrille après le départ de Zakhar. J'avais commencé à faire des conneries, ds petites conneries de rien du tout et finalement, j'en étais arrivée là. Enceinte enfin, bientôt plus j'espère parce qu'après ce que je venais de traverser... J'étais bien contente qu'Aaliyah est répondue à mon appel sans quoi, j'aurais du prévenir Maëlys et je lui en avais déjà assez demandé, Matthéo et il avait assez de problèmes comme ça, Jeno m'aurait engueulé, Konrad aussi je suppose alors, j'aurais du demander de l'aide à Jorden et j'en avais pas spécialement envie parce qu'il sortait avec Alaska, qu'ils étaient heureux, qu'il avait enfin réussi à tourner la page. Dis rien à Jorden s'te plait... Je luttais pour ne pas fermer les yeux. Elle disait que ça irait mais, je n'en étais pas certaine et elle non plus je pense. C'était juste pour me rassurer, pour masquer la peur. J'ai réussi à verser deux-trois larmes je crois alors, j'ai tenté de les essuyer d'un revers. Elle a raccroché et elle m'a demandé de rester avec elle, de l'insulter et ça m'a légèrement fait sourire, même si j'étais carrément à l'ouest. J'ai aucune envie de t'insulter là Aaliyah. Si j'suis encore en vie après ça, ça sera grâce à toi...

J’avais envoyé quelques sms à Jorden entre temps, lui disant simplement que j’étais avec son ex petite-amie, faible et entourée de sang mais je n’étais pas allée plus loin dans les détails. Enfin, c’était ce que je pensais avant de comprendre qu’il était le père. Je comprenais maintenant pourquoi elle ne voulait pas que je lui en parle. J’en avais des frissons dans tout le corps. Pourquoi avoir fait ça franchement ? Si elle était allée à l’hôpital, tout ça serait déjà derrière elle. Je la gardais donc tout contre moi, ne sachant plus quoi dire. Mais il fallait que la rassure concernant mes intentions. D’accord, t’en fais pas ! Lui promettre de ne rien dire à mon meilleur ami. Je ne savais pas si c’était juste de ma part mais bon, je venais de lui dire que je comptais garder ça pour moi et je ne pouvais pas trahir la confiance qu’elle venait de m’accorder. Cette sorte de lien étrange que je voyais pour la première fois se construire entre nous. La dernière fois que nous avions été aussi proches, c’était quand mon poing c’était étrangement retrouvé contre son nez. Pour rien en plus, car même si elle m’avait provoquée verbalement, elle n’avait rien fait. Elle n’était pas à l’origine de ces photos. Bien sûr que tu seras encore en vie. Mais la prochaine fois que tu veux avorter, dis-moi de venir avec toi pour te tenir compagnie à l’hôpital. Tu souffriras moins… physiquement ! Mentalement, je ne lui garantissais rien. Il était impossible de ne pas souffrir mentalement après ce qu’elle venait de faire mais malgré tout, j’espérai qu’elle irait bien. Car, si elle ne remontait pas rapidement la pente, elle allait tomber bien bas. Tellement bas qu’elle serait irrécupérable après ça… Je m’asseyais à côté d’elle, par terre, pas loin de cette mare de sang. N’espérant et n’attendant qu’une chose, entendre les sirènes de l’ambulance juste devant le bâtiment des verts.

Je prétendais être assez forte pour tout ce que j'étais en train de vivre mais, c'était loin d'être le cas sinon, je n'aurais pas fait appel à Aaliyah, je ne serais pas ici aujourd'hui. Oui, la vraie Alexys Carpenter, elle aurait insisté auprès des médecins jusqu'à obtenir ce qu'elle désirait alors que moi, je l'avais rien fait d'autre que rentrer chez moi et penser à me foutre en l'air. Surement à cause des pilules, à cause du fait que Zakhar était parti, à cause du fait que Jorden sortait avec Alaska et semblait être heureux. Ouais, tout le monde avait sa petite vie et moi, je détruisais la mienne. Je ne voulais pas me montrer faible et pourtant, j'avais besoin d'aide et Aaliyah était présente pour moi. Je lui serais sans doute reconnaissante jusqu'à la fin de ma vie si celle-ci ne se termine pas rapidement enfin, dans les prochaines heures. Et je devrais aussi m'excuser pour le jugement que je lui avais porté et aussi pour avoir fait croire que je serais capable d'envoyer des photos d'elle nue par sms alors que c'était loin d'être mon genre. Elle me promettait de ne rien dire à Jorden. Je pense qu'elle a compris que c'était lui le père mais, je voulais pas qu'il soit au courant. J'étais défoncée quand on a couché ensemble d'une part et d'autre part, il était dorénavant en couple et heureux donc, autant le laisser vivre sa vie. Je ne sais pas si elle allait tenir sa promesse ou non mais, je lui faisais confiance, c'était le plus important. Elle restait à mes côtés, s'asseyant même pour me soutenir du mieux qu'elle le pouvait, prétendant que j'allais rester en vie. Je savais que c'était juste pour me rassurer et qu'elle n'en savait rien, j'étais super faible et dans un état second, loin de la triste réalité. J'avais l'impression que j'avais fait la meilleure chose à faire même si ce n'était très certainement pas le cas. Je ravalais ma salive, luttais pour ne pas fermer les yeux et tentais de m'exprimer même si j'étais longue et que je n'étais pas sûre de parler français à cette heure-ci. Les médecins... ils voulaient pas. Drogues et c'était trop tard. Je pouvais pas faire autrement. Ouais, je voulais pas de ce gosse moi.