Long time no see (Caly)

Revenir sur le campus après tout ce qui s’était passé, cela faisait une drôle de sensation. Pourtant, la vie continuait et nous devions bien reprendre notre train train quotidien, et les cours en faisaient partie. Je venais de finir une heure de cours de pédia et je marchais dans l’un des couloirs lorsqu’une silhouette familière attira mon attention : « Hey Caly ! » interpellai-je en accélérant le pas pour me retrouver à sa hauteur. « Comment ça va toi ? » A vrai dire, je n’avais pas véritablement revue la blonde depuis thanksgiving. Y’avait eu la classe de neige, mais je n’y étais pas allé, puis Paris, et cette fois c’était Caly qui n’y avait pas participé. On avait échangé des textos, parce que je ne pouvais malgré tout pas m’empêcher de m’inquiéter pour la jeune femme, surtout qu’elle vivait une situation un peu complexe avec son oncle… J’avais été rassuré d’apprendre qu’elle était partie en voyage avec les Lowells, au moins elle n’avait pas eu à vivre les prises d’otage. « Alors l’amazonie c’était comment ? Faut que je t’appelle indiana jones maintenant ? » plaisantai-je. En vérité y’avait un sujet qui m’intéressait bien plus que ses aventures dans la jungle… Je préférais commencer par des questions bateaux même si d'autres me brulaient les lèvres…  

Et voilà, il était temps de reprendre les cours... et de retourner dans les confréries. J'essayais de ne pas montrer à quel point l'ouverture des maisons me décevait, j'essayais de garder le sourire, de motiver les troupes chez Nemesis. Parce que oui, cette nouvelle affectait tous les membres, on y croyait tellement... et à présent, on repartait de zéro, pas le top quoi. Je marchais donc dans les couloirs, je venais de terminer un cours et je rentrais chez moi lorsque j'entendais quelqu'un m'appeler. Je me retournais vivement, apercevant Priape devant mes yeux. Un sourire discret se dessinait sur mon visage, cela faisait longtemps maintenant que je n'avais pas eu l'occasion de le voir. Priape ! dis-je, surprise tout de même. Ça va... et toi ? Ce n'était pas vraiment le genre de personne à qui je voulais parler de mon mécontentement par rapport à l'ouverture des maisons. Mais j'espérais que de son côté, tout allait bien, pour être honnête j'étais incapable de dire ce qu'il se passait à présent dans la vie de mon ex. On ne parlait pratiquement plus. Il me demandait comment était mon voyage en Amazonie, un rire s'échappait de ma bouche, repensant aux moments dans la forêt... où j'avais eu l'occasion de croiser des pumas, des serpents, des piranhas, bref l'horreur quoi ! Cata jones plutôt, j'te jure ! C'était bien mais alors... j'ai eu peur plus d'une fois, il y a des animaux horribles là-bas ! dis-je en rigolant. Et toi, cette rentrée ?

Caly sembla surprise que je la rejoigne ainsi, mais pas méfiante du tout, elle ne me voyait pas venir avec mes questions, c’était surement qu’elle ne m’avait pas remarqué l’autre jour dans le couloir. En même temps, elle avait l’air bien occupée à bécoter ce type sur le moment donc pas étonnant qu’elle ne m’ait pas vu. « Ca va bien… » répondis-je rapidement. J’étais pas là pour parler de moi et pour étaler mes états d’âme… Je pris quand même le temps de l’interroger sur son voyage, espérant aussi qu’elle laisserait d’elle même échapper quelques infos sur sa nouvelle idylle, histoire de m’éviter des questions gênantes… Mais non, aucunes infos sur ce nouvel homme dans sa vie. Je ne pus néanmoins m’empêcher de rigoler en l’écoutant me parler de ses rencontres avec les bestioles de la jungle. « Pour une future véto, t’es pas censée être l’amie de toutes les bêtes ? » la taquinai-je alors avant de reprendre mon interrogatoire, qui je l’espère n’y ressemblait pas trop. « T’étais juste avec Lyz ou il y avait d’autres personnes que tu connaissais ? » Caly me demandait ensuite des nouvelles de ma rentrée. « On est partis à Paris avec les dunsters comme tu le sais, c’était sympa. Dommage que tu n’étais pas avec nous. » répondis-je avant de poursuivre : « Puis après y’a eu toute cette histoire avec les confréries, et y’a eu les prises d’otages… » Je soupirais en repensant à tous ces malheureux évènements. « Mais finalement tout est bien qui finit bien. Enfin j’avais un peu mal aux cheveux après la soirée de retrouvailles des jaunes. » confiai-je en riant en repensant à mes abus. « D’ailleurs t’es pas restée longtemps… » fis-je remarquer un peu suspicieux. « T’avais quelqu’un à voir peut être ? »

Priape me répondait qu'il allait également bien, tant mieux, j'étais contente de savoir qu'il continuait sa petite vie et que de son côté, à présent, tout était rentré dans l'ordre. Puis j'avais expliqué à quel point mon voyage en Amazonie avait été étrange... j'en frissonnais encore, repensant à la pluie de serpents qui était tombée sur Elizabeth et moi. Quel cauchemar cette chasse au trésor, j'étais vaccinée pour toute ma vie. J'explosais de rire lorsqu'il me faisait sa remarque sur le fait que je faisais des études de vétérinaire. Oui bon, ça va dis-je en lui tirant la langue. J'ai pas non plus l'intention de m'occuper des piranhas hein dis-je en montrant mes jambes, on pouvait voir à travers mon collant les morsures qui finissaient de cicatriser. Il y avait les autres membres de la maison mais sinon je ne connaissais que Elizabeth, et son cousin Thomas, que je n'avais pas vu depuis... pfou, 18 ans au moins ! Et oui, lorsque je faisais la taille d'une pomme et que je savais à peine parler, je passais mon temps avec son cousin en France. Il me parlait de sa rentrée et je souriais en l'écoutant. J'avais préféré ne pas aller à Paris... peut-être parce qu'au fond, j'avais peur d'être avec des membres de la Dunster, et que je ne me sentais pas capable de jouer le jeu pendant si longtemps. M'enfin, je ne regrettais pas puisque j'avais tout de même adoré malgré tout mon voyage avec Elizabeth. Une autre fois je viendrais, puis Paris ce n'est pas ce que je préfère de toute manière dis-je avant de continuer. C'est horrible ce qu'il y a eu... j'ai vraiment eu de la chance pour le coup de ne pas être à Harvard, j'espère que tu arrives à t'en remettre dis-je en le regardant tendrement. Si je me souviens bien il avait eu le malheur de se retrouver dans une des prises d'otages. Ah, la soirée de retrouvailles. Je faisais la grimace. Euh ouais, j'étais fatiguée, j'suis allée dormir. Et j'avais pas envie de vous voir, aussi, mais ça je n'allais pas le dire. Non non pourquoi ? Pourquoi il pensait ça ?

 La jeune femme me tira la langue avant de désigner ses blessures de guerre en guise de justification : elle ne sauvera pas les bestioles qui voulaient la bouffer, normal quoi. « Aoutch… T’as consulté pour ça ? Faudrait pas que ça s’infecte… » fis-je en me penchant vers les plaies que je devinais à travers le tissus de collants, posant doucement mes mains sur ses petits mollets avant de les retirer aussitôt, me rendant compte que mon geste était peut être déplacé. « Désolé, c’est mon instinct de médecin… » Voilà ma justification pour avoir posé les mains sur elle.  Je voulais pas qu’elle se sente mal à l’aise, et elle était surement assez grande pour se faire soigner sans que j’aie à lui dispenser mes conseils médicaux… Je n’oubliais pas que j’avais un but précis : soutirer des informations sur le nouvel homme de sa vie. Tiens, elle me parla du cousin d’Elizabeth. Il fallait vraiment que j’aille mener mon enquête auprès de la rousse d’ailleurs. C’était peut être Thomas le fameux type avec qui je l’avais vue… « Vous devez être assez proches du coup, toi et lui non ? » demandai-je l’air de rien, tentant de paraitre détaché. Caly m’écouta ensuite lui résumer ma rentrée. Elle me confia qu’elle viendrait lors d’un prochain voyage dunster, qu’elle n’était pas fan de Paris. « Je comprends, Paris c’est trop calme pour toi. En tout cas les pigeons parisiens ne nous ont pas mutilé les jambes… » me moquai-je en faisant références à ses aventures dans la jungle. Puis on évoqua les prises d’otage. « T’en fais pas pour moi, je vais m’en remettre… » la rassurai-je même si l’image du crâne explosé de Gaetan au milieu de la cafet risquait de me hanter encore un moment. Mes questions concernant sa disparition lors de la soirée retrouvailles semblèrent l’intriguer… J’avais peut être éveillé ses soupçons. « T’as disparu si vite, je pensais que peut être tu étais pressée de rejoindre quelqu’un… » tentai-je d’expliquer.

Il me demandait si j’avais consulté pour mes blessures de guerre, je grimaçais. Non j’avais l’impression que ça allait… tu trouves ça moche ? demandai-je, j’voulais pas d’une super infection moi. Puis, je frissonnais lorsque Priape posait délicatement ses mains sur ses mollets, je n’osais pas le repousser et lui crier qu’il ne pouvait plus faire ça, je restais muette l’observant. Puis, aussi vite qu’il avait posait les mains sur moi, il se relevait, s’excusant. Je feignais l’indifférence. Je sais, t’inquiète dis-je avec un sourire. Il me posait des questions sur mon voyage avec Elizabeth en Amazonie, ou plutôt mon cauchemar de voyage. Non pas vraiment, je ne savais même pas qu’il était à Harvard, j’le connais plus trop. Thomas avait beaucoup changé, il n’était plus la petite catastrophe que j’avais connu auparavant, c’était un jeune homme, plutôt mignon mais qui restait le cousin de ma femme. Je me demandais quand même pourquoi il me posait ce genre de question, comme si, j’avais quelque chose à cacher. Très drôle, en attendant moi j’ai vu des pumas, tu devrais être jaloux ! Ou pas, parce que ma rencontre avec cet être dangereux n’était pas dans les meilleures conditions mais je préférais ne pas m’étaler sur le sujet. Il n’était pas très convainquant lorsqu’il me disait qu’il allait s’en remettre, je savais qu’il allait y parvenir mais pas aussi facilement qui le laissait entendre, ça devait être assez traumatisant. Je déposais ma main sur son épaule avant de lui sourire discrètement. J’espère, mais je sais que tu n’es pas du genre à te plaindre et à étaler ce que tu ressens, alors tu as le droit de reconnaître que tu es encore sous le choc tu sais ! dis-je avant de rompre le contact. S’il y avait bien une chose dont je ne voulais pas parler c’était la soirée des dunsters… je ne me sentais plus à ma place dans cette maison, les gens m’énervaient et bref, je pensais à la quitter, alors lors de la fête, j’étais allée dormir. Non franchement, je suis allée dormir, j’étais crevée… et puis tu veux que j’aille rejoindre qui ! dis-je en rigolant.

C’était bizarre de se dire que, bien que j’aie de nombreuses fois déjà effleuré la moindre parcelle de son corps, ce geste était désormais déplacé. Ca m’avait échappé, tout simplement et je m’étais bien vite empressé de retirer mes mains, brandissant mon instinct de médecin plutôt que mon instinct d’ex petit ami comme excuse. Et puis, puisqu’il fallait que je reste dans mon rôle d’apprenti docteur je poursuivis : « Désinfecte bien deux fois par jour. Et puis si ça ne s’est pas arrangé d’ici deux ou trois jours, ou bien si ça se met à rougir fortement, n’hésite pas à aller consulter.» Bon, me concentrant sur ma petite investigation personnelle, je repris ma concentration et mes questions. Thomas pouvait apparemment être rayé de la liste, Caly ne semblait pas être très proche de ce dernier. Elle ne tiqua pas sur ses premières interrogations de ma part visiblement et se vanta alors de sa rencontre avec des pumas. « Donc si je résume tu as vu des félins qui auraient pu te dévorer, des poissons qui ont réellement essayé de te dévorer, et puis quoi d’autre ? Des serpents ? Des mygales ? Vas-y raconte-moi, fais-moi rêver, je crève de jalousie comme tu peux le voir… » la taquinai-je alors. « D’ailleurs, méfie toi. T’es sûre que ce voyage c’était pas une tentative de meurtre maquillée de la part de Lyz ? Elle a peut être appris qu’en tant qu’épouse elle allait hériter de ta fortune si il t’arrivait malheur… » poursuivis-je sur un ton toujours chargé d’ironie. En tout cas, à ce moment là, elles étaient surement mieux là bas toutes les deux, même entourées de ces sales bestioles, plutôt que sur le campus. D’ailleurs, Caly, qui me connaissait bien, se douta aussitôt que malgré mes faux airs de –je vais bien ne t’en fais pas-, je restais marqué par les récents évènements. « Disons que dans ce genre de cas, on aimerait pouvoir appuyer sur reset et tout oublier… » Certaines images étaient malheureusement trop marquantes pour être effacées de ma tête aussi facilement. Elle retira sa main de mon épaule et je lui servis un petit sourire histoire de la convaincre, et me convaincre, qu’il n’y avait pas à s’en faire. Puis je préférais aborder la soirée dunster. Mon hypothèse selon laquelle elle aurait été impatiente de rejoindre quelqu’un sembla la faire rire. « Bah je sais pas… » Enfin si je savais très bien : un mec. Son mec. « A toi de me le dire… » ajoutai-je, avec le sentiment de lui tendre ainsi une grosse perche. Parce que là, elle risquait forcément de deviner à quoi je faisais allusion...

Priape m'expliquait comment me soigner, pour être honnête j'étais quand même légèrement inquiète... j'avais pas l'intention de garder ces traces toute ma vie, parce que bon, ce n'était pas très glamour non plus. Mais ça avait quand même une bonne tête pour l'instant mais j'allais écouter les conseils de monsieur le docteur, je soignais les animaux moi - enfin j'essayais pour l'instant - pas les humains, et je n'avais jamais encore eu l'occasion de croiser un chat mordu par un piranha, pas de bol quoi. Mais assez normal. Ok, mais ça va pas rester hein ? Non parce que c'est moche ! dis-je en grimaçant. J'avais des jolies gambettes à défaut d'avoir un popotin digne de ce nom, autant qu'elles soient toujours au top. Puis il se moquait de moi par rapport à mon voyage... je frissonnais en repensant à la pluie de serpents, quelle horreur. Des serpents si tu savais ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais au final, il ne restait plus que Liz et moi dans la forêt, tu sais bien les deux boulets toujours à côté de plaque c'est nous... Et bien, il y a eu au moins une dizaine de serpents qui sont tombés sur nous, j'te jure ! dis-je passionnée par mon récit, non parce qu'il fallait essayer de le vivre, c'était loin d'être une partie de rigolade. Mais bon, au final, je suis toujours en vie, mais je vais y réfléchir par rapport à Elizabeth dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Je rigolais en pensant à cette idée, et surtout en me repassant les images d'Elizabeth dans du sable mouvant. Je me rappelais également de ses fesses à l'air plus d'une fois. On avait ensuite évoqué ce qu'il s'était passé pendant mon absence à Harvard dont la prise d'otages. Ça aussi, c'était un véritable malheur, plus important que ma petite histoire de chasse au trésor. On ne pouvait pas se remettre en quelques semaines de ce genre d'expérience... c'était si horrible, je ne pouvais pas imaginer ce qu'on pouvait ressentir. Lors de mon passage en prison, j'avais rencontré des criminels, des vrais, mais je n'avais jamais pensé à ce qu'ils avaient fait subir aux gens, je voyais juste l'être humain sans penser à leurs actes. J'avais parlé à des monstres et ils semblaient si humain malgré tout, je ne comprenais pas comment on pouvait en arriver là. Je me doute dis-je en l'écoutant m'expliquer qu'il pensait que j'avais rejoint quelqu'un lors de la soirée Dunster. Il était vraiment bizarre, pourquoi pensait-il ça ? Priape, je sais pas ce que tu essayes de sous-entendre mais je n'ai personne dans ma vie si c'est ce que tu veux savoir. J'avais juste couché avec Leo, dans les couloirs dans la dunster, certes, mais ça comptait pas ça. Il était trop débile.

J’avais dispensé mes petits conseils à Caly, espérant sincèrement que ses morsures allaient pas se surinfecter. Néanmoins, plutôt que de la rassurer, mes propos semblèrent l’alarmer. « Si tu suis bien les recommandations du docteur Zacharias, ça devrait bien t'en remettre. » fis-je avec un petit sourire rassurant. « Au pire tu peux mettre du cicalfate. C’est une pommade que tu devrais facilement trouver en pharmacie. Ca aide à cicatriser, comme ça tu seras sûre de retrouver tes jambes parfaites. » La dernière réflexion n’était surement pas nécessaire, j’avais pas réfléchi et les mots un peu trop révélateurs s’étaient échappés de ma bouche trop vite. « Enfin tu devrais ne pas avoir de marques quoi… » me repris-je en baissant un instant les yeux, un peu gêné. J’avais toujours adoré les longues jambes fines de la jeune femme… L’entendre parler de ses serpents me fit ensuite retrouver mon aisance. « Heureusement que je t’avais dit de faire attention ! » J’avais pas pu m’empêcher ce petit sermon sur un ton paternaliste, souriant malgré tout en imaginant les deux amies perdues dans la forêt tropicale… « Bon au moins vous avez ramené pleins de souvenirs de là bas. Vous êtes pas prêtes d’oublier ce voyage ! » Il fallait ensuite que je reprenne le fil de mon « enquête ». Ce qui m’avait amené à me lancer dans cette conversation, c’était ma volonté d’en découvrir plus sur le nouveau mec de Caly. Mais la blonde semblait avoir vu où je voulais en venir et elle n’était pas disposée à me confier quoi que ce soit. Pire elle nia avoir quelqu’un dans sa vie. Pourquoi faisait-elle cela ? Je l’avais bien vu dans les bras de ce type l’autre jour… Peut être que pour elle, parler de cette nouvelle histoire avec moi, son ex petit ami, était génant. Ou bien elle avait peur de me blesser en le faisant. « Ecoute Caly, je vois bien que t’essaies de me ménager mais tu peux me le dire, je le prendrais pas mal. Et puis tu sais, je vois quelqu’un moi aussi. On refait nos vies chacun de notre côté, c’est normal. Ca devrait pas être tabou entre nous… »

Priape me rassurait par rapport à mes blessures de guerre, j'esquissais un petit sourire avant de lui répondre. Bon alors tout va bien, le jour où j'ai un problème je sais sur qui compter ! Et je ne savais pas à l'époque, que ces paroles allaient bientôt être d'actualité ! Il me disait le nom d'une pommade, mais j'oubliais le nom la minute d'après, cicafulate un truc comme ça, au pire, la pharmacienne allait bien comprendre ce qu'il me fallait. Mais je n'étais pas du genre à utiliser des médicaments pour un rien, et pour l'instant je ne souffrais pas le martyr. Il faisait une remarque sur mes jambes qui me faisait légèrement rougir... il était maladroit, mais ça faisait du bien d'entendre des compliments de temps en temps. Je faisais néanmoins abstraction de ce détail histoire de ne pas nous mettre dans l'embarras tous les deux. D'accord ça marche, merci docteur dis-je avec un clin d'oeil. On avait évoqué mon passage en Amazonie, au moins, il avait raison, je n'étais pas prête d'oublier ma petite expérience, mais pour le futur, j'allais choisir un voyage plus tranquille avec Elizabeth. Je devais me rendre à l'évidence : les animaux étranges, ce n'était pas pour nous, ni l'aventure. Enfin si mais pas ce genre d'aventure qui tournait au cauchemar, il fallait quelque chose de plus soft. Ça c'est sur ! Tu sais que je vais l'amener au Vietnam et en Indonésie en février pour notre voyage de noces ? J'avais vraiment hâte, certes, j'étais un peu en retard mais on ne faisait rien dans l'ordre avec Elizabeth. J'avais l'impression qu’il voulait savoir si je voyais quelqu'un et je ne comprenais pas pourquoi il insistait. Il m’annonçait qu’il avait quelqu’un dans sa vie, et honnêtement, j’avais l’impression de tomber du dixième étage. Je ne m’attendais pas à ça, pas maintenant, lors de la soirée dunster j’avais vu quelque chose sans y prêter attention… J’me sentais mal à l’aise d’un coup, d’apprendre sa relation j’étais heureuse pour lui, il semblait équilibré mais quand même. Ah je ne savais pas dis-je simplement. Mais de mon côté, je t’assure, je ne vois personne, pas l’ombre d’un copain, je ne comprends pas pourquoi tu penses que je vois quelqu’un.