et si on débattait ? (faith)

Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec ma meilleure amie. On avait prévu de se prendre un café et de discuter tranquillement. On ne se voyait pas souvent malheureusement, alors on prenait parfois des après-midi pour parler de nous, parce que je ne savais pas ce qu'elle faisait, s'il se passait des trucs dans sa vie et inversement. Puis vous ma curiosité, j'aimais bien être au courant de tout donc il fallait bien que je la questionne, non ? Je m'étais donc préparée et j'étais partie vers le café. J'étais la première arrivée, alors je m'étais prise un chocolat chaud, parce que les cafés, ce n'était pas vraiment mon truc. Je resterais sûrement une accro du chocolat jusqu'à la fin de ma vie. Je m'étais installée à une table, sortant mon téléphone pour répondre à mes messages et après quelques minutes d'attente, Faith était enfin arrivée. « Coucou ma beeelle ! » disais-je en lui souriant, avant de lui faire la bise. J'étais bien évidemment contente de la voir, ce qui était normal et je me demandais bien comment allait se passer cet après-midi.

Une après midi avec ma meilleure amie. Oui, j'en avais besoin car ça faisait au moins un moi qu'on ne s'était pas vues. Et ça, c'était mal. Alors quand elle m'avait donné rendez-vous au La Luna Caffe, j'avais sauté sur l'occasion. Je m'étais réveillée vers treize heures, très tard mais en même temps je n'avais pas cours ce jour là et je m'étais couchée à cinq heures du mat', donc bon je l'avais mérité. J'enfilai avec difficulté une paire de collants, une jolie jupe noir qui montait à ma taille et un pull rouge pour ré-hausser le tout et hop, chaussée et let's go !
J'arrivais ainsi vers quatorze heures trente au café, un peu en retard mais je ne culpabilisais jamais quand j'arrivais avec quelques minutes de retard. Je vis Marley au fond. Je ne savais plus trop si je l'avais prévenue que je n'étais plus en fauteuil roulant mais bien en béquilles maintenant. Un large sourire aux lèvres, je lui fis un léger clin d'oeil. Hey Marley ! Je m'assis à côté d'elle et déposais mes béquilles contre ma chaise pour enlacer ma meilleure amie. Comment tu vas depuis le temps ? En tout cas, c'était clair que j'étais en meilleur état que la dernière fois.

J'étais au café, j'attendais patiemment que ma meilleure amie arrive. Je me demandais de quoi on allait parler, je me demandais si elle allait mieux depuis la dernière fois où on s'est vu et où elle était déprimée à cause de l'autre con qui était partie. Elle arrivait enfin et je lui faisais la bise, bien évidemment. Mais mon cerveau s'était mis en route d'un coup et j'affichais les gros yeux. « Putain, mais t'es plus en fauteuil ! Et tu me le dis pas ? Mais c'est trop biiiiien ! » m'exclamais-je en sautillant sur place, tapant dans mes mains. Fallait que je me calme, on allait finir par me prendre pour une folle. Mais j'étais vraiment heureuse pour elle, s'était une grande avancée de n'être qu'en béquille maintenant. « Et bien euh.. Ca va et toi ? » demandais-je en souriant. Je m'étais d'un seul coup rendu compte que je ne lui avais jamais réellement dit que j'étais en couple et encore moins que maintenant, s'était fini.. Totalement fini. Rien que de me le dire, j'avais envie de pleurer, mais je devais rester souriante pour qu'elle ne ce doute de rien. Je ne voulais pas réellement en parler et lui prendre la tête avec ça.

Une après midi avec ma meilleure amie avec qui j'adorais discuter, même quand on ne se confiait pas on pouvait avoir des discussion intelligentes et inintéressantes, ce qui maintenant n'était pas donné à tout le monde de nos jours. Je m'étais assise à côté de Marley quand je remarquais l'expression de surprise sur son visage. Putain, mais t'es plus en fauteuil ! Et tu me le dis pas ? Mais c'est trop biiiiien ! [...] Et bien euh.. Ca va et toi ? Alors j'eus un petit et léger rire. Oui t'as vu ! Je voulais te garder la surprise ma belle ! Je retirais ma veste en -fausse- fourrure pour la poser sur mon siège. Non, pas de vraie fourrure même si j'ai l'argent de m'en acheter, parce que on ne TUE PAS DES ANIMAUX POUR VIVRE et encore moins pour un confort SUPERFICIEL. Enfin bref. Je ne vais pas non plus épiloguer sur ça, tout le monde sait ce que j'en pense, c'était pas pour rien l'opération Panda avec Nevada. Bah oui, comme tu peux le voir ça va très bien ! J'ai même pris une grande décision suite au départ de Cody en tant que président de la confrérie. Je savais que Marley n'allait pas trop être d'accord avec ça, et que ça allait finir en débat mais elle devait savoir, on ne savait jamais si j'était élue. Même si j'étais bien consciente que face à Roxanna qui avait était élue déjà plusieurs fois, Milena et Paige qui sont bien aimées au sein du groupe je n'avais qu'une infime chance.

Ca me faisait plaisir de la voir, vraiment. Et j'étais encore plus surprise de voir qu'elle n'était plus en fauteuil, c'était génial comme nouvelle ! « C'est une super surprise ! Je suis vraiment très contente pour toi tu sais. » disais-je en lui souriant alors qu'elle s'asseyait. Je continuais de boire mon chocolat chaud tranquillement, attendant sa réponse. Une grande décision ? Départ de Cody ? Lowell House ? Confrérie ? Oh mon dieu non, je ne le sentais pas du tout. « Ouais j'ai appris ça, il paraît que du coup, il va y avoir de nouvelles élections pour aider.. » Je m'arrêtais dans mes paroles, relevant la tête pour observer Faith, affichant de gros yeux. Oh non, ne me dites pas que c'était ce que je pensais. « Putain, Faith, me dit pas que tu t'es présenté ? » demandais-je en levant les yeux au ciel d'avance. Elle savait que j'étais très stricte avec ça, que je détestais les confréries. Alors certes, les Lowells n'étaient pas ceux qui me dérangeaient le plus, mais ça restait une confrérie et je ne supporterais pas que ma meilleure amie soit la vice présidente de ces conneries.

Je partageais beaucoup de choses avec Marley et j'étais heureuse de la voir à chaque fois. J'adorais cette fille, elle était pétillante, elle avait toujours le mot qu'il fallait et ne me laisserait jamais tomber. Je le savais, et j'étais fière d'avoir une amie comme elle. C'est une super surprise ! Je suis vraiment très contente pour toi tu sais. Un petit sourire sur me lèvres, les paupières légèrement baissées, il était vrai que j'avais l'air un peu fragile sur le moment. C'est vrai que c'est un énorme progrès que j'ai fais, et j'en suis un peu fière.
Je savais que j'entrais dans un sujet délicat et que j'étais sur le point d'aborder une discussion plus ou moins philosophique avec ma meilleure amie, mais à quoi ça sert d'avoir des amis si on ne peut pas débattre avec ? Ce ne serait pas intéressant si on avait les mêmes avis sur tout. Ouais j'ai appris ça, il paraît que du coup, il va y avoir de nouvelles élections pour aider.. Putain, Faith, me dit pas que tu t'es présenté ? Un petit sourire apparut sur mon visage et je soupirais un peu. Alors justement ; si. Je sais ce que tu vas me dire, mais je pense que ça peut me faire du bien. Tu sais comment mes parents sont, si je peux un jour leur montrer que moi aussi je peux être quelqu'un d'important dans une société..

C'était normal qu'elle soit fière d'elle, il y avait de quoi ! J'étais tellement heureuse pour elle, elle avançait et c'était vraiment merveilleux. Ca ne pouvait que l'aider pour aller mieux. « T'as le droit et je serais toujours présente si tu as besoin de quoique ce soit ! » disais-je avec un large sourire sur les lèvres. Du moins, ce large sourire avait très vite disparu quand on avait commencé à parler des confréries. Je détestais ça, ce n'était pas pour rien que je faisais partie des Némésis. Même si bien évidemment, Faith ne le savait pas ça. C'était bien l'un des seuls trucs que je lui cachais, mais c'était un groupe secret et je n'avais pas le choix. Et voila qu'elle m'annonçait s'être présenté pour être la vice-présidente de la Lowell House. « Putain mais Faith, t'as pleins d'autres moyens de le montrer ! Tu crois ça va changer quelque chose d'être vice-présidente d'une confrérie ? D'être vice-présidente de l'hypocrisie et des étiquettes que vous donnez aux autres ? Je.. T'es une fille exceptionnelle, t'as pas besoin de ça. » m'exclamais-je en haussant un peu le ton, mais ce n'était pas de l'énervement, j'étais juste tellement surprise par cette nouvelle qui ne me faisait absolument pas plaisir.

Maintenant que je pouvais tenir debout à béquilles, je me sentais bien. Mieux qu'avant, je me sentais beaucoup moins dépendante des autres et c'était quelque chose qui me tenait à coeur : montrer que je savais faire des choses par moi-même, être indépendante. Déjà petite, j'avais toujours tout fait pour être le plus dégourdit possible pour que celle qui dit être ma mère soit fière de moi. Chose qui n'avait jamais été faite, elle me détestait et c'était réciproque même si quelque part, bien au fond de moi et malgré tout j'étais obligée de l'aimer un peu : ils avaient quand même décidé de m'adopter moi et personne d'autre. C'était d'ailleurs de cela qu'il s'agissait quand j'avais décidé de me présenter pour ces élections à la Lowell House et je savais que Marley allait mal le prendre. Mais elle devait comprendre que j'avais besoin de me sentir pour une fois utile dans une société. Je voyais qu'elle commençait à hausser le ton mais je savais pertinemment que ce n'était pas contre moi, je connaissais sa vision des choses. Faire parti d'une confrérie, ce n'est pas coller une étiquette sur son front, Marley. Quand tu fais partie d'une confrérie, c'est que quelque part, tu te sens seul. Tu te sens seul et tu veux apprendre à connaître des personnes qui te ressemblent, partagent les mêmes choses. A la Lowell House, on est des artistes, certes. Mais c'est une qualité, non ? On nous voit comme des artistes, donc des gens doués, qui ont du talent. Ca n'a rien à voir avec l'hypocrisie.