You can't scare me like that ♥ MATYA

Qu'on se le dise bien, je détestais cette journée... Peut être encore pire que la journée noire que j'avais vécu en Ukraine. Cette journée me faisait revivre comme si j'y étais celle de quelques mois auparavant avec des gens innocents en victime et en plus de cela il fallait ajouter l'inquiétude que je pouvais avoir pour les nouvelles personnes entrées dans ma vie. Matthéo était arrivé à l'hôpital blessé, on l'avait vite conduit au bloc m'écartant complètement de son cas me voyant trop proche de lui, trop affectée par ce qu'il se passait pour que je m'en occupe et je m'étais finalement retrouvée à ausculter Priape, c'était pas mal au niveau de l'inquiétude... Mais heureusement il n'avait rien. Parler avec lui, être près de lui, dans ses bras tout ça m'avait redonné du baume au coeur et lorsqu'une jeune collègue était venue m'indiquer que Matthéo était en salle de réveil j'avais laissé mon petit ami qui allait à son tour aider là où il le pouvait pour rejoindre mon ami. Je tenais sa main, légèrement endormie sur son bras posé sur le lit, la journée avait été longue et il n'était pas encore réveillé.

Dwight était parti pour rejoindre des amis à lui qui avaient besoin de lui aussi, j'étais pas trop du genre possessif, et puis de toute évidence il n'allait pas resté tout le temps de mon opération surtout qu'à mon réveil Aby avait promis d'être présente, mon petit rayon de soleil, celle que j'avais tant bien que mal essayé de protéger pendant la prise d'otage, sans grand succès il fallait l'avouer. Avant l'opération ils m'avaient demandé de penser à quelque chose de gai, je me revoyais alors courant dans la neige avec Aby, un peu de ski comme si j'avais retrouvé ma poulette, mon double, c'était l'un des meilleurs moments de Lake Louise et puis plus rien.
Allongé dans le lit d'hôpital, je sentais soudainement une sensation, quelqu'un me tenir la main, je n'arrivais pas à ouvrir les yeux, mais ma voix murmura. Aby c'est toi ... tu vas bien ... dis ... moi que tout va aller ! Ma voix était à peine audible, mes forces étaient faibles.

Matthéo était arrivé dans les vapes à l'hôpital après avoir perdu beaucoup de sang et il avait été chouté aussi vite pour calmer la douleur. Il ne se souviendrait surement plus de grand chose à son réveil mais je voulais être là et je l'étais même à moitié endormie dans son lit en train de lui tenir la main. J'étais présente, il y avait une présence près de lui. Lorsqu'il se réveilla enfin ses premiers mots allèrent à Aby. Je ne savais pas qui elle était ni ce qu'il s'était passé pour elle lors de la prise d'otage ni entre eux, mais entendre son prénom m'avait légèrement coupé la parole quelques secondes. Bien vite remise de mes émotions je l'avais rassuré comme je pouvais lui indiquant tout de même que je n'étais pas son Aby, je ne voulais pas profiter de la situation pour lui soutirer des informations à son propos. Matt c'est Talya...Tout va bien reste calme, Aby va bien. Je n'en savais rien mais pour que lui aille bien ce qui m'importait actuellement il fallait qu'il reste calme, ce n'était donc pas le moment de lui dire quoique ce soit de négatif sur cette fameuse Aby.

Une fois se faisait entendre dans ma tête tambourinant dans mon crâne, une voix diffuse que je ne pourrais pas distinguer, je ne comprenais pas tout, mais mes yeux avaient fini par se s'entrouvrir avant de voir à côté de moi une blonde, ce n'était pas Aby pour le coup j'en étais certain, puis plissant les yeux pour voir plus en détail, alors que ma tête me faisait affreusement mal, je vis Talya. Elle était là à côté de moi, me tenant la main, relevant alors la tête un instant, quelques secondes plus tard elle se laissait retomber sur le lit. Talya .... qu'est ce que tu fais ... c'est normal que j'ai autant mal ? Et Aby devait venir ! Oui j'étais content qu'elle soit là mais paniqué car ma poule n'était pas dans les parages alors qu'elle m'avait promis, peut être qu'elle avait eu un problème !

J'étais fatiguée, lasse, épuisée par cette journée aussi bien physiquement que mentalement, encore plus mentalement... Cela n'avait pas été de tout repos et Matthéo avait mis plusieurs heures à émerger de l'opération alors j'étais déjà là à moitié dans le potage depuis plusieurs dizaines de minutes. Je n'étais pas certaine d'avoir la force d'affronter ses questions, d'avoir la force d'aller demander à tout le monde des nouvelles de son Aby... Je suis là pour quoi... qu'est ce que tu veux que je fasse d'autre ? J'avais dit cela d'une voix douce, j'aurais bien rajouté imbécile à la fin de ma phrase mais il avait des circonstances atténuantes. Tu viens juste d'être opéré c'est normal que ça tire, ça le fera pendant quelques jours et ça ira mieux ! J'étais inquiète pour mon ami alors l'entendre me dire qu'il souffrait ne me rassurait pas même si les médecins m'avaient assuré que tout allait bien. Je vais demander à ce qu'on appelle Aby mais reste calme. Je sortis de la salle demandant à une infirmière si une Aby était à l'hôpital et qu'elle tente de la trouver. C'était comme trouver une miette de pain dans une fourmilière. L'infirmière va tenter de la trouver mais je suis sûre qu'elle viendra dès qu'elle le pourra !