Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityI can't tell you what it really is | Addison
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I can't tell you what it really is | Addison

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Addison avait donné rendez-vous à Ashton dans une salle de travail à midi, juste après ses cours de la matinée. Addison s’occupait de lui en mathématiques appliquées. Elle était sa tutrice. Ca semblait pourtant aberrant. Ashton était un as des mathématiques. Enfant, il gagnait toujours haut la main les concours de maths, il surclassait toujours tout le monde. Alors peut-être que les cours à Harvard étaient trop compliqués pour lui ? Foutaises. En fait, la seule raison pour laquelle il avait du tutorat, c’est parce qu’il ne voulait pas qu’on le perçoive comme l’élève brillant qu’il avait toujours été. Alors Ashton simulait des difficultés en mathématiques, et son professeur était tombé dans le panneau, le prenant à part pour lui suggérer du tutorat, de crainte qu’il ne valide pas son module. Ce professeur de maths faisait partie de ceux qui démotivait les élèves quand il pensait qu’ils n’y parviendraient pas, parce qu’il prônait l’excellence, alors pourquoi aider Ashton ? Il avait dû penser qu’il avait du potentiel, ce qui faisait bien rire le jeune homme. Et à berner le professeur de maths, autant qu’il continue. Ca ne le gênait pas d’aller en tutorat pour rien. Parce que ça lui permettait de voir comment Addison fonctionnait, comment elle expliquait aux gens des choses qui étaient si logiques pour lui. Il sortit de cours sur le mouvement sportif, lui qui suivait un double cursus malgré son emploi du temps chargé avec le basketball. C’était la raison pour laquelle il se faisait un emploi du temps à la carte et qu’il faisait justifier par le coach de basketball prétextant un entrainement intensif. Son sac en bandoulière, il rejoignit la salle de travail où Addison l’attendait, prenant soin de retirer sa casquette à l’envers par politesse. Tirant sur la chaise en face d’elle, il s’installa en biais pour ne pas être gêné par la table qui était trop basse pour ses genoux. « Salut Addison, désolé du petit retard, mon professeur nous a retenus… » Il posa le regard sur ce qu’elle avait devant elle, se demandant ce qu’elle lui avait prévu aujourd’hui. Il allait bien rigoler. « Alors on va travailler quoi aujourd’hui ? » Son aisance n’était pas feinte. Il restait difficilement en place sur sa chaise, mais il était prêt à faire des fautes pour entendre les plus belles explications de la jeune Quincy. Ashton croisa les bras sur la table, attendant qu’Addison prenne la parole. Il savait qu’elle se méfiait de lui, qu’elle ne comprenait pas pourquoi à des moments, il sortait la réponse de nulle part alors qu’elle s’arrachait les cheveux à lui expliquer ce qu’il rechignait à comprendre, mais il refusait de lui dire la vérité, parce qu’il ne voulait pas que son secret soit dévoilé au grand jour.
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J'ai une longue journée aujourd'hui, et je commence clairement à être fatiguée. Après sept heures de cours, il fallait que je continue ma journée pour donner des cours de soutien. C'est bien le tutorat, j'adore ça, mais je n'ai pas réellement envie de donner un cours ce soir. Je ne suis pas du genre à faire faux bond, ce n'est pas dans mes habitudes, alors je vais y aller. J'arrive à la bibliothèque, et vu l'heure tardive, il n'y a plus grand monde. Et puis, les partiels sont passés alors peu d'étudiants sont encore là à s'acharner au travail. Appart quelques petites exceptions dont je fais parti la plupart du temps. Je m'installe à une table excentrée, scrutant mon téléphone pour voir si Ashton a eu un empêchement ou s'il annule. Apparemment, il devrait venir alors j'attends. Même si je suis un peu las de devoir poireauter. Heureusement, sa voix me sort de mes pensées, il est enfin là. A chaque fois que je le vois, je suis impressionnée par sa carrure, il doit faire au moins deux mètres sans problème. C'est dingue d'être aussi grand, je me sens tellement petite à côté de lui. Je lui adresse donc un petit sourire avant de prendre la parole à mon tour. « C'est pas grave, je suis pas là depuis très longtemps. » Mensonge. Bref, je ne vais pas nous ralentir plus longtemps, alors j'ouvre un bouquin pour commencer les cours. C'est un livre de mécanique des fluides, plutôt compliqué dans son genre, mais c'est pour ça que je suis là. Pour l'aider. Bien que parfois, il me laisse sans voix quand il répond à mes questions sans une hésitation. Vraiment, je ne comprends pas comment il fait parfois, m'enfin. « Mécanique des fluides. On va se concentrer sur la partie newtonienne aujourd'hui. » Bouh, rien que d'entendre de tels termes pourrait donner la nausée à n'importe qui, mais pas à moi.
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Addison lui signifiait qu’elle n’était pas là depuis bien longtemps. Mais connaissant le caractère de la Quincy, Ashton était persuadé qu’elle avait dit ça par politesse, bien qu’il se fiche bien des bienséances. Elle est tellement sérieuse, Addison, qu’elle ne perd pas de temps avec un petit discours, elle passe vite à ce qui les concerne directement : les mathématiques. Et même si Ashton maitrise les mathématiques aussi bien qu’elle, il songeait à arrêter sa mineure qui ne lui apporterait rien en NBA. Il était suffisamment calé pour demander une augmentation sans que ça ne se perçoive dans le contrat, alors peut-être devrait-il échouer volontairement à son examen pour finir par se concentrer uniquement sur le basketball ? C’était une possibilité, mais sa mère refuserait catégoriquement, car elle sait que la NBA ça peut être un rêve, ou bien une chimère si éphémère qu’il n’aurait même pas le temps de l’apprécier. Alors, il fallait qu’il réfléchisse : soit il se mettait à travailler et ses notes remonteraient, soit il laissait tomber sachant qu’il avait quand même les études en sport à côté. Addison finit par lui annoncer le programme de la séance : la mécanique des fluides. Jouant son rôle à la perfection, le garçon écarquilla les yeux, feignant la surprise, comme s’il découvrait cela pour la première fois. « La mécanique des fluides ?! Mais j’ai absolument rien compris à ça, je crois que tu vas devoir tout reprendre… » C’était archi faux, mais évidemment il était bien obligé pour la pousser à faire des explications longues afin de faire tourner l’heure au maximum, fainéant au possible. Il croisa les bras sur la table et lui montra qu’il était prêt à être attentif. Il n’avait pourtant pas sorti la moindre feuille et le moindre stylo. Plus je-m’en-foutiste il n’y avait pas. Il s’attendait à ce qu’elle lui fasse la remarque, ce qui faisait qu’il perdait encore plus de temps. Tout était calculé au millimètre près. Cela dit, ça n’empêchait pas la jeune femme d’avoir des soupçons sur son cas. Mais il pourrait toujours vanter ses mérites en disant qu’il réussissait que parce qu’elle était une bonne prof.
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Je n'étais pas réellement motivée pour donner ce cours aujourd'hui, alors qu'habituellement, j'aime bien ça. Vraiment hein. Mais je suis fatiguée là, et j'ai juste envie que ça se termine au plus vite. Surtout que j'ai l'impression de ne pas servir à grand chose pour Ashton, car la plupart du temps, il comprend tout en un claquement de doigt. En fait, c'est assez étrange, il passe du tout au rien en à peine quelques secondes. Donc soit il joue la comédie, soit c'est un génie pour certaines choses et un abruti pour d'autres. Bref, je regarde le jeune homme qui a l'air de trouver la mécanique des fluides horriblement difficile, et je peux le comprendre car ce n'est pas une partie de plaisir. Sa posture m'énerve un peu d'ailleurs, mais j'essaie de ne pas trop y prêter attention. Bon, le fait qu'il ne sorte même pas une feuille ne passe pas par contre. Il me défit ou quoi ? « Tout ? Même ce qu'on a fait la semaine dernière ? » Ouais, j'suis un peu dégoûtée franchement, je pensais que c'était rentré ce que je lui avais expliqué y'a une semaine. « Tu comptes faire les calculs de tête ou comment ça se passe ? » demandais-je d'une voix un peu irritée, j'en ai marre de prendre des pincettes du coup. Je reste gentille hein, car me voir énervée relève du miracle, mais j'aimerais que le jeune homme y mette davantage du sien.
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Ashton sentait bien qu’Addison n’était pas véritablement enchantée à l’idée de lui faire cours une fois de plus pour l’aider comme l’avait demandé le professeur de mathématiques. Et Ashton le comprenait très bien. Elle perdait son temps avec lui. Le pire dans tout ça, c’est qu’il compatissait et qu’il se demandait pourquoi il continuait de venir alors qu’il pourrait faire autre chose et qu’Addison pourrait occuper son temps avec des choses bien plus importantes. C’était une question sur laquelle il finirait par se pencher, mais elle prendrait probablement mal le fait qu’il ait joué la comédie. Alors pour l’instant, il continuait de le faire : « Je sais juste qu’il y a une notion d’uniformité de l’écoulement des fluides dont les particules vont à la même vitesse, mais après j’sais plus...En même temps c’est vraiment nul comme trucs. Je sais pas ce qu’il m’a pris de prendre mathématiques appliquées. » Tout ce qu’il avait dit n’avait pas vraiment de sens, bien que ce soit presque exact. Mais il s’agissait là d’une notion aussi simple que bonjour. Elle n’était pas au bout de ses peines, Addison. D’ailleurs, elle s’agaçait de son comportement. En effet, le jeune homme n’avait toujours rien sur la table et elle lui fit la remarque. Ashton fit mine d’être étourdi : « Ah pardon, je croyais que t’allais m’expliquer d’abord… » Il sortit donc une feuille et un stylo de son sac, prenant tout son temps pour reposer son sac au sol en le rangeant minutieusement. Pourtant, il n’avait pas envie de la faire dégoupiller, mais il fallait qu’il reste dans son rôle s’il ne voulait pas qu’elle se sente mal d’avoir été prise pour une conne. Il n’avait rien contre elle, mais il savait que si le professeur de mathématiques apprenait qu’il avait volontairement raté la plupart de ses examens, il pourrait prendre des sanctions qui l’empêcheraient d’avoir accès à la NBA, et il ne souhaitait pas en arriver là. Il fallait qu’il reste à Harvard jusqu’à la fin de l’année, mais il ne fallait pas non plus qu’il échoue les mathématiques en cas de lourde blessure, mais il était bien trop insupportable de passer pour l’intello de service alors il jouait les crétins.
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