Billeo > & te faire croire que tu pourrais être tout pour moi.

Billie & Taddeo
& te faire croire que tu pourrais être tout pour moi

mise en page par .Stay Away

Une heure du matin. Cela faisait combien de temps à présent que je me retournais toutes les trente secondes dans mon lit? Combien de temps que j'observais toutes les dix minutes l'heure défilé sur mon réveil? Dans quelques heures, il serait temps que je me lève. Recommencerait alors une journée de cours comme toutes les autres. Ou pas. Car aujourd'hui, rien n'avait été comme d'habitude. Il y avait des jours où il aurait mieux fallu que je ne me lève pas. Ce dernier en faisait partie. Il avait plutôt mal débuté, avec une tâche de café sur une chemise, avait suivi avec un retard en cours, une remarque bien sentie d'un professeur et une dispute avec ma sœur. Et cela avait continué. La fin de l'après-midi avait vraiment fini en apothéose. Ma rencontre avec elle. Charlie. Mon ex, celle qui avait réussi à me rendre fidèle trois mois durant. Celle que j'avais laissée sur ordre de ma famille. Elle n'était plus devenue fréquentable depuis qu'elle avait été reniée par sa propre famille. J'avais écouté, mettant un terme à notre histoire. Et je venais de la revoir, par le plus simple des hasards. J'avais fait comme si de rien n'était, comme si cela ne me touchait pas. Alors qu'au contraire c'était bien le cas. La preuve, son visage hantait mes pensées, m'empêchant de trouver le sommeil. Ce week-end, je sortirais jusqu'à pas d'heure. Je ferais mon don juan. Une demoiselle tomberait sous mon charme et je repartirais avec elle. Alors, tout redeviendrait normal.

Un pantalon de jean enfilé ainsi qu'un pull. Je venais de sauter hors de mon lit. Autant ne pas perdre une nuit à ne rien faire. Un manteau enfilé, j'errais déjà dans le campus. Seul les lumières des réverbères éclairaient mon chemin. Mes pas m'emmenaient du côté du gymnaste. Sans but réel, sinon me réchauffer un peu, je poussais la lourde porte. Un couloir, puis la salle. Je pensais être seul mais mon regard finit par s'arrêter sur les gros matelas. Ou plutôt sur la demoiselle qui se trouvait assise dessus. Elle avait le nez plongé dans un livre. Une lecture qui semblait passionnante. Elle avait l'air tellement concentrée qu'une idée un peu conne me traversa l'esprit. Lui faire peur. Lui faire peur puis comme elle semblait belle, lui raconter tout ce qu'elle voudrait entendre afin de l'emmener sous mes draps. Ce serait un peu comme le principe du gars qui emmène sa copine voir un film d'horreur afin de lui procurer un sentiment de sécurité quand il la prendrait dans ses bras. Sauf qu'ici, il n'y aurait pas de films, ni de moments romantiques sincères. Tout serait calculé. Comme toujours. Quand je voulais quelque chose, je finissais toujours par l'avoir. Et pour le coup, je venais à ne plus penser à ma rencontre de cette après-midi. J'avais un autre objectif. Une belle brune assise non loin de moi. Restait à savoir comment j'allais m'y prendre afin de lui donner la plus belle peur de sa vie. Ou du moins la faire sursauter. En plongeant ma main dans ma poche, je tombais sur un ballon à gonfler. Les restes de l'anniversaire d'un de mes petits cousins. L'idée était belle. Enfantine, certes mais amusante à mes yeux. Alors que je gonflais le ballon, je me rapprochais en silence. A présent derrière la demoiselle, j'éclatais le ballon à ses oreilles, laissant échapper un petit rire amusé. Un vrai gamin. Et pour le coup, j'assumais. Enfin, j'attendais surtout la réaction de la demoiselle, les restes de mon délit toujours présent dans mes mains.

Billie & Taddeo
& je suis si naïve que ça ?

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Être insomniaque, c'est nul, c'est chiant... ça doit faire plusieurs nuits que je n'arrive pas à dormir, et franchement à force ça m'agace. Enfin c'est ça d'être insomniaque, j'y peux rien, j'ai tout essayé, les tisanes, les somnifères, en parler à un psy, recevoir de l'aide de l'extérieur, écouter des musiques d'ambiance pour aider à dormir, pas moyen d'y arriver. Donc forcément, la plupart de mes nuits, je les passe à explorer le campus, la ville, les endroits que je ne connais pas encore , même si ça fait déjà six années que je suis dans cette université. Donc voilà, au bout de la dixième fois à me tourner et retourner dans mon lit, j'avais fini par quitter ma chambre d'étudiante, manteau sur le pyjama, un livre en main et je quittais le campus pour me rendre au gymnase de l'université. C'était devenu un bon coin pour lire, puis à cette heure de la nuit, personne ne viendrait m'embêter.

J'avais dû lire une bonne heure ou presque, je ne me rendais plus compte de l'heure qu'il était, et c'était franchement pas un problème, tant pis si le lendemain en cours je finissais par m'endormir. Au pire, le prof m'enverrait à l'infirmerie ou me renverrait du cours, et je pourrais enfin dormir tranquillement dans ma chambre ou ailleurs. Installée sur ces gros matelas de sport, qui d'ailleurs étaient plutôt confortables, j'étais à fond dans mon livre, Les Hauts de Hurlevent, ça devait bien être la cinquième fois que je le lisais, mais je ne m'en lassais pas. Jamais. Du coup, quand un ballon éclata dans mes oreilles, je fis un bond et mes fesses se retrouvaient par terre, plus de confort, et bien évidemment j'avais sursauté comme une fillette de cinq ans.

Je lâchais mon livre et me tournais vers l'auteur de cette mauvaise blague, les sourcils froncés et un regard presque noir "Non mais ça va pas ?! Dis moi ça t'arrive souvent de faire peur aux étrangers et de leur péter les tympans ?! " Et en plus il riait, non mais quel pauvre type ! Je voyais rouge, je n'aimais pas être dérangée pendant que je lisais, et me redressais, sautant sur le pauvre type, le ruant de coups plus ou moins forts.

Billie & Taddeo
& te faire croire que tu pourrais être tout pour moi

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Je n'avais pas pour habitude de souffrir d'insomnie. La semaine, je dormais parfaitement bien et le week-end, je les passais en fermant les yeux quelques heures seulement. Cela n'avait jamais perturbé ma scolarité et c'était tout ce qui comptait réellement. Pas que j'aimais le cursus que je suivais. Non, je n'étais pas passionné par le droit ou les relations internationales. Mais je n'avais pas eu le choix. Mes parents avaient émis ce désir et mieux valait ne pas aller à l'encontre de leurs idées. Sinon, je prenais le risque de me voir finir ma vie à servir des cafés. Comme Charlie. Dire adieu à mon rythme de vie d'héritier m'aurait rendu malade. Tout simplement. Alors, je faisais des sacrifices. Ce n'était pas ce qui m'empêchait de dormir d'habitude. Sauf qu'aujourd'hui, le sommeil n'était pas passé par chez moi. Morphée m'ayant refusé ses bras, j'étais donc parti faire un tour sans but précis. Le froid avait fini par me congeler alors j'étais rentré dans le gymnaste. Surprenant qu'il soit encore ouvert à cette heure tardive. Tout aussi surprenant de voir que je n'étais pas le seul à me réfugier ici. En effet, une belle demoiselle était plongée dans la lecture d'un livre dont je ne voyais pas le titre à cette distance. Comme un gamin, j'avais décidé de la faire sursauter et je n'avais donc rien trouvé de mieux que d'éclater le ballon qui se trouvait dans ma poche à ses oreilles. Un rire s'était échappé de mes lèvres quand j'avais vu l'inconnue sursauter et se retrouver assise à côté des matelas, pourtant bien plus confortables. Méfait accompli. Et je semblais fier de moi. Un vrai gamin. La demoiselle avait lâché son livre et s'était tournée vers moi, les sourcils froncés et le regard noir. De toute évidence, ma petite blague n'avait fait rire que moi. "Non mais ça va pas ?! Dis moi ça t'arrive souvent de faire peur aux étrangers et de leur péter les tympans ?! " Je n'eus pas le temps de répondre. Alors que j'ouvrais la bouche, le sourire toujours présent sur mes lèvres, elle se jeta sur moi, ruant de coups mon torse pourtant musclé. J'attrapais donc ses poignets, la forçant à arrêter. "C'est le traitement que tu réserves à chaque inconnu qui t'embête?" Mon regard pétillait d'amusement. "Parce qu'il faut que je te dises deux choses: de un, ce n'est pas très accueillant et de deux, tu n'arriverais pas à faire de mal à une mouche avec tes petits poings" Je me moquais gentiment d'elle. Et pour l'embêter jusqu'au bout, je la renversais sur le matelas, la bloquant. Un air de défi passait dans mon regard. J'aurai pu lui dire: Maintenant, c'est qui le plus fort? Mais je m'abstins. La proximité de nos deux corps, mon regard que je posais dans le sien. "Je peux te lâcher sans risquer de me faire assommer?" lui murmurais-je enfin, sans quitter son regard.

Billie & Taddeo
& je suis si naïve que ça ?

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Qu'est ce que j'avais fait pour mériter ça alors que j'étais plongée dans mon bouquin ? J'étais seulement venue chercher un peu de tranquillité ici, comme je le faisais assez souvent ces derniers jours, mais non, il fallait bien évidemment que quelqu'un vienne me faire une mauvaise blague... Alors se jeter sur un parfait inconnu et le rouer de coups de poing, c'était pas franchement la meilleure des idées que j'avais pu avoir, surtout que je ne le connaissais pas, et inversement, donc j'allais probablement passer pour une folle. Puis en plus, je n'avais pas franchement beaucoup de forces, mes coups de poings devaient ressemblaient à des piqûres de moustique ou bien à des guillis, mais c'était mieux que rien.

Ses mains bloquaient mes poings, je me retrouvais privée de mes mouvements et de ma liberté "Seulement aux abrutis qui me font de mauvaises blagues..." J'n'eus pas le temps de bien terminer ma phrase, que je me retrouvais déjà coincée sous le jeune homme, je sentais que je piquais un fard, ça faisait une éternité que je n'avais pas été aussi proche que ça d'un homme.

"Lâche moi espèce de pervers ou j'te jure que je vais me mettre à hurler, et je peux te dire que celui qui va devenir sourd c'est toi." rajoutais-je, un air malicieux affiché sur mes lèvres. Je ne me débattais pas, pas encore, mais, mes jambes elles, bougeaient, tentant de lui mettre des coups de genoux "Ouais, j'te promet de pas te frapper si tu me lâches, puis arrête de me regarder comme ça, j'ai un truc sur la tronche ou quoi ? "

Billie & Taddeo
& te faire croire que tu pourrais être tout pour moi

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Embêter le monde. Je ne pouvais pas prétendre avoir la médaille d'or à ce petit jeu-là. En effet, en temps normal, j'avais un rang à tenir et un sérieux qui allait avec. Pourtant, j'étais encore jeune et j'avais toujours gardé cette petite part d'enfance en moi. Alors dans ce gymnaste, tard dans la nuit, j'avais trouvé l'occasion trop belle pour laisser libre court à mon enfantillage. Il n'y aurait que cette inconnue qui verrait à quel point je pouvais encore m'amuser comme un gamin, qu'elle qui me verrait relâcher la pression. Simplement. Un Taddeo différent. Alors que je souriais, content de ma petite blague, elle s'était ruée sur moi, me tapant le torse avec ses petits poings. Cette réaction avait encore plus élargi mon sourire. Certes, j'aurai pu la prendre pour une folle. Après tout, nous ne nous connaissions pas. Mais l'idée ne m'était même pas passée par l'esprit. Il faut aussi dire que dans ce genre de situation, on a pas forcément le temps de réfléchir. Je lui avais alors attrapé les poings, la forçant par la même occasion, à arrêter de s'acharner sur mes muscles. Bien qu'elle n'aurait pas su me blesser, j'imaginais qu'elle aurait pu, elle, se faire du mal.

"Seulement aux abrutis qui me font de mauvaises blagues...", m'avait-elle répondu alors que je lui demandais si elle accueillait de cette manière chaque inconnu osant l'embêter. Elle venait de me traiter d'abruti. Il était clair que ma blague n'était pas de fort bon goût mais comme je l'avais déjà dit: j'assumais entièrement mes gamineries du moment. Je ne la laissais donc pas terminer, la renversant sur le matelas où elle se trouvait assise quelques minutes plus tôt. Vu de l'extérieur, on aurait pu penser à deux amis, complices. Pourtant, nous ne nous étions jamais parlés auparavant. Elle était donc coincée sous moi, mon corps très proche du sien. Le rouge montèrent à ses joues. Elle était encore plus belle ainsi. "Lâche moi espèce de pervers ou j'te jure que je vais me mettre à hurler, et je peux te dire que celui qui va devenir sourd c'est toi." Un petit air de malice était présent sur ses lèvres. Après m'avoir traité d'abruti, j'étais à présent un pervers. Un pervers qu'elle voulait rendre sourd. Personne ne l'entendrait ici. Nous étions seuls. De plus, j'étais complètement inoffensif. Moi, les femmes, je ne les touchais que si elles étaient consentantes. Alors cela valait-il la peine qu'elle se casse la voix ainsi? Je sentais ses jambes bouger, essayant, sans succès pour l'instant, de me mettre des coups de genou. Je captais alors son regard, lui demandant si je pouvais la lâcher sans risquer d'être assommé. "Ouais, j'te promet de pas te frapper si tu me lâches, puis arrête de me regarder comme ça, j'ai un truc sur la tronche ou quoi ? " J'hochais alors la tête. Sa promesse me suffisait. "Non. J'observais ta beauté quand tu rougis", dis-je enfin. Je roulais sur le côté, la libérant. Alors que j'allais me présenter, m'intéresser un peu à elle, j'entendis un bruit venant de l'extérieur. Intrigué, je me levais, posais doigt sur ma bouche, faisant signe à l'inconnue de se taire. Qui pouvait bien venir dans le gymnaste à cette heure pareille? Encore un insomniaque ne trouvant pas le sommeil? J'étais loin de me douter qu'en fait, le bruit entendu n'était qu'une clé introduite dans une serrure. Nous venions de nous faire renfermer.

Ce genre de rencontre, logiquement ça n'arrive que dans les films, alors pourquoi moi ? Enfin, j'veux dire par là, je ne suis pas l'héroïne d'un film pour pré-adolescentes, ou pour adolescentes tout court, puis de toute façon j'ai pas besoin de ça. Puis lui, qui me flattait, en m'disant qu'il observait ma beauté quand je rougis, tout ça tout ça, mais d'où il sort ? Ce genre de technique de drague, c'est dépassé depuis une éternité, alors bien sur pour le coup je me mets à ricaner "Vraiment ? T'as rien trouvé d'autre ? Faut que tu changes de disque tu sais..." que je lui sortais alors qu'il décidait enfin de me lâcher, me permettant par la même occasion de m'installer de nouveau correctement sur le matelas de sport.

C'était peut-être le moment pour moi de partir de cet endroit, surtout pour éviter de passer plus de temps avec cet idiot, sauf que j'n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit, qu'il me faisait signe de me taire. Puis on entendait le bruit des clés fermant la porte, dans le genre mauvaise blague, je me levais rapidement, me dirigeant vers la porte, limite en courant "Heh oh, ouvrez nous !! Quel cauchemar, c'est pas vrai... " Je soupirais, m'adossant contre la porte qui à présent était fermée et jetais un regard noir vers le garçon "Si c'est encore une de tes mauvaises blagues, demande à ton pote de venir nous ouvrir ou alors j'te promet que tu vas passer un sale quart d'heure mon pote..."