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C'était en train d'arriver. Encore.
Tandis qu'il traversait le campus en direction des dortoirs, Mallory sentait son humeur se ternir de minute en minute et il détestait ça. Il s'alluma une cigarette sans cesser de marcher et tira quelques taffes en fermant les yeux. Les cours étaient terminés. Il était tard mais il s'était incrusté dans un amphi de quatrième année pour essayer de challenger un peu son esprit trop doué pour son âge. Il avait compris toutes les explications du professeur. Et cela le mettait hors de lui.
Depuis toujours, Mallory maudissait son intelligence qui le mettait en avance pour tout ce qui nécessitait un tant soit peu de compréhension. Il pigeait toujours avant tout le monde et se désespérait de la lenteur de ses semblables. C'était comme si son cerveau avait la fibre optique alors que celui de ses congénères était toujours branché en 56K. Ça lui donnait envie de hurler. C'était pour ça qu'il avait commencé à se droguer d'ailleurs. Pour tenter de ralentir son esprit trop vif. Ça marchait parfois. Et dans ces moments-là, quand il était tellement à l'ouest qu'il n'était plus capable de dire son propre prénom, il était le plus heureux des hommes.
Hélas, il n'avait plus de dope pour ce soir et ses poches étaient vides. Bien sûr, il pourrait se renflouer assez vite en allant tailler quelques pipes aux clients du club où il dansait d'habitude mais, merde, il avait deux soirs de repos par semaine alors ça lui aurait fait mal de se pointer dans ce lieu dégueulasse alors qu'il n'était pas sensé bosser.
Comme il se mit soudain à pleuvoir, Mallory rabattit la capuche de sa veste sur sa nouvelle coupe. Il avait rasé presque à blanc les cotés de son crâne mais laissé ses cheveux longs sur le dessus. Avec son eye-liner noir sous les yeux, sa peau blanche et ses pommettes hautes, il avait un profil encore plus féminin. Les fringues qu'il portait étaient usées car elles avaient appartenu à son grand-frère avant lui. Celui qui était en taule. Les Bellwether recyclaient tout. Fallait pas gâcher. Ils n'avaient pas vraiment les moyens d'acheter de nouvelles choses à tour de bras.
Le rouquin extirpa son téléphone à l'écran cassé de sa poche pour voir s'il avait des messages. Il en avait plusieurs et tous venaient de ses frères. Elijah voulait savoir s'il rentrait ce week-end. Brennan lui demandait les capitales de différents pays, pour un devoir en classe apparemment. Ses frangins avaient la fâcheuse habitude de le prendre pour une encyclopédie depuis qu'il leur avait expliqué ce qu'impliquait son mémoire eidétique. Comme s'ils ne pouvaient pas ouvrir un bouquin pour chercher les réponses par eux-même ! Fingal, qui avait manifestement de très sérieux problèmes en orthographe, lui demandait s'ils pouvaient prendre une tortue à la maison. Mallory répond oui à Elijah, Minsk, Riga et Bratislava à Brennan, et non à Fingal. Puis il rangea son appareil dans la poche où il l'avait trouvé. Depuis que Tommy était en prison, Mallory était devenu l'aîné des Bellwether et il avait longtemps hésité avant de partir mais Elijah, de dix mois son cadet, lui avait assuré qu'il pourrait s'occuper des autres pendant qu'il ne serait pas à la maison. Pour faire amende honorable, Mal' leur envoyait la plus grosse partie de l'argent qu'il touchait en faisant le gogo-danser dans un de clubs minables en bordure de la ville. En string moulant phosphorescent, il avait vraiment l'air con. Heureusement, ça payait bien.
Lorsqu'il poussa la porte du dortoir neutre (il attendait toujours sa réinsertion dans celui des Mather), Mallory fut aussitôt réprimandé pour ne pas avoir éteint sa cigarette avant d'entrer. Comme son humeur avait déjà commencé à foutre le camp, il fit un doigt d'honneur muet au moralisateur et continua son chemin, l'air de rien. Dans les escaliers qu'il monta au petit trot, il écrasa sa clope contre le mur blanc et laissa le mégot sur un rebord de fenêtre, pour emmerder le responsable du bâtiment qui ne manquerait pas de le trouver plus tard. Arrivé dans la chambre qu'il ne partageait encore avec personne, il ne prit même pas la peine de verrouiller la porte et se laissa tomber sur son lit. Le rangement n'était pas son fort. L'état de la pièce en témoignait pour lui. D'un autre coté, à part quelques vêtements, une batte de baseball (qui n'était pas destinée à faire du sport, aheum) et des manuels de cours, il n'y avait rien. Aucune personnalisation. Pas d'affiche, pas de photos, pas de bibelots.
Mallory s'était assoupi depuis déjà plusieurs minutes quand il entendit frapper à la porte. Songeant que son visiteur pouvait toujours courir pour le faire se lever, il essaya de se rendormir, sans succès. De nouveaux coups le firent tourner la tête vers l'entrée et il était prêt à gueuler pour qu'on lui foute la paix quand il découvrit par l’entrebâillement du battant l'identité de la personne qui se trouvait derrière. Il s'agissait de la belle Acacia Lancaster qu'il avait rencontré en début d'année et dont il était devenu presque immédiatement l'ami. Tout cela grâce au frère hyper sexy de la demoiselle que le rouquin avait essayé de draguer.
Sentant son humeur décroître encore, il hésita à aller lui ouvrir parce qu'il ne voulait pas que son amie le voit dans cet état où se forcer à être souriant était de plus en plus difficile. D'un autre coté, la porte était déjà presque ouverte. Si ça se trouve, elle le voyait même déjà, allongé dans son pieu.
Le jeune homme se leva aussi soudainement qu'il s'était écroulé et il marcha vers la porte qu'il ouvrit avec brusquerie. Sans un mot, il attrapa la main d'Acacia et la tira à l'intérieur de la pièce avec lui avant de refermer le battant – cette fois-ci correctement – et de les faire retourner au lit. Il savait que la jolie blondinette ne le craignait pas alors il l'obligea à s'allonger sur le lit et sauta à coté d'elle, l'attirant dans ses bras pour venir la presser contre son cœur. On aurait dit un gamin de quatre ans avec sa peluche préférée. Son nez caressa d'abord doucement sa tempe d'Acacia et il finit par poser sa joue contre ses cheveux qui sentaient bons. « Tu es venue t'encanailler avec moi, Cia ? » Plaisanta-t-il d'une voix un peu endormie avant de déposer un baiser sur son front chaud. « Pourtant, tu sais que tu n'es pas mon genre de mecs. A propos, comment va ton frère ? »
Tandis qu'il traversait le campus en direction des dortoirs, Mallory sentait son humeur se ternir de minute en minute et il détestait ça. Il s'alluma une cigarette sans cesser de marcher et tira quelques taffes en fermant les yeux. Les cours étaient terminés. Il était tard mais il s'était incrusté dans un amphi de quatrième année pour essayer de challenger un peu son esprit trop doué pour son âge. Il avait compris toutes les explications du professeur. Et cela le mettait hors de lui.
Depuis toujours, Mallory maudissait son intelligence qui le mettait en avance pour tout ce qui nécessitait un tant soit peu de compréhension. Il pigeait toujours avant tout le monde et se désespérait de la lenteur de ses semblables. C'était comme si son cerveau avait la fibre optique alors que celui de ses congénères était toujours branché en 56K. Ça lui donnait envie de hurler. C'était pour ça qu'il avait commencé à se droguer d'ailleurs. Pour tenter de ralentir son esprit trop vif. Ça marchait parfois. Et dans ces moments-là, quand il était tellement à l'ouest qu'il n'était plus capable de dire son propre prénom, il était le plus heureux des hommes.
Hélas, il n'avait plus de dope pour ce soir et ses poches étaient vides. Bien sûr, il pourrait se renflouer assez vite en allant tailler quelques pipes aux clients du club où il dansait d'habitude mais, merde, il avait deux soirs de repos par semaine alors ça lui aurait fait mal de se pointer dans ce lieu dégueulasse alors qu'il n'était pas sensé bosser.
Comme il se mit soudain à pleuvoir, Mallory rabattit la capuche de sa veste sur sa nouvelle coupe. Il avait rasé presque à blanc les cotés de son crâne mais laissé ses cheveux longs sur le dessus. Avec son eye-liner noir sous les yeux, sa peau blanche et ses pommettes hautes, il avait un profil encore plus féminin. Les fringues qu'il portait étaient usées car elles avaient appartenu à son grand-frère avant lui. Celui qui était en taule. Les Bellwether recyclaient tout. Fallait pas gâcher. Ils n'avaient pas vraiment les moyens d'acheter de nouvelles choses à tour de bras.
Le rouquin extirpa son téléphone à l'écran cassé de sa poche pour voir s'il avait des messages. Il en avait plusieurs et tous venaient de ses frères. Elijah voulait savoir s'il rentrait ce week-end. Brennan lui demandait les capitales de différents pays, pour un devoir en classe apparemment. Ses frangins avaient la fâcheuse habitude de le prendre pour une encyclopédie depuis qu'il leur avait expliqué ce qu'impliquait son mémoire eidétique. Comme s'ils ne pouvaient pas ouvrir un bouquin pour chercher les réponses par eux-même ! Fingal, qui avait manifestement de très sérieux problèmes en orthographe, lui demandait s'ils pouvaient prendre une tortue à la maison. Mallory répond oui à Elijah, Minsk, Riga et Bratislava à Brennan, et non à Fingal. Puis il rangea son appareil dans la poche où il l'avait trouvé. Depuis que Tommy était en prison, Mallory était devenu l'aîné des Bellwether et il avait longtemps hésité avant de partir mais Elijah, de dix mois son cadet, lui avait assuré qu'il pourrait s'occuper des autres pendant qu'il ne serait pas à la maison. Pour faire amende honorable, Mal' leur envoyait la plus grosse partie de l'argent qu'il touchait en faisant le gogo-danser dans un de clubs minables en bordure de la ville. En string moulant phosphorescent, il avait vraiment l'air con. Heureusement, ça payait bien.
Lorsqu'il poussa la porte du dortoir neutre (il attendait toujours sa réinsertion dans celui des Mather), Mallory fut aussitôt réprimandé pour ne pas avoir éteint sa cigarette avant d'entrer. Comme son humeur avait déjà commencé à foutre le camp, il fit un doigt d'honneur muet au moralisateur et continua son chemin, l'air de rien. Dans les escaliers qu'il monta au petit trot, il écrasa sa clope contre le mur blanc et laissa le mégot sur un rebord de fenêtre, pour emmerder le responsable du bâtiment qui ne manquerait pas de le trouver plus tard. Arrivé dans la chambre qu'il ne partageait encore avec personne, il ne prit même pas la peine de verrouiller la porte et se laissa tomber sur son lit. Le rangement n'était pas son fort. L'état de la pièce en témoignait pour lui. D'un autre coté, à part quelques vêtements, une batte de baseball (qui n'était pas destinée à faire du sport, aheum) et des manuels de cours, il n'y avait rien. Aucune personnalisation. Pas d'affiche, pas de photos, pas de bibelots.
Mallory s'était assoupi depuis déjà plusieurs minutes quand il entendit frapper à la porte. Songeant que son visiteur pouvait toujours courir pour le faire se lever, il essaya de se rendormir, sans succès. De nouveaux coups le firent tourner la tête vers l'entrée et il était prêt à gueuler pour qu'on lui foute la paix quand il découvrit par l’entrebâillement du battant l'identité de la personne qui se trouvait derrière. Il s'agissait de la belle Acacia Lancaster qu'il avait rencontré en début d'année et dont il était devenu presque immédiatement l'ami. Tout cela grâce au frère hyper sexy de la demoiselle que le rouquin avait essayé de draguer.
Sentant son humeur décroître encore, il hésita à aller lui ouvrir parce qu'il ne voulait pas que son amie le voit dans cet état où se forcer à être souriant était de plus en plus difficile. D'un autre coté, la porte était déjà presque ouverte. Si ça se trouve, elle le voyait même déjà, allongé dans son pieu.
Le jeune homme se leva aussi soudainement qu'il s'était écroulé et il marcha vers la porte qu'il ouvrit avec brusquerie. Sans un mot, il attrapa la main d'Acacia et la tira à l'intérieur de la pièce avec lui avant de refermer le battant – cette fois-ci correctement – et de les faire retourner au lit. Il savait que la jolie blondinette ne le craignait pas alors il l'obligea à s'allonger sur le lit et sauta à coté d'elle, l'attirant dans ses bras pour venir la presser contre son cœur. On aurait dit un gamin de quatre ans avec sa peluche préférée. Son nez caressa d'abord doucement sa tempe d'Acacia et il finit par poser sa joue contre ses cheveux qui sentaient bons. « Tu es venue t'encanailler avec moi, Cia ? » Plaisanta-t-il d'une voix un peu endormie avant de déposer un baiser sur son front chaud. « Pourtant, tu sais que tu n'es pas mon genre de mecs. A propos, comment va ton frère ? »
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