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You've changed ✮ Gregory

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J'essayais de reprendre une vie "normale" mais c'était vraiment compliqué. La prise d'otage datait maintenant d'une semaine, une semaine et deux jours si vous voulez de la précision. Mais pourtant, elle me bouffait toujours autant, la panique pouvait me gagner en l'espace de deux secondes sans prévenir. Alexander, mon meilleur ami et président de la mather house, était sorti du coma hier, après avoir recu une balle dans le thorax, dans la cavité pleurale, qui aurait pu lui coûté la vie. Je sais pas combien de temps il allait devoir encore rester à l'hôpital, mais c'était un stress en moins, ça c'tait clair et net. Mon état psychique s'était déjà un peu amélioré après être allé lui rendr visite et le voir vivant, souriant, me faire des blagues. Oui, ça m'avait mis du baume au coeur. Pourtant, j'avais l'impression que rien n'était fini, que le soulagement n'était que courte durée. Mon cousin, Jude, également mather, ancien président mather et dunster (susu, j'ai la classe ou bien d'avoir des contacts partout ?), m'avait appris que son cancer avait de fortes chances de revenir. Il était en rémission de sa leucémie depuis quelques temps déjà et j'avais peur qu'elle revienne nous dire bonjour sur un coup de tête. J'avais peur que les résultats confirment qu'il allait de nouveau avoir des chances de mourir bien plus élevées, oui, j'avais vraiment peur. Il allait falloir aussi que j'fasse un dépistage pour être sûre que j'étais en bonne santé. BREF. Tout ça pour dire que je vivais avec une épée de Damoclès au quotidien et que même si certaines choses s'arrangeaient, d'autres pouvaient se dégrader en 2s. J'essayais de reprendre un train de vie normal, comme bosser sur mes dossiers en sociologie. J'avais quelques questions encore à résoudre mais pour ça, je préférais avoir l'avis d'un expert qui s'y connaissait bien plus que moi dans les domaines. Ce monsieur, c'tait Gregory Cahan, ou bien Docteur Cahan, docteur en psychologie sociale. Ca fait rever hein ? Moi ça m'fait rêver. Il faisait un métier tellement beau. Il m'avait pris sous son aile quand j'étais arrivée y a maintenant trois ans sur Harvard, suite à des recommandations de mes profs de Yale. Depuis, on se suivait et c'tait pas un mal. Je l'aimais bien, vraiment. Je m'étais attachée à lui. J'allais donc vers les salles d'enseignement, attendant que son cours soit fini.
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« La normalisation des opinions intra-groupes et son corollaire, l'éviction du déviant, sont souvent assimilés à des processus inhérents au fonctionnement de la démocratie. Il est vrai que le modèle du « politiquement correct » s'impose plus que jamais... Or, comme le souligne Paicheler, en 1985 : « peut on encore continuer à affirmer que les opposants, les contestataires, sont hors du système social alors que, de toutes parts et de plus en plus, ils font entendre leurs voix, agissent et innovent? ».
Gregory déambule lentement le long de l'estrade, ponctuant chacune de ses phrases par quelques mouvements de main secs et précis. Brève pause, il lève les yeux vers l'assemblée de ses élèves. Son regard passe de visage en visage. Le silence règne, troublé seulement par le grattement frénétique des stylos contre le papier des bloc notes et autre cahiers, composant l'arsenal de ces étudiants avides d'apprentissage.
« L'assimilation de toute déviance à la marginalité sera clairement dénoncée par Moscovici, en 1978. Reprend il. Une mise au point qui s'inscrit dans la continuité des critiques de Sherif, en 1968, qui visait en son temps le conformisme induit par ce qu'il appelait une « norme de modération libérale ». Mais du point de vue psychosocial, la différence essentielle entre le déviant et l'activiste minoritaire découle...
Il lève le pouce, immobile, face à la classe.
« Premièrement, des processus de catégorisation mis en œuvre à l'égard de celui ou de celle qui se positionne hors norme. Son index se déplie. Et deuxièmement, des styles d'influence qui caractérisent le minoritaire.
Le professeur recule de deux pas et s'adosse au bureau.
« Moscovici, toujours en 78, propose une lecture très critique du modèle « fonctionnaliste » selon lequel les changements doivent être menés par ceux qui ont de l'information ou des ressources et occupent des positions clefs : les leaders, la majorité, les spécialistes, etc. ». Il oppose...*
La sonnerie retenti. Les élèves se lèvent et commencent à ranger leurs affaires. Une jeune fille du premier rang, fermement agrippée à sa plume, proteste.
« Monsieur, qu'est ce qu'il oppose à cela?
-Le modèle « génétique ». Nous verrons cela en détail la prochaine fois. D'ici la, révisez bien les notions que nous venons d'aborder. Je ne veux pas de confusion sur les termes... Et voilà un peu de lecture.

Dit il en affichant sur le rétroprojecteur la référence de plusieurs ouvrages. Un des élèves du fond intervient.
« Monsieur, on doit faire des fiches de lecture?
-Depuis le temps que vous m'avez, vous devriez savoir comment on travaille...
-Ça veut dire oui.

Lui souffle sa camarade d'un air vaguement moqueur.
« Hé merde...
-Sortez que je ferme.

Conclu Gregory, le trousseau sur la table, tandis qu'il range son ordinateur portable. Rapidement, la salle se vide. Chacun s'en retourne à ses activités et, tandis que certains se hâtent pour ne pas manquer le début de l'heure suivante, d'autres traînent et rejoignent leur groupe d'amis. Gregory, quand à lui, prend son temps. Il n'a pas d'autre cours à donner aujourd'hui, seulement du travail au labo. Une recherche en collaboration avec d'autres équipes: des européens, des américains. Un joli contrat, ce qui présageait une bonne quantité de mails à envoyer.
Le professeur soupire. La perspective de la fin de journée ne lui déplaît pas : il a la chance de travailler sur des choses intéressantes. Mais ce n'est pas la grande joie malgré tout. Pour une raison ou une autre, tout a tendance à l'ennuyer profondément depuis quelque temps. Un peu comme si le monde s'était voilé de gris, ou était devenu fade. Rien ne l'exalte plus. Une passade, sans doute. Il n'en sait rien, il s'en fiche.
La serrure de la salle de classe verrouillée, Gregory se mêle au flot continu des étudiants. Il ne prête pas attention aux têtes, au brouhaha ambiant. Il file simplement vers la sortie, manipulant d'un geste mécanique son paquet de cigarette, au fond de la poche de sa veste bleu marine. Ce n'est qu'une fois à l'air libre, une cigarette allumée à la main, que la tension semble se relâcher en lui.
* Notions tirées du "manuel de psychologie sociale" de A. Cerclé & A. Somat, Dunod
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J'entendais au loin le cours de Monsieur Cahan ce qui me fit sourire. Ses élèves avaient de la chance de l'avoir, parce qu'il devait être l'un des meilleurs dans sa spécialité, dans les Etats Unis (au moins), voire même en Amérique et plus. En même temps, on était à Harvard, on était dans l'une des plus grandes universités du monde et l'excellence était vraiment le maître mot. Tous les étudiants qui allaient sortir des bancs de cette université allaient être l'Elite intellectuelle, dunster ou non, de la Nation. Même moi. Je sais que c'tait dur à penser, j'avais moi même également du mal à m'dire que yoho j'avais un bagage culturel impressionnant mais c'tait la pure vérité. Bien évidemment, quand la sonnerie retentit le flux d'éleves sortant étant constant et massif, j'n'avais pas vu voir le professeur de psychologie sociale sortir. Arf, too bad, try again Briony. Sachant pertinnement qu'il allait sûrement sortir fumer ou aller vers la salle des professeurs, j'fis un pile ou face dans ma tête pour voir quelle hypothèse j'testerai en premier. Le Pice gagna. La clope. C'est moche quand même, c'est la clope qui gagne.. L'industrie du tabac dominera toujours mmh. Bref, ne pas partir dans un débat philosophique dans sa tête, ça peut rendre fou. J'sortis donc à l'extérieur (logique quand tu nous tiens) et retrouva Monsieur Cahan. Bonjour dis-je à sa hauteur, un fin sourire aux lèvres. Mon parrain d'Harvard face à moi. J'avais eu de la chance sérieux.

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Gregory tire machinalement sur sa cigarette. La fumée blanche qui s’élève en nuage semble chasser, avec elle, le flot de ses préoccupations. Furtivement seulement, car à peine ses poumons vidés de leur brume nicotinée que la vague déferle à nouveau, et le besoin d’en reprendre, comme un rappel à la charge de ce qui pèse sur ses épaules. Le professeur est de mauvaise humeur et cela se voit sur ses traits tirés, son expression renfrognée. En animal solitaire qu’il est, il ne pense qu’à rentrer chez lui. Oublier ce quotidien qu’il parvient de moins en moins à apprécier. Et surtout, être seul, n’attirer l’attention de personne. L’attention est toujours chargée de pitié, dans ce genre de circonstances. Et la pitié, il n’en veut pas. Jamais.
Gregory lève les yeux. On vient de l’interpeler : une voix familière. Il reconnait une de ses élèves, et pas n’importe laquelle.
« Briony…
Fait-il en expirant une bouffée de tabac. Des élèves, il en a des centaines. La plupart du temps, il ne se rappelle pas de leur nom ou de leur visage. Il faut imaginer ce que cela représente… Car si, dans une classe, les élèves sont face à un unique professeur, les enseignants, eux, font face à des dizaines d’élèves. Se rappeler de tout le monde revenait aux plus physionomistes. Gregory n’en était pas. Mais cette jeune femme était différente : il l’avait accompagnée à son arrivée à Harvard. Aussi, bénéficiait-elle d’un statut un peu particulier, dans le répertoire de ses connaissances étudiantes.
« Comment vas-tu ? Poursuivit-il d’un ton agréable, quoiqu’un peu empressé. Il reprit plus tranquillement. Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu. Qu’est ce que tu deviens ?
Le professeur scrute brièvement les alentours, avant de retourner à la jeune femme son regard.
« Tu voulais me demander quelque chose ?
Il écrase le mégot de sa cigarette, avant de le jeter sans plus de considération. Son cerveau recoupe les informations sans conviction : donner un peu de temps à Briony –car si elle venait le voir, c’était sans doute pour lui demander quelque chose-, déjeuner, aller bosser. Il n’est pas convaincu. Par-dessus le marché, il a cette sensation désagréable d’oublier quelque chose. Impossible de se rappeler… Agaçant, mais tant pis. Avec un peu de chance, cela lui reviendrait plus tard.
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« Briony… Vous savez, je me sens privilégiée qu'il sache mon prénom et sans aucune hésitation. Parce qu'un prof d'Harvard, ça doit connaître qu'une dizaine de noms: les présidents des confréries, leurs vps, les éleves qui foutent le bordel et éventuellement ceux qui sont dans des clubs ou des assos qui touchent leur matière. C'est un cercle assez réduit. Et si il est vrai que j'avais été vp et présidente de la Mather House, j'tais certaine que le professeur Cahan se souvenait de moi pour d'autres choses. En espérant que ça ne voit pas que pour mon arrivée sur le campus, mais aussi pour mes travaux de sociologie. Ca serait assez bien, même plus que bien qu'il se souvienne pour ça. Ca serait une fierté pour moi qu'une pointure dans son domaine reconnaisse mes travaux. Bref. « Comment vas-tu ? Je lui souris, tandis qu'il enchainait. Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu. Qu’est ce que tu deviens ? N'empêche, j'suis bien contente qu'il y ait la clope. J'veux dire.. c'est un peu comme la machine à café. C'est un moment où on est zen, on est calmes et où la conversation et vraiment ouverte. C'est cool. Ca va plutôt et vous ? (hj: bon okay, en anglais, la différence tu/vous n'est pas marqué, mais fallait quand même que j'le fasse en français) Pas grand chose de nouveau, j'essaie de vivre une vie plus sereine qu'avant, du mieux que j'peux aha. C't'à dire que j'veux être major de promo les gars ça. Rien de moins. J'savais que j'en étais capable. Et vous ? Les éleves vous donnent satisfaction en ce moment ? Avec la période des fêtes, ptete que la donne avait changé et qu'ils s'étaient relâchés qui sait ? « Tu voulais me demander quelque chose ? J'acquiesçais. En effet, c'pour un travail que j'ai à faire en sociologie. Et dire que j'allais bientôt devoir faire une thèse. Alors en fait, j'ai un sujet qui m'inspire.. mais je sais pas vraiment comment m'y prendre pour le traiter assez justement. Du coup, j'pensais qu'avec votre point de vue sur la question, ça permettrait déjà d'avoir une vision d'un domaine. C'est l'impact que la séparation des parents a sur l'avenir de leurs enfants.
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