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-Oui, mes deux mains gauches. Non, c’est une expression qui s’utilise aussi ailleurs je pense. Là ça va, je suis assise, je ne fais qu’une chose à la fois et il n’y a que toi dans la pièce. Mais tu m’imagine sérieusement derrière un bar ? Entre deux commandes, je suis sûre que je renverserais mes verres et éclabousserais les clients ! fis-je en riant de bon cœur.
C’était un fait avéré : j’étais maladroite. Bon, sauf dans un domaine où je m’en sortais vraiment pas mal mais que j’avais mis de côté de ma vie. Du coup, je me retrouvais un peu plus face à mes faiblesses. Mais ça m’aiderai probablement à faire plus attention à ce que je faisais dorénavant.
Je lui demandais à quoi il occuperait sa soirée, histoire de meubler un peu la conversation qui mourrait à nouveau. Il n’avait rien prévu de très excitant… Je m’ennuyais déjà à sa place ! En même temps, il n’avait pas vraiment tort, les études comptaient beaucoup et il devait entretenir son corps d’athlète… Mais je le voyais mal surfer sur le net, à vrai dire… Je l’imaginais un instant, en rat de bibliothèque, des lunettes sur le bout du nez, devant un écran d’ordinateur à lire les dernières nouvelles en Espagne, et l’idée me fit pouffer.
Comme la conversation mourrait à nouveau, je décidai, peut-être un peu violemment d’ailleurs, de lancer un jeu. Bon, je devais admettre que c’était quitte ou double, et en l’occurrence, là, je n’allais pas faire sensation. A sa remarque, mes épaules s’affaissèrent un peu et je fis la moue comme une enfant à qui on refuserait une faveur.
-Moi perdante ? Tu ne me laisserais même pas gagner ? Méchant va !
Je me laissais retomber sur le canapé, les bras croisés sur ma poitrine comme si je boudais. Oui, c’était puéril. Non, je n’allais toujours pas faire sensation, mais bon. J’étais un peu vexée il fallait dire.
-Si tu préfères les jeux plus matures, y’a des cartes sous le bar, bougonnai-je. -Ou la télé, comme tu préfères.
A vrai dire, regarder la télé ne m’inspirai pas. S’il tenait vraiment à s’informer, il pourrait mettre une chaîne d’info, et j’avais extrêmement peur de me retrouver face à de mauvaises nouvelles dans un quelconque pays. Je ne m’étais pas mise devant la télé depuis longtemps donc, pour ne pas voir ressurgir mes vieux fantômes.
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