CHASILLE ♠ Evenif I'm a doctor, I can listen like no one else

Alors que je me rendais au chevet de Vanille Clayton, la jeune femme qui avait été placée sous ma garde afin que je sois son médecin le temps qu'elle se remette de sa blessure, j'essayais tant bien que mal de me souvenir de ce qu'il avait pu se passer ces derniers jours alors que la belle université d'Harvard avait subi l'un de ses plus grands maux depuis des années ! Quoique depuis deux ou trois années, chaque année elle subissait quelque chose de terrible mais cette année ça avait été encore pire que jadis ! Qui aurait cru que des étudiants se retrouveraient à la tête d'un petit groupe qui violait des filles ou encore les agresser méchamment avant de terminer leurs actions par une prise d'otages ? Alors que depuis quelques semaines nous ne parlions que des attentats qui s'étaient déroulés dans les locaux du journal satyrique français, Charlie Hebdo ! Fin bref, alors que pour ma part, j'avais tout fait pour sauver la vie de mes patientes - en l'occurrence June et Ruby - il était temps que je m'occupe d'autres personnes donc oui j'avais répondu présent lorsque le médecin-chef avait demandé des volontaires pour soigner Vanille ! Donc depuis le lendemain des prises d'otages, je ne cessais de faire des allers-retours entre l'université et l'hôpital de Cambridge... J'avais retrouvé mon métier quoi ! J'arrivais finalement dans la chambre de Vanille... " Bonjour Vanille, comment tu te sens ? " J'entrais tranquillement dans la chambre et je me dirigeais vers le dossier de la jeune femme. Je lisais ce qu'il y avait de marqué dessus tout en levant mon regard vers elle de temps en temps.

HRP:

Tu détestais cet endroit. Tu détestais cet hôpital, les gens travaillant dedans et tout ceux qui n'arrêtaient pas de venir te voir en esquissant des sourires désolé. Ouais, tu détestais faire pitié aux autres et là, c'était tout ce que tu inspirais. T'étais juste la pauvre gamine qui s'était retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Celle qui n'avait pas eu de chance et qui se retrouvait maintenant paralysée. Alors oui, tu détestais être ici. Tu voulais t'en aller mais au fond, retourner en cours ne serait pas plus facile. Là, t'affrontais seulement quelques infirmières et deux trois mèdecins. Une fois rentrée à Harvard, tu devrais supporter les regards de tout les étudiants. Tu devrais sourire à tes amis et petit à petit, tu te sentirais à l'écart puisque tu ne serais plus jamais normale. Alors ouais, tu détestais tout ça et t'en voulais au monde entier. T'en voulais aussi à Max de se montrer aussi lâche et merde, t'en pouvais juste plus. Tu savais pas depuis combien de temps t'étais réveillée, tu savais pas non plus à quelle heure les visites allaient commencer et de toute manière, t'avais envie de voir personne. Tu préférais rester seule à te morfondre sur toi même. Et finalement, la porte s'ouvrait laissant apparaître quelqu'un que tu connaissais. Du moins, t'étais presque sûre de l'avoir déjà vu avant. Tu le regardais quelques secondes alors qu'il lisait certainement le dossier expliquant ton cas. « T'as fini de lire ? Maintenant tu sais comme ,je me sens. » Plus sec c'était pas possible.

Franchement, je n'avais qu'une envie c'était de remettre assez de distance entre l'hôpital et moi-même mais malheureusement, je ne pouvais plus trop repousser l'échéance puisque j'étais tout de même en études de médecine - donc en voie de devenir un docteur - il fallait donc que je reprenne mon poste d'interne dans l'hôpital de Cambridge et mon premier cas alors que je venais seulement de revenir, c'était une fille de la Dunster House ! Elle s'appelait Vanille Clayton mais je ne la connaissais pas plus que cela en fin de compte ! Je savais juste qu'elle faisait partie de la meilleure des Maisons d'Harvard, ma propre maison d'ailleurs ! j'inspirais profondément alors que j'arrivais finalement dans la chambre et tout en lui demandant comment elle se sentait, je me devais d'étudier son dossier médical... Pour toute réponse, j'avais droit à des paroles assez sèches mais je n'en tenais pas rigueur tandis que je remettais le dossier à sa place et je dis d'un ton doux : " Tes résultats sont porteurs de bonne nouvelle mais je vais devoir faire quelques petits examens... Tu veux bien ? " Oui j'essayais d'être toujours avenant avec les patients surtout ceux qui, comme Vanille ici présente, avaient vécu un très grave traumatisme.

C'était pas toi ça. C'était pas toi de parler mal aux gens et d'répondre sur un ton aussi sarcastique. Mais c'était pas toi non plus d'être ici et de devoir encaisser sans broncher les nouvelles ô combien mauvaise qu'on avait pu te dire. Alors fallait excuster ta colère et ton ironie du moment mais pour l'instant, c'était tout ce que t'avais. « En quoi c'est une bonne nouvelle de savoir que j'suis paralysée ? » C'était plus fort que toi mais, s'il venait juste te dire que t'allais pouvoir sortir, tu t'en réjouissais pas forcément. Au final, t'avais aucune idée de si t'avais la force d'affronter les regards extérieurs. La compassion, tout ça, c'était pas ton truc. Tu poussais un soupir secouant la tête. D'toute manière, tu pouvais bien raler autant que tu le voulais que ça ne changerais pas grand chose. C'était pas comme si tu pouvais encore faire ta diva en claquant les portes où quoi que ce soit d'autre dans le genre. « Allons y. » De toute manière, si tu refusais qu'il te touche, d'autre personne allait arriver et tu finirais par perdre. Autant continuer à protester dans ta tête, c'était la seule chose que tu pouvais réellement faire. « Y a eu beaucoup de blessés ? » Question lambda, certainement. Mais c'était toujours mieux de parler des autres plutôt que de toi.

" Tu ne seras pas paralysée, ne t'inquiète pas. Et d'ailleurs, après les examens que je vais te faire là, tu auras une réponse si tu peux rentrer chez toi ou non. Pour moi, demain tu pourras retourner chez toi... " lui dis-je en essayant de la rassurer tout en lui faisant un sourire avenant... Je ne lui en tenais pas vraiment rigueur même si ça me piquait au vif le fait qu'elle me parle sur ce ton alors que je ne faisais que mon travail. Néanmoins je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir à l'heure actuelle, elle s'était quand même faite tirée dessus par une cinglée dont le nom m'échappait puisque je ne voulais plus entendre parler de ce groupe de quatre individus qui s'étaient amusés à violer, agresser et autre des filles d'Harvard avant de finir leurs activités de psychopathes en herbe par des prises d'otages simultanées ! Harvard venait de vivre les heures les plus sombres et sans aucun doute les plus sanglantes de son histoire, voire plus que lors des attentats... Quand je pense que j'avais failli voir mourir une personne sous mes yeux pendant que j'essayais de mon mieux à sauver d'une mort certaine, cela me faisait trembler légèrement et détourner presque aussitôt mon regard avant de le reporter sur ma patiente à laquelle je venais de demander si je pouvais faire des examens afin de comparer les résultats. Comme elle me donnait maintenant son accord, je m'étais mis à l'examiner en détails tout en répondant à sa question. " Je crois qu'il y a plus d'une vingtaine de blessés... C'est horrible... " dis-je d'une voix enrouée sans cesser d'examiner la jeune femme.

T'aimais pas parler de toi. T'avais jamais aimée ça et encore moins dans ces circonstances. Alors ouais, tu préférais demander pour les autres. Parler d'autre chose, même de la pluie et du beau s'il le fallait. Tout était bien à partir du moment que ça s'éloignait de ta petite personne. Tu voulais plus entendre les encouragements des mèdecins, les fausses prommes et les tout iras bien. Parce que tu savais que rien n'irais bien et que t'avais juste envie d'hurler à chaque fois que quelqu'un osait te répéter cette phrase. C'était faux, totalement faux et tu détestais qu'on te mente en te regardans dans les yeux. Parfois, t'avais l'impression que les gens disaient ça plus pour se réconforter eux même qu'autre chose. Et c'était atroce. Atroce de les voirs se bercer d'illusion. T'avais toujours été très terre à terre. Chaque chose avait une explication logique alors non, t'en avais marre qu'on te dise que c'était ok alors que ça ne l'était définitivement pas. « Pourquoi tu mens ? » Question allant bien évidement avec la première partie de sa phrase. Le reste tu t'en fichais. Tu te fichais royalement de pouvoir rentrer chez toi et tout le reste. « Je suis paralysée. Je ne sens plus mes jambes et l'autre mèdecin a déjà dis que je ne devrais pas me faire trop d'espoir. Alors peut être que ça signifique que j'ai un pourcent de chance de remarcher un jour mais un pourcent, c'est rien. » Alors par pitié, qu'il arrête de dire que tu ne l'étais pas. Parce que tu l'étais, que tu le veuilles où non, t'allais passer le reste de ton temps dans un fauteuil. « Y avait des gens que tu connaissais ? » Ça ne te regardais probablement pas mais, t'avais l'impression qu'il allait se mettre à pleurer. Que sa voix n'était pas stable alors peut être que dans les blessés, il y avait quelqu'un proche de lui.

Je m'en voulais d'avoir dit ça maintenant parce que la jeune femme allait plus du tout avoir confiance en moi alors que je suis censé m'occuper d'elle le temps qu'elle retrouve la capacité de ses membres mais elle avait raison, elle risquait une longue paralysie si on ne la soignait pas voire pire elle risquait de ne plus jamais remarcher... Elle me demandait pourquoi je mentais, question légitime quoi mais alors que je m'apprêtais à répondre à sa question, elle poursuivait en disant que l'autre médecin disait qu'il ne fallait pas avoir trop d'espoir. " Il y a toujours de l'espoir surtout quand on ne s'y attend pas... " je m'interrompis légèrement sans cesser de l'examiner puis je repris calmement : " Je suis désolé... Oui tu es paralysée mais les résultats montrent qu'il y a une possibilité que tu puisses remarcher. Je ne dis pas que ça se fera de sitôt mais si tu te bats, tu y arriveras ! " Par la suite, je disais qu'il y avait eu trop de blessés pendant cette journée et il semblerait qu'elle ait remarqué la tristesse dans ma voix parce qu'elle me demandait si je connaissais quelqu'un parmi les blessés... " Oui.. Malheureusement.... "

Pour la peine, t'étais triste pour lui. Ouais, t'avais quand même un minimum de compassion avec ce genre de chose et t'aimais pas le fait de penser seulement à toi. Y avait eu d'autre blessés lors de cette prise d'otage, peut être des plus graves, dans le pire des cas des morts. Tu savais pas trop, t'avais peur de demander. C'était une fatalité et apprendre que certains avaient pu perdre la vie ça te ferais sentir misérable à pleurer sur ton sort. T'étais pas morte toi au moins, t'étais encore là et même si tu ne pouvais marcher t'avais encore la chance de respirer. « Et comment ça se passe quand on a de l'espoir mais que ça ne se concrétise jamais ? » Tu voulais pas espérer quelque chose qui n'arriverait pas. Ça te détruirais encore plus et t'arriverais jamais à affronter tout ça. Alors non, tu refusais de pouvoir croire en ça parce que si ce n'était pas le cas, la chute serait beaucoup trop brutal pour que tu puisses en sortir indemne. Ce n'était pas possible. « J'suis fatiguée de me battre, j'ai pas envie. » Et surtout, tu ne le croyais pas. Un coup oui, un coup non. Il te faisais tourner en rond et t'aimais pas ça. T'avais juste envie d'hurler pour le coup. « Et.. Elle va bien ? Elle va s'en sortir ? »

C'était vraiment que je ne supportais pas dans le métier de médecin, surtout quand tu es dans mon cas c'est à dire un chirurgien cardiaque... Mais en fin de compte, il fallait l'accepter parce que c'était ainsi qu'allait la vie ! C'était la dure loi du métier quoi si on pouvait le dire... Je m'étais mis à examiner longuement, attentivement la jeune femme tout en essayant de répondre le plus sincèrement possible à ses questions... " La vie ne serait pas ce qu'elle est... S'il n'y avait point d'espoir... Même si c'est un espoir de fou mais il y a de l'espoir pour tout... J'ai appris à en avoir parce que je veux me spécialiser dans l'un des trucs les plus compliqués en chirurgie... La chirurgie cardiaque. " Je ne parlais jamais autant avec un patient ou une patiente généralement mais je voulais rassurer la jeune femme alors je parlais avec tout mon coeur. " Je comprends... Mais saches que je suis là pour t'aider, en plus tu es une Dunster et je ne peux pas abandonner l'une des membres de ma Famille. Si tu le souhaites, je superviserais ton rétablissement, je t'aiderais de mon mieux pour que tu retrouves pleinement tes capacités. ". Par la suite, vint la conversation sur le fait que je connaissais des personnes parmi les victimes. " Elle s'accroche, son état est stationnaire... "

Tu voyais le moment où il allait te dire de te mêler de tes affaires. Et il aurait probablement raison de le faire puisque ça ne te regardais absolument pas au final. C'était comme si t'essayais d'entrer dans sa vie privée même si tu ne pensais pas à mal en faisant ça. Encore une fois, t'essayais juste d'éloigner la conversation de toi parce que tu ne voulais juste pas entendre encore et encore des encouragements. Mais fallait croire que ça ne servait pas à grand chose. « Parfois avoir de l'espoir c'est plus destructeur qu'autre chose.. J'veux devenir créatrice de parfum. Je suis en chimie et.. Au moins, c'est pas le genre de métier qui nécessite forcément d'être debout, faut croire que je pourrais quand même continuer. » T'esquissais un sourire puisque pour la première fois, t'essayais de tirer le point positif. Au moins, on avait pas pu tout t'enlever et tu pourrais continuer à bosser sur tes formules chimiques sans aucun souci. C'était au moins ça de gagné. « J'suis plus une dunster. Les maisons ont fermés, on est juste des étudiants qu'appartiennes à plus grand chose. C'est vraiment gentil de ta part mais.. J'veux pas d'aide. J'veux juste être tranquille et rester dans mon coin pour m'habituer à tout ça. » Et comme à chaque fois que t'étais perdue, tu repoussais les gens. Peut être que plus tard, ce serait toi qui reviendrait le chercher mais pour le moment, t'avais juste pas envie et il devrait s'en contenter. « J'espère que tout iras bien pour elle. »