ANDREA ❖ drink till morning

Après cette journée crevante de randonnée, j'avais envie de décompresser un peu. De boire tranquillement sur le sable, à côté d'un petit feu, tout posé avec un pote. Et ce pote, c'était Andrea. Il y avait eu pleins d'embrouilles entre nous, c'était pas tous les jours la joie, mais il restait un ami et le fait de le retrouver me faisait plaisir. Avant, il était tout le temps dans les pattes de Minnie-Love et son comportement avait totalement changé. J'avais envie de le retrouver comme avant, comme quand on se marrait tous les deux pour un rien. Larguer quelqu'un, c'était difficile, tout le monde peut croire qu'on a l'air de s'en foutre, mais c'était pas le cas. Quitter Apple a été très douloureux, car j'étais encore amoureux d'elle quand j'ai décidé de rompre. Mais je ne savais pas si Andrea était toujours amoureux de Minnie-Love, car si on aime quelqu'un, on ne le trompe pas, je trouve ça normal. J'attendais que le jeune winthrop sorte de l'hotel pour le chopper dehors et l'emmener sur la plage où il y avait quelques filles plus loin, si jamais elles voulaient nous tenir compagnie. J'avais même pris un joint, mais bon, je savais pas s'il était fan. "Allez hop hop hop on ouvre les bouteilles, il fait soif à Rio!" lançai-je tout heureux de commencer à se bourrer la gueule. Puis s'il y avait un problème, l’hôtel était tout près.

On est comme ça, les mecs. On se fait des coups de pute, on agis comme des égoïstes et au final, on se retrouve quand même à picoler. C'était ce que j'étais en train de faire avec Andrea. Et puis ici, nous étions tranquille, il n'y avait pas de Minnie-Love, pas de bébé, rien, juste des mâles, à part quelques gonzesses par-ci, par-là. Je regardais mon ami. "Je changerais jamais, personne me changera." je disais ça en pensant à Minnie-Love qui voulait que je devienne un duc ou un compte je sais pas trop quoi mais l'idée me plaisait pas du tout. Je voulais rester le même avec mes potes, les vrais et voilà. En parlant de ça, je venais de perdre Sacha comme ami et ça me faisait clairement chier, mais c'était de sa faute. Il n'avait qu'à pas me cacher qu'il était le père de la fille de Leevy. Sérieusement, il avait trop d'histoires autour de moi. Il était temps de se bourrer la gueule. "Merci! Aucune maison n'a été à Rio depuis les voyages, il fallait bien que j'y emmène les winthrops! Et puis au moins, on aura des coups de soleil quand on rentrera!"

J'ai le nez tout rouge dans le sens je suis déjà bourré ou j'ai un coup de soleil? Je riais en attrapant la bouteille que mon ami me tendait. J'en bus une grande gorgée après avoir fait une grimace. L'alcool ici était fort mine de rien, je lui tendis la bouteille et je sortis mon joint qui était déjà roulé. "Ça t'arrives de fumer?" après tout, Andrea était jeune et à l'époque il ne fumait pas ou alors il me le cachait. Je sais, c'est pas bien quand on est un sportif de l'université comme moi, mais j'en avais juste rien à foutre. On était en vacances ou pas? J'allumais mon pétard et je savourais les premières lattes. Cela ne m'étonnait pas qu'il me parle encore et encore de Minnie. J'ose pas imaginer son état quand il sera saoul, j'espère qu'il n'aura pas l'alcool triste. "Je l'ai vu avant de partir. Elle veut que je devienne noble, un chevalier, un duc ou je sais pas quoi. Je lui ai dit que je préférais crever plutôt que de faire partie de son espèce." je riais en me moquant, puisque je ne savais faire que ça avec elle de toute façon.

Ah, Andrea avait déjà fumer donc il allait fumer au moins un peu avec moi, histoire de me faire plaisir. Car si je fumais le joint à moi tout seul, j'étais juste mort. Non mais, cela faisait bien longtemps que je n'avais plus eu ce petit plaisir. La dernière fois c'était avec Wade pendant une soirée entre meilleurs amis, sinon, j'y touchais plus. Alors pourquoi je me remettais à fumer? Je ne sais pas, j'ai un mauvais pré-sentiment. "Ouais, j'me suis tellement battu pour qu'elle me laisse le voir. Je pense que d'ici quelques semaines, elle me laissera la garde partagée." que Charles vienne au moins un week-end sur deux chez moi, ça me semblait bien. Andrea s'excusa de s'être embrouillé avec moi. Cela me faisait plaisir, mais pour moi, c'était du passé. En plus, il n'était plus avec Minnie, c'est comme si je l'avais rien que pour moi maintenant. "Tracasse, c'est oublié. Ça devait être chiant de l'entendre tout le temps me critiquer à longueur de journée non? " j'imaginais bien la scène. Je tirais encore quelques lattes sur mon joint puis je le donnais à Andrea s'il voulait un peu fumer maintenant. Je me laissais tomber sur le sable, le regard plongé dans les étoiles, je planais totalement.

Cela me faisait réellement plaisir ce qu'Andrea me disait, car pendant plusieurs mois, il avait été le père de Charles, sans vraiment l'être puisque c'était moi qui avait conçu cet enfant, mais il s'était occupé de lui. J'éclatais de rire quand il m'expliqua qu'il coupait court à la discussion quand Minnie-Love parlait de moi. Cela ne m'étonnait même pas. Andrea a été un gars courageux pour en durer tout ça, mais la différence entre lui et moi, c'était qu'il était tombé amoureux d'elle, alors que moi, j'arrivais même pas à la considérer comme une personne assez intéressante pour être mon amie. C'était la mère de mon enfant, cela me suffisait. On se partageait le joint tranquille et mon pote me dit qu'être célibataire, ça libérait. J'haussais les épaules en soupirant. "C'est vrai, y'a des bons côtés comme des mauvais côtés. J'dis pas que ça me manque, je suis vraiment bien en couple, mais c'était juste le bon vieux temps." le temps où je ramenais une fille différente chaque soir, le temps où les meufs se battaient limite pour moi, le temps où je brisais des coeurs sans me sentir coupable. J'avais bien changé."Mais une fois que tu trouves la meuf qu'il te faut, c'est encore mieux. J'crois que Leev c'est la bonne, c'est trop la femme de ma vie." je souriais comme un con. Mais qu'est-ce que je disais comme conneries sérieusement? J'étais défoncé comme pas possible et j'étais en train de parler de ma copine comme si c'était la plus belle chose au monde, ce qui n'était pas faux.