Oh, won't you stay with me ? (+ Maxine)

Je me trouvais dans ma chambre, les pieds bien au chaud dans mon lit lorsque je recevais un message de Maxine. Je faillis m'étouffer avec mon chocolat chaud lorsque je voyais la simple phrase qu'elle venait de m'envoyer. Elle voulait retourner en suisse. Ma cousine voulait quitter Harvard, c'était une blague. Je me levais en vitesse de mon lit, lui répondant que j'allais arriver chez elle, qu'elle le veuille ou non, elle n'avait pas le choix. J'enfilais un jean, un pull, une paire de bottes en me précipitant puis je claquais la porte de mon appartement, sautant ensuite dans ma voiture. Qu'importe si je venais de réveiller tous mes colocataires, pour une fois que je faisais du bruit, ils n'allaient pas se plaindre ! Je roulais une dizaine de minutes avant d'arriver devant l'immeuble de ma cousine, je sortais en trombe, j'pouvais pas le croire. Même si dernièrement avec tous les événements je n'avais pas vraiment eu le temps de la voir, elle restait ma cousine et je l'aimais. J'étais au courant qu'elle avait vécu une prise d'otages et que sa soeur, mon autre cousine, avait été touchée, mais ce n'était pas une raison pour déserter Harvard. Tout était terminé à présent. Je me trouvais devant sa porte, je sonnais deux fois avant de voir la petite tête blonde de ma cousine. Une chose était sûre, notre lien de parenté ne pouvait passer inaperçu, que ce soit Dinah, Maxine, ou moi, on était toutes blondes ! Maxine ! dis-je en la prenant dans mes bras. C'est quoi cette histoire ? demandai-je directement. J'étais encore sous le choc de son message.

Depuis quelques jours, Maxine restait cloutée chez elle, allant seulement à l'hôpital voir sa soeur quand elle le pouvait. Sinon, elle était chez elle, bossant parfois ses cours, regardant la télévision parfois, mais c'était tout. Puis, une idée commença à germer dans sa tête : retourner en Suisse. Enfin, c'était plutôt sa mère qui essayait de la convaincre de retourner vivre en Suisse. Elle lui disait que cette fois ci Dinah a été blessée, ça serait quoi la prochaine fois ? La mère de la cabot pensait que sa fille cadette était en danger en restant à Harvard. Maxine pensait qu'évidemment sa mère exagérait beaucoup. Néanmoins, l'idée que sa mère ait partiellement raison restait dans sa tête. Retourner en Suisse serait une échappatoire, tellement facile. Fuir Harvard restait une solution. Au départ, Maxine voulait y aller pendant quelques jours seulement, histoire de reprendre du poil de la bête. Mais plus sa mère lui parlait, plus les quelques jours devenait quelques mois, et peut être même un "définitivement". La jeune fille hésitait, elle hésitait beaucoup trop. Finalement, elle attrapa son téléphone et envoya un sms à sa cousine, lui disant qu'elle allait surement rentrer en Suisse. Sa réponse ne se fit pas attendre, Calypso lui disait qu'elle arrivait. Maxine reposa son téléphone sans répondre. Quoi qu'elle dise, sa cousine allait venir. La dunster arriva assez rapidement et sonna chez la cabot. La blonde se leva de son canapé, mettant son film sur pause et alla ouvrir la porte. Calypso la prit directement dans ses bras dès que Maxine lui ouvrit la porte, et lui demanda dans la foulée ce que voulait dire cette histoire. La blonde garda sa cousine dans ses bras un instant avant de la lâcher, pour ensuite se pousser. Entre Caly. Quand sa cousine entra, Maxine ferma la porte et l'entraîna dans le salon avant de s'assoir sur le canapé. J'ai pas encore décidé tu sais.. mais ma mère m'appelle tout les jours et me supplie de rentrer.. C'était la même chose quand il y a eu la bombe. Elle déglutit avant de secouer la tête. Tu veux boire un truc..? Maxine en oubliait ses bonnes manières !

J'observais Maxine un instant, elle semblait... différente, comme bouleversée. J'étais consciente que les derniers événements étaient... difficiles pour tout le monde, même si je n'étais pas là lors de la prise d'otages, j'essayais du mieux que je pouvais de comprendre les gens qui y étaient. Elle ne pouvait partir. Elle devait affronter, elle était forte, ce n'était pas son genre de fuir. Je la prenais dans mes bras, histoire d'en profiter tant qu'elle était encore là. J'essayais difficilement d'imaginer Harvard sans Maxine, et ça me paraissait impossible à croire. J'esquissais un sourire discret lorsqu'elle me disait d'entrer et je m'exécutais. À présent je voulais en savoir plus, le pourquoi du comment. Un soupir s'échappait de mes lèvres quand elle me disait que sa décision n'était pas encore prise, ouf. Même si elle y pensait cela veut dire que, premièrement elle n'allait pas faire cela sur un coup de tête et puis que j'avais encore du temps pour la résonner. Harvard n'était pas si terrible malgré un attentat, une épidémie, des viols et une prise d'otages... enfin si, quand même, c'était un lieu assez terrible si on regardait les choses sous cet angle, mais il y avait tellement plus. Notamment une des meilleures universités du monde, quand même ! J'essayais de trouver les mots adéquates, cela ne servait à rien de lui montrer à quel point c'était une bêtise, enfin, pas de manière aussi directe. Je voulais d'abord comprendre pourquoi exactement elle pensait à ça. Je me doute qu'elle doit être inquiète dis-je, je connaissais ses parents, ils aimaient leurs filles. Au moins, de ce côté-là, j'étais tranquille, dans mon malheur il y avait des avantages. Mais c'est ta décision Maxine, la tienne, pas celle de ta mère. Tu es sûre que c'est ce que tu veux ? C'est à cause de la prise d'otages ? Tu sais des drames arrivent partout, puis au final, tout est en train de revenir à la normale dis-je en venant m'asseoir sur le canapé. Elle me proposait de boire quelque chose. Non merci ça va aller dis-je en souriant.

Il ne fallait pas être Einstein pour le voir, Maxine avait été très bouleversée par les derniers évènements. Heureusement que Calypso n'était pas été prise en otage. Elle aurait été encore plus mal. Il n'était pas nécessaire de dire que Maxine tenait beaucoup à Calypso. Elle avait appris à la connaître et de fil en aiguille, sa cousine était devenue indispensable à sa vie. Indispensable. La dunster n'était pas qu'une cousine pour Maxine. Leurs comportements n'étaient pas ceux de simples cousines. Du moins, pour Maxine. La cabot savait qu'elle devrait tout raconter à Calypso, même si elle ne voulait pas en parler. Elle devra tout lui raconter à un moment ou un autre. Comment ça s'est passé, qu'est ce qu'il s'est passé, pourquoi elle voulait partir, tout ça. Maxine aimait énormément Harvard, et son rôle de vice-présidente aussi. Mais elle aimait encore plus les gens qu'elle avait rencontré. L'avantage avec Calypso, c'était qu'elle connait tout de sa cousine. Ses parents, sa vie notamment. Elle savait comment la mère de Maxine était, le pouvoir de persuasion qu'elle pouvait avoir. Maxine n'avait jamais rien refusé à sa mère sauf une chose : retourner en Suisse suite à la bombe. Quand elles étaient toutes les deux assises, Maxine commença à expliquer un peu sa décision et elle regardait sa cousine du coin de l'oeil, cette dernière lui répondit. Je sais bien.. non, je ne sais pas encore. Maxine fit alors une pause, inspirant doucement. J'ai peur de ces malheurs, ces drames. Tu connais ma vie, tu sais que j'ai jamais été habituée à ça. La cabot secoua doucement la tête avant de passer une main dans ses propres cheveux. Si je reste, je ne retourne plus jamais à Widener Library. Elle préférait éviter ce lieu, elle ne voulait pas que des flashs de la prise d'otage ou de la bombe lui reviennent en tête. Elle était là, dans ce même lieu, à chaque drame.

Maxine était à présent un pilier pour moi à Harvard, elle représentait un repère dont j'avais besoin et l'imaginer retourner dans son pays d'origine me faisait réellement bizarre. Les relations avaient tendance à évoluer au sein de notre université, mais il y avait bien une chose qui persistait malgré le temps : les liens familiaux, parce qu'on ne pouvait tirer un trait sur une personne qui partageait notre sang. Et je ne pouvais définitivement pas me résoudre à tirer un trait sur ma jolie cousine. Même si elle retournait en Suisse, j'étais consciente qu'on allait garder un certain contact, mais ça n'allait pas être la même chose. Lorsqu'elle était ici je pouvais aller chez elle, à n'importe quelle heure sans me soucier de la distance. Je ne m'entendais pas particulièrement bien avec mes soeurs, parce que c'était très compliqué et que j'avais du mal à les accepter, surtout Irina, mais avec Maxine tout était simple. Elle était éduquée, gentille et intéressante mais encore mieux, je l'aimais beaucoup. C'était donc important pour moi de comprendre les raisons pour lesquelles elle voulait partir, mais surtout lui faire réaliser que quitter définitivement Cambridge était loin d'être la solution. C'était une porte de sortie facile qui n'allait pas l'aider pour oublier ce qu'elle avait vécu, loin de là. Je sais bien Maxine, ce n'est pas facile que tu as vécu mais tu ne dois pas laisser des monstres gâcher ton avenir, tu es plus que forte qu'eux dis-je en prenant ses mains dans les miennes. Puis, je suis là, tu n'es pas seule ici, tu as Dinah, et même si elle a été touchée par cette tragédie, vous allez surmonter tout ça, je le sais. Je parlais peut-être trop vite mais je devais la réconforter, elle devait voir le positif au lieu de se noyer dans le négatif. Je comprends… pourquoi tu ne vas pas voir un psy ? Il pourrait t’aider à digérer ça dis-je calmement. Lors de la mort de mes parents, ça m’avait beaucoup aidé. En tout cas, si tu veux partir, je vais l’accepter, mais tu ne devrais pas décider ça sur un coup de tête, surtout si ça doit être définitif.

Calypso lui parlait, essayait de la convaincre de ne pas partir définitivement. Son coeur se serra quand elle évoqua Dinah, sa soeur adorée. Elle n'avait pas eu beaucoup de ses nouvelles, Maxine priait intérieurement pour que tout aille bien pour elle. Ca lui brisait le coeur de la savoir sur un lit d'hôpital à cause d'un monstre. Ca lui brisait le coeur de savoir qu'elle n'avait rien pu faire pour l'aider. La vision de son genou ensanglanté lui avait brisé le coeur, lui rappelant à quel point elle avait toujours été si incapable de protéger qui que ce soit. Quand Calypso avait pris ses mains, elle se rendit compte que ses propres mains tremblaient. La cabot ferma les yeux en inspirant. Elle pourra voir un psy, oui, sachant qu'elle même fait de la psychologie et commence à connaître les ficelles de cette matière. Normalement, ça devrait être Maxine, la psy, mais un homme ou une femme dont elle ne sait rien. La blonde déglutit quand Calypso parla de sa décision. En réalité, Maxine n'était sûre de rien, mais elle devait parler à sa mère, c'était tout ce qu'elle savait. Au fond, si sa mère lui ordonnait de rester en Suisse, la blonde n'était pas sûre de lui obéir. Elle n'en savait rien, elle ne savait rien. Maxine haïssait quand elle était comme ça, quand elle ne savait pas quoi faire. Néanmoins, elle savait qu'elle pouvait compter sur Calypso. Ca, elle en était certaine. Maxine rouvrit les yeux et releva les yeux vers sa cousine. Plus forte qu'eux ? Ca m'étonnerait.. commença-t-elle,Dinah ne donne pas trop de nouvelles, elle m'inquiète. Maxine inspira un moment avant de reprendre. Ca me ferait bizarre de voir un psy, vu que j'suis en psychologie.. Je te promets de ne pas prendre une décision à la légère.. termina-t-elle en souriant légèrement.