game over (+ Vanille, flashback)

J'étais à la Dunster House, enfin l'ancienne dunster house puisqu'elle allait fermer. C'était si beau de dire ça, genre j'y croyais pas encore. J'étais tellement heureuse de l'annonce du doyen, les confréries c'était terminé, d'ailleurs ce soir j'allais fêter ça avec les autres membres de Nemesis. Même si ce n'était pas de notre faute pour le coup, on jouait un rôle. On s'était battu depuis des mois, essayant de trouver tous les moyens du monde pour anéantir ce foutu système, et à présent, on touchait au but. C'était difficile à croire. La meilleure nouvelle du siècle. Je repensais à tout ce que j'avais fait avec Nemesis, un sourire aux lèvres, assise sur le canapé du salon. C'était sûrement la dernière fois que j'allais m'asseoir ici, mais ça ne me dérangeait vraiment pas pour le coup. Puis, j'entendais quelqu'un arriver... une tête blonde que je ne connaissais que trop bien, Vanille, super. Elle savait pour Nemesis et c'était la dernière personne que j'voulais voir... quoique, maintenant, on avait gagné. Alors, ça s'passe comment cette fermeture des maisons ? demandai-je, ne pouvant résister. Elle savait donc au moins je n'étais pas obligée de faire semblant.

T'avais l'impression d'être complètement anéanti par la nouvelle. Non mais sans mentir hein, t'étais totalement au bout de ta vie. Jamais tu n'aurais cru un jour que ça puisse arriver. Les maisons d'Harvard allait fermer leurs portes. T'étais en train de passer tes derniers jour à la Dunster et.. C'était juste impossible quoi. Tu pouvais pas le supporter. Vraiment. T'avais l'impression de vivre un calvaire pour le coup.Tellement que tu ne t'étais même pas décidée à faire tes affaires. Pourtant, il allait falloir que tu te résignes à quitter cette chambre. Ta chambre. Non vraiment, t'étais aénantit par cette décision et t'avais aucune idée de comment gérer ça. Dépitée, tu passais par le salon errant comme une âme en peine sans trop faire attention à ce qui pouvait se passer autour de toi. Du moins, jusqu'à ce qu'on t'adresse la parole. Jusqu'à ce que Calypso t'adresse la parole. « Mal. Mais pas pour toi je suppose. » Ironie quand tu nous tiens. Tu connaissais son secret, tu savais qu'elle appartenait à une sorte de groupe secret visant à vouloir détruire les maisons et il était clair que là, elle devait jubiler de voir que c'était en train d'arriver. « Tu sais, j't'aimais bien. Mais j'vais plus me retenir pour dire ce que tu faisais. Tout le monde saura que t'es qu'une menteuse. » Ouais, t'étais pas forcément crédible pour faire des menaces mais au moins t'essayais.

Elle semblait super triste la pauvre, mais elle allait vite se rendre compte que c'était le mieux pour tout le monde. Alaska pensait que je ne ressentais rien pour les étudiants qui étaient malheureux, loin de là, je faisais ça pour eux justement. Seulement il fallait passer par la case déception avant de réaliser que les maisons étaient tout simplement inutiles. J'acceptais donc de voir les gens « souffrir » autour de moi, ma propre femme était en train de perdre son poste de présidente, et pourtant, je restais la tête haute. C'était la meilleure chose à faire, afin de retrouver une vie étudiante meilleure. Non, tu as raison, je vais très bien dis-je avec fermeté. Je n'allais pas me joindre à son malheur par simple besoin de lui faire plaisir, une chance pour moi, je ne ressentais pas ce besoin. Le seul moyen qu'elle trouvait pour m'attaquer, c'était de me menacer... cela me faisait sourire. Qui allait la croire maintenant ? Ils allaient tout simplement lui rire au nez ou la prendre pour une folle. Mais vas-y, surtout ne te gênes pas pour moi ! En attendant, ça ne va rien changer, les maisons c'est terminé dis-je toujours avec un petit sourire en coin. En même temps je faisais ça pour eux, mais c'était une fierté de me dire que tout était en train de payer, indirectement, certes, mais quand même. Même si je croyais en ma cause, jamais je n'aurais pensé réellement réussir, alors oui, aujourd'hui, j'étais vraiment super heureuse.

Et l'pire, c'est qu'au fond, t'avais pas vraiment envie de faire ça. T'étais pas ce genre de fille à crier sur tout les toits les secrets des autres et même si personnellement, t'étais blessée de voir les maisons fermer, t'avais pas non plus envie que les choses se passent mal pour elle si tu disais tout. Pour la peine, t'étais tiraillée mais ça, elle avait pas besoin de le savoir, pas vrai ? Tu pouvais essayer de faire la méchante même si t'étais carrément pas crédible dans ce rôle. Mais vraiment, la voir aussi heureuse de cette nouvelle alors que toi, t'étais totalement anéanti, ça te mettais en rogne. Enfin, tu comprenais totalement le fait que certaines personne puissent ne pas aimer le système des maisons mais.. Elles avaient qu'à ne pas y être ? Enfin, y avait pas besoin d'emmerder tout le monde pour une divergence d'opinion. C'était comme si toi, t'allais imposer à tout le monde de rejoindre une maison. Ben non, ça se faisait pas. Alors ce que Caly faisait c'était pas correct. Surtout que du coup, elle était une putain de traître. « J'comprends pas ce que ça t'apportes en fait. T'y gagnes quoi ? Qu'est ce que ça pouvais te faire que nous on soit bien comme ça ? » Non mais vraiment. C'était pas comme si ça changeait quelque chose à sa vie alors t'étais perplexe vis à vis de ses actions. Pourquoi est ce qu'elle voulait autant empiéter sur tout ça ? « J'vais me retrouver dans une chambre qui n'sera là que le temps de nous laisser rebondir. T'y penses toi à ceux qu'ont pas d'autres solutions ? Qu'ont pas les moyens d'avoir un appart ? J'ai pas un rond, j'suis là que grâce à une bourse alors j'suis censée faire quoi maintenant ? »

Nemesis était un groupe secret parce que les gens n’étaient pas assez ouverts pour accepter d’autres avis. Ils restaient bloqués sur leur idée de confrérie à la noix et ne voulaient rien entendre d’autre, comme s'ils avaient bien évidemment la bonne solution. On était obligé d’agir « dans l’ombre » puisque, honnêtement, si le club était visible, tout le monde se liguerait contre nous. Les étudiants ne voyaient pas sur le long terme, ils pensaient juste à leur petite vie tranquille à l’instant présent, sans réaliser que le système n’était pas du tout adapté. Par exemple la compétition : quelle idiotie ! Comme si tout devait se résumer à qui était le meilleur. Et Vanille était une de ces étudiantes, elle voyait dans les maisons quelque chose de positif. Elle pensait que c’était le meilleur système, même si je ne la portais pas particulièrement dans mon coeur je ne pouvais la blâmer : elle était comme 90% des étudiants si ce n’est plus. Mais je restais tout de même surprise de son silence quant à mon « activité », m’enfin dans cette fermeture, on y était pour rien donc elle pouvait essayer de tout me mettre sur le dos, je n’étais pas la violeuse d’Harvard. Ce que j’y gagne ? Rien. Juste de me dire que j’ai pris la bonne décision, que j’ai aidé les autres, parce qu'un jour vous allez réaliser à quel point c’est pourri les confréries dis-je calmement à l’égard de la jeune femme. Il y a tellement mieux que de créer des petits clans de chaque côté, il y a toujours des tensions, une compétition inutile. Puis elle m’expliquait à quel point sa vie allait être misérable sans les confréries, comme si, sa vie à Harvard ne se résumait qu’à ça. J’avais envie de rire. Déjà j’pense pas que le doyen va vous laisser dehors, il y a des aides. Puis tu te rends compte ça veut dire qu’un élève qui n’a pas d’argent, est obligé de rentrer dans une confrérie pour étudier à Harvard, c’est du n’importe quoi. Si c’est qu’un problème de logement y’a d’autres moyens. De toute manière, les confréries c’était du n’importe quoi à la base.

Bon, prendre cet exemple là n'était pas forcément la meilleure chose et c'était pas non plus comme si c'était un argument du tonnerre mais ça te tracassais tellement que t'avais pas pu t'en empêcher. Non mais vraiment, ils pensaient pas à vous. C'était de l'égoïsme. De l'égoïsme pur et simple. Ne pas aimer c'était une chose, vouloir le détruire s'en était une autre. Putain mais t'aimais pas le foot et t'étais pas pour autant en train d'oeuvrer dans l'ombre pour faire fermer tout les clubs existants dans le monde. Fallait arrêter la connerie à un moment. « C'est bien. Continue à te dire que tu nous viens en aide alors que t'es qu'une foutu égoïste. T'aides personne à part toi même et la seule chose de pourri ici, c'est toi. » Parce qu'elle était une menteuse. Qu'elle faisait croire à tout le monde qu'elle appartenait à la Dunster mais que derrière ça, elle faisait tout pour détruire cette maison. Si ça c'était pas être pathétique et misérable, tu savais pas ce que c'était. « Avec ou sans maison, y aura toujours des clans. Parce que y aura toujours les riches, les pauvres, les drogués, les intellos.. C'est partout pareil avec ou sans maison et tu veux nous priver de notre droit d'appartenir à quelque chose juste parce que ça te conviens pas ? » Mais putain, qu'elle devienne student et qu'elle arrête d'emmerder le monde. C'était pas possible d'être aussi con ma parole. « C'est pas qu'un problème de logement ! Tu vas chercher à faire fermer tout ce que t'aimes pas ? J'trouve ça pittoresque de voir des gens se battre contre un système présent dans une université. Ça apportera jamais rien à ta vie. »