Mauvais Karma ou avoir la poisse !

Mauvais Karma ou avoir la poisse !

Uune après midi un petit peu banale pour Calixte qui avait finalement décidé de venir faire un tour à la bibliothèque pour pouvoir être au calme et étudier. A la voir comme ça assise avec ses cours et des bouquins autour d'elle, on pourrait imaginer qu'elle se passionne totalement pour son cours de chirurgie dentaire, alors qu'au final, elle en a totalement rien à cirer. Pourtant, ça va faire maintenant cinq ans qu'elle foule les couloirs de l'université de Harvard et qu'elle n'a pas été capable une seule fois d'envoyer balader ses parents, ou plus précisément son père pour faire ce qu'elle désirait le plus au monde : devenir une artiste.
Jamais elle n'avait eu le courage de provoquer cette discussion parce qu'elle savait pertinemment qu'au final, cela se clôturerait par une dispute et qu'elle risquerait de claquer la porte au nez de ses parents pour toujours. N'aimant pas les conflits, préférant les fuir ou les tourner en dérision, elle avait donc décidé de se taire et de vivre sa passion autrement, notamment en ayant fait l'acquisition de ce local non loin de l'université qui était un peu son QG ou en assistant à des soirées privées bien spéciales.
Mais cette après midi il n'y avait ni drogue, ni préparation à une soirée, ni pinceau. Calixte était sagement assise entrain d'étudier et ça devait faire un petit moment qu'elle était dans cette position puisqu'elle commençait à ressentir des contractures au niveau des cervicales ainsi que des fourmillements au niveau des pieds. La rouquine enleva alors ses lunettes qu'elle déposa sur le bureau avant de s'étirer doucement tout en faisant tourner un petit peu sa tête pour se décontracter la nuque. Dépliant les bras, elle ne fit pas attention et percuta alors quelqu'un en donnant un petit coup de poing. La jeune femme tourna alors la tête vers la personne, prête à s'excuser avant de se retrouver au final face à une personne qu'elle n'aurait jamais pu imaginer croiser ici. Elle écarquilla grand ses yeux, faisant ainsi encore plus ressortir leur bleu. Mais qu'est ce qu'il faisait ici ?

« Je ... Heu ... Pardon ! »

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Mauvais Karma ou avoir la poisse !

Ce matin en se réveillant, elle avait eu cette drôle d'impression qui ne l'avait pas quittée de la journée. Vous savez ? C'est comme si vous sentez qu'il y a au dessus de votre tête un énorme orage qui va bientôt s'abattre sur vous. Vous avez alors l'impression d'avoir les épaules lourdes, de vous trainer, que rien ne va dans votre sens. C'était ça, ou alors, c'était peut être le fait que depuis l'accident de son amie elle dormait plutôt mal. Des images de Sasha mêlées à celles de Nahélie se mélangeaient dans sa tête et au final, elle se réveillait en sursaut, totalement en sueur. Parce que oui, bien évidemment, l'accident de la blondinette l'avait profondément touchée, d'autant plus avec cette amnésie partielle, mais plus encore parce que ça lui renvoyait les images de sa petite soeur, qui, des années auparavant avaient eu elle même un accident de voiture et était restée deux semaines dans le coma. Deux longues et interminables semaines.
Peut être qu'aujourd'hui, elle n'aurait pas du sortir, rester dans son lit, bien au chaud sous sa couette et tenter de rattraper les heures de sommeil perdus, mais malheureusement, les partiels allaient bientôt arriver, et quoi qu'elle puisse en dire, elle devait les réussir. Assise depuis maintenant quelques heures sans doute, il fallut que ça soit pile poil à ce moment là qu'elle décide de s'étirer pour venir donner un petit coup dans le visage d'un inconnu ... qui n'en était pas réellement un. En le voyant, la jeune femme s'excusa, mais était plus que surprise. A vrai dire, elle ne l'imaginait pas aller à la fac, elle le voyait plutôt comme, en fait elle savait pas trop mais pas ici. La jeune femme lui fit un petit sourire gêné, remettant ses lunettes sur le nez, comme si le fait de les avoir allaient changer quelque chose...

« Les partiels ... »

Lui répondit elle alors simplement, toujours avec ce sourire gêné sur le visage qui dénotait à quel point elle ne se sentait pas à l'aise. Elle était loin de la Calixte qu'il avait pu rencontrer, celle qui se droguait, se mettait même à perdre en étant totalement nue, qui pouvait aussi passer la nuit avec lui ... bref elle était bien loin de cette image là, plutôt dévergondée il fallait l'avouer. En l'entendant lui dire que c'était "drôle" de se retrouver ici, la jeune femme se racla doucement la gorge, c'était peu de le dire, en effet.

« Je ... pareil, je savais pas que t'étais ici. Enfin tu étudies ici ou bien t'es juste là pour euh... donner un cours, je sais pas ! »

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Mauvais Karma ou avoir la poisse !

Elle en était sure, elle devait sans doute être rouge, toute rouge, complètement pivoine, les joues en feu, bref elle avait d'un coup une bouffée de chaleur. Pas le genre bouffée de chaleur que vous pouvez ressentir lorsque vous vous sentez attirée par un jeune homme, celle ci peut être agréable. Là elle en était sure, tout son corps transpirait la gêne, et dénotait une attitude plutôt nerveuse. Déjà, il suffisait de voir comment d'un coup sa main avait accaparé un stylo pour jouer avec. Non non et non, il fallait qu'elle se reprenne, après tout, en assistant à ce genre de soirée ça lui pendait plus ou moins au nez de se retrouver un jour nez à nez avec un autre artiste déjanté. Mais là se retrouver en plus, face à lui, lui ... mais d'ailleurs c'était quoi son prénom ? Oh mon Dieu ! Elle l'avait fait ! Elle avait passé du temps -et pas à jouer au scrabble- avec une personne qui la connaissait ... plus que d'autres nous pouvions dire, sans connaitre ni son nom, ni son prénom. A cette pensée, Calixte secoua la tête, en ayant un petit ricanement nerveux qu'elle fit rapidement taire. Manquait plus qu'il la prenne pour une cinglée maintenant ! Mais heureusement dans un sens que lui semblait être moins gêné qu'elle, pour ne pas dire pas du tout, voir même amusé.

« Dentisterie » dit elle en faisant une petite grimace avant d'ajouter ne lui laissant le temps de rien dire. « Et même pas du rigole ! »

Parce que oui, il y avait de quoi se moquer tout de même, surtout pour quelqu'un qui pouvait la connaitre comme lui la connaissait. Dans les soirées, elle n'avait rien à voir avec une blouse blanche et une fraise dans la main, elle était plus adepte du pinceau ! Si elle commençait un peu à se détendre, ou du moins, tenter d'en avoir l'air, elle fut limite choquée en entendant ce qu'il venait de lui dire sur ses lunettes. La jeune femme le regarda alors d'un air presque offusqué en ouvrant grand la bouche avant de voir des gens les regarder autour.

« Mais chuuuuteuh ! T'es malade ou quoi de dire ça ... ici ! »

Lui répondit elle, avant que finalement elle attende une personne dire "chut" à son tour, sans doute avait elle un peu monté le volume de sa voix sans s'en rendre compte. Et ce fut à sa dernière réplique que la jeune femme sortie le vrai premier sourire amusé et sincère. Ah leur soirées ... elle en avait encore les images qui lui parvenaient à l'esprit. Mais trêves de plaisanteries, cette Calixte n'est pas là pour le moment.

« Et toi alors ? Qu'est ce que tu étudies ? Sans être indiscrète bien entendu ... »

Petit sourire en coin, ça y est, elle commençait à se détendre à son tour.

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Mauvais Karma ou avoir la poisse !

Gagner de l'argent en faisant ça, sans doute oui qu'elle en aurait, surtout avec la clientèle que comptait lui trouver son père. Des riches, des acteurs, bref, que du beau monde et sans doute qu'elle deviendrait alors une référence pour les people, parce qu'avoir une jolie dentition et un jolie sourire, dans ce milieu là, ça reste tout de même primordial. Mais elle s'en foutait royalement, elle sa reconnaissance elle aimerait l'avoir au travers de ses toiles. Malheureusement pour elle, ça n'arriverait jamais, à moins qu'elle puisse en faire tout en restant anonyme. A vrai dire, l'idée lui avait déjà traversée l'esprit, mais elle ne voulait pas être une artiste anonyme, elle voulait être reconnue pour son art et surtout que son père puisse voir ce qu'elle aime réellement, mais ça, ça c'était un doux rêve.
Avouant à Zac ce qu'elle faisait, elle se sentait un peu honteuse à vrai dire, elle était loin de la Calixte qu'il pouvait connaitre, ou plutôt de cette inconnue avec qui il avait partagé plus de choses que quiconque. Disons qu'il connaissait une partie d'elle, peut être la plus intéressante au final, la plus "vrai" en tout cas.

« Ouais à ce qui parait ça paye plutôt bien... enfin c'est ce que mon père m'arrête pas de dire, d'autant plus que j'ai déjà ma clientèle avant même de commencer. Pfff »

Quelques peu agacée, la jeune femme secoua la tête, préférant ne plus rien ajouter, et au vu de son attitude, le jeune homme avait sans doute du comprendre qu'elle n'aimait pas forcément ce qu'elle faisait, après tout, c'était tellement loin d'elle tout ça. Lorsque Zac commença à parler trop fort, la jeune femme l'engueula un petit peu, surtout d'aller la traiter de coquine devant tout le monde. Peut être ne s'en rendait il pas compte, mais elle avait tout de même une réputation à tenir, faut pas croire !

« On est dans une bibliothèque ! » lui répondit elle alors du tac o tac tout en chuchotant, histoire qu'il prenne exemple sur elle et en fasse de même. De toute façon, voyant son comportement, il ne devait vraiment pas connaitre les règles ici, et dans un sens, c'était plutôt attirant ... mais non, Calixte devait se recentrer, là elle n'était pas en soirée, elle était à la fac et en pleines révisions !
Lorsque le jeune homme lui dit à son tour ce qu'il étudiait, la jeune femme eu un petit sourire, plutôt épatée. Même si l'architecture n'était pas de la peinture ou du dessin, pour elle c'était de l'art. Il fallait être même un peu visionnaire sur les bords pour pouvoir faire ce travail là.

« C'est un beau métier que tu as choisi de faire. Crées nous de belles choses » Lui dit elle avec cette fois ce regard rêveur qu'elle pouvait avoir de temps à autres. Ce qu'elle pouvait aimer l'art sous toutes ces coutures, une vrai passionnée. « Cinquième et toi ? » A vrai dire, elle pensait que c'était la même chose ou peut être une année de plus. Calixte n'a jamais été très forte pour donner un âge à une personne, mais elle était persuadée qu'il avait son âge ou était à peine plus âgé ...

« Au fait tu veux t'assoir ? Enfin si tu es ici pour étudier bien sur... »

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