j'veux bouffer (Azleton)

Tu reposais ton téléphone sur le meuble juste à côté de ton lit poussant un soupir. T'avais même pas envoyée de message à Maggie ou bien à Demyan. Tu supposais qu'ils devaient être au courant, après tout c'était ta famille alors ils avaient du être les premiers avertis de ce qui c'était passé pendant cette fameuse prise d'otage. Ce que tu ne comprenais pas par contre, c'était le fait qu'il ne soit pas encore là. Peut être que tu.. Non. Despe allait venir et tu ferais ça plus tard. Tu savais que si ton frère et ta soeur venait, il n'accepterait pas d'être là en compagnie d'une amie et il était hors de question que tu dises à Despe de s'en aller. Puis merde quoi, elle allait t'amener à bouffer. Bref. T'avais l'impression qu'il y avait une éternité que tu ne l'avais pas vu. Peut être que c'était de ta faute après tout. Avec ta mise en couple avec Max, c'était comme si tu avais laissée tout le reste de côté. Et tu savais que t'aurais pas du faire ça mais.. Bref, c'était pas le moment de te justifier sur ce genre de chose. Tu poussais un nouveau soupir jetant de nouveau un regard vers la porte. Il te tardait qu'elle arrive. Pourquoi elle mettait autant de temps d'ailleurs ? Peut être parce que tu lui avais donnée comme une liste de course. Ouais ça devais être ça. Et finalement, tu voyais la frimousse de ta meilleure amie débarquer. « Gosh, t'es là. Dis moi que tu vas me donner de quoi ne pas mourir de faim. »

Je savais que Vanille était à l'hôpital depuis le soir même où j'étais rentrée de Pologne. Mais j'avais décidé de ne pas aller la voir tant que je ne l'avais pas entendu d'elle-même, comme si j'avais encore l'espoir qu'elle ne s'y trouve pas. Ce n'était pas de la naïveté, c'était.. un moyen de se protéger soi-même, disons. Je détestais cette sensation qui grandissait en moi comme une mauvaise culpabilité mal placée. Je n'avais pas de raison de me sentir coupable de quoi que ce soit, et pourtant, c'était ce que je ressentais. J'avais mal pour eux, et je ne pourrais jamais comprendre leur douleur, à tout mes proches qui ont du assister à ça. C'était donc pour cela que je me tenais devant la chambre qui m'avait été indiquée, sans pour autant presser la poignée. Je lui avais promis d'être de bonne humeur alors je crevais d'inquiétude, alors je tentais de rester naturelle avant d'enfin entrer. Je ne voulais pas plomber l'ambiance, ou dire quoi que ce soit qui pourrait lui remémorer tout ça. Pour l'instant, mon but était de la faire sourire. Et enfin, j'entrais dans la chambre, tenant tant bien que mal un sac de course et une pizza. Imaginez un instant la tête des infirmières quand j'étais arrivée avec ça. « Vous êtes servie, mademoiselle. » dis-je en posant tout ça sur la petite table à côté de son lit. « T'aurais vu la tête des médecins, c'était plutôt drôle. »

Non mais parce que s'il fallait parler d'un truc, c'était vraiment de la bouffe. Sans déconner, comment faisait-il pour que ça soit aussi dégeu ? Parce que sans mentir, manger à l'hôpital c'était un vrai calvaire hein ? Rien n'avait de goût et quand t'avais cru pouvoir te rattraper sur une compote et bien.. Echec. Même la compote était pas bonne. Faudrait sérieusement penser à faire des réclamations quoi, c'était juste pas possible de continuer dans ce sens en fait. Alors ouais, la première chose que t'avais demandée à ta meilleure amie, c'était qu'elle te ramène à manger. Histoire que t'ais au moins un truc bien ici et bien sûr, elle se ramenait avec un sac plein de provision plus une pizza. Est ce que tu pouvais l'épouser ou pas ? Non mais parce qu'elle te sauvait la vie là. Tu regardais le tout avec les yeux brillants te retenant quand même de ne pas sauter dessus comme si t'étais totalement affamée. « Je me demande même comment ils ont pu te laisser passer en fait. » Parce que normalement, c'était interdit de ramener à manger ici. Et fallait dire que pour le coup, c'était pas très discret mais en même temps, c'était plutôt difficile de cacher une boîte à pizza dans un sac à main. Bref, le plus important c'était le fait qu'elle était passé quoi. « Alor, la pologne c'était comment ? »