AMEN ► Monte c'est moi qui pilote !

J'avais encore le bras endolori, l’atèle toujours autour de l'épaule droite, l'handicapé essayait de reprendre sa vie en main, même si ce n'était pas évident, j'avais beau être gauche dans de nombreuses situations, gaucher pas le moins du monde. Mais il fallait bien faire les courses pour l'appart, depuis que j'avais repris mes affaires pour rejoindre mon super coloc Matthias. Descendant du bus, je détestais les transports en commun, ceux qui poussent, les grands mères avec leur sourire de faux cul pour te faire comprendre qu'il vaut mieux que tu bouges si tu veux pas te prendre la canne dans le cul. Ouf j'avais survécu, les fruits, les légumes, les caddies rien de mieux pour faire des courses dignes de ce nom. Prêt à prendre un caddie, je vie Amen dans les parages. Tu me suis ?

C'est en fermant la porte de la collocation derrière moi que je me dirige vers la magasin alimentaire. En effet, en ce moment le stock de nourriture diminue vitesse grand v, probablement parce que Charlie mange pour consoler son chagrin et que, autant l'avouer, je l'accompagne. La nourriture, l'air de rien est un bon moyen d'apaiser les émotions négatives. Les courses, c'est plutôt quelque chose que j'aime faire, pas trop chiant et ça me permet de choisir ce qu'il y aura dans le frigo. C'est à la suite de quelques minutes de marche que j'entre dans la magsin, avant d'être interpellée par une voix m'étant familière. Je me retourne et trouve Matthéo, une atèle autour de son épaule, tout sourire. Je ne sais pas, ma mère m'a toujours déconseillé de suivre les garçons. dis-je en rigolant avant de lui déposer un bisous sur la joue. Comment va ton bras ? Pas trop mal ?

Faire les courses, affronter la réalité de la vie, il faut continuer à avancer, les morts nous guettent encore, je revois le visage de Gaetan totalement pétrifié, loin d'être totalement maître de lui même dans toutes ses histoires, il tremblait, il suait de peur mais avait une motivation hors normes. Non je ne pourrais jamais repenser à cet instant, mon cerveau voulait faire Reset sans grand succès pour le moment, ma blessure et mon mal de chien à chaque fois que je bougeais le bras, tous ces détails qui me rappelait ce moment désastreux que nous avions vécu. Tous les mecs ne sont pas à mettre dans le même lot ! Si ça me fait encore mal ... et toi tu n'as rien eu j'espère ! dis je en tout en déposant un bisous sur sa joue, avant de rentrer à mon tour dans le supermarché, c'était le moment de prendre tout ce qui fait grossir pour oublier !

La prise d'otage, ou plutôt, les prises d'otages qui ont eu lieu il y a peu ont pas mal chamboulés tout le monde. Beaucoup ont été blessés, certains même sont morts, comme Lou, sous mes yeux. Ou Gus, qui après avoir totalement paniqué suite au message des forces de l'ordre dans le haut parleur de l'amphithéâtre s'est mit une balle dans la tête. Personnellement, malgré m'être opposée à lui, j'ai eu la chance de ne rien avoir et de pouvoir aider certains blessés, comme Maxime. Je ne savais pas ce qui été arrivé à Matthéo, n'ayant pas pensé à lui demander des nouvelles à cause de l'état de ma colocataire Charlie, qui était la petite amie de Gus. Ce n'est pas faux. Oh, j'espère que ça ira mieux rapidement. dis-je l'air inquiet. Oh, moi je n'ai rien eu. J'ai juste aidés les blessés. Je suis assez contente de ne pas avoir été blessée pour être franche, mais ça me fait de la peine de voir que presque tous les gens qui comptent pour moi se sont pris une balle. Je m'en sens presque fautive.

Poussant le chariot de mon bras valide, la cohue était hallucinante par ici, à en faire tourner la tête, c'était étrange tous ses gens qui vivaient leur vie comme si de rien n'était ! Même moi j'en avais du mal à poser mon pied devant l'autre pour avancer et continuer de vivre ma vie. Je crois qu'un baiser magique et je repars d'un seul coup ! formulais je en lui adressant un clin d'oeil, avec un sourire totalement innocent, oui jouait été ma spécialité et le mieux c'était que je savais où était la limite ! Tu nous a joué Meredith Grey c'est ça ... j'espère au moins que tu étais moins chiante qu'elle ! Bon alors tu as quoi à trouvé, tu monte et on fait les fous ?

Il pousse le caddie et je le suis, entrant dans le magasin. Comme habituellement, la supermarché grouille de monde. C'est ça, la partie négative de la corvée des courses. Slalomer entre les gens, se faire bousculer.. n'est pas toujours agréable, mais bon, on fait avec, faut bien se nourrir ! Je souris presque timidement lorsqu'il me dit qu'il lui suffirait d'un bisous pour repartir. Je l'aime beaucoup Matthéo, il est plutôt gentil, drôle et assez plaisant à regarder, faut le dire. J'sais pas vraiment si tu le mérites. dis-je en rigolant légèrement. Puis il revient rapidement sur le sujet fâcheux. J'étais la Meredith Grey en pleure, donc si, aussi chiante qu'elle en fait. dis-je, en me dirigeant vers le caddie pour y monter, signe que j'avais accepter sa proposition. Met les gaz, qu'on rigole un peu !

Comme si la question se posait ça ne se voit pas que j'ai une auréole au dessus de la tête ? dis je en affichant un sourire franc sur mon visage, comme si j'étais en train de me déboîter la mâchoire, faisant briller mes belles dents d'un éclat de folie. Une fois rentrés dans le magasin, je ne savais pas trop par où commencer mais bon le monde était déjà partout et je sentais que cela allait me saouler rapidement, heureusement je me trouvais en charmante compagnie. J'aime pas Meredith Grey mais toi je t'aime bien alors tu as de la chance. dis je avant de commencer à accélérer pour me diriger vers le rayon des fruits et légumes, au hasard, une bataille de raisin, quoi que ce n'était pas trop la saison, me faire pousser des seins avec des pamplemousses - la classe-.

J'éclate littéralement de rire lorsqu'il me parle de la pseudo auréole qui brille au-dessus de sa tête. Je m'avance près de lui et dépose un baisé sur sa joue. C'est simplement parce que tu es blessé et que j'ai le cœur sensible tu vois. Je suis trop bonne avec toi ! dis-je en affichant un large sourire. En ce moment, je me découvre un côté mégalomane qui m'était jusqu'à lors inconnu. Je devrais songer à y faire attention, la vanité c'est mauvais. Puis je monte dans le caddie, l'écoutant me dire qu'il n'aimait pas le moins du monde Meredith Grey, mais que j'avais de la chance car il m'aimait bien moi. De la chance, de la chance.. faut le dire vite. dis-je en rigolant alors qu'on s’enfonce vers le rayon des fruits et légumes. Je ne suis habituellement pas du genre à me faire remarquer, mais je sais que ça va changer aujourd'hui. Je pouvais oublier l'idée de faire mes courses sans me faire exclure du magasin, parce que j'en suis absolument certaine, c'est ce qui va nous arriver avec Matthéo. T'es plutôt pastèque ou orange ? demandais-je d'une voix que je voulais un poil aguicheuse en descendant du caddie.