CAMELLIA ❖ i'm so sorry

J'avais finis les cours un peu plus tôt que prévu et j'ai décidé d'aller m'échauffer un peu sur les terrains avec quelques joueurs. C'était toujours plaisant de faire les beaux gosses devant les étudiants qui étaient sur les gradins en train de lire, de fumer des joints ou de papoter. C'était un coin détende comme les autres. Je sortais des vestiaires après avoir mis mon short et mon maillot avec mon numéro quinze. On s'amusait à se faire quelques passes, j'étias le kicker de l'équipe, le but c'était de shooter pour que la balle arrive dans le goal adverse. C'était ça ma fonction et j'étais plutôt doué. Je me mettais en position et un de mes potes me raconta une connerie ce qui me fit éclater de rire, et comme par hasard, j'avais mal lancé le ballon. Je me retournais pour le pousser amicalement puis il me fit signe de regarder derrière-moi. J'avais lancé le ballon sur une fille. Oh merde merde merde. Ma frappe était déviée et tellement forte qu'elle pouvait faire mal, oh oui. Je courrais vers la jeune femme qui avait les fesses à terre et une fois arrivé près d'elle, je restais immobile à la regarder. C'était Camellia. J'ai essayé plusieurs fois de me faire pardonner mais elle ne semblait pas prête à passer l'éponge. En même temps, j'ai été un vrai salaud avec elle. C'était limite mon ancienne meilleure amie et maintenant, nous n'étions plus que des fantômes. Qu'est-ce tu fous mec? Aide-là. me lançait mon co-joueur qui l'aida à la relever. Je ne savais pas si Cam avait envie de me voir. Je voulais juste qu'elle me pardonne et que tout s'arrange. Pousse-toi, je m'en occupe. grognai-je à mon pote pour qu'il me laisse s'occuper de la demoiselle étourdie. Je lançais un regard de mort au mec pour qu'il fiche le camp. Je me mordis la joue puis je rompis le silence. Rien de cassé? J'suis désolé. désolé pour tout, si tu savais.

T'as un petit break de deux heures avant ton prochain cours. Rare dans ta filière qu'est le droit. Cependant, il ne surprendra personne qu'au lieu de flemmarder un peu, tu veuilles mettre ses deux heures à profit, en travaillant sur ton prochain devoir. Pour ne pas changer, tu ne fais rien comme les autres. Plutôt que de travailler dans un endroit bien au chaud, loin de ce froid hivernal, tu choisis de t'installer à l'air libre sur les gradins du Harvard Stadium. Des joueurs sont entrain de s'entrainer, d'autres aurait été dérangé, mais toi au contraire ça te stimule et étant ta capacité à te concentrer. Du moins cela t'était possible jusqu'à ce qu'un idiot décide que te recevoir un ballon de football dans la tête était la bonne chose à faire. Le ballon étant rentrer en collision avec toi te fait légèrement perdre l'équilibre que tu avais sur le banc, ce qui était entièrement suffisant pour que tombes par l'arrière. Un peu étourdit, deux mains t'aident à te relever, pas vraiment le temps de voir qui c'était que le joueur disparait te laissant avec un autre. Royce. Rien de cassé? J'suis désolé. Comme un automatisme, tu recules de deux pas. C'est mal, tu le sais, mais la dernière fois que tu l'as vu, les choses ne sont pas aussi bien passé. Non ça va, merci. Un silence s'installe et tu ne décroches pas tes yeux de lui. Il a l'air différent de la dernière image qu'il t'avait laissé, il a l'air en bonne forme, bien. Bon je pense que tu devrais y retourner et essaye de ne pas me viser la prochaine fois. lâches-tu avec un léger sourire avant de ramasser tes affaires.

Je ne m'attendais pas à tomber sur Camellia et encore moins la blesser avec un ballon de football. Je prenais ça comme un signe, il fallait bien que je la revois un jour au l'autre. Alors qu'un joueur l'aidait à se relever, je le chassais pour prendre le relais. Cela me faisait bizarre de la regarder de si près, de lui parler de nouveau sans pour autant savoir si elle m'en voulait toujours. Je frottais mes mains nerveusement sur mon maillot et je passais mes doigts sur ma nuque, assez mal à l'aise. Camellia ouvra la bouche pour me dire que ça allait, que je pouvais retourner jouer en évitant de blesser quelqu'un d'autre. Je souris quelques secondes. J'ai pas fait exprès, je suis vraiment maladroit. et Camellia était bien placée pour le savoir. J'avais détruit toute notre amitié en un coup de gueule. Je fronçais les sourcils en la voyant reculer légèrement de moi. Cela me faisait bizarre, comme si elle avait peur de moi. J'aimerais tellement lui prouver le contraire mais je ne sais pas comment. Je vais bientôt finir l'entraînement, tu m'attends à la sortie des vestiaires? Il y a quelque chose que je voudrais que tu saches, mais j'ai pas trop le temps de parler maintenant. je tournais la tête vers le coup de sifflet d'un joueur qui me faisait signe de revenir sur le terrain. S'il te plait, donne moi une petite chance. je ne lui avais même pas laissé le temps de répondre que j'étais déjà de retour sur le terrain. J'espérais vraiment la voir à la sortie. Je voulais lui dire que je prenais mes traitements et que si je m'étais soigné, c'était pour elle.

Une journée plutôt surprenante, tombé sur Royce, en plus dans de tels circonstances, tu ne l'aurais jamais prédit et pourtant t'aimes bien t'appeler "la reine des rêves prémonitoires", tu parles d'une blague. Tu fais de ton mieux pour ne pas paraître froide, ingrate ou autre. Certes vous avez des différents, mais ce n'est pas pour autant que ça te donne le droit d'être malpolie avec lui. C'est pour ça que sans une once de méchanceté, tu lui dis de retourner à son entraînement. Encore une fois, il s'excuse et te rappelle qu'il est maladroit, ce qui te fait légèrement pouffer. Tu peux sentir qu'il est un peu intimidé, voir confus par la distance que tu as imposé entre vous deux. Ce n'était pas vraiment dans tes intentions, mais tu ne pouvais rien y changer, tu es encore un peu effrayer par lui et il t'en a donné toutes les raisons du monde pour. Sans vraiment t'y attendre, alors que tu le pensais déjà partie, il te demande si tu peux l'attendre jusqu'à la fin de son entraînement afin que vous ayez une discussion. Bien évidemment, tu voulais refuser, t'es pas du genre à donner une deuxième chance. Cependant même si il ne te suppliait pas, tu ressentais qu'il en avait vraiment envie. S'il te plait, donne moi une petite chance. Comme si il avait compris que tu avais besoin d'un petit moment pour y réfléchir, il te laissa seul, retournant auprès de ses coéquipiers. Tu repris place sur le banc et te replongea dans tes cahiers.
Après trente minutes, tu relevas la tête et tu regardas Royce qui semblait prendre tout plaisir à utiliser son énergie dans le football. Peut-être qu'au final tu devrais lui donner une chance de s'expliquer ? Car même si t'es pas une personne qui accorde facilement des secondes chances, t'es pas du genre à laisser un goût d'inachevé dans tes relations. Puis vous serez dans un endroit public, pas de quoi d'être effrayée. Entendant le coup de sifflet de leurs coach, tu rangeas tes affaires puis pris la direction des vestiaires et t'installa devant la porte. Après une bonne demie-heure d'attente, tu le vis rejoindre les vestiaires, ce qui voulait donc dire qu'il avait fini l'entraînement. Tu te relevas. Ne prends pas trop de temps à te changer s'il-te-plaît, j'ai des cours dans deux heures. Ses potes sont entrain de le chambrer, ils font un peu les idiots ce qui te fait rire. Il faut bien l'avouer, rire ça te manquait beaucoup en ce moment. Comme t'es pas la plus sociable, tu n'as pas vraiment d'amis avec qui faire l'imbécile. Une nouvelle fois, tu t'assois sur le sol, attendant cette fois que Royce sorte des vestiaires pour enfin savoir de quoi il voulait te parler.

Il fallait que Camellia m'attende, je me sentirais mal de ne pas la voir. J'avais des choses à lui dire, du temps à rattraper, m'excuser, pas mal de choses en fait. Et puisque je venais de la croiser à cause de mon stupide ballon, je voulais profiter de l'occasion, sinon je savais très bien que je ne le ferais jamais. C'était comme un signe du destin qui montrait que je devais le faire maintenant, c'était ma seule chance. Je continuais à me défoncer sur le terrain et après un long moment, l'arbitre siffla la fin de l'entrainement. Je marchais vers la sortie du terrain avec une appréhension. Sera-t-elle là, ou pas? Je reprenais mon souffle à force d'avoir bougé dans tous les sens et j'essayais de calmer les battements de mon coeur qui se répandaient dans tout mon corps. Arrivé dans le couloir des vestiaires, je m'arrêtai devant Camellia qui était assise par terre. J'en revenais pas, enfin si mais pas trop. Pour moi c'était trop beau pour être vrai. Un coup de chance n'est-ce pas, merci monsieur le destin. Mes co-équipiers me faisaient chier en lançant des conneries et je me faisais un malin plaisir à leur foutre une tape sur la tête pour qu'ils arrêtent de me taquiner. Je file prendre une douche et j'arrive, merci, et surtout, ne bouge pas. parce que bon, je puais la mort quand même. Je me dépêchais donc à me décrasser, à m'essuyer et à me rhabiller. Dix minutes plus tard, je quittais les vestiaires en souriant à Camellia. Je pensais vraiment que tu allais t'enfuir. je lui tendis ma main pour l'aider à se redresser puis je portais mon sac de sport sur mon épaule. Je secouais mes cheveux encore trempés mais plus pour longtemps. Je propose qu'on aille parler dans ma voiture, là je caille. il faisait froid tout de même, et le ciel donnait une impression d'une neige imminente. Puis j'avais du chauffage dans ma voiture. Nous marchions dans le parking et si Camellia avait peur de se retrouver seule avec moi, qu'elle n'ait pas peur, il y avait toujours du monde qui passait ici. Je foutais mon sac sur le siège arrière et j'invitais la miss à s'installer devant, à côté de moi. Je me frottais les mains pour me réchauffer puis je la regardais pendant un long moment. Des souvenirs heureux me revenaient à l'esprit, mais je chassais mon sourire pour commencer à m'exprimer. J'ai repris mon traitement, tu sais, pour ma maladie. elle devait se dire que c'était cool, mais quelle importance pour elle? Je portais mon regard sur le pare brise, en face de moi. Je l'ai fais pour toi. voilà, c'était dit. Le plus dure était fait. Il n'y avait plus qu'à attendre sa réaction.