in a week, xaver

Tu viens de rentrer de tes vacances de Paris. Un séjour mouvementé avec tout ce qui s'est passé. Quitter ta famille n'était vraiment pas dans tes priorités, mais il le fallait bien, après tout ton avenir ne va pas se faire tout seul. Bon si, t'es déjà une héritière en soit, mais avec un cerveau et des vraies compétences ça ne serait pas de refus. Il est clair que ton petit Paris va te manquer, mais t'es tout de même contente de retrouver tes amis. C'est peut-être ce qui t'as le plus manqué, en plus de ton appartement.
À peine quelques heures depuis ton atterrissage et t'es déjà calé dans ton lit, parce que bon il fait froid dehors. Au final ce n'est pas si reposant que ça, parce que t'es juste là à regarder le plafond tout blanc, cherchant une tâche, cherchant juste quelque chose à faire. Après un petit tour sur Instagram pour la énième fois, t'as une envie de sortir, faire un peu de shopping. Une fille normale aurait appelé une amie pour l'y accompagner, mais non toi t'es pas normale donc t'appelle Xaver et tu lui demandes de manière à ce qu'il ne puisse pas te le refuser. Et comme à son habitude il ne te dit jamais non, même si il aime faire son difficile histoire de te faire chier. Du coup l'idée de le revoir te met la patate et sans t'en rendre compte tu t'es préparé en un temps records. Si bien que t'es plutôt en avance, du coup tu l'attends en te prenant un chocolat chaud dans le Starbucks.

J’avais pas réussi a dormir toute la nuit. La journée d’hier repassait constamment dans ma tete. J’entendais encore les coups de feu qui résonnaient dans ma tete et les cris des blessés. Ca me rappelait du coup l’armée et ca me donnait pas envie. J’avais pas continuer après mon service parce que je n’avais juste pas les nerfs pour ce genre de travail. Je pense que j’étais vraiment bien mieux derriere un bureau avec de la paperasse que sur le terrain. J’avais essayé d’oublier, de me noyer comme a mon habitude dans l’alcool, mais ca avait rien fait. Je pense vraiment que ca servait a rien. Il y avait en plus de cela le baiser échangé avec Keyla. Je savais meme pas ce qui m’a prit. Ca faisait un moment que j’en avais envie, mais peut-être que ca avait pas été le bon moment. Puis, il y avait encore toute cette histoire avec Kol. J’avais absolument pas la tete a tout cela. Je n’avais pas non plus eu la tete a aller faire du shopping avec Camellia. D’ailleurs, je comprenais pas comment elle fait pour rentrer style 2 semaines après la fin de vacances. Elle a pas du tout du se la faire chier. Toute fois, j’avais fini par céder. Peut-être que cela allait me faire du bien, de me changer un peu les idées. Du coup, j’avais accepté. Je m’étais rendue a CambridgeSide pour retrouver la jeune française. Je la voyais au Starbucks et venais la rejoindre. “T’as du meilleur café en France mais le premier truc que tu fais en rentrant c’est aller au Starbucks.” Dis-je en la taquinant.

Tu es juste là. Assise, à l'attendre. Tu détestes attendre. Tu aimes bien faire attendre les gens, il s'agit même de ta spécialité, mais que l'on te fasse poireauter ? Non, ça c'est vouloir avoir des problèmes avec ta personne. C'est complètement idiot, mais c'est comme ça et pas autrement. Absorbé par tes multiples pensées, tu n'as pas entendu Xaver te faire signe de son arrivée. "Tu as deux minutes de retard monsieur le prince." Petite comique médiocre que tu es, c'est la première chose que tu trouves à lui dire. Il pouffe un peu. Sûrement parce que sortant de ta bouche, ton commentaire ne valait rien. "Puis qui t'as dit que c'est pour le café que je venais au Starbucks, c'est pour le chocolat chaud et rien d'autre !" Toujours à te provoquer, c'est une seconde nature chez Xaver dès qu'il te voit. Il s'éloigne pour commander. En l'attenant, tu joues un peu avec ton portable, t'amusant à supprimer et installer des applications sur ton smartphone. Xaver revient avec sa commande et s'installe en face de toi. "Alors, quelque chose de croustillant à me raconter de tes vacances ? Je suppose que tu as fait un tour dans ton royaume ?" C'est un truc avec lui, t'aimes bien te moquer de son statut parce que contrairement à toi qui est princesse d'un pays qui ne retournera sûrement jamais dans une monarchie, lui il était un réel héritier.

Spoiler:

Je connaissais Camellia depuis, je ne sais pas, de bon nombre d’années. Du fait de nos status, on s’était deja vu enfants mais ce n’était qu’avec Eugenie que je l’avais vraiment connu, que je m’étais intéressé a la noblesse française. Il fallait pas croire que je les détestais a cause des histoires de guerre ou quoi. Non contrairement a mes contreparties françaises, j’étais beaucoup plus ouvert par rapport nos nations. Enfin avec Camellia de toute façon, il n’y avait jamais eu des tensions. On se taquinait mais il n’y avait jamais rien de méchant. J’avais pas vraiment fait exprès de la faire poireauter mais trouver une place de parking avait été une vraie galère. On était dimanche, pendant les soldes, normale qu’il y ait plein de gens dehors quoi. Je soupirais. "Tu iras crier scandale au Centre qu'il y a pas assez de place de parking.” Lui dis-je avec un grand sourire. Non non, j’allais pas lui dire que j’étais un peu parti en retard. Ce n’était pas de ma faute, elle m’avait prise au dépourvu avec sa demande. Je secouais la tete quand elle me répondait. Elle n’avait donc pas du tout changé. Je partais me chercher un café avant de rejoindre mon amie a nouveau qui s’amusait sur son telephone. Elle me faisait rire avec sa question. Mon royaume? Ouais, si c’était vraiment vraiment un royaume avec une monarchie présente, je serais pas ici mais entrain de diriger le pays. J’héritais tout de meme des titres et si un jour, le peuple allemand voudrait retourner a une monarchie, j’en serais l’empereur ou le roi. Mais ce n’était pas le cas donc pas grave. “Non, j’suis pas retourné en Allemagne. J’suis allé a la classe de neige au Canada et c’était sympa.” Je sais pas si je devais lui dire pour hier ou pas, avec Keyla. “T’sais que t’as eu sacrement de la chance de rentrer que cette nuit ou ce matin, t’as raté la prise d’otage d’hier. J’aurais pas voulu faire face a tes parents si il t’était arrivé quelque chose.”

Toujours la faute de quelqu'un d'autre, c'est pour ça que tu aimes tant la compagnie de Xaver, il était un peu comme toi. Avoir grandi un peu avec lui autour de toi t'étais bénéfique, surtout de le retrouver ici à Cambridge, tu te sentais moins seule. Pas que tu n'avais pas d'amis, mais tu ne sais pas pourquoi en grandissant, toi la petite fille bruyante qui n'avait pas peur des étrangers, c'est transformé en cette jeune femme renfermé. Sûrement trop blessé par la nature de l'homme, tu diras. Parfois cette solitude était agréable, parfois non. Tu aimerais bien sortir avec une bande d'amis en week-end, juste boire, danser, rire, parler de rien, mais ton sale caractère, ne t'en donne pas vraiment la possibilité. Xaver faisait de son mieux parfois pour t'intégrer, mais toi t'es qu'une tête dure. Comme il venait de te le dire, il était du genre à ne pas rentrer en Allemagne pour des vacances, alors que toi tu mourrais si tu ne rentrais pas en France. Tu devrais vraiment apprendre à être comme lui, ta vie n'en serait que meilleure ici. "C'était comment ce voyage ? T'as des petits gossip ben croustillant à me raconter j'espère !" Oui vraiment, tu admirais sa capacité à refuser d'aller dans son pays natal pour profiter de ses vacances avec ses amis. Tu dois te l'avouer, parfois t'enviais que l'on puisse reconnaître le titre de Xaver, t'aurais aimé avoir cette chance. C'est pas tant les titres, mais depuis ta naissance, ta famille et son entourage t'avaient élevé comme si la France était toujours dans une monarchie, il est bien évident qu'au final tu te laisses prendre au jeu. L'Allemagne était comme la France au final, mais au moins ils avaient le respect de reconnaître son héritage. Un peu dans tes pensées, tu ne prêtais pas vraiment attention à ce qu'il te disait avant d'entendre le mot otage. T'en avais froid dans le dos. "Ils ont d'autres enfants, ils s'en seraient remis rapidement ne t'inquiète pas." Un petit silence s'installe, tu plaisantais, mais en vrai tu ne sais pas ce qui serait arrivé. "Rassure-moi Xaver, tu n'y étais pas ?" Quand tu as appris la nouvelle dans l'avion, tu avoues avoir été effrayé, c'est sûrement pour ça que tu as souhaité voir Xaver en arrivant, t'avais besoin de savoir qu'il allait bien.

Je connaissais Camellia depuis des années maintenant. Etant donnée qu’elle était Princesse du Liechtenstein d’un coté et de la France de l’autre, nous étions faits pour nous connaitre. J’avais en quelque sorte grandi avec elle dans notre montée en société. J’avais toujours aimé être en sa compagnie, elle était différente des autres gens de notre milieu. Camellia avait cette meme vision que moi j’avais de notre monde et bien que j’avais pris beaucoup plus de temps pour quitter les eliots, nous nous sentions bien dans notre liberté. Je détestais pas les eliots, mais je les méprisais grandement pour leur chaleureux service de l’année passée alors que mon ex-femme était morte. Enfin, tout le monde connaissait cette histoire et j’avais pas honte de cracher a la figure des égoïstes pour leur dire ce que je pensais. J’avais jamais peur pour dire ce que je pensais, que cela soit a mes soit-disants amis, aux gens que je ne tolérais pas et meme a ma famille. On m’avait pas mal fait la moral pour mon incident avec Candice, mais je leur avais vite fermé la gueule. C’était pour cela que je n’allais plus tant que cela a la maison pour les vacances. Je revenais quand il le fallait, parfois meme pour des galas ou des événements de charité. Cependant, pour le moment, ma vie se passait a Cambridge. “C’était sympa. J’ai rencontré une fille.” Je voulais pas trop en parler, vu que je ne savais meme pas qu’est-ce qu’on était avec Keyla, surtout après hier. J’allais devoir lui parler, meme si je ne voulais pas spécialement avoir cette conversation. “Tu sais bien que tes parents t’aiment. Dis pas ça. Et si j’y étais, mais j’ai rien eu. Ca m’a juste rappelé l’armée.” Dis-je en prenant une gorgée de ma boisson. Je voulais surtout sortir de chez moi pour ne pas avoir a penser a la prise d’otage d’hier. Toute fois, je crois que le sujet était pas mal inevitable vu son actualité.

Tes vacances à Paris avaient été plutôt désastreuse. En particulier parce que tes parents veulent toujours un mariage avec la famille de Bourbon, avec Louis. Tu ne sais pas vraiment où tu en es avec lui. Il est toujours avec cette fille que tu t'obliges à apprécier. T'avais voulu revenir à Cambridge plus tôt, mais cela n'avait pas été possible et tu l'avoues quand tu as appris les derniers évènement, il était un peu tard. Bien évidemment avec l'attentat qui a eu lieu à Paris, les médias ne pouvaient parler d'autres choses. Ces deux évènement étaient tout simplement odieux. Et tu es rassuré d'avoir Xaver en face de toi. Xaver est l'un de tes rares amis. T'es un peu, beaucoup une tête dure. Il est difficile de t'abordé. T'as souvent été trop déçu, alors tu t'es forgé cette carapace qu'il est difficile de percer. Parfois t'aimerai bien être la Camellia d'avant, vivante, ouverte, parce qu'il faut le dire c'est un peu ennuyeux d'être seule par moment. C'est généralement Xaver qui est présent pour toi, quand cette solitude est trop extrême pour toi. Un peu comme maintenant.
Du voyage, il ne te dit pas grand chose, si ce n'est qu'il a rencontré une fille. Forcément, tu veux en savoir plus et tu parviendras à approfondir le sujet. Cependant, tu es actuellement surprise d'entendre qu'il était bien présent à cette fusillade. T'aurais pu le perdre. Et tout ce que tu trouves à faire c'est le serrer dans tes bras. C'est comme pour te dire qu'il était bien là et qu'il allait bien. "Et ça va ?" Il allait bien physiquement, mais tu étais plus intéressé par son état mental. Il pouvait faire le dur, mais tu le connais. Puis après de tels évènements, ça serait normal d'être bouleversé. "Ne te force pas, mais je veux juste être sûr."    

J’étais pas complètement en froid avec ma famille, mais disons, que j’avais besoin de souffler. Je passais toujours la plus part de mes vacances de Noel avec eux, et je commençais a saturer quelque peu. Je n’avais rien contre ma mère, mes soeurs, mais je n’avais pas envie d’avoir à me justifier encore et toujours pour mes actions de l’année passée. Je savais que j’avais merdé avec Candice, notre divorce, puis avec Eugènie. Je savais que je devais faire un peu plus attention, mais pour être honnête. Ma vie était ce que j’en faisais. J’avais pas a me justifier, et certainement pas lors de fêtes aussi importantes que Noel et le Nouvel An. C’est pour cela que je n’étais pas retourné en Allemagne cette année. J’admirais tout de même Camellia, de retourner pour chaque vacances en France. Je ne pourrais pas. Elle apportait vraiment beaucoup d’importances à la famille, chose qui ne m’étonnait pas tant que cela.
Je préférais ne plus parler du voyage, de Keyla. J’avais bien trop de choses sur mon esprit. J’avais pas bien dormi cette nuit et je ne sais pas si j’aurai des bonnes nuits les soirs à venir. J’allais avoir les images d’hier dans ma tête et les souvenirs de mon temps à l’armée. C’était pas facile, et je ne sais pas si cela allait être facile pour moi dans l’avenir. Je regardais ma tasse, pensif alors que Camellia me demandait comment j’allais. « Je sais pas. Tout est encore flou. Je crois que je réalise pas encore. » Je savais vraiment pas ce qui allait se passer.