ANDRYAH ♥ Time to have a little conversation

Le Brésil enfin ! J’étais content de pouvoir profiter de ces vacances bien méritées après ces derniers jours très éprouvants tout de même et qui s’étaient achevés avec ces horribles prises d’otages dans quatre lieux différents de notre chère Université ! Il semblerait qu’Harvard soit de plus en plus maudit à l’heure actuelle, en effet entre l’attentat de janvier 2013, l’épidémie qui avait touchée l’université vers la fin de l’année 2013 ensuite ben les agressions, les viols de cette année mais aussi et encore pire la fermeture des Confréries, et finalement la prise d’otage… Eh bien cela en faisait beaucoup trop pour la meilleure université de la planète et il serait peut-être temps qu’on arrête tout et qu’on reprenne à zéro non ? C’était ce que j’espérais au jour d’aujourd’hui mais ce n’était pas n’importe quoi ! Je voulais que mon ex-petite amie me revienne et je voulais tellement lui parler de tout, me faire pardonner pour mes erreurs passées, ma terrible perte de sang-froid qui avait conduit à cet acte abominable ! Je lui avais alors demandée si elle accepterait de m’accompagner au voyage des Winthrops, heureusement d’ailleurs qu’on ait pu réussir à le faire ce voyage avant qu’on ne perde notre identité de Forever Red ! Oui ça sonnait comme du Power Rangers mais voilà c’était ainsi ! Je me trouvais dans ma suite de notre hôtel qui donnait une vue parfaite sur le Stade Maracana mais aussi et surtout sur le Christ Rédempteur de Rio ! J’allais chercher Liyah pour qu’on aille manger comme prévu, je me demandais tellement ce qu’il allait se passer pendant ce voyage. Qu’importe après avoir troqué mes tenues américaines donc temps froid, je prenais une chemise de soie blanche avec un pantalon blanc assorti et chaussures blanches aussi et ainsi vêtu, je me rendais jusqu’à la suite de mon ex-fiancée avec une énorme boule au ventre parce que j’avais peur ! Je serrais la bague de fiançailles dans ma poche, c’était le seul truc qui me donnait envie d’avancer en ce moment ! Je frappais trois coups à la porte et j’attendais qu’elle ne m’ouvre enfin.

Je me demandais encore pourquoi j'étais là. Pourquoi je n'étais pas restée à Cambridge avec Aliénor, franchement. Sa nounou aurait eu quelques jours de répit, de vacances au moins. Mais non, au lieu de ça, c'était moi qui me trouvait en vacances, avec Andrew et les autres Winthrop, au Brésil. Je n'avais pas envie de me lever, de faire des efforts. J'avais pris ma douche et m'étais habillée, c'était déjà pas mal non, pour une femme enceinte, malade et au bord de la crise de nerfs à cause de son couple qui n'est rien d'autre que poussières à présent. J'avais enfilé les premiers vêtements qui me tombaient sous la main, ne voulant pas vraiment défaire ma valise et je les enfilais à la va vite. Je me coiffais rapidement à l'aide de mes doigts, je ne me maquillais même pas. Enfilant des lunettes de soleil pour cacher la misère de ma courte de nuit. Je ressemblais à une Aaliyah, un dimanche à la maison. A une Aaliyah nature quoi. Il voulait que l'on sorte, que l'on aille manger un bout en discutant. J'allai surtout manger et l'écouter discuter. Avoir 3 bouches à nourrir quotidiennement, ça donne faim et ça coupe surtout toute envie de converser. Il venait d'arriver. Je le savais parce qu'il avait frappé à la porte. Et là, je me demandais si je devais ouvrir ou le laisser dehors. Après tout ce qu'on avait vécu ensemble, méritait-il vraiment que je lui donne une chance de parler, de s'expliquer, sachant que j'avais faillit mourir sous ses yeux, en quelque sorte, vu qu'on avait tout les deux fait partie d'une prise d'otages. Je soupirai avant d'ouvrir la porte. J'espérai que cette discussion se terminerait beaucoup mieux que celle qu'on avait eu à la bibliothèque. Salut, on y va ? Pas de bises, de serrage de mains. Je ne lui demandais même pas comment il allait car ça m'importait peu. Je pris mon téléphone portable, la clef de ma suite et je mis le tout dans mes poches de pantalon. Je suis épuisée, j'espère que se sera rapide ! J'annonçais déjà la couleur des événements. Je ne voulais pas m'y attarder. Discuter, manger et voilà. Rien de plus, ou de moins.

J’avais redouté ce voyage au Brésil parce que j’appréhendais vraiment ma confrontation avec Aaliyah mais j’avais l’obligation de le faire, surtout que je l’avais invitée à faire ce voyage avec moi alors je ne devais pas me défiler ! Je l’aimais de tout mon cœur, je n’arrivais plus à vivre sans elle ! J’avais horriblement l’impression d’être un zombie ou plutôt une loque ! Voire même, j’étais un robot qui avançait parce qu’on avait appuyé sur le bouton on/off ! Le seul moment depuis deux semaines où j’avais eu l’impression de revivre c’était quand je m’étais retrouvé face à elle hier ! Pendant cette horrible prise d’otages où nous avions presque failli mourir ! Je n’avais pensé qu’à une chose : Liyah et nos enfants ! La peur de les perdre m’avait brisé mais cela m’avait renforcé aussi, ce qui m’avait permis de tenir pendant toute la durée de la prise d’otages… Je comprenais mieux maintenant ce qu’avaient pu vivre les personnes qui avaient été prises en otages par ce terroriste en France ! C’était vraiment l’un des pires moments de ma vie mais ça me rappelait aussi ce que j’avais vécu avec mon père qui n’avait de cesse de me traquer afin de m’éliminer du circuit ! Fin je ne voulais pas m’attarder sur cette histoire alors revenons à nos moutons ! Nous venions d’arriver au Brésil plus précisément à Rio de Janeiro ! Nous allions faire la fête ! Du moins ceux qui en avaient le cœur, or il se trouvait que je n’en faisais nullement partie à cause de ce qui m’arrivait en ce moment ! Aujourd’hui je devais parler avec Aaliyah, mettre les choses au clair ! Il fallait qu’on sache où on allait désormais ! Je voulais qu’elle revienne, elle me manquait tellement ! Mais la façon dont elle m’accueillait alors que je venais de frapper à sa porte pour qu’on aille manger comme prévu, m’avait légèrement refroidi voire même c’était une douche glaciale là ! « B..Bonjour… Oui il y a un fastfood pas très loin de l’hôtel si tu veux. »[/color] dis-je malgré le fait que je me retrouvais totalement gêné là ! Je ne savais tellement pas comment réagir à toute cette histoire ! Je déglutis avant qu’on ne se mette en route… J’étais extrêmement nerveux là, je ne savais vraiment pas comment réagir à tout cela ! Allais-je réussir à retrouver la femme que j’aime ou la perdrais-je à jamais ? J’avais peur mais je ne pouvais guère faire machine arrière !

On dit souvent que dans la vie, il y a des hauts et des bas. En gros, ta vie est une sorte de montagne russe en continue. Il faut s'accrocher de toute ses forces, jusqu'à sa mort et surtout, prier pour ne pas avoir de vertiges, la nausées et tout ce qui s'en suit. Silvia m'avait dit que la roue allait finir par tourner en ma faveur, un jour ou l'autre, sans que je m'en rende compte. Ca avait été le cas l'espace de quelques jours seulement. C'est fou ça ! Quand rien ne va plus, la roue reste du côté négatif, elle mets du temps à tourner du bon côté et quand la vie te sourit enfin, qu'elle est du bon côté, elle tourne rapidement vers le côté obscur. Il arrive parfois qu'elle te fasse regretter d'être venu au monde, de donner bientôt la vie. Je ne faisais pas que donner la vie, je l'enlevais aussi. C'était ce que j'avais fait lors de la prise d'otage, avec Nathan. Même si c'était la peur, l'instinct de survie et aussi, la vengeance m'avaient fait agir ainsi, je le regrettais. Je ne veux pas être une meurtrière. Mais en voyant Nathan, l'arme et tout ce qu'il avait fait. C'était comme si quelqu'un avait pris ma place. Ou comme si la colère et la peur avaient pris le dessus, me faisant oublier tout le reste. J'avais appuyé sur la détente et abattue de sang froid ce type. Je lui avais même dit d'aller pourrir en enfer, avant que le président Dunster me renvoi la remarque. Aucun commentaire à faire là-dessus, je ne savais pas quoi dire, ni quoi penser. J'avais du mal à dormir depuis. Je me réveillais en panique, il ne faisait pas chaud vu la saison mais je transpirai. Je ne voulais voir personne, parler à personne. Je comprenais maintenant la décision de mon père, au sujet des études à domicile. Je devrais peut-être faire ça. Rester à Cambridge, mais quitter les Cabot, Harvard et suivre mes cours par correspondance. Aucun risque de croiser qui que se soit qui me jugerait finalement comme étant la preneuse d'otage. Car à leurs yeux, c'était tout comme. Du coup, Andrew, je ne voulais pas le voir non plus. Je l'avais envoyé voir ailleurs, brisant nos fiançailles en voyant ce qu'il avait fait à Darnell et pourtant, il n'avait pas hésité une seule seconde à prendre ma place devant les autorités. Il avait pris la décision d'être accusé du meurtre que j'avais commis. Je voulais donc l'éloigner de moi. Me montrer odieuse avec lui. Qu'il ne veuille plus de moi, qu'il demande même la garde des jumeaux et que je finisse par vivre seule, dans mon coin... en taule pourquoi pas. Ouais ça ira ! J'aimais pas être aussi froide avec lui. Je voyais bien qu'il avait mal, qu'il avait du mal d'ailleurs devant moi. Si je pouvais agir autrement, je le ferai, mais je pouvais pas, je le faisais pour lui. On avançait jusqu'au fameux fast-food, je ne parlais pas. J'en faisais exprès. Pour qu'il sente bien au fond de lui que rien n'allait et que ça n'était pas prêt de s'arranger. Arrivés sur les lieux, je m'asseyais à une table, lui parlant sans même le regarder. Je te laisse passer commande, j'attends ici !

Au lendemain de la prise d'otages à Harvard, je savais que ce voyage des Winthrops au Brésil ne serait pas vraiment de tout repos pour moi surtout que j'avais demandé à Liyah de m'accompagner alors que j'aurais du y aller seul ! Mais je ne pouvais pas, il me faut ma Liyah auprès de moi surtout qu'en ce moment, nous nous trouvions à l'aube de plusieurs semaines voire des mois où les gens allaient nous regarder bizarremment voire même très méchamment pour certaines personnes ! En effet, mon ex-fiancée avait tout de même abattu notre preneur d'otages tandis que pour ma part, j'avais joué au sadique de base en me jetant sur l'assaillant sachant que je courais au devant d'une mort certaine... Cependant il fallait que je le fasse parce que je n'en pouvais plus et ce connard avait failli buter l'un de mes amis les plus précieux devant les yeux de Robyn ! Ouais ce connard avait failli tuer Alexander et au lieu de me barrer en compagnie de la fille comme on m'avait dicté de faire, je m'étais jeté contre Nathan et j'avais souhaité l'achever en le frappant à mort mais c'était Aaliyah qui avait donné le coup de grâce... Une balle dans la tête ! Pile entre les deux yeux ! Un pur meurtre mais lorsque les autorités étaient arrivées, c'était moi qui m'étais fait embarqué à la place de mon ex-fiancée et ce parce que je ne pouvais nullement la laisser croupir en prison à cause de cette histoire ! On avait de nouveau payé ma caution pour que je quitte la cellule ! Par conséquent, je me trouvais actuellement au Brésil avec elle et la façon dont elle me parlait me faisait vraiment l'effet d'une putain de douche froide, cependant j'étais prêt à l'affronter parce que je voulais sauver notre Amour, protéger ma famille de tout ce qui allait nous retomber sur la gueule dorénavant ! Nous nous rendions jusqu'au fameux fastfood où je passais la commande puisqu'elle souhaitait que je le fasse puis une fois que j'eus tout récupérer, je revenais auprès d'elle... Il fallait que je lui parle maintenant ! Je me mettais face à elle et vérifiant que personne ne nous regardait, ni nous écoutait, je pris la parole d'une voix que j'aurais voulu plus assurée: " Liyah... Même si tu te montres aussi odieuse avec moi, jamais je ne te laisserais tomber... Je t'aime et je sais que j'ai complètement merdé en frappant Darnell mais je tiens beaucoup trop à toi. Avec ce qu'il se passe actuellement, rien ni personne ne pourra me faire détacher de toi ! Même si tu ne voulais plus de moi, je serais quand même présent pour t'épauler, je ne te laisserais pas vivre ça toute seule ! Les enfants et toi, vous êtes ce qu'il me reste de plus cher... Je ne vous abandonnerais pas ! " J'étais déterminé à le faire, je voulais vraiment me battre pour la femme de ma vie !

J’étais odieuse avec Andrew. Je n’arrivais pas à me comporter autrement en sa compagnie. Je savais qu’il ne méritait pas ça mais il fallait que je sois mauvaise. Je voulais qu’il se détache de moi, qu’il réussisse à m’oublier, mais à en juger par ses mots, quand il revint à notre table, il ne comptait pas le faire. Il comptait rester à mes côtés, m’épauler, faire de son mieux pour que je ne baisse pas les bras. Mais je voulais le faire, je voulais les baisser. J’étais si épuisée, à bout de forces. Surtout maintenant que mes yeux refusaient obstinément de se fermer la nuit. Je ne voulais pas le blesser, faire les mêmes erreurs que j’avais commis avec Darnell alors je préférais le prévenir. Lui faire comprendre que plus rien ne serait comme avant entre lui et moi. Mais il n’avait pas l’air de le comprendre ça. Rester à mes côtés… Non, mais franchement, pour quoi faire ? Je voulais qu’il reste aux côtés des enfants, qu’il soit là pour eux car je savais que je n’y arriverai pas de mon côté. C’était d’ailleurs pour ça que je voulais lui confier la garde exclusive des jumeaux et que je voulais également qu’Aliénor retourne avec son père. Mais ça, il ne voulait pas l’entendre non plus. Bon sang, à quoi bon discuter s’il ne m’écoutait pas ? Il me contredisait tout le temps, quoique je dise. Et ça avait le don de m’énerver d’ailleurs. Comme si ce que je disais n’avait aucun intérêt. Car apparemment, quoique je dise, ça entrait par une oreille et sortait immédiatement par la même. Je soupirai. J’avais envie de me lever et de balancer mon plateau, la nourriture qui s’y trouvait pour retourner dans ma chambre sans lui adresser un regard ou un mot. Il voulait jouer à la sourde oreille alors, j’avais la soudaine envie de faire pareille. Je ne comprends pas comment on peut être si têtu sérieusement. Comprends que je ne veux pas aller plus loin avec toi, que je ne veux pas de cette grossesse, de cette maternité, des responsabilités qui vont avec. Tout ça m’emmerde au plus haut point. Je devrais d’ailleurs sans doute finir mes jours en taule… Ce serait une bonne idée ça. Me dénoncer et finir en taule, comme Piper Chapman ! Me voilà rêveuse et envieuse. Je m’imaginais déjà à la place d’un personnage de série, à vivre entourée de taulardes cinglées, excessives, hystériques… Un peu comme moi quoi ! J’arrêterai sans doute de faire des cauchemars en allant là où je devrais être qui sait ? Je soupirai. J’étais à bout de nerfs, je n’en pouvais plus. J’étais sur le point de craquer et la conversation venait tout juste de commencer. Je sentais qu’avec tout ce stress et cette tension, ma grossesse ne durerait pas très longtemps, malheureusement pour moi. Pour les jumeaux aussi. Mais au moins, je serai libre plus rapidement, physiquement parlant. Putain, quelle garce j’étais de penser ainsi. Je méritais des baffes, ou pire, de finir en enfer moi aussi, comme Jasper, le président Dunster l’avait dit. Petite merde de jaune !

Je ne voulais tellement pas y penser… Ma vie semblait être vraiment à demi-teinte depuis quelques temps, je n'avais qu'une envie : c'était de faire des longueurs dans une piscine olympique et ce jusqu'à épuisement total. J'étais au plus mal et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Je devais cesser d'y penser parce que j'allais finir vraiment en dépression si ça continue. C'était pour cela que je m'étais donné des objectifs… Je faisais cela pour mes enfants, pour Liyah ! Je sortais à peine de mon deuxième séjour en prison parce que j'avais fait en sorte de me faire arrêter à la place de mon ex fiancée des suites de la prise d'otage à Harvard… Elle avait abattu Nathan, notre preneur d'otage mais c'était moi que les flics avaient trouvé avec l'arme du crime… Il avait encore fallu la pression familiale royale pour que je puisse sortir de prison et ainsi pouvoir prétendre à participer au voyage de la Winthrop House au Brésil… Je commençais à m'habituer au fait qu'elle se montre odieuse avec moi donc je ne bronchais pas à ses dires… Je m'immunisais contre la souffrance, la douleur et je ne laissais plus la colère m'animer. J'étais un nouveau Drew, le PDG calme et décisionnaire… J'allais faire en sorte que tout se passe bien, je ne pleurerais pas, je ne mettrais plus en colère. Les gens allaient découvrir un Andrew complètement différent de celui qu'ils ont connu. Il fallait que je devienne un Prince digne de ce nom… J'affrontais Liyah avec calme alors qu'elle me disait des choses qui me brisaient littéralement… « Je ne suis pas là pour t'obliger à vouloir aller plus loin… Je suis là parce que c'est l'unique endroit où je dois me trouver. Que tu veuilles ou non ma présence à tes côtés dans ces épreuves, c'est ton droit mais je ne peux pas te laisser... » Je regardais mon repas, avant de déplacer mon plateau, ne voulant pas y toucher… Je n'avais plus faim, j'avais de nouveau envie de me rendre jusqu'à la piscine ou pire l'océan pour nager encore et encore jusqu'à épuisement… Jusqu'à ce que je parvienne à évacuer tout ce que je ressentais de mauvais.

Pourquoi j’avais cette étrange impression que quoique je dise à Andrew, il ne m’écoutait pas ? C’était comme s’il me laissait parler juste parce que j’avais ce droit d’expression que tout le monde a mais sans réellement enregistrer ce que je disais. Une fois de plus, la conversation tournait en rond et ça m’agaçait au plus haut point. Il était tellement buté. Je levais les yeux au ciel, enfin, au plafond dans notre cas. Enfin non, en l’écoutant parler, j’avais la sensation d’être un petit enfant qu’il s’efforçait de protéger. Protéger de quoi ? Pourquoi ? J’en n’avais aucune idée et ça m’épuisait. Je me disais que finalement, le pire n’était pas la désintox ou la psychiatrie. Le plus dur, c’était la réalité, ma vie et au final, je donnerai tout pour retourner en désintox, loin de tout problèmes, loin des autres, loin de lui, loin de tout ce sang. Pourquoi j’étais ici, au Brésil, avec lui ? Plus la conversation avançait et plus je me posais de questions sur absolument tout. Sous la table, je serrais mon poing sous la table, tentant de me calmer, de me maîtriser. Je ne me voyais pas me lever de table et m’en aller alors que je ne savais pas où je me trouvais. Ce n’était pas comme si j’étais à Cambridge là. Non, j’étais dans une ville du Brésil, loin de mon chez moi. Loin de tout repère. Je commençais donc à manger, pour me concentrer sur autre chose. Je ne sais pas moi, par exemple le goût de ce que je gobais. Puis je vis Andrew repousser son plateau. Je levais les yeux vers lui, avalant en même temps ce que j’avais en bouche. Tu te comportes comme un enfant capricieux. Ironique non ? Sachant que tu vas bientôt avoir 3 enfants pour occuper tes journées. Autant de capricieux dans une même pièce ça va pas le faire tu crois pas ? Je continuais de le provoquer. Je voyais parfaitement qu’il était sur le point de craquer mais j’en n’avais rien à cirer, c’était justement le but de la manœuvre. Qu’il se casse, qu’il me laisse. Qu’il comprenne enfin que quoi qu’il fasse, je ne reviendrai pas vers lui. Qu’il n’y aurait plus d’Andryah, pas de future mère. J’étais comme une mère porteuse en fait, mais pas pour un couple. Juste pour un père célibataire. Je n’aimais pas me comporter en reine des garces mais je me sentais limite obligée de le faire pour ne plus le faire souffrir. C’était contradictoire comme truc mais je savais pourquoi je faisais ça, je savais parfaitement comment m’y prendre alors je ne comptais pas lâcher mon objectif des yeux. Du moins, pas pour le moment. Quand les jumeaux seront là, je ne veux plus de toi, plus de messages, plus d’appels. Je ne veux pas te voir près de moi, j’en ai absolument pas besoin et encore moins l’envie. Et s’il le faut, je ferai en sorte que juridiquement tu ne puisses plus m’approcher ! Je poussais sans doute le bouchon loin mais il fallait qu’il comprenne que C’est fini ! voulait dire exactement ce que ça signifie.