JAMEN + I'm so scared.

L'hôpital est surement l'un des lieux que j'évite le plus, probablement comme la plupart des gens. A une différence près, c'est presque maladif chez moi. Les hôpitaux, c'est une foule de mauvais souvenirs. Lorsque j'étais plus jeune, en Italie, mes parents s'impliquaient dans de nombreuses oeuvres de charités ; récolter de l'argent, aider à nourrir les sans domicile fixe, récolter des vêtements, faire la lecture aux aveugles, rendre visite aux enfants malades et s'ils ne m'avaient pas eu sur les bras, ils seraient surement partie en Afrique afin d'aider les plus démunis du mieux qu'ils le pouvaient. J'ai toujours trouvé ça beau et honorable d'aider son prochain à avoir une vie meilleure lorsque nous en avons la possibilité, mais je dois bien avouer que les visites à l'hôpital pour redonner le sourire aux enfants malades m'ont plus ou moins traumatisé. J'y allais souvent avec, ou même sans mes parents. Je jouais avec eux, je leur lisais des histoires et nous échangions sur tout et rien, comme des enfants sans aucun problème. Je m'y suis fait beaucoup d'amis, notamment Layla. Layla, c'était une jolie brune aux yeux verrons et un sourire à faire tomber par terre n'importe qui. Layla, c'était une jeune fille de douze ans pleine de vie. Layla, elle avait une putain de leucémie. Layla, elle en est morte de cette saloperie. Layla, elle m'a laissé pour rejoindre un monde meilleur. Layla, elle m'a fait de la peine en partant pour toujours. Layla, elle a laissé un vide et une peur aussi. C'est pour cela que passer l'entrée de l'hôpital et demander la chambre de Jorden me provoque un frisson qui me glace l'échine. Je le hais d'avoir eu cet accident. Je le hais d'être dans ce lit d'hôpital. Bordel, il va m'entendre quand il ira mieux celui là ! J'enjambe les escaliers, l'ascenseur étant pleins à craquer quand enfin, après la traverser d'un long couloir me faisant penser à celui que les détenus condamnés à la peine de mort empreinte pour se rendre à leur exécution, j'arrive devant la chambre de Jorden et entre après avoir frappé. J'entre timidement par peur de l'état dans lequel je vais le découvrir, j'ai le coeur fragile et le voir en sale état me donnerait surement la nausée. Lorsque que je l'aperçois, il n'est pas vraiment en bon état, mais il est tout de même à milles lieux de ce que j'imaginais, Dieu merci. Bonjour monsieur jenesaispasconduireunevoiture. dis-je avec un léger sourire. Un sourire qui cache ma peur. D'après les infirmières, il est possible qu'il ne se souvienne pas du tout de moi et j'avoue que ça m'attristerait fortement, même si nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde, il tient une place dans ma vie et j'ose espéré que c'est réciproque.