chifoumi drink (lysey)

Je descends les marches du perron de la grande maison blanche de scout en titubant. Depuis l'extérieur de l'habitation, la musique est étouffée, et donne l'impression d'être dans une autre dimension. Ma tête me tourne. J'ai envie de rire sans raison. Je sais que je ne suis pas bourré. Mais j'ai peut-être un peu abusé lors du chifoumi drink. Je suis bien. Bien. Bien mieux que je le suis habituellement. Je n'avais pas ressentis ça depuis longtemps. Je me sens jeune. Capable de tout. Libre. Vivant. Le rire de Lyson me parvient depuis l'entrée de la maison, derriere moi, et je me retourne pour la voir arriver dans ma direction en remettant son manteau. Elle n'aperçoit par contre par les marches du perron et manque de tomber, tandis que je la rattrape in extremis. Je lui demande alors pourquoi elle a mis autant de temps avant de me rejoindre, sachant que je lui ai demandé de venir depuis plus d'un quart d'heure déja. Elle me répond alors qu'elle essayait d'échapper à un gros lourd/pot de colle, et qu'elle a fait de son mieux. J'éclate de rire. Je lui dis donc que ce n'est pas grave et ajoute : J'ai une folle envie de faire quelque chose... Mais je ne te dis pas quoi, juste que tu vas adorer ! Suis-moi ! Et sur ces mots, je prends la direction de l'aquarium, d'un coup tête. C'est peut-être l'alcool qui me permet d'être aussi désinvolte, mais ça fait du bien ; par chance, Scout n'habite pas loin du Sealand et je vais pouvoir réaliser ma folle envie inconsciente, car il m'a passé le pass magnétique de sa mère que je puisse entrer par la porte de service (Cadeau fait seulement, car j'ai utilisé mon cancer pour l'apitoyer. Je sais, c'est mal.) nous avons juste à ne pas nous faire voir du gardien. Cette soirée promet !

Aujourd'hui j'avais passé une journée tranquille. J'étais rentrée du Canada et je me reposais tranquillement chez moi, sans rien demander à personnes. Mais je refusais tout de même de passer toute la soirée chez moi, à regarder à quel point mes chaussettes ne se ressemblait pas. M'habillant alors pour l'évènement, il était maintenant l'heure d'aller faire la fête, de rire, de m'amuser et de ne penser à rien d'autre qu'à moi -pour une fois-. Après plusieurs verres dans le nez, je sors finalement à l'extérieur de la maison dans laquelle je m'étais retrouvé. Juste histoire de respirer le grand air. Je ne savais pas que Casey était dans les parages et encore moins que j'allais tomber sur lui après tout ce temps. En réalité, j'avais l'impression que ça faisait une éternité que je ne l'avais pas croisé et j'en avais plus qu'assez de louper ainsi mes meilleurs amis, tous autant qu'ils étaient. Je venais de recevoir un message de ce dernier et la surprise fut à son comble quand je lisais les quelques mots simples qu'il m'avait envoyé. Je le rejoins alors à un endroit en souriant grandement amusé. Hey à toi aussi jeune padawan. Dit moi ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus. Ok, peut-être que je lui en voulais un peu beaucoup pour la disparition qu'il avait décidé de faire. Il se dirige néanmoins vers l'aquarium et arquant un sourcils, je décide tout de même de le suivre, curieuse de voir pourquoi il m'amenait par là-bas. Mais minute papillon, l'aquarium il est pas censé être fermé à cette heure ? J'arquais de plus belle un sourcils, en posant mes yeux émeraude sur sa personne. Alors on ne se voyaient pas de plusieurs semaines, plusieurs mois même et la première chose qu'il m’emmenait faire, était d'une part illégal mais en plus il ne prenait même pas la peine de s'expliquer avec moi ? J'ignorais si je devais être en colère ou si je devais laisser passer ce genre de caractère.

Mais minute papillon, l'aquarium il est pas censé être fermé à cette heure ? Je ris aux éclats, surement un peu à cause de l'alcool et de la grosse bêtise que je m'apprête à commettre. Si, justement ! Je ne remarque pas son regard interrogateur, ni son ton plus froid qu'a l'habitue. Je me contente de contourner le bâtiment devant lequel nous venons d'arriver, cherchant l'entrée du personnel. C'est en arrivant sur un tout petit parking que je trouve le passage en question. Je fais alors glisser le pass magnifique de la mére de Scout dans l'encoche prévue à cet effet, et comme par magie, un point vert s'allume et la porte souffre doucement. Je souris alors à pleine dents vers Lyson, fier comme un gosse, et entre dans l'enceinte de l'aquarium, lui faisant signe de me suivre, un doigt mimant le silence posé sur les lèvres. Là où nous entrons se trouve un long couloir, où deux portes ouvrent sur : les toilettes et les vestiaires, puis, tout au bout, l'espace visiteur. Un plan se trouve à côté de la dernière porte, et j'en conclus que nous sommes dans la partie la plus éloignée du circuit habituel des visiteurs. Levant les yeux, un écran de surveillance indique que le gardien est à l'autre bout du bâtiment, en train de lire un magazine de moto. Il doit certainement avoir accès lui aussi à ces vidéos, et va sûrement voir que nous sommes entrés, mais avec un peu de chances, nous allons avoir le temps de profiter. Poussant doucement la porte, j'entre, suivis de prés par Lyson. Face à nous, pleins d'aquariums, plus ou moins gros les uns que les autres, présentent des espèces marines des quatre coins du monde. Je demande alors à Lyson, en chuchotant : que veux-tu voir en premier ?

J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas vu Casey. Non, en réalité, ça faisait vraiment une éternité que je n'avais pas vu Casey et dans le fond j'trouvais ça vraiment triste. Ben ouais, c'était quand même mon meilleur ami et passer du temps avec lui, pour moi, c'était quelque chose de vital. Il nous amenait à l'aquarium et dans le fond, je comprenais pas vraiment pourquoi. Néanmoins, je le suivais en silence comme-ci de rien n'était. J'étais curieuse de voir ce qu'il avait prévu et en même temps je trouvais ça excitant, puisque dans un sens on bravait l'interdit et ça c'était carrément cool, du moins, de mon point de vu. Je devais avouer que j'avais quelques verres déjà dans le nez, et qu'on ne pouvait pas dire que j'étais au plus haut de ma forme, mais qu'importe, je lui suivais quand même, un sourire plaqué sur les lèvres, et une attitude enfantine dans mes gestes. On entrait enfin dans l'aquarium et j'observais Casey qui mit un doigt devant ses lèvres en m'intimant le silence. J'hochais alors la tête avec amusement et posa ensuite mes prunelles émeraudes sur les écrans de surveillance. Le gardien était loin et c'était tant mieux. Je mordis alors ma lèvre inférieure quand nous arrivons enfin devant de nombreux aquariums. Casey me demande ce que je veux voir en premier et je ne peux pas m'empêcher de répondre Les requins ! Oui il fallait croire que j'étais fascinée par ces petites bêbêtes dangereuses à souhaits. Par cette intrusion, j'en oubliais presque ces longs mois éloignée de mon meilleur ami, et je me dis qu'on pourrait probablement en parler plus tard.

Les requins ! Elle me dit ça sur le ton d’une enfant voulant monter dans une attraction à la fête foraine et ça me fait rire. Mes mois d’absences à cause mon hospitalisation nous ont éloignés l’un de l’autre pendant un certain temps, et ça fait un bien fou de la retrouver ainsi, comme avant en somme. Sur le moment, j’avais été vexé de ne pas recevoir de messages de sa part, ni de visite, mais je crois maintenant qu’elle n’avait tout simplement pas été mise au courant. D’une part, je ne voulais pas le faire, de peur de trop l’inquiéter, d’autre part, les autres ne devaient pas juger nécessaire de le faire, pensant surement qu’elle l’était déjà. De plus, elle venait de perdre son bébé, je n’ai surtout pas voulu lui plomber d’avantage le morale avec mes histoires de petit cancéreux. Sur ce, je jette un coup d’œil au plan et tout en lui prenant la main, nous dirige vers le bassin des requins. Nous ne faisons que quelques mettre avant d’arriver dans une salle complétement plongée dans l’obscurité, avec pour seule lumière, le bassin éclairé reflétant des ombres à la fois majestueuses et menaçantes sur les murs. Nous sommes plongés dans un monde en noir et bleu, face à un immense aquarium de plusieurs mètres et hauts et de largues. Les requins, tous plus grands et plus imposants les uns que les autres, tournent en rond dans leur eau salée, passant de temps à autre près de nous. Je suis bouche bée. Le silence règne dans la salle, presque aussi religieux que celui d’une église. Je n’ose pas le rompre, me rapprochant de la vitre qui nous sépare des litres et des litres d’eau où vivent ces bêtes marines. C’est magnifique… M’asseyant par terre, je lui fait signe de s’assoir avec moi, les yeux toujours rivés sur ces majestueuses créatures et lui dit : Ça faisait bien trop longtemps qu’on ne s’était pas vu !