ROYLEE ❖ secrets hurt

J'avais été grossier avec Leevy, mais je trouvais qu'elle le méritait. J'aurais pu dire des choses encore plus blessantes mais je ne l'avais pas fait car c'était ouvrir un duel de celui qui blessera le plus l'autre et j'allais perdre comme à chaque fois. Du coup, j'ai pris ma veste et je me suis foutu dans le canapé, à boire pour me vider l'esprit. Je commençais à avoir mal au ventre, mal à la tête et mal au coeur. Je trouvais du repos dans son salon en m'endormant comme un bébé. Un gros bébé pas très beau à voir. Quelques heures plus tard, ou minutes, ou journées, j'avais perdu la notion du temps, j'ouvris les yeux. Il y avait du bruit dans la cuisine. Je me redressais lentement en tenant ma tête entre mes mains et je restais assis quelques minutes. Il faisait toujours noir. J'aurais aimé me réveiller en sachant que notre dispute était un cauchemar. Seulement, vu la gueule que j'avais et la bouteille de whisky sur la table, c'était bien réel. Il fallait que je parte. Mais je voulais quand même m'assurer qu'elle allait bien, car si elle est dans le même état que moi, on aurait pas l'air con. Je rentrais dans la cuisine et je m'appuyais contre le mur. Leevy était en train de boire du vin. Je restais silencieux pendant un moment, mon regard planté sur le sol. Puis finalement, j'ouvris la bouche. Je vais rentrer... je la regardais quelques secondes puis je soupirais en faisant demi-tour pour prendre mes affaires. Je ne savais pas quelle heure il était, mais il était tard, et j'étais pas dans l'état le plus optimal pour conduire. Tant pis, rien à foutre.  Putain où sont mes clés? m'énervai-je en fouillant toutes mes poches.

Je suis bien consciente que je suis allée un peu trop loin avec Royce, je savais bien que je pouvais dire n'importe quoi mais lui sortir une réflexion en rapport avec sa bipolarité c'était juste dégueulasse, mon dieu j'étais trop bête. Après tout on était censé s'aimer et se rendre heureux, mais là y'avait que de la méchanceté gratuite et oui j'sais que c'est en partie de ma faute mais j'veux jamais rien savoir, j'y peux rien et c'est pas maintenant qu'on me changera. Il était alors partie en claquant la porte étant alors certaine qu'il soit sortie mais c'est quelques heures après en sortant de ma chambre que je me rendis compte que c'est pas le cas, et encore une fois il avait bu, il avait vraiment une mauvaise habitude. Enfin bon j'avais un peu pris son exemple en me servant une fois dans la cuisine, puis bon ça fera jamais de mal. Je relevais alors le regard en pinçant ma lèvre en le voyant entrer dans la cuisine, il était pas au top de la forme et c'était de ma faute. Je fronçais mes sourcils quand il me disait qu'il allait rentrer, ce n'était pas vraiment une bonne idée, il était pas en état de rentrer et puis il était trois du mat quoi. Je le suivais ensuite hors de la cuisine le voyant chercher ses clés, bon bah ça m'arrange bien ça. Il me fallut ensuite quelques secondes pour les trouver poser sur le meuble de l'entrer, je les récupéra pour ensuite poser mon regard sur mon brun. T'es même pas capable de trouver tes clés alors tu seras sûrement pas capable de rentrer, dors ici, c'est pas comme si t'avais pas l'habitude. Dis-je en le regardant en haussant mes épaules, ouais mais le problème maintenant c'est que si il dort là faudra peut-être faire chambre à pars et ça, ça serait trop weird.

Après m'être assoupi dans le canapé du salon de Leevy, je passais dans la cuisine, curieux d'entendre du bruit et de voir que la lampe était allumée. L'alcool était un vieux démon pour moi, une ancienne addiction pour oublier à quel point j'étais malheureux lorsque j'avais entre dix-huit et vingt-deux ans. J'avais fais des choses cruelles... et le fait de me retrouver dans cet état d'ivresse, de mal de crâne et de trouble d'équilibre, ça me foutait encore plus le seum car je m'étais juré de ne plus recommencer. Faut croire que j'étais vraiment triste pour peu de choses. Après avoir annoncé mon départ à blondie, je retournais dans le salon pour prendre mes clés et foutre le camp. Seulement, je m'énervais parce que je ne les trouvais plus. Leevy les avait trouvé avant moi. Je fronçais les sourcils et je m'approchais en me retenant de lui arracher la main. Leevy, donne-les moi. ordonnai-je d'un ton autoritaire. Je tendais l'intérieur de ma main en attenant qu'elle me rende mes clés, mais la connaissant, elle n'en faisait qu'à sa tête et préférait me tenir tête. Ouhh que je n'aimais pas ça. Je me retenais de lui gueuler dessus et au dernier moment, je serrais mes dents et je fis demi-tour pour me casser de chez elle. Si elle pensait qu'elle pouvait m'interdire de faire quelque chose, elle se trompait. J'irais chercher ma voiture plus tard. Je marchais rapidement, même si je risquais de tomber à tout moment avec le taux d'alcool que j'avais dans le sang. Je claquais la porte d'entrée et j'essayais de me repérer. Où est-ce que je pouvais bien aller? Qui ne dormait pas à cette heure? Je pensais directement à Charline qui m'avait dit que notre appartement serait toujours ouvert pour moi en cas de pépin. C'était l'occasion de la revoir. Je marchais donc sur le trottoir en espérant arriver vivant à destination.

Royce était dans un salle état et rien qu'en le regardant on pouvait bien voir que l'alcool l'avait bien amoché alors oui clairement je pouvais pas le laisser prendre sa voiture et partir tranquillement comme si de rien n'était. On est peut-être en embrouille mais ça ne change pas que je l'aime et je préfère éviter qu'il se fasse tuer dans un accident de voiture simplement parce qu'il a voulu faire le con. J'avais donc attrapée ses clés avant lui pour ensuite lui dire de rester ici, bon je prenais clairement sur ma fierté pour lui dire ça mais non monsieur avait toujours les nerfs au maximum et il insistait pour avoir ses clés. Fais pas le con Royce. Dis-je d'un soupire tout en évitent évidemment de lui donner ses clés, mais apparemment il en avait rien à foutre voilà pourquoi il ne se gêna pas pour sortir. Il me détestait autant que ça pour plus vouloir me voir ? Je lâchais un long soupire, j'avais pas la force de lui courir après, pas après le comportement qu'il venait d'avoir. Je finis par monter dans ma chambre essayant alors de m'endormir, valait mieux que je dorme ou j'allais encore m'inquiéter et me prendre la tête.