KONRAD ✤ this my life.

Tu avais besoin de libérer toutes cette tension qui tournait autour de toi. Tu avais souffert pendant des heures, des jours et des mois. Tu pouvais maintenant souffler et profiter de ta vie sans même te demander ce qu'il allait t'arriver dans quelques heures ou même quelques jours. Tu avais besoin de libérer toutes tes peurs, toutes tes craintes, tout ce stress qui te rongeait petit à petit. Tu avais beau fumer, tu avais beau boire, tu avais beau sortir avec des hommes, tu avais beau profiter de la vie comme tout le monde te l'avait dit. Tu souffrais et tu ne pouvais pas t’empêcher de te souvenir de ce drame. Tu avais perdu énormément d'amis dans cet accident, dont ta meilleure amie est l'homme que tu considérais comme ton frère. Tu avais été là, au premier rang lors de leurs enterrements, tu avais même parlé quelques minutes pour les représenter avec diverses anecdotes. Au lieu de t'enfoncer dans la drogue et dans l'alcool ou même le sexe, tu t'étais enfoncée petit à petit dans le sport. Tu ne faisais plus rien d'autre que de te rendre au parc pour courir pendant des heures ou même aller à la piscine. Ce matin tu avais décidé de faire plusieurs longueurs dans la piscine municipale, tu avais été dès l'ouverture pour éviter de devoir jongler entre les gosses. Pendant deux heures tu avais nagé sans t'arrêter, tu étais épuisée, mais au moins tu ne pensais plus au pire. Tu avais pris une douche, tu avais enfilé tes sous-vêtements, ainsi qu'un jean moulant avec des escarpins et une chemise rose pale légèrement transparente. Tu déposais une écharpe autour de ton cou ainsi qu'une parka noire, tu laissais retomber tes cheveux dans le dos. Tu reprenais ta voiture et tu allais te rendre au centre-ville pour aller dans un café, tu avais besoin d'un petit remontant. En seulement quelques minutes tu arrivais tranquillement devant le parking. Tu entrais dans la boutique et tu commanda de suite un café au lait.

Noyée dans tes propres pensées, tu ne faisais même plus attention aux personnes qui essayaient de t'accoster, tu ne te retournais pas quand un jeune homme venait de te siffler, tu étais totalement dans ta bulle. Il était rare de te voir ainsi, mais cela t'arrivait de plus en plus souvent. Ailleurs, c'était bien le mot qui te correspondait, tu avais traversé le parking sans relever la tête, tes cheveux volaient dans le vent et tu poussais rapidement la porte pour te retrouver à l'intérieur de ce bar. Tu y venais souvent, mais ce matin tu allais être raisonnable et tu n'allais prendre qu'un simple café pour te réveiller. Cette après-midi tu allais certainement partir pour courir un peu, ou pourquoi pas te préparer pour une soirée. Tu avais besoin de sortir et de ne plus penser à tes problèmes, tu avais besoin de te déchirer la gueule, de ne plus penser au mal qui te hantait depuis des semaines. Tu pensais en même temps que tu allais te rendre dans peu de temps chez ton tatoueur, tu avais encore une envie folle de t'en faire un. Tu ne comptais plus le nombre de tatouage qui se trouvait sur ton corps, tu étais pratiquement un dessin, une œuvre peut-être ? Cette pensée te faisait sourire, tu commençais vraiment à délirer à être seule toutes tes journées. Tu portais ton café à tes lèvres et tu enlevais ta veste, tu commençais à avoir chaud. Tu sortais ton téléphone et tu surfais tranquillement sur internet. Tu étais bien là, il ne manquait plus qu'une personne. Et cette personne arrivait près de toi comme une petite fleur, tu relevais la tête dans sa direction. Tu le regardais s'asseoir en face de toi et tu laissais sortir doucement de ta bouche « Tu peux parler, tu ne me donnerais pas de nouvelle non plus. À croire que ta meuf ne te partage plus. » un ton froid, limite glaciale et pourtant tu avais un petit sourire sur tes lèvres. Tu croisais tes bras au niveau de ta poitrine. Tu plongeais ton regard insistant dans son regard « Me manquer ? Tu me manquais plus avant que tu sois avec Skimachin. » tu n'allais pas prendre la peine de prononcer correctement le prénom de sa soi-disant copine. Jalouse ? Tu l'étais et tu l'assumais totalement.