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Devyn ♦ S'intégrer n'est pas chose facile

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S'intégrer n'est pas chose facile.
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Les étudiants d'Harvard sont tous revenus de classe de neige et pour fêter ça les lowells ont organisé une petite soirée tranquille entre violets. C'était donc pour moi l'occasion rêvée d'intégrer ma nouvelle confrérie, le seul problème ? Je suis beaucoup trop timide pour m'intégrer. À la Dunster House j'avais mon frère et ma meilleure amie durant les derniers mois, mais à la lowell house je ne connais pratiquement personne. Les étudiants rigolent tous entre eux et de mon côté je me sens un peu mal à l'aise. Je souris bêtement aux personnes qui me regardent avant de finalement me lever de ma chaise pour me diriger dehors. Je m'assois tranquillement sur l'une des marches de notre chère confrérie, bizarrement je me sens tout de suite mieux lorsque je suis seule même si j'avoue avoir énormément froid. Je profitais donc de l'air frais, hésitant quelques instants à envoyer un sms à mon frère pour qu'il vienne me chercher. Je n'ai aucune raison de rester puisque de toute évidence je suis nulle pour m'intégrer.
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   S'intégrer n'est pas chose facile.
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 Ce qui était bien dans le fait d'être dans une confrérie, c'était la fraternité et le soutien entre tous ses membres. Avoir été bizuté par le président t'avait peut-être aidé dans cette tâche, toujours était-il que tu ne sentais plutôt à l'aise dans les soirées tranquilles comme celle-ci, fêtant la reprise des cours après la fameuse classe des neiges. Même sans être d'un naturel très avenant, ouvert et expansif, tu avais réussi à creuser ton trou chez les violets, et tu n'étais pas prêt à les quitter, voulant même que tous puissent se sentir aussi bien dans le groupe que toi. C'était sûrement pour cela que tu regardais de temps à autre d'un air intrigué cette jeune femme assise seule dans un coin, semblant tout sauf à l'aise justement : une jeune bizute peut-être ? Sûrement même. C'était dommage que sa bizutrice n'essaie pas de l'intégrer, mais tu n'allais pas juger les méthodes des autres membres, n'est-ce pas ? Cependant, lorsque tu te décidas à aller la voir, après avoir discuté avec des connaissances, elle semblait avoir disparu, jusqu'à ce qu'il te semble voir sa silhouette sortir de la maison de la confrérie. Soupirant légèrement et prenant mieux en main ta béquille, tu la suivis donc sans un bruit, prêt cependant à la laisser tranquille si là était son souhait : tu n'étais pas du genre à faire le forcing. Ton flair était bon en tout cas, elle était assise sur les marches, semblant même un peu perdue. Besoin d'aide ? Tu sais, aucun Lowell n'a jamais mangé personne, surtout pas les nouvelles arrivantes. Oui, ton humour était déplorable, mais c'était tout toi quoi. Lui tendant une main, c'est avec un sourire avenant que tu te présentas. Devyn, et toi ?

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 Mine de rien dehors j'avais terriblement froid, je voulais sortir mon portable pour demander à mon frère de venir me chercher mais une voix derrière moi m'interpella. Je sursautais doucement avant de tourner mon regard vers le lowell qui m'avait visiblement suivi. Il a de suite remarqué mon côté timide ou du moins pas très à l'aise socialement vu sa remarque sur les lowells. Je sais mais je n'ai jamais été très douée pour m'intégrer. disais-je en devenant légèrement rouge. Je n'ai jamais été très douée pour faire connaissance, encore plus avec des hommes. Mais je sais que je dois faire des efforts, puis ce jeune homme ne semblait pas méchant. Doucement je me levais donc du sol pour me relever face à lui, serrant doucement sa main qu'il me tendait. Enchantée .. Moi c'est Amy. disais-je toujours aussi timidement. Dans un sens ça me faisait plaisir que quelqu'un fasse le premier pas, mais dans un autre sens j'ai peur de le déranger tout de même. C'est pourquoi je regardais quelques instants sa béquille avant de compatir à sa douleur, il y a moins d'un an j'ai malheureusement eu moi aussi la fâcheuse expérience de la béquille. Tu devrais peut-être rentrer t'asseoir, c'est pas très pratique de rester debout en béquille. lui disais-je avec un petit sourire toujours aussi mal à l'aise. Il n'a pas besoin de rester avec moi par pitié, j'allais m'en aller de toute manière.
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 Tu n'avais pas voulu la gêner encore plus, et c'est ce que tu avais apparemment réussi à faire vu ses joues rougissantes et sa remarque. Tout le monde ici n'est pas un professionnel de l'intégration, et vois comme tout le monde se parle finalement. Oui, les Lowells étaient une belle petite famille dont tu appréciais réellement tous les membres, chose rare avec toi qui était plutôt du genre neutre à la base. Tous aimaient l'art et franchement, cela formait un ciment très solide pour vous souder, mine de rien : si beaucoup d'autres confréries vous jugeaient peut-être moins sérieux avec cette passion, tu savais combien c'était faux, et votre acharnement pour réussir à atteindre vos rêves artistiques en étaient la preuve. Elle était tout de même moins timide qu'Abby, c'était tout de même ça de pris, vu qu'elle se présenta en te serrant la main. Bon, cette assurance ne durait pas très longtemps vu qu'elle te suggéra de rentrer pour te poser plus confortablement avec ton genou. Tu en eus d'ailleurs un léger rire, plutôt amusé par l'idée qu'elle puisse se préoccuper de cela alors qu'elle semblait juste avoir envie de s'enfuir en douce. Mon genou ne me dérange pas tant que cela, ne t'inquiète pas. Tu décidas tout de même, comme un compromis, de t'asseoir sur les mêmes marches où elle était quelques instants auparavant. J'étais comme toi en arrivant ici en début d'année tu sais. Parlant assez peu, timide, réservé, préférant rester dans mon coin que t'aller vers les autres parce que je n'osais pas et pas par manque d'envie. C'est dans ce genre de soirées que tu peux justement te faire une place, même petit si tu le préfères ainsi. Tout le monde ici aime voir de nouvelles têtes à qui parler. Je ne pense pas que le mieux soit de parler ainsi en laissant tomber si vite, mais ce n'est pas moi qui vais te dicter ta conduite, c'est toi qui choisis.
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 Je regardais le jeune homme s'asseoir sur la marche de la Lowell House, visiblement il ne voulait pas me laisser seule en retrait des autres membres de notre confrérie. Il m'expliquait avoir été dans le même cas de figure que moi par le passé, sauf que contrairement à lui ma timidité est presque maladive, j'ai du mal avec les gens, j'y arrive pas au point d'être invincible aux yeux des gens. C'est pas spécialement la Lowell House qui me fait peur, j'ai toujours été comme ça, même quand j'étais à la Dunster House. J'ai passé presque huit ans chez les jaunes et à part mon frère et quelques amies je ne causais pas beaucoup aux autres dunsters. disais-je en jouant avec mes mains non seulement pour déstresser mais aussi pour me réchauffer légèrement car mine de rien il fait tout de même assez froid dehors durant l'hiver. Je regardais toujours le jeune homme assis par terre, bizarrement je me sentais légèrement bien avec lui, comparé à d'autres personnes avec qui je n'arrive même pas à enchaîner deux mots sans prendre la fuite juste après. Puis je suis pas une personne intéressante, j'ai pas grand-chose à dire, alors autant ne pas déranger en restant dans mon coin. terminais-je par dire d'une petite voix. Je suis ce genre de fille qui se trouve inintéressante, qui n'a jamais voyagé, qui n'a pas une famille riche et connue. Je suis juste une pauvre fille qui s'est mariée avec l'homme de sa vie alors que ce dernier la trompait depuis des mois avec son ex et qui est aujourd'hui maman de ce dernier, mère d'une fille malade. Je tournais doucement mon regard vers la jambe du jeune homme, même si je me sentais tout de même de trop, son état m'inquiétait, à vrai dire c'est une manie chez moi de m'inquiéter pour les autres. Qu'est-ce qui s'est passé ? Si c'est pas trop indiscret .. lui disais-je sans vraiment vouloir m'imposer.
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   S'intégrer n'est pas chose facile.
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 Tu ne connaissais pas vraiment les Dunsters, hormis quelques rares personnes... mais tu n'avais jamais vraiment pensé que c'était une confrérie pour toi : certes, tu étais sérieux et passait énormément de temps à travailler, plus qu'à t'amuser d'ailleurs... mais tu n'aimais pas l'esprit de compétition et d'ambition extrême qui semblaient y régner. Tu n'avais jamais cherché à être le meilleur dans le but d'écraser les autres, mais à avoir les meilleurs résultats que tu pouvais rien que pour toi, voir jusqu'à où tu pouvais aller. Ici, c'est beaucoup plus familial à mon avis, donc plus facile d'accès. Adoucissant ta remarque d'un sourire, histoire qu'elle ne se vexe pas au sujet de son ancienne maison. Tu ignorais pourquoi elle en était partie, surtout si son frère et ses rares amis y étaient, mais tu sentais bien que le demander ne serait pas la meilleure idée du monde. L'observant toujours, tu haussas cependant un sourcil en l'entendant se décrire comme inintéressante : personne ne l'était. Elle souffrait apparemment d'un gros manque de confiance en toi... et ça, ça craignait. Tu avais été comme ça, et tu savais à quel point cela pouvait gâcher la vie et l'intégration. Tout le monde a son mot à dire tu sais. Tu peux te juger inintéressante, ce n'est pas pour autant que tu n'as jamais à parler. Tu peux avoir vécu simplement ce n'est pas pour autant que tu n'as pas des choses à raconter, ou un point de vue à défendre... et en Art, c'est même crucial.. Et la voilà qui changeait de discussion maintenant, préférant porter l'attention sur toi. Retenant un sourire à ce réflexe, tu redevins cependant sérieux en réfléchissant à comment lui répondre sans étaler ta vie. J'ai un peu trop présumé de mes forces en restant dans les répétitions d'un spectacle avec de la danse et du théâtre alors que je ne suis absolument pas danseur... et j'ai mal atterri après un saut pendant que je m'entraînais toujours trop.
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