TRUNGUS | 我不能說中國話

La quatrième après-midi de votre séjour semestriel à Paris était libre – juste après le cours de cuisine - et après en avoir discuté tous les deux tu avais convenu avec Trung que vous iriez visiter un petit peu plus Paris et ses quartiers. Oui oui, t'avais bien dit Trung, aucune erreur ici. Il fallait croire qu'il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d'avis ? Ou seulement que la personne t'était beaucoup plus sympathique maintenant que tu ne la voyais pas droguée comme pas possible. Tu t'étais mis un gros pull afin d'éviter d'avoir froid, ton manteau faisant rempart contre le vent, et t'avais ton sac, avec un peu d'argent, deux-trois petites bouteilles d'eaux, ton portable, une carte de la ville et un carnet et stylo – bah ouais, t'avais pas l'habitude de partir en voyage, alors tu prévoyais toujours le plus possible. Tu sortais du RER A avec le brun, et tu tournais ta tête vers lui, avant de regarder autour de toi. « Alors, faut prendre quel métro pour la Tour Eiffel ? » Ouais, ça commençait définitivement bien.

Quelle idée aussi de vouloir se promener dans un lieu que je ne connaissais pas, certes je venais d’ici puisque ma mère est française mais je suis venu qu’une fois. Et Maxime n’a pas eu forcément la chance de me faire tout visité non plus. On avait décidé Beezus et moi de faire un tour en duo dans la capitale mais ce n’était pas chose facile quand on était des touristes comme nous. Je la regarde en soupirant quand elle me demande quel métro on doit prendre pour aller à la tour eiffel, j’y suis déjà allé mais je ne suis pas parti d’ici. Tu me poses une colle tu sais, je n’en ai aucune idée malheureusement… On devrait regarder la carte dans le métro. dis-je en lui faisant signe d’avancer jusqu’au métro, où il y aurait forcément une carte des lignes de métro. Je me place devant et soupire tout en penchant la tête. C’était pire qu’un labyrinthe avec toutes ses couleurs là. Tu aimes quelle couleur ? lui demandais-je en arquant un sourcil. Ben quand on sait pas autant faire comme cela j’ai envie de dire.

Ça avait l'air vachement compliqué tout cela. Tu regardais la carte après que Trung l'ai suggéré comme lui-même n'en savait pas plus, et mince, il y avait trop de lignes, trop de couleurs, trop de noms marqués en tout petit. Comment faisaient les autres millions de touristes qui venaient pour visiter Paris chaque année ? Pour le coup, tu te sentais un petit peu paumée et peut-être débile – et puis, le français, tu ne connaissais pas trop non plus. Trung te demandais quelle couleur tu aimais, et tu croisais son regard, lâchant un petit rire devant sa question. « Je sais pas... Le jaune ? Go Dunster ! » Tu répondais, un petit sourire en coin. Ligne jaune alors – si vous parveniez à prendre la bonne là encore. Bah ouais, vous n'étiez tellement pas doués qu'en voulant prendre spécifiquement la ligne de cette couleur, vous étiez capable de tomber sur la verte ou sur l'orange. Vous finissiez par entrer dans la ligne qui avait l'air la bonne, et tu t'accrochais à une barre, regardant Trung. « On va s'arrêter à un arrêt au nom qui nous plait aussi ? » Il n'y avait pas tout simplement l'arrêt Tour Eiffel ? Ça vous sauverait la vie.

Si on doit se montrer con, autant le faire jusqu’au bout. Ce n’était pas facile de trouver comment marchait se métro, il était tout de même plus simple de se déplacer aux Etats-Unis. Après il faut dire aussi qu’on n’est pas là depuis longtemps non plus. Puis ne parlant pas la langue, ce n’était pas facile non plus. Je souris en l’entendant dire jaune la couleur des dunsters. Je ne vois même pas pourquoi je lui ai demandé cela allait de soit. Alors prenons la jaune, au pire des cas on finira bien par trouver. Ouais enfin, il ne fallait pas trop jouer avec le feu non plus surtout quand on voit toutes les lignes qu’il y a. Je monte derrière elle et me poste à côté d’elle tenant également la barre avant d’hausser les épaules. En fait, je ne sais pas du tout. Mais ouais, le nom peut être cool. dis-je en tournant la tête pour regarder tous les noms qu’il y avait. En fait aucun ne me disait quelque chose puisque je ne comprends pas ce qui est écrit. Qu’est ce qui t’inspirerai ? lui demandais-je tout en continuant de fixer la petite carte où il y avait tous les noms d’écrits.

Il y avait beaucoup de lignes. Il y avait trop de lignes. La prochaine fois, tu passerais les trois semaines avant de partir à potasser les sites internet et les cartes de toute la ville de Paris – ou de où vous irez. Et puis tous les chemins amenaient vers la Tour Eiffel, non ? Nooon ? Mais si vous finissiez pas demander, les gens sauraient surement vous diriger, vous n'étiez surement pas très loin. « Ouais c'est censé être énorme non ? On devrait la voir de loin. » Peut-être que t'imaginais ça plus grand que ça ne l'était. Tu croyais que c'était une montagne que tu pourrais voir à trois kilomètres à la ronde, alors que ça ne se trouvait pas si haut que ça. Une fois à l'intérieur, vous regardez le plan qui s'y trouvait, avec des petits points et le nom de l'arrêt à chaque fois, l'un après l'autre. T'essayais de déchiffrer ce qu'ily avait écrit mais t'étais pas française, t'apprenais pas encore le français, et c'était du chinois – littéralement – tout ce qu'il y avait écrit pour toi. Tu réfléchissais, mordant doucement ta lèvre inférieure. « Lui. Ça m'inspire ça. » Tu disais, appuyant le bout de ton doigt sur le nom d'arrêt qui te plaisait. « Mais tu ne remettras pas la faute sur moi si je me trompe hein ?! » Tu demandais rapidement, lançant un petit regard à Trung.

C’est vrai qu’on était censé la voir de long, mais il y a aussi beaucoup de bâtiment même si on était pas non plus à New-York, cela n’empêchait en rien qu’on était perdu alors que c’était sûrement plus difficile dans la grosse pomme. Je soupire doucement avant d’hausser les épaules. Personnellement je ne l’ai pas vu quand on est arrivé mais je dormais aussi donc cela peut se comprendre. lui dis-je avec un sourire au coin. Je ne dors pas beaucoup la nuit, il faut me comprendre aussi. Autant voir ce qui nous inspire et on verra bien où cela nous emmènera j’ai envie de dire. Je lui fais un sourire au coin quand elle me dit qu’elle espérait que je ne reporte pas la faute sur elle, je n’étais pas ce genre de type quoi que… Promis, je le penserais mais je ne le dirais pas. Allez allons-y, c’est par là. dis-je en lui montrant la pancarte d’un signe de tête. Je me dirige vers celle-ci et attend devant que le métro arrive ce qui fut le cas. On embarque tous les deux et on attend comme des couillons d’arriver devant la Tour Eiffel sauf que bien sûr… On n’y était pas du tout. Bon okay… On est entouré de chinois et de black… China town ? dis-je en regardant autour de moi tout en grimaçant légèrement.