NORAH & RIVER ❥ ton visage me dit quelque chose.

J’étais dans le parc d’Harvard en ce froid matin de Janvier. La nouvelle année était arrivé mais je ne savais même pas quelle résolution prendre étant donné que je ne savais pas qui j’étais ni même quels étaient mes pires défauts, ni même mes plus grandes qualités. En plus mon frère jumeau était parti, il était rentré loin de Boston où il vivait désormais le temps de son échange à l’université. C’est lui qui me manquait le plus parce que je le connaissais le mieux, ce lien si unique que peuvent avoir les jumeaux avait réussit à résister même à mon amnésie. Alors que j’étais assise sur un banc je réfléchissais à tout un tas de choses, mais je faisais aussi une pause, j’avais beaucoup plus de facilité à marcher et j’avais abandonné mon fauteuil roulant. Seule ma mémoire me manquait encore. Alors que je regardais les gens marchaient je vis quelqu’un qui me fixer, son visage ne m’était pas étranger, je m’approchais alors de lui comme si je m’approchais d’un animal blessé, avec la même timidité, la même peur. Il devait me prendre pour une fille vraiment étrange, je le regardais sans dire un mot, comme ça, figée dans une position étrange. J’avais l’impression que cette personne avait été importante pour moi.

Et voilààààààà nouvelle année, bonne santé blablablaaa et qui dit nouvelle année, dit nouvelles bonnes résolutions qu'il ne tiendra jamais ! Ou du moins pas très longtemps mais bon on s'en fout c'est des résolutions quand même. C'était comme une tradition, et Smith ne culpabiliserait pas de ne pas l'avoir fait. Donc voilà pour commencer il avait décidé de devenir matinal parce que comme on dit, l'avenir appartient à ceux qui s'lèvent tôt. On n'a jamais compris pourquoi mais c'est comme ça, c'est aussi un peu comme ceux qui disent "haleine de chacal", honnêtement vous avez déjà étudié la bucco-dentaire d'un chacal vous ? Bref breeeef c'est sur ces pensées philosophiques presque intéressantes que River avait décidé de sortir. Tout motivé comme jamais, il se leva de bonne heure pour profiter du bon froid d'janvier et attraper la crève de début d'année. Il flanait donc dans les rues sans prendre grand intérêt à ce qui se trouvait autour de lui, puis il décida finalement de faire un détour dans le parc parce qu'il se faisait royalement chier, et peut-être que de nourrir des pigeons au parc ce serait plus amusant ouai ouaai. La musique dans les oreilles il trouva enfin un banc libre et s'y assit pour finalement faire le point sur l'année qui venait déjà de se terminer. Mais il se perdait dans ses pensées quand il aperçut un visage qu'il connaissait par coeur juste en face, droit d'vant lui. Il fronça les sourcils et l'observa de plus belle. Norah. Sa Norah ? Euuuh alors attends on rembobine, on est bien en 2015, il a pas pris de champignons magiques ce matin, aucune hallucinations possibles mais what the fuuuuuuuuuuck ?! Et en plus elle s'approchait de lui comme s'il était un rat mort. « .. No .. Norah ?   » Il enleva ses écouteurs et la dévisagea. « Qu'est-ce qu.. Putain c'est toi ? » Ou alors il voit un fantôme.

Je pensais que cette journée serait comme les autres, une journée fade, presque triste, je ne voyais pas à quoi rimait la vie étant donné que je ne me souvenais pas de grand-chose. J’avais retrouvé Chase à la classe de neige, je ne m’y étais pas inscrit car je m’y étais pris un peu tard mais en tout cas ça m’avait fait plaisir de le revoir même si maintenant tout paraissait compliqué. Je me sentais bien avec lui parce qu’avant c’était mon meilleur ami et là, je l’avais embrassé, j’étais paumé et la seule chose que je percevais de lui c’était une attirance physique. J’avais peur de faire des conneries, en plus je me doutais que lui voyait d’autres filles et je ne voulais pas souffrir. Je m’étais approché d’un garçon et son visage ne m’était pas étranger, j’avais déjà vu sa tête chez moi, dans un cadre qu’avait mis mes parents au mur. En m’approchant de lui je le détaillais et oui, son visage ne m’était pas totalement étranger, je reconnaissais même quelque chose…Quoi je ne savais pas. Je savais juste que cette personne était très différente pour moi, qu’elle était unique, je savais juste une chose sur lui : « Tu es tellement important pour moi… ». Mais je savais pas pourquoi, ni comment, ni même où je l’avais rencontré, j’avais peur, peur qu’il ne comprenne pas. Qu’il m’en veuille, il m’en voudrait tellement c’est sûr, je murmurais en baissant les yeux : « Je suis désolé, j’ai perdu la mémoire, je sais pas ton nom, je ne sais pas qui tu es mais…en te revoyant je sais que tu comptes pour moi… ». Aurait-il la gentillesse de m’expliquer, je ne sais pas trop. Je le touchais comme si les souvenirs pouvaient revenir si rapidement mais ce n’était pas si simple. J’avais peur de sa réaction , je me sentais coupable.

River n'est vraiment pas matinal du tout, c'est plutôt un couche-tard, une sorte d'oiseau de nuit m'voyez. Il est pas vraiment habitué aux suprises que pouvaient lui réserver ces doux matins d'hiver, et autant dire que pour le coup ça commençait mal, il était vraiment sur le cul. Il a du analyser la situation dans tous les sens, à moulte reprises, dans un laps de temps très limité, parce que la blonde le fixait et vu la situation dans laquelle il pensait être, c'était presque glauque. Mais y'avait rien à faire, c'était bien elle. C'était Norah en personne, en chaire et en os, qui s'était pointée devant lui et qui apparemment, semblait tout aussi étonnée de le voir là. Euhhh c'pas elle qui devrait être étonnée de quoi que ce soit, parce que lui il était joignable, tout l'temps. Il soupira, ne comprenant plus rien, tout se mélangeait dans sa tête. Il lève les yeux au ciel quand elle finit par lui adresser la parole. Important ? Il avait presque envie de rire, mais à vrai dire il était pas vraiment d'humeur à déconner. « Ouais. Ca explique pourquoi j'ai zéro nouvelle de toi depuis presque quoi .. deux ans, deux ans et demie ? J'compte même plus. Putain Norah ça t'regarde si tu veux te barrer et plus m'parler, c'est ton choix j't'en voudrais pas mais te pointe pas comme une fleur pour me dire que j'suis important ou quoi, parce que je m'en tape. » Bon ouais River était incroyablement rancunier et apparemment très en colère contre elle, et quand il est en colère il peut devenir très blessant. Il s'en foutait pas au contraire, c'est juste que les mots viennent trop vite. Il soupire et fronce les sourcils à sa nouvelle révélation. Perdu la mémoire ? Ah bah super ... bonne année 2015. « Quoi .. tu.. tu t'rappelles pas de moi ?! » Merde. River ne s'était jamais senti aussi con de toute sa vie. Il regrettait déjà ce qu'il lui avait dit mais aucun retour possible. « Mais pourquoi ? Depuis quand ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Excuse moi j'pensais pas ce que je disais .. » Tant de questions sans réponse, il savait pas trop quoi penser.

J’avais du mal à comprendre ce qui se passait mais je savais que la personne de moi était importante, je me sentais bien en sa présence et c’était confirmé par le cadre chez mes parents, oui, je me rappelais bien de cette photo j’avais même demandé qui c’était et mon frère m’avait répondu évasivement ‘c’est le seul lui’. Enfin le seul quoi. Maintenant je savais plus mais vu ce qu’il venait me mettre dans les dents je compris que c’était le seul amour de ma vie. Et ça me faisait tellement mal qu’il me parle comme ça, je voudrais juste qu’il m’explique et là il me juge. Il me fait souffrir, encore une fois c’est dur d’expliquer pourquoi j’ai mal mais ça ne me fait vraiment pas plaisir. Il est la seule personne pour qui je ressens quelque chose et là il vient de me rejeter sans même essayer de comprendre : « Tu t’en tapes… ». Pas la peine de continuer alors si l’une des seules personnes que j’ai reconnues ne veut pas me voir, ne veut même pas m’entendre. J’ai perdu la mémoire, je n’y peux rien, j’ai déjà eu tellement de courage pour réapprendre à marcher après mon coma. « Je me suis réveillé un jour, tout le monde pensait que j’étais morte, je ne savais pas qui j’étais ni même comment je m’appelais. En revenant à Harvard j’ai retrouvé mon frère jumeau, maintenant il est en échange scolaire. Je sais juste que je m’appelle Norah, que j’aime les étoiles. ». J’avais envie de partir, je me sentais trop mal à l’aise et si sa présence m’était agréable ses remarques me blessaient trop violement : « Je devrais partir, je ne veux pas te déranger… ». Je remettais un peu mon écharpe, prête à tourner les talons.