Amour et Amitié, faible est la frontière ♫ Oscar

Read avait laissé les enfants chez leurs grand-parents pour la journée. Il avait besoin de passer un peu de temps seul, du moins détaché de ses responsabilités. Il était encore dans le désarroi, après tout cela ne faisait que quelques jours que Snow avait été enterrée et il n'arrivait toujours pas à avaler le fait qu'il ne la retrouverait pas. Jamais elle ne reviendrait. Jamais. C'était irréaliste, c'est une douleur indicible. Heureusement qu'il avait ses bébés, sinon il n'aurait pas tenu, pas après avoir perdu une seconde fois un être cher. Il était rentré chez lui, songeant à faire un peu de ménage, puis il irait certainement se promener un peu. C'était étrange l'appartement sans les enfants. Pas un bruit et comme une nette sensation de vide.
Read s'assit sur le canapé, posant les pieds sur la table basse et fermant les yeux. Il aimerait tant pouvoir dormir un peu sans faire de cauchemar, sans être interrompu dans son sommeil par les pleurs des bébés. Mais à peine eut-il commencé à somnoler qu'il entendit la sonnette retentir. Sans doute un voisin qui avait besoin de quelque chose. Il se leva à contrecœur pour aller ouvrir et quelle ne fut sa surprise ! « Oscar ? » demanda-t-il. C'était évidemment une question rhétorique car il l'avait bel et bien reconnu. Mais il était tellement étonné. La dernière fois qu'ils avaient vraiment discuté, c'était pour rompre, après que Read l'ait trompé avec River. Dire que ce garçon était son meilleur ami et qu'il l'avait trahi. A présent, Read ne saurait dire quels étaient ses sentiments pour Oscar, car son cœur ne pensait qu'à Snow et à son décès. « Vas-y, entre, je t'en prie... » finit-il par affirmer avec un petit sourire. Puis il le serra même dans ses bras. Il avait tant besoin de chaleur humaine en cet instant.

  T'arrivais pas à croire que t'étais là, devant sa porte. Après ce qu'il t'avait fait, après t'avoir lâchement humilié, après que t'être sentis abandonné et trahis. Ce jour-là, t'étais devant la porte de ton ex petit ami, l'homme qui t'avais brisé le cœur. Oui, et devant tes yeux était gravé le numéro de porte et le nom de Read, dont les lettres te semblaient plus grosses que d'habitude. Peut-être était-ce parce que t'étais comme un con à la fixer depuis une bonne dizaine de minutes, à hésiter. Hésiter, toi, le grand Oscar Sheffer-Stone ? Oui. Fallait croire que t'étais humain, après tout. N'empêche que t'avais l'air d'un con, et que ça te tuais ça. Alors tu finissais par prendre ton courage, tout le courage que tu pouvais avoir, et tu posais ton doigt sur le bouton de la sonnette. Tu sus qu'il était là parce que bizarrement, même si tu ne l'entendais pas, tu devinais son long soupir. Oui, il devait bien se demander qui ça pouvait être.

A l'instant même où il ouvrait la porte, il cita ton prénom d'une mine ébahie. Au moins, il se souvenait de toi. « ...C'est moi. Je te dérange ? » Tu dis d'un ton étrange, hésitant entre froid et plus doux. Parce que t'étais pas vraiment dans une bonne posture, mais t'étais pas non plus sensé être trop heureux. Il t'invita à entrer et tu déglutis, retirant doucement ton manteau en mordillant ta lèvre. Tu grognas, te grattant l'arrière de la tête. « Tes enfants sont pas là ? » Tu avanças vers le salon, t'asseyant sur le bout du canapé. « Hm... Il parait que ça va pas très bien pour toi en ce moment, n'est-ce pas ? » Tu levas les yeux vers lui, ne sachant que dire.

Read ne savait pas trop comment réagir face à la venue de son ami. Il faut dire qu'ils ne s'étaient pas forcément beaucoup ouvert leur coeur et ne s'était pas expliqué sur leur situation. Mais la vie avait continué, du moins pour notre ancien secouriste qui était devenu un mari aimant et le père de trois enfants. Son regard se posa sur Oscar lorsque celui-ci reprit la parole, sur un ton assez hésitant. "Non, non, t'en fais pas, ça me fait plaisir que tu viennes me voir." déclara Read avec un large sourire en guise de réponse. Il avait décidé d'être naturel, même s'il ne pouvait pas non plus faire comme si de rien n'était. "Non, je les ai laissé chez ma mère pour la journée, j'avais besoin de... de juste m'écarter un petit peu d'eux, de me retrouver un peu avec moi-même." répondit-il à la question suivante, observant son ami s'asseoir sur le bout du canapé, simplement. Il n'était encore jamais venu dans cet appartement car c'était celui que Snowy avait choisi pour créer sa vie de famille. Cet endroit lui avait plus tout de suite. A cette pensée, Read baissa la tête et lorsque la voix d'Oscar résonna de nouveau dans la pièce, il fronça les sourcils. "Mon épouse vient d'être enterrée... Evidemment que ça ne va pas bien!" s'exclama-t-il, comme un peu énervé. Si son interlocuteur était venu remuer le couteau dans la plaie, ce n'était pas la peine. Puis, Read poussa un soupire.. Il n'avait pas à passer ses nerfs sur son hôte. "Excuse-moi... Tu veux un truc à boire ou à manger?" demanda-t-il finalement. C'était toujours la question à laquelle on avait droit lorsque l'on venait chez l'ancien Quincy, homme très chaleureux et ayant le sens de l'hospitalité.

Tu te sentais terriblement con. T'étais franchement pas à l'aise, et l'hésitation ne faisait que te ronger. D'une part, t'avais simplement envie de faire demi-tour et de revenir le jour suivant. De l'autre, t'avais terriblement envie de le revoir. Mais tu n'étais pas dupe. Il n'étais plus le Read que tu connaissais. Et puis, qu'est-ce que tu pouvais bien attendre ? Il venait de perdre sa femme. Tu ne savais même plus pourquoi t'étais là. Tu te persuadais que c'était pour lui tenir compagnie, lui remonter le moral mais... Votre amitié tenait-elle encore, après tout ça ? Après être passée par la case amour, après s'être faite écrasée par la haine, après tout le temps qui avait passé et creusé un fossé entre vous. Pourtant, t'avais envie de le voir. Toujours et malgré tout, et ça te tuais, parce que t'aurais finalement voulu rester de glace. Après s'être fait humilié comme ça, qui voudrait encore ressentir des sentiments pour son ex ? Tu trouvais ça humiliant.

En tout cas, il te rassurait en te disant que ta présence lui faisait plaisir. C'était déjà ça, non ? Tu le questionnas sur les enfants, et il te répondit qu'il les avait laissé à sa mère, pour faire le point avec lui même. Tu n'osas rien ajouter pendant un moment, t'asseyant sur le canapé. Mais tu fis la connerie de parler sans doute un peu trop vite, et tu le vis s'énerver. « Et t'énerver n'arrangera rien. » Tu répondis sur le même ton, piqué au vif. Tu restais Oscar tout de même. Vous poussèrent un soupir en même temps, et tu t'en voulus sûrement autant que lui. Bien sur que ça devait être difficile pour lui... Et t'étais certainement pas là pour lui faire du mal. T'étais peut être pas si rancunier que ça finalement. « Hm, juste un verre d'eau, s'il te plait. » Tu attendis alors qu'il revienne, inspirant. « J'aurai jamais cru revenir chez toi un jour. » Tu confias d'un ton plus calme, levant les yeux vers lui. « Et contrairement à ce que tu crois ton malheur me fais du mal... Malgré tout, on était pas sensé être les meilleurs amis du monde tous les deux ? » Tu ne savais plus trop maintenant.

Le ton qu'empruntait son ami pour lui rappeler que s'énerver ne servait à rien mettait Read un peu mal à l'aise. En même temps, comment pouvait-il lui en vouloir... Après ce qui s'était passé entre eux, après leur aventure... Read lui avait donné tant d'espoir avant de le traiter simplement comme une de ses conquêtes d'un soir. Enfin "conquêtes", le mot était bien grand. Read était plutôt l'homme facile que chacun pouvait s'offrir lorsqu'il était dans l'état de déprime qu'il avait eu à traverser. Mais avec Oscar... avec Oscar, ils avaient décidé de former un couple, quelque chose de sacré pour notre ex-secouriste. Et pourtant, il avait tout cassé.... A croire qu'il s'était trompé sur ses sentiments. Avec cela, il était presque parvenu à briser une amitié. Il alla remplir un verre d'eau avant de le rapporter et le tendre à son interlocuteur. "Tiens, fais gaffe, elle est un peu froide..." ajouta-il cependant en s'asseyant finalement à côté de son ami. La phrase que prononça Oscar le toucha et Read eut un léger sourire avant de répondre. "Je pense qu'on l'est toujours, sinon tu ne serais pas là aujourd'hui..." déclara-t-il en croisant son regard. C'était toujours dans le malheur que l'on voyait ses véritables amis réagir. D'ailleurs, il baissa ensuite les yeux, une larme coulant le long de sa joue, rapidement suivie d'une autre. "Excuse-moi.." dit-il ensuite en essuyant ses joues des manches. "Je suis un peu sur les nerfs en ce moment..." Il eut de nouveau un sourire à l'attention de son interlocuteur. "Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait..." Il l'avait déjà dit, mais c'était de mise de le redire.

Hey, tout de même, il te faisait de la peine. T'avais beau le haïr, avoir envie de lui hurler à quel point il t'avait fait de la peine, à quel point ton cœur n'était pas un jouet et qu'il t'avait promis s'embarquer dans une relation sérieuse... Il avait beau t'avoir définitivement fait comprendre que les relations amoureuses n'étaient pas pour toi... Tu l'aimais malgré toi. Tu haïssais lorsqu'il était triste, et même si ça t'aurais fais mal, t'aurais aimé qu'il soit heureux avec cette connasse qui te l'avait piqué. Parce que bon, vous n'étiez peut-être tout simplement pas fait pour être ensemble.
Tu pris le verre d'eau qu'il te tendait, le portant à tes lèvres pour le vider lentement, petites gorgées par petites gorgées, avant de le garder simplement dans tes doigts. Sa fraicheur te faisait te concentrer sur autre chose que lui, lui qui t'avais brisé le cœur. « Merci. » Tu lui disais alors simplement, la pression retombant un peu lorsque l'eau glacée glissait dans ta gorge. « Si on l'était toujours, je n'aurai pas le cœur serré en te voyant... » Tu murmurais d'une voix plus douce, mais restant audible, levant les yeux vers lui. Il savait déjà tout, à quoi bon lui mentir ?

Alors tu remarquais cette larme glissant sur sa joue, et tu frémissait à sa vue. C'était ça, le regret, la douleur, la peine. Tu supposais qu'il pleurait souvent en ce moment, mais sa tristesse n'en était pas moins réelle. Toi, tu ne pleurais que rarement, ou seulement lorsque tu étais seul, car papa disait toujours que les vrais hommes ne pleurent pas. Et t'avais beau être pédé, tu restais tout de même un homme. « Oh non je t'en pris. » Tu déglutissais, reposant ton verre sur la petite table basse. « Pas de ça avec moi Read, tu as tourné la page sur notre histoire depuis bien longtemps maintenant... A quoi bon exprimer des regrets ? Je suppose que tu as assez de peine comme ça.  » Tu glissas lentement tes doigts sur sa joue, essuyant ses larmes. « Ne me fais pas sentir coupable. Garde tes larmes seulement pour elle. » Et c'était toi, qui avait les yeux brillants.

Read eut la gorge soudainement serrée lorsqu'il entendit la remarque de son ami. C'était vrai, il avait joué avec ses sentiments en se lançant dans une relation, en lui promettant un avenir à ses côtés et plein de choses. Les sentiments étaient partagées. Du moins, c'était ce qu'il avait cru, mais avec le recul, il ne savait pas. Après tout, s'il l'avait réellement aimé, il ne l'aurait pas trompé avec River, juste comme ça, même en apprenant sa grossesse. Il l'avait traité comme une passade alors qu'il n'était pas ce genre de personne. Read était un homme fidèle. Son esprit était perdu, il ne savait même pas quoi dire à Oscar. Il le regardait simplement, tandis que des larmes coulèrent le long de sa joue. Sentir le contact de la main de son meilleur ami contre sa joue lui fit du bien et lui rappela un tas de choses qu'ils avaient vécu ensemble. Il finit par lui sourire. "Je t'ai dis, je suis à bout de nerfs... Avec le décès de Snow et... Et les bébés qui ne font pas leur nuit, c'est compliqué." Il se passa une main dans les cheveux avant d'ancrer son regard dans celui de son ex. Il espérait tellement pouvoir réparer les choses entre eux. C'était toujours son ami, même s'ils ne s'étaient plus vus et n'avaient que rarement communiqué depuis leur mésaventure, il avait souvent pensé à lui, mais n'avait jamais eu le courage de le rappeler pour éclaircir un peu les choses. "Je suis vraiment désolé pour t'avoir trompé, pour avoir joué de tes sentiments... mais je croyais vraiment être amoureux... Tu le sais? Et je t'aime beaucoup...J'ai pas mis de croix sur ce qu'on est." Il était sincère et cela pouvait se lire sur les traits de son visage. Il désirait réellement que tout soit de nouveau sympa entre eux.

Ta phrase jeta un froid de mal être. Tu n'aurais peut-être rien dû dire, mais c'était pourtant la vérité pure et simple. Il n'y avais plus rien de honteux maintenant, car tu avais pardonné Read comme tu avais finis par pardonner à tout le monde, en te jurant seulement de ne plus jamais tomber amoureux. Mais tes vieux sentiments eux, étaient toujours là. Ils persistaient avec tendresse pour cet homme que tu avais aimé. Au fond, les histoires d'amour, que ce soit avec Read ou avec Nemo, ça n'avait jamais été pour toi. Pourtant, tu te surpris à glisser tes doigts sur sa joue, pour l'apaiser un instant, et il parut t'en être reconnaissant. Il te confia être à bout de nerfs, et tu ne pouvais que comprendre. « Tu devrais prendre une babysitter, au moins pour quelques heures, pour que tu puisses te reposer. »  Tu suggéras, caressant ses joues humides de ton pouce avant de soupirer. « Est-ce que tu prends des cachets ? » Tu t'inquiétas une seconde, à l'idée qu'il puisse être tombé dans tous ses anti-depresseurs ignobles et sans aucun intéret, qui donnait encore plus envie de se jeter du haut d'un pont que de courir avec des papillons. Tu l'écoutas alors s'excuser, soupirant longuement en détournant les yeux, avant de les relever vers lui à l'entente de sa dernière phrase.« Comment ça sur ce qu'on est ? On n'est plus que deux hommes complètement brisés, Read. »

Pardon du temps de réponse, j'espère que tu ne m'en voudras pas, j'ai eu des soucis avec mon ordinateur.

Read était à bout de nerfs. C'était si difficile d'avoir perdu son épouse et de devoir vivre. Mais il le devait, pour ses enfants, ses bouts de choux qui grandiraient. Il se l'était juré, il ne les abandonnerait pas. Jamais. Il ne le pouvait pas. Que penserait Snow sinon? Il sourit légèrement en sentant la main de son ami contre sa joue humide des larmes versées plus tôt. "Oui... Ne t'en fais pas, la voisine garde parfois les enfants..." Il sourit de nouveau tendrement, cessant un peu ses pleurs. Ce n'était pas faible de pleurer, cela ne faisait pas de lui une tapette, mais juste un homme qui laissait son coeur s'exprimer de la façon la plus pure qui soit. La tristesse. On ne peut pas feindre ne pas en avoir!
La question de son interlocuteur le fit relever les yeux. "Non... J'ai failli, mais je vais éviter. J'ai déjà fait une overdose... je ne peux pas recommencer. Surtout avec les enfants..." déclara-t-il. Oui, il prenait de sages décisions malgré les apparences. Read avait toujours été responsable, mais il avait, par le passé, perdu le contrôle. Mais ce temps était révolu à présent....
"J'ai toujours beaucoup d'affection pour toi... je... je ne voulais pas te faire de mal, tu le sais? J'étais un homme perdu... Je suis tellement désolé de n'avoir pas pu remarquer tout de suite le tord que je pouvais causer!" répondit-il en reportant de nouveau son regard sur Oscar.

L'odeur de son souffle tout près de tes narines te rendait fou, et tu t'en voulais, car malgré son odeur délicieuse que tu avais toujours aimé, tu entendais ses sanglots douloureux qui s'échappaient de ses lèvres. Tu ne savais que faire, inquiet, tu lui demandais s'il avait l'habitude de prendre des médicaments, et il te rassura. « C'est bien, c'est tant mieux... » Tu murmurais doucement, rassuré. Il était toujours question des enfants, de ses enfants, et ça te faisais souffrir, mais qu'est-ce que tu'y pouvais ? Il avait eut des enfants avec une autre femme, c'était finit vous deux. Il levait alors ses yeux vers les tiens, se beaux yeux qui jadis te faisane tourner la tête, et le faisait encore. Tu déglutis, l'écoutant, avant de soupirer. « Read... » Tu murmuras, le regardant dans les yeux avant de soupirer, cédant sans même t'en rendre compte en venant glisser tes lèvres contre les tiennes, trempées de ses larmes. Ton baiser fut tendre et lent, mais beaucoup trop court à ton goût. Tu déglutis et te recula, soupirant. « C'est trop douloureux Read. »