Helios Génésis Cuningham ► Gaspard Ulliel

12 Septembre 1989

Ca aurait dût être le plus beau jour de sa vie. Celui dont rêve toutes les mères, celui qui est censé les rendre heureuse. Pourtant elle n'éprouvait que de la tristesse, que de la pitié pour son enfant. Elle ne serait pas une bonne mère, ne lui offrirait jamais la vie qu'il mérite, il serait l'enfant bâtard d'une prostituée et d'un client, un enfant qu'elle n'avait jamais voulu mais dont elle avait apprit l'existence trop tard. Elle n'éprouvait pas d'amour mais seulement de la tristesse pour ce si petit être qu'elle tenait contre sa poitrine dans une chambre d'hôpital miteuse réservée aux femmes comme elle. Une triste nuit pluvieuse en Ecosse, Hélios était né dans une vie qui n'était pas censée être la sienne. Il n'aurait jamais dût vivre ça mais, hélas, il était à présent trop tard. Elle aurait pût le laisser dans un foyer, le donner dés la naissance, mais c'est ce qu'il lui était arrivé à elle, et même si elle serait une mauvaise mère, elle n'abandonnerait jamais son enfant. Les années passèrent, quatre ans et Hélios n'était toujours pas scolarisé, passait ses journées enfermé dans une petite chambre délabrée tandis que sa mère enchaînai les clients, faisant son "travail" comme elle lui expliquait souvent, et dieu sait qu'il en voyait passer des hommes. Des grands, des gros, des vieux, des jeunes, des petits, des maigres, tous différents, tous aussi crades les uns que les autres et, à quatre ans, Hélios ressentait déja du dégoût, du dégoût pour ses hommes qui sillonnaient leur maison? Parfois, par la fenêtre, il voyait des enfants jouer dehors avec un ballon ou rire entre eux, mais lui il n'était que le fils d'une prostituée, on ne l'approchait pas car tout le monde connaissait la réputation de sa mère. Malheureux. Il était malheureux, jouant avec les bouts de bois qu'il avait, rêvant d'une vie meilleure, grandissant dans une atmosphère violente et malsaine, dans une odeur d'alcool et de sang. Sa mère buvait pour oublier, saigner pour le plaisir de ses clients, donnait son corps pour qu'ils puissent manger tous les deux. Pourtant, par une nuit sordide, ce fût le coup de trop. Elle ne se relèverait plus, ne pleurerait plus comme tous les soirs et ne boirait plus pour oublier,plus jamais. Hélios était trop petit pour le comprendre, alors il veilla le corps de sa mère pendant quatre jours, mangeant ce qui traînait dans la poubelle. Il avait peur parce que maman ne se réveillait pas, il se disait qu'elle devait sûrement être trés fatiguée et quand des femmes vinrent l'arracher à sa vie misérable il ne pût dire un seul mot, sa maman ne se réveillerait pas et il ne la reverrait plus jamais. Il allait avoir une nouvelle famille, et peut être une belle vie.

Hélios fût adopté par la famille Cuningham,des mèdecins, quelques mois plus tard, mais il ne parlait pas, ne communiquait as, il restait cloîtré dans son silence devant ce père et cette mère aimante qui lui apportait tout l'amour qu'un enfant doit avoir. S'adapter à sa nouvelle vie fût difficile pour lui, il entra pour la première fois à l'école et bizarement y prit goût. Il travaillait bien mais n'avait pas d'amis, ne parlait pas, préférait rester seul dans son coin, il était sûr qu'au moins on ne lui ferait jamais de mal. Il s'exprimait par des mouvements ou en montrant du doigt ce qu'il voulait, il était choyé par cette famille qui, n'ayant pas put avoir d'enfant, avait décidé de donner leur amour à lui, lui qui n'était qu'un enfant de misère. Lors de ses six ans, alors qu'il se sentait de mieux en mieux, il se mit à parler, parler pour s'exprimer pour se libérer de ce carcan dans lequel il s'était enfermé. Bien vite, la famille Cuningham accueillit d'autres enfants, ses frères et ses soeurs qu'il aima bien vite comme s'ils étaient les siens. Son enfance se passa sans encombre, du moins c'est ce que pensait ses parents, mais la rage qu'il avait au fond de son coeur, le mal être qu'il ressentait, grandissait de jours en jours et il était trés compliqué pour lui de pouvoir la réfréner. Lors de ses quinze ans, il tomba éperdument amoureux d'une femme, une trentenaire pour qui il avait eu le coup de foudre, et bien que celle-ci était mariée, ils vécurent une relation passionnée, celle-ci lui apprenant alors les joies et les plaisirs du sexe. Il savait qu'elle était mariée mais il s'en fichait pas mal, il n'était pas bien dans sa peau, pas bien dans son corps, il se battait pour un oui, pour un non, peu importe si l'on méritait sa rage ou pas, il ne savait pas se contrôler et n'en avait pas envie non plus. Bagarreur, perturbateur, cynique, il se formait peu à peu une carapace.

Sa relation se termina bien vite, il savait que si ses parents l'apprenait, ils auraient honte et il ne voulait pas les décevoir. Lorsqu'il fût en âge d'aller à l'université, les Cuningham lui proposèrent de l'envoyer à Harvard, voulant lui offrir le meilleur, ne voulant que son bonheur et sa réussite, et Hélios accepta. Il avait pour ambition de devenir banquier, ou PDG d'une banque, il savait au fond de lui qu'il voulait être au haut du sommet et plus jamais à la condition de miséreux à laquelle il avait été soumis étant petit. Il ne voulait plus être vu comme le fils d'une catin mais bel et bien comme le digne fils de la riche famille Cuningham. Derrière son apparence froide et réservée, se cache en vérité un jeune homme avide, manipulateur et sadique. Réfrénant tant bien que mal ses pulsions de mal dominant. Il veut construire un empire, son empire. Le coeur d'Hélios est fermé à double tours, il n'est plus jamais tombé amoureux et passe son temps à manipuler les femmes, passant avec eux de drôles de pactes. En réalité Hélios mène une double vie, entre sa vie d'étudiant modèle et sa vie de Dominant. Il a centré sa colère, sa rage et son mal être sur les fouets, les cravaches, et les fessées. Hélios est toujours un petit enfant perturbé au fond de lui et c'est pour celà qu'il veut absolument avoir le contrôle. Il change d'humeur trés rapidement et ne supporte pas que la situation lui échappe. Attention à vos fesses si vous passez entre ses mains mesdames.