j'ai besoin de toi Ϟ RAYAM

J'étais dépitée depuis que je savais qu'entre moi et Elio ce n'était pas possible. Du coup depuis j'avais décidé de changer, de ne plus me prendre la tête et de faire le plus de conneries possible. Si je ne pouvais pas avoir l'amour personne ne l'aurait. C'était sûrement égoïste, mais bon après tout j'en avais marre de ne penser qu'aux bonheurs des autres. Oui j'étais peut-être une une fille trop rêveuse qui voulait l'amour avec un grand A. Sauf que je savais que ce n'était pas possible, du coup j'étais une sorte d'anti-cupidon au lieu de jeter des flèches j'allais jeter d'autres flèches empoisonnées. En attendant j'avais besoin de me détendre, d'oublier tout ça, mes désirs de me venger, de passer mes nerfs, il fallait que je passe un peu de temps avec quelqu'un pour me détendre. Rien de mieux que Rayane pour ça, je savais qu'au moins avec lui je pouvais parler de tout et de rien sans qu'il ne me dise rien. J'avais décidé de venir dans sa chambre comme ça à l'improviste, entrant sans toquer j'affichais un grand sourire. « Surprise ! Ta chinoise préférée est là ! Bon en même temps je suis peut-être la seule. » dis-je en riant. « Bon Rayane faut que je te parle. » dis-je toujours souriante, alors que d'habitude les larmes auraient coulé sur mes joues, mais ça c'était la Siam d'avant. Désormais je ne pouvais pas me permettre de pleurer tout le temps pour rien comme une fille fragile.

J'étais tranquillement dans ma chambre, j'étais là, assis au fond de mon siège, à moitié endormi. Faut dire que j'avais pas beaucoup dormi la veille donc j'étais mort malgré moi. Puis j'étais fatigué de m'poser trop d'questions comme en ce moment même, vis à vis de ma mère, du Brésil... Je m'en voulais un peu d'être loin d'elle pour Noël mais j'me rattrapais vite en me disant que la situation serait pire si j'étais à Rio, avec ce salopard de mari qu'elle a choisi j'pourrais pas me contenir de le démonter. Donc dans un sens, le fait de passer les fêtes séparément était un mal pour un bien. Enfoncé dans mon siège, quelqu'un vint me sortir de mes pensées, et je constatai avec surprise que c'était Siam. « Surprise ! Ta chinoise préférée est là ! Bon en même temps je suis peut-être la seule. » A ce moment là, alors que j'allai presque m'endormir et me reposer, "préférée" était pas le mot approprié j'dirais. Mais bon c'était Siam, donc j'passais l'éponge. C'est bien parce que t'es ma chinoise préférée que j'te vire pas à coup de pieds au cul tu vois je lui lançais un mince sourire, émergeant un peu. « Bon Rayane faut que je te parle. » dit-elle d'un sourire à s'en décrocher la mâchoire. Bon je m'attendais à une bonne nouvelle avec ce sourire. Sûrement par rapport au mec qu'elle aime bien, j'attendais de savoir. Vas-y je t'écoute dis-je, tapotant le siège d'à côté, lui faisant signe de venir.

Il pensait sûrement que j'allais lui annoncer une bonne nouvelle. Que j'allais lui dire que j'étais en couple, que j'avais réussi un truc dans ma vie que j'étais enfin heureuse. Enfin j'affichais un large sourire du coup c'est ce que j'aurai normalement du dire. Mais sauf que ce n'était pas le cas, ce n'était même pas le cas du tout. « Tu n'oserais pas faire ça j'en suis sur ! » dis-je en riant. Non il n'aurait jamais pu me virer, parce que au moins lui savait me réconforter. Je me posais sur le siège juste à côté de lui pour pouvoir commencer à parler. « J'ai été rejetée comme une merde en lui disant que j'avais des sentiments pour lui. Du coup j'ai un râteau de plus à ma collection. Je pense que je vais être élue miss râteau 2015 ! Là au moins je vais prétendre au titre, parce que l'année d'avant j'avais pas toutes mes chances. » dis-je toujours en gardant ce sourire ironique sur le visage. Alors qu'en vérité au fond j'étais blessée et j'avais envie de pleurer et de m'effondrer. Sauf que j'avais dis que je ne devais plus pleurer et que je devais devenir la pire garce de Harvard. Un titre qui allait être difficile à obtenir, car je connaissais des bonnes garces et franchement pour arriver à la cheville de ses dames c'était difficile !

J'étais sur le point de dormir bordel Siam. A ça.. un tout petit ça, et j'dormais. Mais non, elle débarque comme ça sans crier gare, le sourire aux lèvres, toute pimpante de bonne humeur. A vrai dire une fois que je la vois comme ça, j'ai même plus envie de la tuer pour m'avoir déranger. C'est tellement rare ces temps ci de la voir comme ça donc ça m'fait plaisir dans un sens. « Tu n'oserais pas faire ça j'en suis sur ! » Je lâchais un rire, franchement ? Moi pas capable de ça ? Siam j'pense que tu m'connais assez pour savoir que quand j'veux virer quelqu'un j'me gêne pas pour le faire dis-je, fièrement. J'suis pas un mec qui passe par quatre chemins, quand quelqu’un me fait chier j'me fais pas prier pour le lui dire. Mais bon aller la c'est Siam et son grand sourire, donc j'dis rien, pour cette fois ! Je lui demandai alors de me raconter ce qu'elle avait à m'dire. « J'ai été rejetée comme une merde en lui disant que j'avais des sentiments pour lui. Du coup j'ai un râteau de plus à ma collection. Je pense que je vais être élue miss râteau 2015 ! Là au moins je vais prétendre au titre, parce que l'année d'avant j'avais pas toutes mes chances. » Houla, j'comprends pas bien là. Elle est heureuse de s'être pris un râteau par le mec qu'elle aime ? Je suis plus là, vraiment plus. Euh où est passé la Siam déprimée parce qu'elle était paumée dans ses sentiments ? J'sais bien que c'est bientôt la nouvelle année, mais changer comme ça c'est bizarre. Qu'est-ce qui te rends si heureuse de t'être pris un râteau ? demandais-je, perplexe face à mon amie.

En vérité je souffre, je sens mon coeur saigner, j'ai mal partout et j'étais prête à craquer, mais je ne voulais. Surtout pas pour un mec, j'en avais marre de pleurer tout le temps pour des mecs. Rayane aussi était étonné de me voir comme ça, il me trouvait vraiment bizarre. Il avait limite l'impression que j'étais heureuse de ne pas avoir eu ce que je voulais. En même temps j'étais une pro pour les râteaux il valait mieux que j'en rigole plutôt que de pleurer comme à mon habitude. « J'en ai marre de pleurer. Je sais que à je dois pleurer, j'en ai envie, mais je ne dois pas. J'en ai marre de pleurer pour des mecs, ça ne sert à rien de toute façon. Et puis j'ai pris de bonnes résolutions à partir de maintenant je ne suis plus dépressive et ennuyante ! Franchement je ne sais pas comment tu as fais pour me supporter tout ce temps comme ça. Parce que moi j'ai envie de me foutre des baffes rien que d'y penser. » dis-je en poussant un long soupire désespéré. Non franchement c'est vrai, j'étais vraiment conne de pleurer pou rien. Non, maintenant tout ça c'est terminé, parce que ça ne sert que je me rends malade pour des choses comme ça. J'ai toute la vie devant moi autant que j'en profite.

J'étais assez surpris de la voir comme ça, parce que ça faisait longtemps que je l'avais pas vu de si bonne humeur. Loin de là que l'idée me déplaise mais justement c'était trop radicale comme changement j'dirais. Mais bon j'allais essayer de comprendre ce revers pour y voir plus claire. « J'en ai marre de pleurer. Je sais que à je dois pleurer, j'en ai envie, mais je ne dois pas. J'en ai marre de pleurer pour des mecs, ça ne sert à rien de toute façon. Et puis j'ai pris de bonnes résolutions à partir de maintenant je ne suis plus dépressive et ennuyante ! Franchement je ne sais pas comment tu as fais pour me supporter tout ce temps comme ça. Parce que moi j'ai envie de me foutre des baffes rien que d'y penser. » J'vois mieux maintenant. J'suis content qu'elle prenne cette initiative, ça n'peut qu'être bénéfique pour elle sincèrement. Je me redressais sur mon siège, pour carrément me lever pour lui faire face, en souriant On pète le champagne maintenant ?! Putain c'est pas trop tôt que tu t'réveilles un peu ! Je lui donne une tape sur l'épaule doucement J'suis content que t'rende enfin compte que tu dois t'amuser et te lâcher et tant pis si ce gars a pas voulu d'toi, il sait pas ce qu'il perd ! Mais perd pas de vue que t'es une fille bien et que t'as droit au bonheur, mais ça t'empêche pas d'profiter crois moi dis-je avec un grand sourire.